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Critique(s)/Commentaire(s) Publiques de
AXEL

  • ELDORADO (2007)
    Tous les ingrédients du road movie sont réunis ici. Et rien à voir avec l'univers américain de Jack Kerouac (très mal adapté au cinéma US). Ici pas de stars (Pas de Dustin Hoffman ou Daniel Stern frelatés qui se la jouent Actor Studio), simplement des loosers (des vrais). Tour à tour drôle (la séquence des cheveux attachés à la voiture, pour ne pas dormir) l'apparition du nudiste qui se prend pour Alain Delon) et carrément déprimant (séquences nous mettant mal à l'aise (La scène avec la mère du drogué, celle du chien quasi-insupportable)...Le cinéma belge mérite d'être redécouvert avec des films aussi crus que "La vie de Jésus" de Bruno Dumont ou celui-ci... Oeuvre de salut public, impensable chez les Américains ou chez nous les Français.Le cinéma belge (actuellement le plus innovant) jouit heureusement d'une bonne santé et réussit à mélanger tous les genres avec un humour à la fois gras et fin et qui nous dérange autant qu'il qui nous touche.Bouli Lanners a réussi l'exploit de s'attribuer le premier rôle et d'assurer la mise en scène. Son partenaire, Fabrice Addé (un Normand !), est à la hauteur et le duo fonctionne bien (rien à voir avec les duos commerciaux McQueen/Hoffman dans "Papillon" ou Hoffman/Voight dans "Macadam Cowboy" qui sentent la performance d'acteurs à plein nez).A noter aussi une composition exceptionnelle (et dérangeante) dans un second rôle de Philippe Nahon.
  • SAGAN (2007)
    Le film biographique a du mal a passé la rampe du cinéma. La version TV en deux parties suffisait largement. Saluons la performance de Sylvie Testud, hallucinante dans le rôle titre, également celle de ses partenaires féminines : Jeanne Balibar, grandiose, Alexia Stresi, Chantal Neuwirth, Sylvie Laguna... Les rôles masculins (à part Guillaume Gallienne, toujours excellent) sont plus faibles, notamment Pierre Palmade qui dans le rôle de Jacques Chazot est égal à lui-même, c'est à dire qu'il fait du Palmade...
  • LA COLLINE A DES YEUX (2006)
    Efficace, ce film d'horreur, mais finalement aseptisé. Pourquoi est-ce toujours la fille qui se fait violer (et non la mère ou le fils par exemple). Alors que tous les personnages se font martyrisés pourquoi le bébé est sauf (est-ce le messie ou la censure ? ). Quand on fait un film gore, il faut aller jusqu'au bout et être un peu courageux...
  • HARD CANDY (2005)
    Un sujet original et une bonne création d'Ellen Page : on espérait le meilleur, mais le huis-clos qui aurait pu être intense est gâché par une mise en scène plate et standardisée. C'est le type même du film destiné au marché de la vidéo/DVD comme tant d'autres produits importés et anonymes.
  • CAMPING (2005)
    Après "L'hôtel de la plage", le club Med ("les bronzés"), voici le camping des Flots Bleus... Ou une autre version de la beauf attitude en vacances... La bande annonce était assez salace et racoleuse : le film est très inférieur : platitude du scénario, numéros attendus des acteurs, histoire gentillette, aucune étude sociologique sur le phénomène (pour ça, il vaut mieux regarder l'émission "Strip Tease"). Le film ne dure qu'1 h 36 et pourtant c'est ennuyant, pas drôle, ni bon ni mauvais mais incolore inodore et sans saveur. Et dire que ce film de 3ème zone a eu un nombre impressionnant d'entrées... C'est à regretter "Les branchés de Saint-Tropez" où Max Pécas assumait sans complexes sa médiocrité et son mauvais goût... On préférait quand même Franck Dubosc dans sa carrière avortée de jeune premier chez Michel Lang ("A nous les garçons") plutôt que son personnage pathétique de bellâtre sur le retour... D'ailleurs, par rapport à "Camping", "L'hôtel de la plage" du même Lang est un chef-d'oeuvre qui sociologiquement tient la route...
  • TROIE (2004)
    Vraiment pas terrible cette version. Pourquoi avoir supprimé des personnages cruciaux comme Hécube ou Cassandre ? Brad Pitt, culturé et bouffi incarne Achille, hétéro sans peur et sans reproche alors que l'on sait très bien que Patrocle (son cousin dans le film !) était son amant. A cause des admiratrices de l'acteur ? Reste le plaisir de revoir Peter O'Toole et Julie Christie dans une trop courte participation. Mieux vaut revoir "Hélène de Troie" avec Rossana Podesta et Brigitte Bardot, c'était plus rigolo.
  • L'ESQUIVE (2004)
    Le jeu de l'amour et du hasard vécu par des adolescents dans leur cité en parallèle avec la pièce de Marivaux que certains d'entre eux interprètent pour un spectacle d'école. Le résultat est étonnant avec un langage fleuri (quoique un peu appuyé). Les jeunes acteurs sont confondants de naturel avec une mention pour Sabrina Ouazani et Carole Franck, épatante en professeur de français.
  • MAY (2002)
    Comme pour Ellen Page dans "Hard Candy", Angela Bettis, révélée par une honorable version TV de "Carrie" dépasse ce film qui reste en dessous du résultat espéré : un bon scénario mal exploité. Angela Bettis est sans doute l'actrice de sa génération la plus atypique, on voit son visage une fois, on ne ne l'oublie pas. A suivre absolument.
  • BELPHÉGOR LE FANTOME DU LOUVRE (2001)
    Pourquoi cette adaptation au cinéma du feuilleton TV culte réalisé par Claude Barma ? On n'a pas lésiné sur les effets spéciaux qui frisent le ridicule. Le scénario est laborieux et indigent. Quand à Sophie Marceau, elle est égale à elle-même...
  • JEANNE D'ARC (1999)
    Besson devait être sous exctasy quand il a écrit son scénario car Jeanne d'Arc n'a jamais eu de soeur (nommée Catherine), violée et trucidée sous ses yeux. Le film est à l'image de cette scène, violent, vain, inutile.
  • LA FIDÉLITÉ (1999)
    Après une adaptation insupportable de Dostoïewski (L'amour braque), Zulawski s'attaque ici à une version pénible de "La princesse de Clèves". "L'Ennui" aurait été un titre plus adapté que "La fidélité"... 2H 39 à subir cette cacophonie animée par des personnages fantoches et caricaturaux auxquels on ne croit guère. Après la scène d'ouverture dans le train, les séquences s'enchaînent plus grotesques les unes que les autres : l'interview TV, la rencontre avec Clève, le vestiaire (joueurs de hockey), la mort du malheureux Guy Tréjean -qui fait de la figuration intelligente-, la fusillade (avec des ralentis éculés), le religieux en proie au démon de midi... Pas mal de morts au passage... J'en passe et des meilleures. Aucune émotion ne se dégage du récit, tout est tellement creux et toc. Paradoxalement et en étant objectif, Sophie Marceau s'en sort avec les honneurs. Edith Scob en fait des tonnes dans son rôle d'allumée alcoolique, mais finalement sa présence est le seul plaisir qu'on puisse prendre à cette démonstration lourdingue.
  • DÉJÀ MORT (1998)
    De jeunes espoirs du cinéma français n'arrivent pas à sauver un scénario tape-à-l'oeil où tout sonne faux et creux.
  • SITCOM (1998)
    Original sur la forme, le film est imbuvable sur le fond. Mais c'est une bonne idée d'avoir pensé à Evelyne Dandry pour le rôle de la mère, ex-jeune première des années 60 et vedette TV ("Sylvie des Trois Ormes").
  • MARQUISE (1997)
    Marquise Du Parc fut une grande comédienne (pour Molière) et une grande tragédienne (pour Racine). Véra Belmont fait de cette belle actrice racée du XVIIème siècle une pute de bas étage à la cuisse légère... Ce n'est pas lui rendre hommage, mais bon, il y a prescription. Thierry Lhermitte arrive cependant à donner une image assez vraisemblable de Louis XIV chauve et édenté.
  • BRAVEHEART (1995)
    Le film est efficace, mais pourquoi avoir pris autant de libertés avec l'Histoire ? Mais bon, c'est un film américain et Outre Atlantique on ne travaille pas dans la dentelle. Isabelle de France n'avait que 12 ans à l'époque de William Wallace et n'était pas encore mariée au futur Edouard III.Même si Gibson avait tourné le film en 80, Marceau, sortie de "La Boum" aurait été trop jeune.
  • DIABOLIQUE (1995)
    Lamentable ce remake d'un film culte français . Si Sharon Stone s'en sort pas trop mal, pas Adjani qui a déjà derrière elle sa carrière, terminée avec avec "Adèle H". (Même Véra Clouzot était meilleure, c'est tout dire ! ). La seule bonne surprise est le personnage incarné par Kathy Bates, et celui de Shirley Knight (On a peine à reconnaître l'héroïne des "Gens de la pluie").
  • NELLY ET MR. ARNAUD (1995)
    On peut être séduit ou irrité par le jeu (trop) parfait d'Emmanuelle Béart et de Michel Serrault et par l'apparition incongrue de personnages secondaires inutiles. Sautet a gardé ses manies de filmer de nombreuses scènes de café ou de restaurant bien léchées. Jamais d'ailleurs des figurants n'ont été aussi bien dirigés par un metteur en scène...En fait les seules bonnes surprises sont les apparitions de Michel Lonsdale et de Françoise Brion.
  • PÉDALE DOUCE (1995)
    Effectivement, rien n'a changé ("La cage aux folles", "Tootsie"). Le public aime la gaudriole, le vaudeville, les amants dans le placard (version hétéro) et rire du pédé de service du moment qu'il soit efféminé, follasse ou transformiste et surtout (drôle ? ) et caricatural. Certains bons comédiens essayent de tirer leur épingle du jeu dans ce succès racoleur et démagogique avec en prime des hits spécifiquement "homos". On avait connu Fanny Ardant et Michèle Laroque avec plus de finesse. N'en doutons pas, elles sont désormais devenues des îcones idolâtrées des gays (eh oui il y a aussi des homos beaufs !).
  • JEANNE LA PUCELLE : LES BATAILLES (1994)
    Rivette a su intelligemment décrire un Moyen Age vraisemblable, recréant la vie des petites gens, nobles, bourgeois ou gens de guerre avec minutie. Ce côté artisanal et intimiste nous change des superproductions spectaculaires (le catastrophique film de Besson sur le même thème). Et Sandrine Bonnaire donne une grande vérité et une humanité inhabituelle au personnage de Jeanne D'Arc. De toutes les actrices ayant incarné le rôle, elle est la plus crédible (sur un autre plan Falconetti pour Dreyer ou Florence Carrez pour Bresson étaient admirables).
  • LA FILLE DE D'ARTAGNAN (1994)
    Le film est assez agréable et inutile, mais il n'y a rien de pire qu'une star qui se prend pour une... star ! Marceau a essayé d'évincer ses partenaires en les traitant de ringards (acteurs de première grandeur comme Philippe Noiret, Jean-Luc Bideau, Sami Frey). Heureusement, elle n'y est pas parvenu (lire à ce sujet le bouquin de Tavernier)et même Raoul Billerey ou Charlotte Kady (qui fut la compagne du réalisateur) sont là heureusement pour l'épauler. Une production sur un nom ne suffit pas : il y a un scénario, une histoire, des partenaires, une équipe... A ce propos, il existe une production américaine (à faire hurler Alexandre Dumas ! ) "Les fils des mousquetaires" avec Maureen O'Hara jouant la fille... d'Athos : C'était autrement plus enlevé et sympathique.
  • HARCÈLEMENT (1994)
    Même si Demi Moore est très belle, le film est très médiocre et Michael Douglas hallucinant de médiocrité. Seule surprise de ce navet : revoir Rosemary Forsyth (méconnaissable), la très séduisante héroïne de "Le seigneur de la guerre".
  • LA REINE MARGOT (1993)
    Chéreau trahit l'oeuvre de Dumas pour une mise en scène shakespearienne. Pourquoi pas. Les personnages, la période s'y prêtent... Mais le grand spectacle, l'opulence, les stars cachent un cruel manque de profondeur et surtout d'émotion.
  • LE TRONC (1993)
    Encore un film délirant qui n'a pas marché. Karl Zéro, digne héritier de Patrick Schulmann a pondu un scénario (trop) original qui ne répond pas à la demande d'un spectateur beauf français préférant le comique routinier avec des vedettes bien rôdées du genre. Il est vrai que Max Pécas, Jean Girault, Claude Zidi, Gérard Oury, Jean-Marie Poiré, Jacques Besnard, Robert Lamoureux et consorts sont plus rassurants et n'ont jamais pris de risque.
  • BASIC INSTINCT (1992)
    Simplement un thriller de série B bien foutu sans plus. Fausses audaces hollywoodiennes (Imaginons un homme bisexuel à la place de l"héroïne, ça aurait fait un bide, mais autrement plus "choquant" et intéressant). Rien à dire sur Sharon Stone qui a l'aura d'une vraie star. En revanche, son partenaire, Michael Douglas (le héros de la bonne conscience américaine) est aussi inexistant que d'habitude que ce soit face à Glenn Close (Liaison Fatale), Demi Moore (Harcèlement) ou même à des partenaires masculins de la trempe de Karl Malden (Les rues de San Francisco, à la TV).
  • MADAME BOVARY (1991)
    Vous plaisantez ou quoi ? C'est la meilleure adaptation connue du roman de Gustave Flaubert.S'il y a un problème de lenteur c'est que l'action s'y prête.Un mot sur sur la très mauvaise version de Jean Renoir (cinéaste pourtant encensé) qui était d'une médiocrité à toute épreuve (avec Valentine Tessier dans le rôle titre, trop âgée pour le rôle) ou celle de Vincente Minnelli avec Jennifer Jones, pas mal mais engluée dans les canons hollywoodiens.Chabrol n'a jamais aussi bien filmé les extérieurs normands et Isabelle Huppert est une actrice exceptionnelle qui fait ressortir toutes les nuances du personnage.Pour les incultes, il y a eu une version TV aussi lente avec Nicole Courcel qui était très bien aussi.Donc arrêtez les dégâts. Les Français adaptant Flaubert(ou Maupassant) ont la sensibilité adéquate pour le faire (et sans cocorico) dont acte. Arrêtez de dire des conneries.
  • DOCTEUR PETIOT (1990)
    Ce film n'a pas eu un grand succès, alors qu'il baigne dans une atmosphère délirante et surréaliste rare dans le cinéma français. A partir d'un ignoble personnage historique, Michel Serrault brosse un portrait inquiétant de l'âme hummaine et trouve ici peut-être son meilleur rôle.
  • VENT DE PANIQUE (1987)
    Cette comédie effrontée est une très bonne surprise. Bernard Giraudeau et Caroline Cellier sont formidables dans leurs contre-emploi et la malicieuse Olivia Brunaux crève l'écran. Malheureusement, après ce coup d'éclat, sa carrière n'a pas décollé.
  • LIAISON FATALE (1987)
    Rien à retenir de ce film si ce n'est la prestation de Glenn Close qui fut l'actrice la plus haïe de Hollywood à cause d'un acteur anti-charismatique au possible mais typiquement américain et antipathique dans ce qu'il y a de plus bas : Michael Douglas, emblème du mâle yankee, veule, lâche qui après avoir tiré son coup joue le mari contri, victime d'une femme fatale. A lui seul, il représente l'hypocrisie d'un système vomitif. Qu'on se souvienne des séquelles de ce succès : "Basic Instinct" ou "Harcèlement" où il reprend son rôle à l'infini. Evidemment comme épouse, on lui a adjoint une gentille actrice de seconde zone (Anne Archer). Sans être féministe (je suis un homme), il y a des limites à ne pas dépasser. Quant à la fin, c'est grand guignol : Glenn Close qu'on croyait morte a des soubresauts de meurtrière pour alimenter le suspense mais c'est sans surprise (pour le public) que la vilaine méchante meure. C'est dégueulasse. Et tant mieux si Glenn Close l'a pris avec humour car elle est vraiment supérieure à ce film poubelle qui a sans doute bousté sa carrière.
  • ROCKY 4 (1985)
    Un film qui a cassé la baraque au box-office et dont le succès est amplement mérité. Sylvester Stallone s'est totalement investi dans ce film et a su donner un impact exceptionnel. Le public ne s'y est pas trompé et a fait de ce film un triomphe. Plus de 300 millions de dollars à travers le monde. Sylvester Stallone connait mieux que personne la caméra et l'a prouvé en mettant en scène le film. Un film qui ne manque pas de punch.
  • L'AMOUR BRAQUE (1985)
    Après son chef-d'oeuvre, "L'important c'est d'aimer", Zulawski, n'a pas arrêté de nous décevoir avec notamment ce film hystérique et insupportabe avec en tête d'affiche... deux têtes à claque du cinéma français.
  • SAC DE NOEUDS (1985)
    Malgré pas mal de faiblesses, et des situations assez crues, Josiane Balasko signe ici une première oeuvre originale (Premier jet = (souvent) meilleure réussite) avec certaines séquences frisant le surréalisme. Ca ressemble à du Mocky au féminin. Et puis Isabelle Huppert y trouve enfin un contre-emploi (elle ne demandait que cela). Pour les autres rôles, engager Farid Chopel, Howard Vernon, Dominique Lavanant ou France Rumilly, fallait le faire ! De toute façon, c'est infiniment plus supportable que "Les keufs" ou "Gazon maudit", succés commercial qui frise l'imposture.
  • SUBWAY (1984)
    Une bonne idée de départ qui aurait pu donner un huis-clos original dans les recoins du métro parisien. Il en découle seulement un film branché, très connoté années 80. Mais là où Beineix a réussi avec "Diva" un film stylisé, Besson se fourvoie dans le tape à l'oeil d'un clip interminable plutôt chic et toc. Pour l'anecdote, il est remarquable de noter que deux des stars favorites des Français, Christophe Lambert et Isabelle Adjani ont a eux deux un nombre retentissant de bides monumentaux (à inscrire dans le livre des records).
  • L'HOMME BLESSÉ (1983)
    Apparemment Elie Elie est homophobe, son discours le prouve. Avant d'être une histoire assez glauque d'homosexuels, c'est surtout la quête d'un jeune homme englué dans la médiocrité quotidienne, prêt à toutes les expériences de la vie pour échapper à son existence étouffante... Malheureusement, cela ne lui déplaise (à Elie Elie), l'histoire se déroule dans un univers où tout est possible pour les hétéros paumés ou homos en devenir... Tout peut arriver, même le plus sordide pour les gens sans repères... qui ont besoin d'un peu d'amour. Et le film le montre très bien.
  • REVENGE IN THE HOUSE OF USHER (1983)
    Mal fichu, mal filmé, mal joué, mal doublé (j'ai vu la version française). Le résultat est lamentable et ennuyant. Franco, roublard nous refile des extraits de "L'horrible Dr. Orloff". Au début j'ai cru à un flash-back, étonné par la qualité des images en noir et blanc... On voit le chemin parcouru depuis par le réalisateur : du passable à la nullité absolue.
  • GREYSTOKE LA LÉGENDE DE TARZAN SEIGNEUR DES SINGES (1983)
    La version la plus fidèle du roman d'Edgar Rice Burroughs. Très british avec d'excellentes compositions de Ralph Richardson et du magistral (comme toujours) Ian Holm. Même Christophe Lambert a trouvé dans cette production le rôle de sa vie après avoir joué assez remarquablement des seconds rôles. Il aurait dû prendre sa retraite après le tournage. En fait, ce n'est pas très étonnant qu'il soit devenu le compagnon de Sophie Marceau, c'est un peu le même combat, rencontre de deux stars à la ramasse, dépassés par leur notoriété et qui de fours en petits fours... ne sont plus l'ombre que d'eux mêmes, depuis deux décennies déjà...
  • L'ÉTÉ MEURTRIER (1982)
    Gros succès pour ce film bien fichu avec d'excellents seconds rôles. Adjani avait refusé le rôle avant de le reprendre à Valérie Kaprisky. L'erreur de casting est monumentale : là où il aurait fallu la fille sensuelle et toute en courbes de "L'année des méduses", on nous refile une grande bringue intello "je me la joue grande actrice pleurnicharde sûre de récolter un César".
  • J'AI EPOUSÉ UNE OMBRE (1982)
    A sauver de ce mauvais mélo, les prestations de Madeleine Robinson, Guy Tréjean et celle de Véronique Genest, époustouflante dans un rôle secondaire assez important et qui ne retrouvera jamais pareille chance.
  • AU NOM DE TOUS LES MIENS (1982)
    Jacques Penot trouve l'interprétation de sa vie dans le rôle de Martin Gray jeune. Il existe une version TV développée et qui passe très bien en tant que telle, mais le film (condensé des épisodes) ainsi réduit souffre d'une adaptation inutile pour grand écran. En fait, on se sent mal à l'aise par rapport au récit. Manque d'émotion ? Discours ambigu de Martin Gray ? Quoiqu'il en soit, Robert Enrico n'a pas réussi a transcendé son sujet et c'est peut être là d'où vient le problème.
  • QU'EST-CE QU'ON ATTEND POUR ÊTRE HEUREUX ! (1982)
    Le meilleur et le plus ignoré des films de Coline Serreau. Huis-clos décapant, satire des productions cinématographiques, excellente interprétation d'acteurs connus du public sans être des vedettes de cinéma : Bernard Alane, Evelyne Buyle, Pierre Vernier, Antoinette Moya, Annick Alane... A redécouvrir.
  • TOOTSIE (1982)
    Film commercial bien agencé avec une performance très pro de Dustin Hoffman, faite pour ne pas choquer une Amérique très conservatrice car sa "Tootsie" ressemble à une ménagère américaine bien mémère, faite pour ne séduire que les gros beaufs naïfs. Aucun trouble ni ambiguité ne provient de son transformisme à l'image de celle de Robin Williams dans "Madame Doubtfire", tellement ridicule et grasse que cela en devient imbuvable. Heureusement, il y a la présence de la belle et nuancée Jessica Lange, sinon ce serait franchement insupportable.
  • E.T. L'EXTRA-TERRESTRE (1982)
    A part une jolie parabole sur le thème de la tolérance (pour une fois l'extra-terrestre n'est pas un méchant envahisseur), ce film soporifique et cucul la praline ne méritait pas le succès planétaire dont il a été l'objet. L'image est d'une laideur atteignant le niveau d'un téléfilm américain des années 80. Et pour la poésie, on peut repasser (évangélisme béhat et sirupeux), d'autres films du même genre destiné à un public très jeune sont infiniment supérieurs.
  • VENDREDI 13 (1980)
    Une débilité sans nom mettant en scène des ados (cela aurait été plus original de montrer des vieillards dans un asile en proie avec un tueur)et qui pour certains est devenus un film culte alors que c'est très mal filmé avec tous les poncifs du genre. Betsy Palmer, ex-jeune première hollywoodienne et épouse de Cary Grant fait office de tueur. Comme quoi la série Z mène à tout...
  • DIVA (1980)
    Après un mémorable court métrage "Le chien de M. Michel" avec l'excellent Yves Afonso, le premier et le meilleur long métrage de Beineix. Souvent, les réalisateurs ne sont inspirés que par leur première oeuvre. Ils devraient s'arrêter après (combien d'exemples se vérifient). Beineix a eu le mérite de découvrir un acteur d'exception : Dominique Pinon et son film reste un témoignage phare des années 80.
  • LA BOUM (1980)
    Tout apparement a été soupesé pour en faire un succès commercial. Le pire est d'en avoir fait un univers aseptisé -du moins au niveau des adultes- en faisant passer la pilule avec des acteurs ausi rôdés et sympathiques que Claude Brasseur, Brigitte Fossey ou Denise Grey (à l'aube d'une 2ème carrière) et même Lavanant (dans un numéro digne des productions des années 50)-Pour les ados, malgré tout, c'est assez juste car les critiques ne semblent pas se rappeler qu'il était important d'être invité dans une boum à l'âge adolescent (pas encore sorti de l'enfance et pas encore adulte) pour rentrer dans la norme. Ceci dit Sophie Marceau, à cette époque assez sympathique, aurait dû prendre sa retraite après "La Boum 2" (comme pour d'autres raisons d'autres espoirs du cinéma, infiniment plus touchantes : Eléonore Klarwein ou Ariel Besse par exemple). Elle nous aurait laissé des regrets et on aurait pas eu à la subir à l'âge adulte.
  • PILE OU FACE (1980)
    Le film ressemble à un sous-Tavernier. Après la mort d'Antoinette Moya (toujours excellente), le film s'englue dans une qualité française redondante avec Philippe Noiret et Jean Rochefort, acteurs (bons) favoris d'une France Giscardienne et sans surprise.
  • LA BANQUIÈRE (1980)
    Un film très qualité française avec une bonne reconstitution d'époque et un casting de choix. Malheureusement, Schneider et la plupart de ses partenaires font le minimum syndical. Aucune profondeur, aucune émotion. Francis Girod a été autrement plus inspiré et plus mordant.
  • LA NUIT DE LA MORT (1980)
    Un film d'horreur à la française avec une bonne idée de départ assez originale. Hélas, la mise en scène est plate et les acteurs (certains médiocres) mal dirigés. Dommage.
  • PILE OU FACE (1980)
    Autant pour moi. Je pensais à "L'Horloger de Saint-Paul" de Tavernier avec Noiret et Rochefort, film nettement supérieur ayant un sujet assez similaire. Donc lapsus révélateur (Serrault, irréprochable comme d'habitude). Merci pour la précision.
  • LE GUIGNOLO (1979)
    Le film le plus nul de Lautner. Une pantalonnade vaudevillesque de très mauvais goût.
  • CORPS À COEUR (1979)
    Sujet périlleux mais traité par Vecchiali, le mélodrame prend toute son ampleur par sa fulgurante sincérité. Il s'en dégage une vraie émotion avec en toile de fond, un hommage à Grémillon et à des personnages secondaires hérités du cinéma réaliste des années 30. Nicolas Silberg et Hélène Surgère sont magnifiques. Saluons aussi les performances de Christine Murillo et Madeleine Robinson et la fraîcheur de Béatrice Bruno (qui sera un an plus tard l'héroïne de "Ma chérie")malheureusement trop vite disparue des écrans pour faire du doublage...
  • LES SOEURS BRONTË (1978)
    Malgré un casting de choix pour interpréter les soeurs Bronté (Huppert, Adjani, Pisier) le film ne nous touche aucunement malgré sa beauté plastique. Paradoxalement, le seul personnage qui nous émeut est celui de Pascal Greggory, artiste raté, castré par ses soeurs.
  • LA CAGE AUX FOLLES (1978)
    Michel Serrault est époustouflant. Heureusement car le film est très médiocre.
  • GREASE (1978)
    Evidemment, c'est pas très folichon. Les acteurs jouent des étudiants attardés (la plupart ayant dépassé la trentaine). Musique sirupeuse, chorégraphie inexistante (c'est un comble pour une comédie musicale). Soyons galants avec l'excellente Stockard Channing qui interprète les deux meilleures chansons du film.
  • LA FIÈVRE DU SAMEDI SOIR (1977)
    Un semblant de fond social (la vie d'une famille d'émigrés italiens) ne cache pas un scénario assez creux. John Travolta fut à l'époque au cinéma ce qu'était Farrah Fawcett à la télé... En fait ce qui vieillit le plus, ce sont les chansons des horribles Bee Gees et la chorégraphie disco d'un ridicule achevé.
  • L'AMOUR VIOLÉ (1977)
    Malheureusement, malgré le courage de Yannick Bellon et de son interprète Nathalie Nell, la scène du viol aussi insupportable soit elle, arrive à se retourner contre le propos, car très voyeuriste. La femme est mise à nu (au propre et au figuré) alors que l'anatomie des violeurs est relativement protégée, ce qui fausse considérablement le sujet du film et peut prêter à confusion.
  • POURQUOI PAS ? (1977)
    Coline Serreau a le mérite d'aborder avec pudeur et finesse (mais sans faux semblants) un sujet tabou dans les années 70 : la bisexualité. Il faut dire qu'elle est bien servie par ses interprètes : Sami Frey, Christine Murillo (de la Comédie Française) et Mario Gonzalés.
  • LA CONSÉQUENCE (1977)
    Un peu manichéen (ça ressemble à une version homo de "Roméo et Juliette") mais courageux. Jürgen Prochnow et Ernst Hannavald sont très bien et émouvants.
  • LA DENTELLIERE (1976)
    Le visage de la Dentellière aura toujours le visage d'Isabelle Huppert, secrète, fermée mais terriblement émouvante dans son silence et son don de soi... Signalons aussi l'interprétation d'Yves Beneyton, acteur trop rare (il a trop tourné à l'étranger pour devenir une vraie vedette en France) et de l'extravertie Florence Giorgetti, comédienne sous employée qui a obtenu le César du meilleur second rôle pour sa prestation. Cela ne lui a pas porté chance. Sans oublier une apparition de Sabine Azéma en intello pure et dure.
  • ALICE SWEET ALICE (1976)
    Un petit film d'horreur passé inaperçu qui mérite le détour pour son atmosphère glauque et malsaine dans un esthétisme très années 60 : tous les ingrédients pour en faire un film culte.
  • LE VIEUX FUSIL (1975)
    Tout est gênant dans ce film, de l'interprétation parfaite, mais finalement sans surprise de Noiret et Schneider jusqu'à un thème évoquant Ouradour-Sur-Glane avec des séquences assez atroces qui font de la vengeance une émotion assez banalisée parce que justement ces acteurs touchent l'inconscient des Français... En tous cas, Jean Bouise est très bien comme toujours.
  • LE JUGE ET L'ASSASSIN (1975)
    Il était évident que Michel Galabru pouvait comme nombre de ses confrères étiquetés "comique de service" interpréter un rôle dramatique, donc, ce n'est pas une surprise. Là où je suis le plus pointilleux, c'est qu'encore une fois, Il n'a pas l'âge du rôle : Joseph Vacher avait une vingtaine d'années à l'époque de ces méfaits...Une fois pour toutes, ce qui passe au théâtre ou à l'opéra(carton-pâte, acteurs plus âgés ou complètement différents de leur modèle, comédiens à accent, divas obèses, j'en passe et des meilleurs), ça ne prend pas au cinéma. Il faut un minimum de crédibilité. Regardez l'adaptation de pièces pour grand écran, ce n'est ni fait ni à faire...
  • LE CHAT ET LA SOURIS (1975)
    Je comprends qu'on puisse être allergique à Lelouch mais il a eu le mérite de faire jouer Michèle Morgan dans son film avec un premier rôle (son mari, Oury n'a même pas été capable de la faire tourner). Et puis il y a les étonnants Arlette Emmery et Jean Mermet dans les rôles couple des domestiques crapuleux, dignes des seconds rôles du cinéma des années 30/50.
  • L'IMPORTANT C'EST D'AIMER (1974)
    Un film plein de bruit et de fureur, grandiose dans sa démesure avec ses qualités et pas mal de défauts aussi. Notamment dans la foison des personnages inutiles : Roger Blin, Michel Robin, Nicoletta Machiavelli (leur talent n'est pas remis en cause). Romy Schneider, bouleversante y trouve son meilleur rôle comme beaucoup d'autres : Fabio Testi, Klaus Kinski, Guy Mairesse (habitué aux seconds couteaux) Claude Dauphin et Gabrielle Doulcet sont immondes avec délectation.Jacques Dutronc a un rôle formidable, mais même avec recul il est en dessous.Quant à la musique de Georges Delerue, elle transcende ce film mémorable.
  • LA COMTESSE NOIRE (1974)
    Pour les amateurs de Jess Franco, cette production est un film culte et Lina Romay une égérie emblématique alors que l'histoire est mal filmée, sans intérêt, l'image laide, l'ensemble plus que médiocre. Pourtant Lina, pourvue d'un système pileux généreux ne ménage pas sa peine.
  • DUPONT LAJOIE (1974)
    Malgré un certain côté manichéen (le personnage incarné par Jean-Pierre Marielle), Boisset a eu la bonne idée de donner des contre-emplois à ces acteurs étiquetés comiques comme Jean Carmet, Ginette Garcin, Pascale Roberts, Pierre Tornade, Robert Castel (Ceci dit on savait qu'ils en étaient capables, il suffit juste de trouver le réalisateur qui...)Et deux révélations : Isabelle Huppert, étiquetée à l'époque comme "La fille la plus violée du cinéma français" et Jacques Chailleux, acteur original qui n'a pas fait la carrière qu'il méritait. Le film n'a cependant rien perdu de son acuité et de son actualité.
  • CONTES IMMORAUX (1974)
    Borowczyk profite d'un état de grâce usurpé car son film à sketches est très mal filmé et la chair y est bien triste, le tout assaisonné d'une psychologie intello à deux balles.
  • LES SUSPECTS (1974)
    Ce qui aurait pu donner lieu à l'analyse clinique et psychologique d'une enquête policière avec comme point de départ le meurtre d'une jeune femme, tombe dès le départ dans la platitude et la banalité la plus absolue. Le réalisateur, Michel Wyn, venant de la télévision, cela explique sans doute cela. Mais que le film n'a même pas la qualité d'un honnête téléfilm. Même des acteurs aussi aguerris que Bruno Crémer, Michel Lonsdale, Paul Meurisse ou Michel Bouquet n'arrivent pas à tirer leur épingle du jeu dans cette réalisation transparente.
  • QUE LA FÊTE COMMENCE (1974)
    Tavernier a eu le mérite de dépoussiérer le film historique en s'attaquant à une page peu connue de l'Histoire de France, La Régence. Le film reste cependant dans une notion classique du film de qualité à la française.
  • TROIS NOISETTES POUR CENDRILLON (1973)
    Si, il existe une vidéo en français (malheureusement, je ne me souviens pas de l'éditeur). Ce très joli conte, bien enlevé (les Tchèques sont trés habiles pour ce genre) est loin d'être mièvre. Même les adultes peuvent y trouver leur compte (sans jeu de mots).
  • DEUX HOMMES DANS LA VILLE (1973)
    L'intrigue est invraisemblable avec ce facétieux Destin qui s'acharne sur le pauvre Delon. Pourtant cette production doit être sauvée de l'oubli pour cette ultime séquence où le malheureux héros va être guillotiné. En quelques secondes on assiste à ce qu'aurait dû être le film : un plaidoyer contre la peine de mort.
  • L'INVITATION (1973)
    Une réussite totale que cette description d'un microcosme laissant la personnalité des protagonistes jaillir à chaque instant. Excellente interprétation d'acteurs peu connus avec une mention pour Cécile Vassort, comédienne qui a beaucoup tourné avec Tavernier et qui mérite d'être redécouverte.
  • LA CHAISE VIDE (1973)
    Très joli film plein de pudeur sur les thèmes de l'absence et du deuil. Martine Chevallier est particulièrement émouvante.
  • PIAF (1973)
    Le film est très moyen, se situant au niveau d'un honnête téléfilm. Débuts prometteurs, mais sans lendemain de Brigitte Ariel.
  • LE CONCIERGE (1973)
    Un film très connoté années 70 avant Giscard. C'est à dire toute une mythologie héritée du cinéma bourgeois des années 30 (l'érotisme en plus). C'est imbuvable. Bernard Le Coq, jeune premier de l'époque s'est heureusement bonifié avec le temps. Reste une création hallucinante de Daniel Prévost (hors-norme et hors circuit qui a survécu au genre).
  • LE PERMIS DE CONDUIRE (1973)
    On a essayé de faire de Louis Velle (acteur sympathique au demeurant), suite à son succès dans "La demoiselle d'Avignon" une vedette de cinéma. Cà n'a pas marché, car il manquait un certain charisme qui fait d'une vedette TV une star de cinéma. Et il a eu la malchance de tomber sur Jean Girault...
  • LE GRAND BAZAR (1973)
    Le "meilleur" film des Charlots (du moins le moins nul), sympathique, écolo. Il faut dire qu'ils sont bien aidés par la gentillesse innée de Michel Serrault.
  • EMMANUELLE (1973)
    A peine croyable que ce film ait tenu 10 ans à l'affiche : roman-photo érotique avec paysages exotiques pour amateurs de cartes postales et petits bourgeois de la France giscardienne en goguette... En outre l'héroïne d'une passivité exemplaire, jouée par une actrice hollandaise (doublée en français) est un monstre d'inexpressivité. Le plus grave dans ce genre de produit porno-chic qui aura des séquelles, c'est le racisme ambiant et assez colonialiste : les Thaïs sont décrits non pas comme des êtres humains mais comme des indigènes locaux qui imitent les occidentaux. Le plus drôle enfin, c'est le reste de la distribution : Alain Cuny (rescapé des "Visiteurs du soir"), Daniel Sarky (rescapé de feuilletons TV à succès), Marika Green (rescapée de "Pickpocket"), Jeanne Colletin (rescapée de la Comédie-Française !) qui depuis "Traitement de Choc" se dénude allègrement et enfin l'atypique Christine Boisson, pas encore vedette d' "Extérieur Nuit" et dix fois plus sensuelle que Sylvia Kristel...
    J'allais oublier la chanson particulièrement nunuche interprétée par Pierre Bachelet !
  • CÉSAR ET ROSALIE (1972)
    Très gros succés commercial pour cette production qui paraît-il dépassa le succès du "Parrain". Simplement un film dans l'air du temps, qui figera ces acteurs dans un emploi commercial très convenu : Montand (séducteur hableur et lâche), Schneider (féminité exacerbée de femme indépendante avec une diction maniérée assez irritante) et Sami Frey en beau ténébreux. C'est lui qui s'en sort le mieux, acteur assez rare et indépendant qui n'est pas tombé dans le vedettariat commercial et classique de ses partenaires.
  • MALPERTUIS (1972)
    Une oeuvre hybride avec une distribution cosmopolite, irritante et envoûtante à la fois, mais qui reste il est vrai intéressante.
  • L'AVENTURE DU POSEIDON (1972)
    Le roman de Paul Gallico s'apparente plus à un roman psychologique avec une bonne description assez fouillée des personnages (plus de survivants). Le film tel qu'il est, reprend quelques archétypes : le révérend courageux (un peu trop conservateur et tyrannique), (Gene Hackman), le flic borné (Ernst Borgnine), sa femme, ex-pute (Stella Stevens), l'ancienne championne de natation obèse (Shelley Winters), le garçon débrouillard (Eric Shea) et sa soeur amoureuse du pasteur (Pamela Sue Martin), le vieux garçon plein de bon sens (Red Buttons), la jolie chanteuse (Carol Lynley, il est vrai "noyée" dans la distribution), etc. Mais bon on est surtout là pour avoir peur et dans le genre, ce film catastrophe est une réussite et tient ses promesses.
  • FRENZY (1972)
    Retour aux sources pour Hitchcock qui filme Londres avec talent, bien après les exploits de Jack L'Eventreur. Mais après la censure (à part un fantasme du maître)ce n'était pas très élégant de dénuder des actrices confirmées comme Anna Massey (l'une des héroïnes du "Voyeur" autrement plus réussi) ou Barbara Leigh Hunt.
  • L'AVENTURE C'EST L'AVENTURE (1971)
    Ventura, Brel, Denner : belle affiche pour une histoire de Pieds-Nickelés modernes. Cela aurait pu être sympathique à défaut d'être réussi. Seulement, le résultat est lamentable, bête à pleurer. La seule qui tire son épingle du jeu, c'est Nicole Courcel. Le film le plus nul de Lelouch.
  • LA FOLIE DES GRANDEURS (1971)
    Quelques moments divertissants, mais c'est souvent la vulgarité qui prime ici. Face à De Funès qui en fait des tonnes, Montand n'est pas en reste pour un rôle de valet qui ne lui va pas du tout. Le pire est que Gérard Oury est un réalisateur misogyne (Il n'a jamais fait tourner Michèle Morgan -à part une scène coupée dans "Le Corniaud"-). Ici ce sont les malheureuses Karin Schubert et Alice Sapritch qui en font les frais, la première en jolie reine teutonne, donc stupide voire débile profonde, la seconde en duègne, laide donc aigrie et forcément folle de son corps : quelle finesse dans les traits !
  • LE VIAGER (1971)
    Comme souvent, 1er film (meilleure et seule réussite), c'est le cas ici pour Pierre Tchernia qui nous livre une distraction très agréable et sans vulgarité, animée par un Michel Serrault débordant de tendresse et des seconds rôles savoureux avec en tête de liste Rosy Varte.
  • BONAPARTE ET LA RÉVOLUTION (1971)
    Le Napoléon de Gance version 1925 était un pur chef-d'oeuvre du cinéma mondial avec des audaces techniques impressionnantes. Le réalisateur a cru bon de sonorisé son film en 1934 avec quelques inserts, c'était inutile, mais ça passait. Pour cette version 1971, rebelote, Gance massacre ici son travail original par des ajouts déplacés (notamment de la dramatique TV "La Bataille de Valmy")(1966) et cela devient un travail scolaire, bâclé, redondant... Comme quoi il ne faut jamais retoucher un premier jet (en peinture comme au cinéma).
  • WANDA (1971)
    Oeuvre unique (dans les deux sens) de Barbara Loden décrivant la vie de laissés pour compte dans une Amérique des années 70 qui ne laisse aucune place aux exclus (mais cela perdure). Il se dégage du film une force poignante, accrue par un aspect documentaire assez âpre, mais non dépourvu de sensibilité.
  • LA VALLEE PERDUE (1971)
    Chef d'oeuvre méconnu abordant un sujet banni par le cinéma : la Guerre de Trente ans. A redécouvrir pour sa beauté âpre et la prestation de Florinda Bolkan.
  • JUSTE AVANT LA NUIT (1970)
    Le film qui ressemble beaucoup à "La femme infidèle" en dix fois moins réussi est ennuyeux à mourir.
  • MOURIR D'AIMER (1970)
    Très manichéen (Les parents, la société, tous très méchants) mais en même temps très généreux. François Truffaut avait écrit à Girardot pour qu'elle refuse le rôle (il devait se prendre pour Dieu le Père. L'actrice a eu raison d'accepter, sans elle, Gabrielle Russier serait tomber dans l'oubli.
  • JE SUIS UNE NYMPHOMANE (1970)
    Un roman-photo érotique sans intérêt si ce n'est d'avoir révélé la beauté de Sandra Jullien. Pécas continuera de débaucher ses actrices, notamment Olivia Dutron (la fille de Paul Guers ! ) pour en faire une icône de films érotico-débiles. Même chose pour Marie-Georges Pascal ou Caroline Cartier pour Jean Rollin.La plupart de ces jeunes femmes avaient fait le Conservatoire, mais dans les années 70, quel avenir pour des actrices jeunes et jolies ? (Pascal et Cartier se sont apparement suicidées).
  • LE SAUVEUR (1970)
    Le film manque de force, mais il a le mérite de révéler une actrice amoureuse de la caméra, sensuelle, érotique et mutine, Muriel Catala, qui malgré une présence assez charismatique (plus que ses rivales, je ne citerais pas de nom) et juste avant un film assez anodin, mais qu'elle dépassait (Faustine) n'a pas eu la carrière qu'elle méritait (notamment un petit rôle de call-girl dans "L'homme pressé"...).
  • MAIS NE NOUS DELIVREZ PAS DU MAL (1970)
    Injustement interdit pendant deux ans (par l'office catholique ? ), ce brûlot provocateur est particulièrement novateur et finalement plutôt sain dans un paysage cinématographique français assez frileux (même après 68)... Un petit bijou porté à bout de bras par deux actrices alliant innocence et perversité avec un naturel assez désarmant : Jeanne Goupil (future Mme Seria) et Catherine Wagener (aperçue dans "Les Risques du Métier"). Premier et meilleur film de Joël Seria.
  • LES CHOSES DE LA VIE (1969)
    La première réussite de Sautet. Un film dans l'air du temps...Certes, mais tout y est maniéré, chaque protagoniste a une cigarette à la bouche... ça fait classe, petit bourgeois...On ne croit pas un instant que Romy Schneider (avec un accent) soit la fille de Marcelle Arnold et de Jean-Pierre Zola. Comme on ne croit pas du tout que Gérard Lartigau (12 ans de moins) soit le fils de de Michel Piccoli...et de Lea Massari qui de toute façon tire son épingle du jeu dans un rôle ingrat...
  • LA MAISON DE CAMPAGNE (1969)
    Cette comédie gentillette dépourvue d'intérêt, jouée par de sympathiques comédiens est dépourvue de toute vulgarité. C'est assez rare pour le souligner.
  • LE TRONE DE FEU (1969)
    Ce film d'époque est un peu moins médiocre que la production courante de Franco et ceci grâce aux prestations de Christopher Lee et Howard Vernon.
  • CLAUDE ET GRETA (1969)
    Après avoir complaisamment filmé des scènes saphiques, Pécas, réactionnaire termine par une fin édifiante : comme quoi l'homosexualité féminine et masculine est une maladie perverse. A vomir.
  • SATYRICON (1969)
    Une Rome originale plus vraisemblable que les péplums italiens de genre nous montre une vision décadente et décomposée de la société intellectuelle se vautrant dans les plaisirs les plus primitifs. L'humour et le "gargantuesque" donnent au film une vision jouissive d'une époque révolue et sensationnelle. Martin Potter et Hiram Keller illuminent de leur beauté ce récit hors-norme.
  • AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTÉ (1969)
    Trés mésestimé ce film. Evidemment, George Lazeby ne fait pas le poids, mais imaginez Sean Connery et Diana Rigg ensemble : la classe d'un acteur irlandais face à une actrice anglaise : le glamour à l'état pur.
  • L'HOMME-ORCHESTRE (1969)
    Bonne idée de faire de Louis de Funés un chorégraphe, mais malheureusement le scénario ne tient pas la route et s'englue dans la médiocrité. Noëlle Adam est toujours aussi belle.
  • LE PETIT THEATRE DE JEAN RENOIR (1969)
    Tourné pour la TV, le résultat était à peine passable. Diffusé sur le grand écran, le film amplifie la médiocrité générale. Aucune thématique, aucun lien entre les sketchs. Seul le dernier est un peu meilleur (enfin moins pire) grâce à Françoise Arnoul et Dominique Labourier.
  • LE PETIT BOUGNAT (1969)
    Le film est très sympathique, certes et les enfants jouent avec leur âge : Claude Amazan et Isabelle Adjani. Pour cette dernière, justement encore fraîche et pas abimée, je la préfère ici, gauche et naturelle que peu après, starifiée et robotisée.
  • MACADAM COW-BOY (1969)
    Une peinture réalité décrivant la marginalité de deux loosers dans une Amérique laissée pour compte. Si le séduisant Jon Voight joue avec naturel, Dustin Hoffman en fait des tonnes comme d'habitude.
  • LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL (1969)
    Cet unique (au sens propre comme au figuré) film du musicien Leonard Kastle, tiré d'un fait divers authentique, est filmé d'une façon quasi documentaire avec l'aide d'un noir et blanc épuré. Shirley Stoler et Tony Lo Bianco, exellents, forment un couple maudit décrit sans complaisance.
  • LA HORSE (1969)
    Jean Gabin, Jean Gabin et encore Jean Gabin.. A croire que toutes les scènes avec ses partenaires ont été coupées : Eléonore Hirt, Danièle Ajoret, Christian Barbier, André Weber, excellents acteurs (mais qui n'ont pas grand chose à défendre), deux espoirs pour faire "jeune" : Marc Porel, clone de Delon et Orlane Paquin (sortie du feuilleton familial "Vive la vie", complaisamment dénudée à la suite d'un viol... La réalisation efficace reste très déplaisante et malsaine vu le message véhiculé (auto défense, patriarcat réactionnaire, les "victimes" employant les mêmes armes que les agresseurs).
  • LE BÉBÉ DE ROSEMARY (1968)
    L'oeuvre est très fidèle au roman. L'ambiance du film est d'autant plus terrifiante que les sorciers, cachés, dissimulés (simplement avec le pouvoir de persuation) sont toujours présents. Et la terreur naît du quotidien et de l'imagination.Contrairement aux films explicites les plus gores du genre ("La colline a des yeux" par exemple), celui-ci garde sa force parce que ancré dans une réalité où tout peut arriver... Et c'est ce qui est le plus terrifiant.Mia Farrow est parfaite dans le rôle, de même que Ruth Gordon (qui a bien gagné son oscar). En revanche John Cassavetes se la joue Actor's Studio et il n'est absolument pas crédible.
  • BRUNO L'ENFANT DU DIMANCHE (1968)
    Le film pourrait paraître anodin, si ce n'est le sujet assez sensible d'un père célibataire et séducteur: contre-emploi inattendu pour Roger Hanin (pourquoi on ne lui a pas donné la chance de poursuivre dans ce crédo ? ) face au tout jeune Christian Mesnier, loin du côté mièvre que laissait apparaître son personnage. Les rapports sont décrits avec finesse et tact. Le tout pimenté par la présence de jolies filles comme Marika Green, Francine Bergé (toujours excellente) et Lyne Chardonnet, actrice trop tôt disparue.
  • LE GENDARME SE MARIE (1968)
    Finalement, ce sont les femmes qui s'en sortent le mieux, moins franchouillardes que les fameux gendarmes. L'élégante Claude Gensac qui avait auparavant joué des rôles plus dramatiques (grandes bourgeoises assez garces) sera malheureusement cantonnée à n'être plus que l'épouse de De Funès. Geneviève Grad , sorte de Sheila du 7ème art sera également très marquée par le rôle , et à un degré moindre, Nicole Vervil et France Rumilly. Ici s'arrête le côté sympathique de la série. La suite (3 opus) sera de pire en pire.
  • LE RAPACE (1968)
    Très bon film d'aventures avec le solide Lino Ventura. La réflexion (sur l'amitié, les préparatifs d'un assassinat pour acquérir la liberté) s'allie bien à l'action. Paysages magnifiques, belle musique signée François de Roubaix et Los Incas. De plus, les acteurs mexicains (Xavier Marc, Aurora Clavel, Rosa Furman)parlent leur langue ce qui rend le sujet très crédible.
  • LA PARTY (1968)
    Chef-d'oeuvre absolu du burlesque. On pense parfois à du Tati à la sauce anglo-saxonne avec une ambiance très sixties.
  • LA TOUR DE NESLE (1968)
    Le film aurait pu s'appeler "La Tour de Nesle infernale" car l'héroïne meurt brûlée vive... Cette fameuse Tour de Nesle improbable est de toute façon maudite pour le cinéma, car le film est d'une indigence absolue avec des costumes et des décors à "la mords-moi le noeud", une intrigue invraisemblable. La séduction de Jean Piat et la beauté de Teri Torday méritaient beaucoup mieux.
  • LA MARIEE ETAIT EN NOIR (1968)
    Le film se suit sans déplaisir, mais Jeanne Moreau pourtant remarquable est trop âgée pour le rôle et particulièrement mal filmée. Denner, Bouquet, Lonsdale, Brialy, Rich et les autres sont formidables.
  • BENJAMIN OU LES MÉMOIRES D'UN PUCEAU (1967)
    Certes le marivaudage et la préciosité sont présents dans ce chef-d'oeuvre pictural, mais avec une cruauté sous-jacente qui en fait un film rare. L'interprétation est sans reproche et la beauté des acteurs est à la hauteur du seul film français qui aborde la période du Siècle des Lumières.Michèle Morgan n'a jamais été aussi belle, entourée de ravissantes naïades comme Catherine Rouvel, Anna Gaël, Francine Bergé... Et Pierre Clémenti y trouve le rôle de sa vie.
  • GUÊPIER POUR TROIS ABEILLES (1967)
    Mankiewicz revisite le thème de Volpone pour nous livrer un petit bijou d'élégance et d'intelligence avec des acteurs de la classe de Rex Harrison, Cliff Robertson (trop méconnu), la britannique Maggie Smith, Edie Adams et Susan Hayward. Un régal.
  • MAYERLING (1967)
    Jolie pâtisserie viennoise assez creuse. Le couple vedette est incolore, inodore et sans saveur. Ni Omar Sharif, ni Catherine Deneuve n'arrivent à donner un semblant de crédibilité à leurs personnages auxquels ils ne ressemblent ni physiquement ni psychologiquement ni intellectuellement. Reste les apparitions impériales de la sublime Ava Gardner dans le rôle d'Elisabeth d'Autriche (Sissi) et l'excellence du jeu de Geneviève Page.
  • LES RISQUES DU MÉTIER (1967)
    Sans doute le meilleur rôle de Brel, tout en demi teintes, bien épaulé par Emmanuelle Riva.
  • OSCAR (1967)
    Ni plus ni rien qu'une diffusion d'"Au théâtre ce soir", en couleur et étiré pour le grand écran. De Funès est fatigant et ses partenaires ont bien du mérite à lui donner la réplique souvent avec finesse (notamment Claude Gensac, drôle et séduisante).
  • UNE HISTOIRE IMMORTELLE (1967)
    Rien n'y fait, on reste totalement hermétique au sujet.
  • REFLETS DANS UN OEIL D'OR (1967)
    A la vision du film, on ne peut être que mitigé : chef-d'oeuvre ou ratage complet joué par deux stars pathétiques, fanées et bedonnantes, caricatures de sex-symbol : Taylor (nymphomane) et Brando à l'érotisme (bisexuel) toujours trouble... Il en résulte un goût amer dans la bouche assez malsain. Le plan panoramique de fin est ridicule. Julie Harris est très bien comme d'habitude.
  • SEULE DANS LA NUIT (1967)
    Ce thriller de très bonne facture est certainement l'un des meilleurs films de Terence Young grâce surtout à l'appui de ses excellents interprètes, Audrey Hepburn et Richard Crenna en tête de liste.
  • VIVRE POUR VIVRE (1967)
    Mélangeant images d'actualités ("Cinq Colonnes à la Une") et séquences romancées filmées, ce film reste l'un des meilleurs de Lelouch grâce à la prestation de Girardot. C'est infiniment supérieur et plus réussi que le sirupeux "Un homme et une femme".
  • DU MOU DANS LA GACHETTE (1966)
    Un film archi nul. Mais que sont venus faire Bernard Blier, Francis Blanche et Corinne Marchand dans cette galère ? Des fins de mois difficiles ?
  • LA POURSUITE IMPITOYABLE (1966)
    Un film majeur d'Arthur Penn où la frustration d'Américains de différentes couches sociales, prisonniers de leur statut, de leurs ambitions ou de leurs inhibitions amènera une poussée de violence qui ira crescendo... Interprétation de tout premier ordre avec une mention pour Janice Rule et Robert Duvall.
  • LE TRESOR DES NIBELUNGEN (1966)
    Même si on ne peut la comparer à la version de Lang, cette superproduction teutonne est très divertissante et passionnante, se plaçant il est vrai plus du côté de l'héroïc fantasy que de la légende germanique. Uwe Beyer (ancien athlète) et Maria Marlow ne sont pas très charismatiques, mais ils sont bien épaulés notamment par la très belle Karin Dor.
  • LE GENDARME A NEW YORK (1965)
    2ème opus de la série avec des séquences indigentes entre gendarmes mais New York est particulièrement bien filmé et l'hommage à "West Side Story" assez réjouissant.
  • LE CHEVALIER DES SABLES (1965)
    Vincente Minnelli, pourtant réalisateur de premier ordre, connaît bien mal le milieu des hippies. Comment croire que la boudinée Elizabeth Taylor et le monolithique Charles Bronson puissent jouer des beatniks sans tomber dans le ridicule ?
  • LA TÊTE DU CLIENT (1965)
    Michel Serrault a joué plein de nanars sympathiques dans les années 60. Et celui-ci est particulièrement jouissif avec des partenaires à la hauteur.
  • LES FÊTES GALANTES (1965)
    A part quelques films ("Les Grandes Manoeuvres", "Le Silence est d'or"), les films de René Clair sont d'une lourdeur et d'une médiocrité bien franchouillarde (sauf aux Etats-Unis où il a mieux réussi que Renoir ("C'est arrivé demain", "Ma femme est une sorcière"). Ce film-ci malgré de bons interprètes : Jean-Pierre Cassel, Philippe Avron, Geneviève Casile ou Marie Dubois est dans sa moyenne : insignifiant.
  • LE GENDARME DE SAINT-TROPEZ (1964)
    Soyons honnêtes, le film serait plaisant s'il n'y avait ces scènes lourdaudes entre gendarmes (dialogue débile et répétitif entre Galabru et De Funès). Sinon, c'est gentillet et agréable. L'irrésistible Claude Piéplu est bien plus drôle que De Funès et Geneviève Grad chantant "Do you do you do St-Tropez" vaut son pesant de cacahuètes.
  • MY FAIR LADY (1964)
    Cukor s'est perdu dans l'immensité des moyens mis à sa disposition. Une pièce montée avec beaucoup de crème Chantilly... sans saveur et l'intérêt du film se perd justement dans cette thématique du plus cher pour le mieux, ce qui est loin d'être le cas (mieux vaut revoir la version avec Wendy Hiller). Dommage pour Audrey Hepburn et Rex Harrison.
  • COMPARTIMENT TUEURS (1964)
    Coup d'essai, coup de maître pour cet excellent thriller à la française qui nous tient en haleine jusque la fin. Le montage est rapide, la musique en adéquation et tous les interprètes excellents : Signoret, Trintignant... de même que les seconds rôles (Bernadette Lafont et Christian Marin, impayables). Un vrai plaisir.
  • LES AMITIÉS PARTICULIÈRES (1964)
    Le film (interdit aux moins de 18 ans à sa sortie! ) est très fidèle au roman de Peyrefitte. Réalisation classique mais efficace. Sans doute est ce la pudeur et la véracité des sentiments entre jeunes garçons qui a le plus choqué (on peut être égrillard avec le sexe, mais pas avec l'amour qui apparement est un sentiment réservé à la norme hétérosexuelle, mais bon, il est vrai aussi qu'ils sont pensionnaires chez les Jésuites !).Les jeunes acteurs sont convaincants, émouvants, supportés par des vieux routiers comme Michel Bouquet et Louis Seigner.
  • LA MAISON DU DIABLE (1963)
    Le meilleur film du genre, réalisé de main de maître par Robert Wise. Pourquoi ? Parce que tout est suggéré et que la peur envahit notre imagination en découvrant le décor de cette demeure malsaine et ces statues apparement anodines qui glaçent d'effroi. Cerise sur le gâteau, l'interprétation exceptionnelle de Julie Harris, actrice de théâtre confirmée, découverte dans "A l'Est d'Eden" et celle de Claire Bloom dans un rôle ambigu. Sans oublier Rosalie Crutchley, comédienne anglaise qui fut la très fine Acté de "Quo Vadis".
  • SODOME ET GOMORRHE (1963)
    Sodome ou Gomorrhe ou "à boire et à manger". Tous les défauts inhérents au genre sont ici présents, mais c'est à voir. Surtout pour Anouk Aimée en reine saphique. On aperçoit aussi des acteurs internationaux (La Tour de Babel) : Stanley Baker dans le rôle du méchant et pour le plaisir de l'oeil, de sculpturales actrices : de Scilla Gabel à Rossana Podesta en passant à Pier Angeli...
  • CHAIR DE POULE (1963)
    Ce film noir à redécouvrir est une réussite du genre. Catherine Rouvel est magnifique. Elle aurait pu être notre Claudia Cardinale nationale si les réalisateurs français ne l'avait sous employée...
  • CHARADE (1963)
    Humour et suspense font bons ménage dans ce film très élégant. Le couple Audrey Hepburn/Cary Grant est un régal. Le scénario est très bien agencé et la partition musicale d'Henry Mancini est formidable.
  • LA PORTEUSE DE PAIN (1963)
    Le film est très correct, du moins au niveau d'une dramatique télé. Qualité des interprètes : Flon, Noiret, Marie-France Mignal (sauf Jeanne Valérie). Réalisation honnête, mais dans les années 60, le genre mélodramatique n'est plus à la mode donc il paraît assez anachronique. Et c'est pourquoi, il vaut mieux revoir l'adaptation télévisuelle de Marcel Camus (le feuilleton romanesque se prête très bien au petit écran) avec l'excellente Martine Sarcey.
  • LES TONTONS FLINGUEURS (1963)
    Très surestimé ce film qui n'arrive pas au niveau d'autres moins connus de Lautner "Les barbouzes" ou "Des pissenlits par la racine", infiniment plus réussi et surréaliste. Reste la scène très réussie de la cuisine, mais il y en a deux autres : la réunion des "gens du métier" (avec l'excellente Dominique Davray) et celle de l'apparition de Pierre Bertin (qui joue le rôle du père de Claude Rich). Autre hic, la coproduction qui a engagé des acteurs allemands (Sabine Sinjen, Host Frank, Charles Regnier), ce qui fausse un peu plus l'estime inconditionnelle qu'on aurait pu avoir pour la production.
  • LA TULIPE NOIRE (1963)
    On est bien loin de "Fanfan La Tulipe". Pourtant Alain Delon (dans un double rôle) avait la prestance nécessaire pour être un héros de film de cape et d'épée. Mais le genre est ici galvaudé par des dialogues indigents et un comique troupier mettant en scène des personnages fantoches et caricaturaux (exemple Robert Manuel qui se la joue "Au théâtre ce soir").
  • JUDEX (1963)
    Malheureusement, n'ayant pas revu le film depuis des années, je garde un souvenir assez flou, mais néammoins un bon souvenir de la scène d'anthologie (Le bal des oiseaux, je crois). Cet hommage à Méliès a peut-être pris un coup de vieux, mais le charme opère malgré quelques faiblesses (Channing Pollock, célèbre magicien mais piètre acteur, acceptable pour le rôle titre car symbolique, par contre Théo Sarapo ne tient pas la route). Franju a du accepter aussi la coproduction d'où le personnage intégré de (la sublime) Sylva Koscina qui tombe dans l'action comme un cheveu sur la soupe. Pourtant il est notable de remarquer que trois des acteurs principaux (d'origine russe) ont imprégné de leur patte et de leur talent (et leur discrétion professionnelle) l'audiovisuel français : Michel Vitold (excellent dans toutes ses prestations, d' "Adorable menteuse" de Deville où il éclipse ses partenaires dans un rôle ingrat à "Quentin Durward" où il campe un Louis XI exceptionnel, et deux actrices cultes : Edith Scob (tout a été dit sur elle) et Francine Bergé (elle tient un rôle similaire, celui de "La Belle Jardinière" dans le feuilleton à succès "Rocambole").
    Suite à une vision récente, je confirme la précédente critique. Le film même vu au second degré a pas mal vieilli et ressemble à une dramatique TV de qualité du temps de l'ORTF. La musique de Maurice Jarre et la présence d'Edith Scob font irrémédiablement penser au "Yeux sans visage". Le plus jubilatoire reste l'opposition du bien et du mal symbolisé par les deux actrices : la blonde et angélique Edith Scob (la blanche colombe) et la brune et méchante ( Francine Bergé (la panthère noire).
  • IL FAUT MARIER PAPA (1962)
    Très agréable comédie avec le jeune Ron Howard qui cabotine en diable et la merveilleuse Stella Stevens, débordante d'humour et de beauté.
  • MACISTE EN ENFER (1962)
    Quasiment un film culte. Malgré les invraisemblances (Péplum se déroulant au XVII ème siècle ! ), ce film fait preuve d'une imagination débridée qui tend à la poésie malgré le peu de moyens. Freda est un réalisateur flamboyant du genre à redécouvrir?
  • MIRACLE EN ALABAMA (1962)
    Un film majeur d'Arthur Penn. Image superbe, tension exacerbée du jeu d'actrices exceptionnelles : Anne Bancroft et Patty Duke. Magnifique !
  • LANDRU (1962)
    Le film a le mérite d'avoir fait découvrir au public un acteur d'exception, Charles Denner. Et pourtant, malgré son talent (mais ce n'est pas de sa faute et ses successeurs pour le rôle sont tombés complètement à côté), il n'a pas su rendre la sensualité de Landru, personnage hors-norme, chétif, blond (et non brun) et apparement anodin doté d'une sensualité exacerbée et surtout d'un regard envoûtant, maléfique, satanique et insoutenable...Même ses proies sont ici idéalisées. Qui aurait le mauvais goût d'assassiner des actrices aussi séduisantes que Michèle Morgan, Danielle Darrieux, Catherine Rouvel ou Juliette Mayniel ? La réalité est moins édifiante et terriblement terre à terre pour ces pauvres femmes qui comme les victimes de Jack L'Eventreur sont réduites à une portion congrue.
  • JAMES BOND 007 CONTRE LE DOCTEUR NO (1962)
    Le film n'est vraiment pas terrible (comme tous les films d'espionnage, on n'y comprend rien et les intrigues sont trop alambiquées). En outre Terence Young, réalisateur cosmopolite n'a pas beaucoup de personnalité. Le film ne serait qu'une série B (séquences d'action, gadgets, jolies filles, méchants)s'il n'y avait la présence de Sean Connery, parfaite incarnation du mâle viril. Grâce à son charisme, il survole une série particulièrement infantile. Même si on n'adhère pas à ce genre de film, force est d'admettre que Sean Connery est : 1) Une bombe sexuelle 2) Une star 3) Un vrai comédien 4) Le seul et unique James Bond Malheureusement pour la belle Ursula Andress, star du cinéma bis, ce ne fut qu'une illusion (mais à talent égal...)
  • LA CHAMBRE ARDENTE (1961)
    Julien Duvivier, hésitant entre le thriller et le fantastique n'a pas réussi l'adaptation de l'excellent roman de John Dickson Carr. Et pourtant le film reste une curiosité : de bons acteurs, de belles images en noir et blanc (la Forêt- Noire), une atmosphère oppressante... Le résultat serait assez tiède mais la cultissime Edith Scob transcende le film par sa présence étrange et poétique, éthérée et lumineuse à la fois.On songe alors au chef-d'oeuvre qu'aurait pu réaliser Georges Franju s'il avait été aux commandes...
  • CLÉO DE 5 À 7 (1961)
    Ex-aequo avec "Sans toit, ni loi", le meilleur film de Varda, réalisatrice sensible et talentueuse, filmé dans une unité de temps très séduisante et très prenante, Cléo aura toujours le regard (et les doutes) de Corinne Marchand. Le charme du cinéma-vérité allié à une intrigue banale mais prenante, avec en prime le charme de Dorothée Blank et le plaisir de retrouver Dominique Davray dans un rôle inhabituel.
  • LES QUATRE CAVALIERS DE L'APOCALYPSE (1961)
    Minnelli (pourtant esthète) a une version très hollywoodienne de la France. Cette vision est à l'image du film : quelques moments fulgurants par ci par là mais l'ensemble reste académique et invraisemblable.
  • LA VENGEANCE AUX DEUX VISAGES (1961)
    Malgré les amputations, ce film très personnel de Marlon Brando est une réussite, construite comme une tragédie grecque. Il démystifie le mythe du héros de western pur et dur pour en faire une sorte de Hamlet du Far West. Il n'est pas anodin que Brando en tant que réalisateur s'est entouré d'acteurs de 1er choix (Karl Malden, Katy Jurado), d'excellents seconds rôles (Elisha Cook Jr, Miriam Colon) et d'avoir découvert une actrice particulièrement émouvante et mieux que belle : Pina Pellicer. A mon avis, Brando était meilleur directeur d'acteurs que comédien (une star n'est pas forcément bon acteur). Dommage.
  • LES TROIS MOUSQUETAIRES (première partie) (1961)
    Quoiqu'on en dise, la version de Borderie est l'une des plus fidèles au roman. Belle distribution, mais quel dommage que l'adorable Mylène Demongeot ne joue pas juste dans le rôle de Milady.
  • LE CAPITAINE FRACASSE (1961)
    Plutôt académique cette version sauvée par les seconds rôles : Noiret, De Funès ou l'espiègle Sophie Grimaldi.
  • LE CAVE SE REBIFFE (1961)
    Acteurs savoureux (Gabin, Blier, Leclerc, Villard, Rosay, Balpêtré, Biraud), dialogues au couteau, ce film, malgré les années se voit toujours avec un réel plaisir et le public ne s'y est pas trompé. Et il est largement supérieur au film de Lautner "Les tontons flingueurs" (starifié à cause d'une scène dans la cuisine). Seule déception, le personnage joué par Martine Carol en perte de vitesse.
  • LES LIONS SONT LACHÉS (1961)
    Une belle distribution pour une satire complétement ratée et ennuyeuse du parisianisme.
  • DIAMANTS SUR CANAPE (1961)
    Une déception signée Blake Edwards que l'on retrouve dans une excellente scène de "party". Sinon c'est longuet et très vaudeville à l'américaine. Mais bon, il y a Audrey Hepburn.
  • FORTUNAT (1960)
    Très bonne interprétation du couple improbable formé par Bourvil et Michèle Morgan. Le film est très prenant, émouvant et l'atmosphère de l'époque bien rendue. Mention pour Rosy Varte et le très subtil Teddy Bilis incarnant le couple de voisins juifs.
  • LA SOURCE (1960)
    Bergman retrouve la beauté et la force du magnifique "Septième Sceau" dans cette légende âpre et poétique décrivant un Moyen Age nordique rude en proie aux croyances ésotériques et religieuses. La cruauté de la scène du viol reste dans toutes les mémoires.
  • CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE (1960)
    Somptueux mélo magnifiquement interprété par Robert Mitchum et Eleanor Parker. George Peppard et George Hamilton, très bien eux aussi auront une carrière bien décevante.
  • TERRAIN VAGUE (1960)
    Marcel Carné aime bien les sujets "jeunes" mais malheureusement il était trop âgé pour en saisir toute l'acuité. Pourtant, à travers le noir et blanc on voit les HLM des années 60 et on s'aperçoit que rien n'a vraiment changé. Danièle Gaubert fait des débuts prometteurs mais ses jeunes partenaires ne sont pas toujours à la hauteur.
  • LES YEUX SANS VISAGE (1959)
    Incontestable chef-d'oeuvre (le seul) du cinéma fantastique français. Terreur clinique, images en noir et blanc angoissantes, musique lancinante, inquiétante, éléments contrebalancés par une poésie surréaliste, onirique (Les Américains, à part Polanski ou Wise, pensent que la violence ou le gore sont efficaces dans ce genre particulier, alors que la suggestion est infiniment plus effroyable). Pierre Brasseur et Alida Valli sont parfaits, les seconds rôles également. Et puis il y a la révélation d' Edith Scob, actrice unique dans le cinéma français (voir mondial). Atypique, elle est sans rivale, une présence, une voix envoûtante, une douceur délicate et étrange qui l'amènera à toute composition hors-norme : illuminée, psychopate, intello fofolle voire virago. Victime ou bourreau, elle passe d'un rôle à l'autre avec une sensibilité et un second degré imperturbable. A quand la consécration de celle qui est sans doute la plus grande (et la plus discrète) actrice française ?
  • LE DEJEUNER SUR L'HERBE (1959)
    Le seul mérite du film est d'avoir révélé la sensualité de Catherine Rouvel, parfaite dans son rôle de fraiche beauté pas encore abîmée par le cinéma. Le reste est à l'avenant : personnages fantoches (même Paul Meurisse n'est pas crédible), situations vaudevillesques à la limite du graveleux. Et pourtant, il y avait une vraie photogénie du cadre (rappelant les peintures d'Auguste Renoir), gâchés par le discours approximatif du réalisateur. Dommage.
  • MIRAGE DE LA VIE (1959)
    Ce film magnifique prouve que le mélodrame peut être un genre majeur avec un réalisateur de haut niveau, un excellent scénario et des acteurs impeccables : Lana Turner, Juanita Moore, Susan Kohner...
  • COMME UN TORRENT (1959)
    Minnelli réussit parfois le mélodrame (à deux doigts souvent de se vautrer)mais ce film ci est une réussite : personnages fouillés (même les secondaires), interprétation de premier ordre : Sinatra, Dean Martin et l'émouvante Shirley MacLaine sans oublier Arthur Kennedy ou Leora Dana dans des rôles ingrats (les plus difficiles). Une mention pour l'oubliée Carmen Phillips et Martha Hyer (cantonnée dans les emplois de rivale blonde froide et antipathique qui obtint l'oscar du meilleur rôle pour sa prestation de professeur frigide.
  • LE JOURNAL D'ANNE FRANK (1959)
    La beauté d'étudiante américaine modèle (aus sens propre comme au figuré car elle fut cover-girl) de Millie Perkins nuit totalement au film et ce qui est plus grave au personnage charismatique d'Anne Frank (pas jolie mais mieux que ça, attachante, malicieuse, émouvante et d'une intelligence supérieure).
  • LE TESTAMENT DU DOCTEUR CORDELIER (1959)
    Le film tourné pour la TV ne supporte pas le grand écran qui le rend encore plus médiocre, malgré la prestation de Jean-Louis Barrault.
  • LES GARÇONS (1959)
    Bolognini, très estimé dans les années 60, est un peu oublié aujourd'hui. Quel dommage. Sur un scénario de Pasolini, Bolognini au regard très observateur sur la société (jeunes gens oisifs mêlés à la plèbe romaine)réalise un film d'une grande sensualité qui joue avec la censure et les codes(homosexualité et mysoginie : entièrement d'accord). Le trouble est encore accru par la beauté des interprètes : Laurent Terzieff, Jean-Claude Brialy, Tomas Milian, Mylène Dmongeot (sa scène est excellente), Rossana Schiaffino, Antonella Lualdi, Anna Maria Ferrero...
  • CLASSE TOUS RISQUES (1959)
    Un bon polar qui fut un insuccès notoire et qui est pourtant la meilleure réussite de Sautet avant de s'embourgeoiser.
  • L'IMPASSE AUX VIOLENCES (1959)
    Apparemment ce film est passé inaperçu car c'est une perle du cinéma du cinéma anglais, tiré d'un authentique fait divers. Au programme : terreur, savoir-faire british et beauté de Billie Whitelaw.
  • À BOUT DE SOUFFLE (1959)
    Cette oeuvre phare de la Nouvelle Vague, audacieuse et sympathique a permi de révéler le jeu naturel d'un acteur nonchalant et atypique (à l'époque) : Belmondo ainsi que le charme de Jean Seberg ("C'est quoi dégueulasse"). Avec le recul, le film est long et ennuyant. Malheureusement pour ce courant "anti-conformiste" et "anti cinéma de papa", les acteurs de ce mouvement sont devenus des stars (Brialy, Blain, Lafont, etc). Comme quoi le serpent se mord la queue?
  • GIGI (1958)
    Minnelli, amoureux de la France a raté cependant son adaptation de Colette, ennuyeuse et bousouflée.
  • QU'EST-CE QUE MAMAN COMPREND À L'AMOUR (1958)
    Minnelli échoue dans ses projets trop ambitieux. Il a tout à fait réussi cette comédie enlevée, jouissive, menée avec talent et entrain notamment grâce à la présence de la regrettée Kay Kendall.
  • LES AVENTURES DE TOM POUCE (1958)
    Une réussite de George Pal (effets spéciaux, numéros musicaux), le tout relevé par l'humour de Peter Sellers et Terry Thomas et surtout le talent de l'adorable Russ Tamblyn.
  • PRISONS DE FEMMES (1958)
    Le pire du mélo comme on en ferait plus. Le scénario ressemble à un mauvais roman du XIXème siècle: scénario invraisemblable à faire tirer les larmes de Margot, défendu par des acteurs de qualité :Danièle Delorme (à son époque de pleureuse), Jacques Duby, Jane Marken ou Madeleine Barbulée... Toute une époque...
  • ASPHALTE (1958)
    Le film reste très conventionnel et bourré de clichés. Heureusement Françoise Arnoul survole tout ça grâce à son érotisme chassieux. On ne peut que regretter la présence à l'écran de cette excellente actrice, séduisante dans ces moindres gestes. Massimo Girotti est un partenaire de classe mais le pauvre Jean-Paul Vignon qui tenta une carrière à Hollywood est bien fade.
  • LA TOUR PRENDS GARDE ! (1957)
    Agréable film de cape et d'épée. Curieusement, comme souvent dans des productions, même les plus anodines, il y a une scène qui se détache du lot ( qui aurait pu être une porte ouverte sur un autre film).Ici il s'agit d'une séquence d'intérieur bourgeois du XVIIIème siècle, où le maître de maison, Jean Parédés reçoit à dîner Jacques Marin, Dominique Davray et Albert-Michel notamment.Ce passage très animé, bien joué par des comédiens aguerris est remarquablement mis en scène et éclairé.On pense alors à Quentin de La Tour. Le Siècle des Lumières, comme si on y était...
  • MAIGRET TEND UN PIÈGE (1957)
    La perfection dans le classissime. Le Paris décrit sous une chaleur accablante avec ses ruelles que l'on découvre avec stupeur et émotion est un document unique.Ne boudons pas notre plaisir : L'intrigue se tient, le décor rappelle même des souvenirs qu'ont a pas connus et l'interprétation est dans ce qu'elle a fait de mieux dans les années 50, tous rôles confondus plus vrais que nature : On ouvre une porte, on tombe sur Denise Clair en concierge, un étal de boucherie : Jean-Louis Legoff, un inspecteur enrhumé : Olivier Hussenot...Une femme qui va se faire trucider : silhouette dessinée en deux plans et c'est Dominique Davray... Et tous les rôles sont dans le même acabit : on y croit. Et outre, l'interprétation carrée de Jean Gabin face à une Annie Girardot presque débutante et débordante de personnalité, un Jean Desailly, sorti de sa série de fades jeunes premiers, impressionnant. La scène où il est interrogé par Gabin est inoubliable. Il interprète avec beaucoup de modernité un psychopate (personnage nouveau à l'époque)couvé par sa mère (Lucienne Bogaërt, tout un programme). Desailly trouve ici avec "La peau douce" sont meilleur rôle.
  • LE CERF-VOLANT DU BOUT DU MONDE (1957)
    Premier (et meilleur) film de l'acteur Roger Pigaut (première co-production franco-chinoise). Cette oeuvre décrivant la vie de gosses de la butte Montmartre rêvant d'aventures imaginaires en Chine est une totale réussite, mêlant poésie et quotidien. Malheureusement, Pigaut sera réduit par la suite à tourner des polars (avec des vedettes amies) assez insignifiants.A part Albert Lamorisse, on a pas fait mieux. Le cinéma pour enfants n'est pas à négliger et ici on peut parler de chef-d'oeuvre, car outre le côté fantastique, on y retrouve un témoignage (en couleur) de la vie des quartiers parisiens des années 50.
  • LES MISERABLES (1957)
    Joli film que l'on regarde comme si on feuilletait un beau livre aux images d'Epinal. Tout est très bien fait (décors, interprétation, malgré la co-production allemande) mais on peut lui préférer largement la version noir et blanc de Raymond Bernard avec Harry Baur. Les acteurs jouent leur rôle avec conviction, mais sans surprise dans leur emploi : Gabin (héros massif), Danièle Delorme (pleureuse), Giani Esposito (jeune premier), Silvia Monfort (La fille au physique ingrat, mais au grand coeur), Blier (en salaud ou victime, toujours parfait)... La surprise vient du couple Thénardier : Bourvil, excellent dans un contre-emploi de crapule et Elfriede Florin, actrice allemande qui s'en sort plutôt bien dans une anti-composition de harpie à, laquelle on devait s'attendre.
  • SENECHAL LE MAGNIFIQUE (1957)
    Ne boudons pas notre plaisir, Fernandel nous offre un vrai feu d'artifice, entouré de savoureux comédiens des années 50. Un régal.
  • LA SOIF DU MAL (1957)
    Le film est tellement riche à tous les niveaux qu'il reste inexplicable, envoûtant avec un scénario tordu, des images hallucinantes en noir et blanc, la musique lancinante d'Henry Mancini, l'interprétation fabuleuse de Welles et de ses partenaires : Akim Tamiroff, Janet Leigh (adorable jeune première qui trouve ici son 1er rôle "érotique" qui culminera dans "Psychose"), Marlène Dietrich, Joseph Calleia, Dennis Weaver dans une extraordinaire composition de veilleur de nuit, une apparition éclair de Mercedes McCambridge en chef de gang sadique et apparemment lesbienne... et pleins d'autres clés à ouvrir après chaque revisionnage de ce film exceptionnel.
  • LES SENTIERS DE LA GLOIRE (1957)
    Le film a bien vieilli et même s'il souligne l'absurdité et l'horreur de la guerre, il manque de générosité. Le personnage incarné par Kirk Douglas n'est pas un humaniste, seulement un gradé qui, s'il éprouve de la pitié pour ses hommes ne prend pas une position affirmée. Les méchants gradés sont particulièrement caricaturaux.
  • L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP (1956)
    Pourquoi avoir fait le remake d'un film anglais ? L'intrigue du film est invraisemblable.Le traître est évidemment un acteur français (pauvre Daniel Gélin, dégoulinant de fond de teint).C'est un bon véhicule pour Doris Day (qui a vendu des millions de disques avec "Que serran serra"). Sinon, rien, sauf une intrigue particulièrelent alambiguée.Et c'est encore une actrice anglaise qui s'en sort le mieux : Brenda de Banzie, ravisseuse d'enfant, assujetie à son mari.
  • THE ET SYMPATHIE (1956)
    Minnelli a réussi cette adaptation évocant l'homosexualité latente d'un jeune étudiant avec beaucoup de tact et de finesse. Il est vrai, servi par deux acteurs exceptionnels : Deborah Kerr et John Kerr (aucun lien de parenté), secondés par les excellents Edward Andrews, Leif Erickson et Norma Crane.
  • L'HOMME À L'IMPERMEABLE (1956)
    Duvivier manie avec plus ou moins de bonheur humour noir, polar et comique troupier, mais le résultat reste honorable grâce à l'abattage de Fernandel et une excellente prestation de Bernard Blier. Sans oublier la sensualité de Judith Magre.
  • LES SORCIÈRES DE SALEM (1956)
    Raymond Rouleau, grand directeur d'acteurs n'a pas su insuffler toute la tension dramatique de la pièce à l'écran à cause de la coproduction (tournage en Allemagne) et c'est bien regrettable, car l'image en noir et blanc est superbe, l'interprétation de grande qualité. Simone Signoret dans le rôle difficile et ingrat de l'épouse réussit une composition retenue "sans effets" et Mylène Demongeot dans celui d'Abigaël préfigure une carrière exceptionnelle qui ne fut jamais la sienne.
  • NOTRE-DAME DE PARIS (1956)
    Un spectacle honnête et soigné, mais rien à voir avec le somptueux chef- d'oeuvre de William Dieterle, avec le fabuleux Charles Laughton. Bonne distribution à part Boris Vian (pas à son aise devant la caméra) et médiocres prestations d'acteurs (pourtant) venus du théâtre : Robert Hirsch (trop caricatural), Jean Danet (trop fade)et surtout le grandiloquent Alain Cuny dont le jeu très 1er degré frise le ridicule : il a du se prendre pour Sarah Bernhardt...
  • ECRIT SUR DU VENT (1956)
    Bon mélodrame mais trop estimé par rapport à "Mirage de la vie" plus sensible et nuancé. En tous cas Dorothy Malone fait un numéro inoubliable.
  • LE SANG À LA TÊTE (1956)
    Finalement le cinéma en noir et blanc des années 50 (tant décrié par la Nouvelle Vague) avait bien du charme dans son classicisme. Scénario carré, distribution bétonnée, Jean Gabin cocufié par Monique Mélinand... Et toujours des seconds rôles excellents, de Renée Faure à Léonce Corne en passant par la belle Claude Sylvain et la sensationnelle Georgette Anys, qui trouve ici son meilleur emploi, dans un rôle de "gravos" inoubliable. (après "La traversée de Paris").
  • DROLE DE FRIMOUSSE (1956)
    Le film est très agréable même si les séquences sur l'existentialisme vues par un Amricain sont à hurler de rire. Kay Thompson est formidable d'énergie et d'abattage.
  • L'AFFAIRE DES POISONS (1955)
    Joli film en couleurs et en studio (La place de Grève en carton-pâte). Bons acteurs, mais l'intrigue tirée de Victorien Sardou et malgré le prologue d'avertissement (fidélité à la réalité historique, consultation des Archives Nationales), est assez édulcorée. Viviane Romance prête sa (réelle) sensualité indolente et mûrissante à la fameuse La Voisin. A elle seule, elle vaut le détour.
  • VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS (1955)
    Certes l'intrigue est invraisemblable, mais compensée par une interprétation de qualité (du premier au plus petit rôle). Reste un témoignage de ce que furent les Halles et des portraits de femmes assez pessimistes : Danièle Delorme (à contre-emploi), Germaine Kerjean, Gabrielle Fontan et surtout Lucienne Bogaërt, géniale en morphinomane...
  • LA NUIT DU CHASSEUR (1955)
    Ce film phare est inclassable. C'est l'un des plus beaux, voire le meilleur du cinéma mondial. Incompris à son époque, il est devenu culte avec le temps pour plusieurs raisons :Premier et unique film d'un acteur génial, réalisé hors des normes hollywoodiennes, le scénario ne se plie à aucune régle, mêlant plusieurs genres : du thriller au film psychologique, en passant par celui des terreurs enfantines. Une poésie indéfinissable, aidée par le noir et blanc se dégage de l'oeuvre.Les enfants, Billy Chaplin et Sally Jane Bruce sont intelligement dirigés, comme des acteurs pas comme des singes savants. Shelley Winters, Lillian Gish sont excellentes et Robert Mitchum, acteur déjà exceptionnel est sensationnel, inoubliable.
  • LA TOILE D'ARAIGNEE (1955)
    A partir d'un fait anodin, Minnelli brosse le portrait de personnages tourmentés dans ce qui reste le 1er soap opéra du cinéma (qui sera développé par la suite (avec quel succès et quelle nullité) à la TV. Exercice périlleux, mais le réalisateur en tire un mélo flamboyant, aidé par une brochette d'acteurs de choix qui joue sans cesse sur la corde raide : Richard Widmark, Gloria Grahame, Lauren Bacall, Charles Boyer, Lillian Gish, Oscar Levant et John Kerr qui sera par la suite le très subtil héros de "Thé et sympathie"... Dans le genre, un chef- d'oeuvre.
  • DES GENS SANS IMPORTANCE (1955)
    Le film lorgne vers un populisme pessimiste assez flagrant et serait assez insupportable s'il n'y avait l'interprétation d'acteurs de qualité de la trempe de Jean Gabin ou de Françoise Arnoul, très bien épaulés par Paul Frankeur, Pierre Mondy, Lila Kedrova, Nane Germon, Robert Dalban, la toute jeune Dany Carrel ou même Hélèna Manson qui crée une silhouette inquiétante en un plan. Quant à Yvette Etiévant, elle est formidable dans le rôle (discret) de l'épouse de Gabin. Elle fait d'un personnage assez médiocre (femme de routier), une composition d'épouse et de mère au foyer, douce mais aigrie, vieillie avant l'âge, avec des instants de vérité et de dureté inattendus.
  • LA MAIN AU COLLET (1955)
    L'un des films les plus médiocres d'Hitchcock, tourné en transparence à Monaco (pas terrible). Le couple glamour Cary Grant/Grace Kelly n'est pas en cause, mais le scénario, bavard avec une intrigue tarabiscotée, ne tient pas la route. La surprise est d'y retrouver des comédiens français, obligés de jouer des stéréopypes français vus par Hollywood : Brigitte Auber, Jean Martinelli, Jean Hébey, René Blancard ou Dominique Davray.
  • DIANE DE POITIERS (1955)
    Version hollywoodienne pour une page d'Histoire de France. Roger Moore dans le rôle du futur Henri II n'a pas une grande différence d'âge avec Lana Turner, mais ne soyons pas plus royaliste que le roi, le film est bien mené et Marisa Pavan dans le rôle de la jeune Catherine de Médicis fait une création remarquable et toutes en nuances.
  • QUENTIN DURWARD (1955)
    Richard Thorpe, excellent metteur en scène de films d'action maîtrise bien son sujet... à condition de n'avoir pas lu Walter Scott. Car si le spectacle est agréable, c'est complétement à côté de la plaque et à côté du roman. Kay Kendall, actrice adorable entre toutes, avec son nez retroussé est très mal distribuée. Gilles Grangier, cinéaste routinier des années 50 a miraculeusement réussi une adaptation télé (feuilleton) où les acteurs (excellents) collaient aux personnages : Amadeus August (Quentin Durward), Marie-France Boyer, Philippe Avron, Noël Roquevert, Clarisse Deudon, Claire Maurier, André Oumansky et surtout l'inoubliable Michel Vitold (le meilleur Louis XI de tous les temps).
  • LA TOUR DE NESLE (1954)
    Kitchissime adaptation d'une pièce invraisemblable d'Alexandre Dumas. L'exemple typique du cinéma commercial des années 50 : couleurs criardes, érotisme frelaté, le tout agrémenté par des séquences comiques assez malvenues et vulgaires : Gabriello, Rellys et Jacques Meyran en archers débiles qui dans une séquence, où dépouillés de leurs hardes, se retrouvent nus : le comble du grotesque ! Reste Silvana Pampanini, star italienne, fantasme des ados de l'époque et Pierre Brasseur qui cabotine en diable mais bon lui, même mauvais, il est remarquable...
  • LA ROULOTTE DU PLAISIR (1954)
    Quel navet, qui ne doit quelque considération que pour l'abattage de Lucille Ball (face à son mari, le très fade Desi Arnaz)!
  • LES AVENTURES DE HADJI (1954)
    Film devenu culte : aventures exotico-kitch avec une pointe d'humour et un zeste de sadisme et qui doit beaucoup à la beauté de ses interprètes féminines : Elaine Stewart, Rosemarie Bowe (Mrs. Robert Stack) et Laurette Luez entre autres.
  • NANA (1954)
    Le film est très honnête et très bien joué, mais il est vrai que Martine Carol ne peut faire oublier la création de Catherine Hessling (Heureusement que Renoir a eu de bons interprètes).
  • LE CHEVALIER DU ROI (1954)
    A prendre au premier degré : un agréable film de cape et d'épée moyenâgeux avec de jolies héroïnes jouées par Janet Leigh et Barbara Rush.
  • MADAME DU BARRY (1954)
    Le film est très agréable. Martine Carol a bien du charme même si elle joue la Du Barry bonne fille un peu gourdasse style la Parisienne des années 50. André Luguet est très bien aussi, mais trop âgé pour le rôle. Reste toujours les acteurs de composition qui firent honneur au cinéma français : Daniel Ivernel, excellent, Gabrielle Dorziat, Marguerite Pierry, Noël Roquevert, Denis D'Inés, Jean Parédés, Georgette Anys ... et de très jolies filles comme Pascale Roberts, Claude Sylvain, Nadine Tallier... Toute une époque.
  • LES GLADIATEURS (1954)
    Un spectacle très agréable et un régal pour les yeux. Susan Hayward (improbable dans ce rôle comme dans celui de Bethsabée) a toujours assuré et on y croit. Pas spécialement jolie, mais dotée d'un charisme et d'un sex appeal rarement atteint, elle a assumé tous ses rôles avec une égale constance qui force l'admiration des cinéphiles. Face à elle, une autre perle du cinéma américain : Debra Paget, l'ingénue type, dotée d'une beauté trop anachronique pour l'époque. Quant à Jay Robinson, acteur trop méconnu, il trouve dans le personnage de Caligula le rôle de sa vie.
  • LES ORGUEILLEUX (1953)
    Un rôle en or pour Gérard Philipe. Et Michèle Morgan n'a jamais été aussi humaine et sensuelle que dans la scène où cloîtrée dans sa chambre d'hôtel, elle recherche un peu de fraîcheur.On devrait montrer cette séquence dans tous les lycées de France pour savoir ce qu'est l'érotisme...
  • JULES CÉSAR (1953)
    Excellente adaptation sobre et aérée de la pièce de Shakespeare par un metteur en scène intelligent et esthète avec d'excellents acteurs anglais (John Gielgud est magnifique). Par contre, la séquence où Marlon Brando (Marc Antoine) s'adresse au peuple n'est guère convaincante. Brando, au sex appeal indéniable n'est pas à l'aise en tribun déclamatoire avec sa voix de fausset. Entre l'Actor Studio et la Royal Shakespeare Company, mon choix est fait.
  • NIAGARA (1953)
    Très bon film noir. Si Marilyn Monroe et les chutes du Niagara en sont les principales attractions, n'oublions pas le jeu assez fin de Jean Peters dans le rôle ingrat d'une Américaine moyenne.
  • L'ÉQUIPÉE SAUVAGE (1953)
    Pas un grand film, mais il bénéficie de la présence de Marlon Brando qui ne fut jamais un grand acteur de composition mais une personnalité assez moderne et charismatique ce qui en a fait une star révolutionnant l'érotisme au masculin.
  • LUCRÈCE BORGIA (1953)
    La mise en scène est somptueuse mais la réalisation un peu décevante. En tous cas, le film n'a pas à rougir des superproductions hollywoodiennes (érotisme en plus). Martine Carol est l'équivalent de Lana Turner dans ses films en "costumes".
  • LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS (1952)
    L'un des premiers westerns psychologiques paraît-il, alors qu'il est entaché d'une mythologie très manichéenne. Le pachydermique Gary Cooper veut épouser l'inexistante Grace Kelly. Heureusement, il y a les seconds rôles américains (leur réputation n'est pas volée) comme Katy Jurado (quelle voleuse de scène ! )ou Lloyd Bridges.
  • TROUBLEZ-MOI CE SOIR (1952)
    Quelle bonne surprise ce petit film de série B qui met en vedette Marilyn Monroe dans son seul rôle de psychopathe entourée de Richard Widmark et d'Anne Bancroft. A redécouvrir absolument.
  • SCARAMOUCHE (1952)
    Cette production reste une référence dans le genre du film de cape et d'épée, pour la forme, spectaculaire et chatoyante (pas pour le fond, l'intrigue est stupide : un jeune aristocrate embrassant la cause du peuple en déposant des libelles, son ami, héritier d'une grande famille qui croit tomber amoureux de sa soeur...). Stewart Granger est charismatique mais il atteindra le sommet (et la synthèse de ses prestations) dans "Les contrebandiers de Moonfleet". A ses côtés, Janet Leigh est délicieuse et Eleanor Parker, sublimissime.
  • LE FLEUVE (1951)
    Le meilleur film et le plus méconnu de Jean Renoir. Les images en couleurs sont d'une rare beauté. Et l'Inde décrite dans cette oeuvre n'est en aucun cas colonialiste, même si elle s'attache à la vie d'une famille anglaise, bercée par la civilisation ambiante. N'en témoigne le personnage de Radha, danseuse locale accomplie qui est l'une des trois héroïnes du film avec Patricia Walters (fille de l'acteur Bert Wheeler), disparue prématurément et d'Adrienne Corri qui fera une carrière très intéressante (C'est elle qui sera Mrs. Alexander, violée par Malcolm McDowell et ses comparses dans "Orange Mécanique"). Le rôle des parents est tenu par Esmond Knight et Nora Swinburne, mariés à la ville comme à l'écran.Sans oublier les acteurs indiens locaux et les jeunes enfants anglais jouant sans artifice (leur analyse est assez fine).
  • LA CIBLE HUMAINE (1950)
    Beaucoup moins prétentieux que "Le train sifflera trois fois" sur un sujet analogue et d'autant plus réussi.
  • UN CHANT D'AMOUR (1950)
    Erotisme, sensualité, poésie : Jean Genet nous livre une oeuvre personnelle défiant la censure et le temps, car on a pas fait mieux dans le genre. Après, ça, tous les acteurs et réalisateurs gays peuvent aller se rhabiller.
  • CAROLINE CHÉRIE (1950)
    Malgré les années, le film tient la route grâce au charme de Martine Carol et à une distribution exceptionnelle (Raymond Souplex, Jane Marken, Germaine Kerjean, Alfred Adam...) Caroline est à la France ce que fut Scarlett O'Hara ou Ambre aux Etats-Unis.
  • KIM (1950)
    Excellent film d'aventures animé par un Errol Flynn plein de panache et la star enfant Dean Stockwell. Sans oublier la présence de Laurette Luez, l'une des plus belles femmes du monde, héroïne culte de cinéma bis, mais ceci dit, assez importante pour qu'on lui ait consacré une biographie.
  • LA BEAUTE DU DIABLE (1950)
    Si l'interprétation de Gérard Philipe et de Michel Simon est exceptionnelle, la mise en scène de René Clair (inspiré par Méliès) est vieillotte et théâtrale. René Clair, à part quelques exceptions, encensé par la critique, a fait preuve d'un goût kitchissime et d'une mise en scène ampoulée.
  • MANEGES (1949)
    Sans doute le film le plus noir et le plus pessimiste du cinéma français. Jamais Signoret, Blier et Frank Villard ne trouvèrent d'aussi beaux rôles. Sans oublier Jacques Baumer, dans un personnage ingrat ou Jean Ozenne (préfigurant le vieux beau du "Journal d'une femme de chambre" de Bunuel). Et puis il y a Jane Marken, époustouflante en mère maquerelle de Signoret. Jamais le cabotinage n'aura atteint ce sommet... Jane Marken mérite pour son rôle le prix cinéfiches des meilleures interprétations.
  • SAMSON ET DALILA (1949)
    La mise en scène grandiose et spectaculaire ne parvient pas à faire oublier la médiocrité du traitement. C'est un monument du kitch avec des couleurs criardes, des décors pompeux. En plus, les deux stars du film ne sont pas réputées pour leur talent d'interprétation. Reste le plaisir ineffable de revoir Angela Lansbury, totalement "mistcast" dans sa période de films en costumes("Les trois mousquetaires", "Le bouffon du roi").
  • LA CORDE (1948)
    Excellent suspense d'Hitchcock en adéquation avec une performance technique (plan séquence prolongé)et le jeu des comédiens : John Dall en tête, inoubliable (mais hélas oublié) héros du "Démon des armes", les seconds rôles étant très efficaces: Edith Evanson et Constance Collier notamment. Ceci dit, on ne peut taxer Hitchcock d'avoir des relents homophobes, puisque la pièce d'où est tirée le film provient d'un fait divers historique, mettant en scène deux jeunes gens homosexuels voulant prouver leur supériorité intellectuelle. Richard Fleischer reprendra ce thème dans "Le génie du mal" avec Bradford Dillman et Dean Stockwell.
  • LE DESTIN EXÉCRABLE DE GUILLEMETTE BABIN (1947)
    Film rare (à redécouvrir) traitant d'un sujet peu exploité à l'écran : la sorcellerie. A voir pour la beauté (du Diable) d'Héléna Bossis. Les seconds rôles (Kerjean, Delmont) sont excellents.En prime, une scène de sabbat particulièrement osée pour l'époque.
  • CAPITAINE DE CASTILLE (1947)
    Splendide film d'aventures exploitant des sujets peu usités à Hollywood : L'Inquisition Espagnole et la conquête du Mexique. Débuts sensationnels de la magnifique Jean Peters.
  • MACBETH (1947)
    Cette adaptation de la pièce de Shakespeare par Welles tient plus d'une stylisation d'une époque barbare avec ses paysages de grottes incertaines évoquant un Moyen Age impropable, mais tellement envoûtant... L'interprétation de Jeanette Nolan dans le rôle de Lady Macbeth a été contestée à l'époque alors qu'elle apporte une dimension matriarcale et "virile" au personnage. Les réalisateurs ne s'y sont pas trompés, puisqu'elle est devenue l'un des meilleurs seconds rôles du cinéma américain.
  • LE JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE (1946)
    A part "L'homme du Sud", la carrière de Jean Renoir aux Etats Unis est un ratage complet. Cette adaptation d'Octave Mirbeau (on sait ce qu'en fera plus tard Bunuel)hésite entre le vaudeville et le drame sans trouver ses marques dans une France (fin 19ème siècle) recréée en studio, figée et aseptisée à la sauce hollywoodienne. Reste l'abattage yankee de Paulette Goddard et la drôlerie d'Irène Ryan. C'est bien peu.
  • PANIQUE (1946)
    A part quelques erreurs de parcours, Duvivier est un grand réalisateur et un grand directeur d'acteurs, mésestimé par rapport à Jean Renoir, René Clair, etc... Et cette très noire adaptation de Simenon est une réussite totale servie par un Michel Simon sensationnel et une Viviane Romance dans un personnage de séductrice un peu plus flétrie et un peu plus fouillé que les conventions du genre.
  • L'AFFAIRE DU COLLIER DE LA REINE (1945)
    Viviane Romance est tout à fait crédible dans un rôle qui lui va comme un gant. Les autres comédiens (Jean Hébey ou André Philip) sont très biens, sauf Marion Dorian, exécrable Marie-Antoinette.
  • LES DAMES DU BOIS DE BOULOGNE (1945)
    Beau film épuré décrivant avec cruauté les sentiments humains (passion amoureuse, déception, vengeance). Maria Casarès, Elina Labourdette et Lucienne Bogaërt (en maquerelle de haut vol) trouvent grâce à Bresson leur meilleur rôle. En revanche, les hommes sont constamment en dessous et l'emploi d'un acteur aussi falot que Paul Bernard est peu être un parti pris de l'auteur.
  • HANTISE (1944)
    Le film était si parfait dans la notion de suspense et de tension psychologique que j'ai cru pendant très longtemps qu'il était signé Hitchcock... Ceci dit, il est notable de souligner la finesse et la qualité exceptionnelle de d'interprétation de deux acteurs émigrés : la Suédoise Ingrid Bergman et le Français Charles Boyer : pas mal pour un film américain !Sans oublier les (presques) débuts de l'atypique Angela Lansbury, excellente elle aussi (et anglaise !).
  • VIVRE LIBRE (1943)
    Mieux vaut pour les admirateurs du cinéaste ne pas avoir vu cette production. Comment un réalisateur français a pu pondre un scénario aussi lénifiant ? Un petit village franco-hollywoodien (film de propagande anti-nazi ou anti 7ème art ? ) occupé par les Allemands avec les pires poncifs du genre que n'aurait même pas osé le pire tâcheron américain. Charles Laughton, George Sanders et Maureen O'Hara (excusez du peu) sont ridicules.
  • JOUR DE COLERE (1943)
    Chef-d'oeuvre magnifié par un noir et blan épuré. On pense parfois à Rembrandt. Jamais un cinéaste n'a stylisé autant une époque (que se soit le Moyen Age avec La Passion de Jeanne D'Arc ou ici le 17ème Siècle). Lisbeth Movin traduit bien (à l'aide de regards d'où parfois jaillit le feu sous la braise) le parcours de cette jeune femme prisonnière d'une société patriarcale et intolérante où tout être de sexe féminin est obligatoirement sorcière donc condamnée. La séquence de la chasse à la vieille "sorcière" (Anna Svierker) et à son supplice est particulièrement réaliste et insoutenable.
  • L'HOMME-LÉOPARD (1943)
    Produit par la RKO, ce film sans grand budget très bien joué par des acteurs de série B (l'étonnante et éphémère Margo notamment) nous envoûte par sa photo crépusculaire en noir et blanc, son atmosphère étrange et oppressante qui mêle curieusement la terreur au quotidien d'une ville mexicaine. Un vrai bijou à redécouvrir absolument.
  • LE VAL D'ENFER (1943)
    Une oeuvre à redécouvrir absolument. Même si Gabriel Gabrio a un jeu assez limité, Ginette Leclerc est parfaite dans son rôle de garce. Edouard Delmont et Gabrielle Fontan sont particulièrement émouvants.
  • LE CAPITAINE FRACASSE (1942)
    La meilleure version du roman de Paul Féval dans un noir et blanc magnifique (oui pour Gustave Doré) et illuminé par la beauté d'Assia Norris.
  • LES POUPEES DU DIABLE (1936)
    Pur chef-d'oeuvre de Tod Browning avec des prouesses techniques géniales pour l'époque. Lionel Barrymore est excellent et Rafaela Ottiano, hallucinante.
  • UNE PARTIE DE CAMPAGNE (1936)
    Si je suis aussi dur avec Renoir, c'est que lorsque l'on voit un film de cette qualité (comme d'autres), on ne peut qu'être déçu par ces dernières productions. Cette oeuvre inachevée et c'est sans doute aussi bien... est l'un de ses plus beaux films. Il a su recréer une atmosphère impressionniste digne de son père, le grand peintre Auguste Renoir. De plus il s'en dégage une atmosphère d'amertume et de mélancolie, mélangée à une certaine légéreté qui font de ce récit un éternel regret. Une certaine cruauté d'une vie manquée qui nous prend aux tripes et à l'âme...Renoir a trouvé en Sylvia Bataille une interprète émouvante avec son visage de poupée chiffonnée. Jane Marken dans le rôle de sa mère contrebalance l'action et c'est tant mieux.Tel qu'il est, ce film est une perfection picturale et mieux que ça : Il nous touche au plus profond de l'être...
  • GOLGOTHA (1935)
    Jean Gabin avec son accent parigot jouant Ponce Pilate et Robert Le Vigan, hallucinant Jésus ont fait entrer ce film dans les annales.
  • CLEOPATRE (1934)
    Le film reste très médiocre et Claudette Colbert est une bien improbable Cléôpatre avec sa bouille de p'tite femme parisienne (même pas crédible en Mme de Montespan avec son accent franco-américain dans "Si Versailles m'était conté").
  • FREAKS LA MONSTRUEUSE PARADE (1932)
    Chef-d'oeuvre absolu du cinéma et hymne à la tolérance, à la différence. Les "monstres" sont très attachants et ce qui est le plus dérangeant est la noirceur des sentiments des gens normaux. Plus qu'un film d'horreur, une portée universelle.
  • MONTE-CRISTO (1929)
    Pur chef-d'oeuvre du cinéma muet que l'on croyait perdu et restauré (grâce à Arte). La meilleure version du "Comte de Monté Cristo". On reste étonné devant l'ampleur de la mise en scène, les décors (naturels ou studio). Le romanesque du roman de Dumas subsiste, l'émotion, la poésie aussi (qui manque cruellement aux autres versions). Avec en prime une séquence colorisée (au pochoir ? ).Les acteurs n'en font pas trop (du moins pour l'époque). Mention pour Germaine Kerjean dans une composition qui préfigure ses rôles à venir...
  • LA PASSION DE JEANNE D'ARC (1928)
    Que dire de plus ? Chef-d'oeuvre absolu du Cinéma Mondial. Tout y est : gros plans de visages émouvants ou gargouillesques, mise en scène épurée, superbes images en noir et blanc...
  • LA CHUTE DE LA MAISON USHER (1928)
    Recherches esthétiques au niveau du décor, de l'image, des mouvements de caméra, ce film est un chef-d'oeuvre absolu. Et quelle surprise d'y découvrir un Jean Debucourt jeune et séduisant qui fut par la suite un grand acteur de composition.
  • LE VENT (1927)
    Un chef-d'oeuvre rarement égalé. Sjöstrom a réussi l'exploit pour un film muet de rendre perceptible le bruit du vent... Lars Hanson et Lillian Gish sont fabuleux.
  • NANA (1926)
    Renoir a réussi une oeuvre majeure. Il doit beaucoup à son interprète qui fut aussi sa femme, Catherine Hessling, actrice aujourd'hui bien oubliée, mais au jeu étonnamment moderne et en avance sur son temps. Elle tient le film à bout de bras.
  • BEN-HUR (1925)
    Rien à faire, cette version est nettement supérieure à celle très pompeuse de William Wyler.
  • NOSFERATU LE VAMPIRE (1922)
    L'un des chefs-d'oeuvre du cinéma muet. Les images sont d'une rare beauté et Max Schreck hallucinant, à la fois terreur cauchemardesque de tous les enfants du monde et finalement assez émouvant...
  • LA SORCELLERIE À TRAVERS LES ÂGES (1921)
    Ancêtre du documentaire-fiction, le film, passionnant de bout en bout n'a pas pris une ride. Christensen analyse avec intelligence les rouages de l'Inquisition et de son totalitarisme (La femme, vieille ou jeune en étant la victime désignée comme dans "Jour de colère"). Les images (copie teintée), les décors et les gravures sont magnifiques. Christensen ne manque pas non plus d'humour en s'octroyant le rôle du Diable... Mais on retiendra aussi les visages très marquants et émouvants de ces vieilles femmes tourmentées (torturées par le bourreau ou internées dans un asile). Un pur chef-d'oeuvre.