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LA VENGEANCE AUX DEUX VISAGES-1961-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : One-eyed jacks
Durée : 2h21
Date de sortie en France : 06/10/1961
Genre : WESTERN
Réalisation : Marlon BRANDO
Inspiration : D'après le roman éponyme de Charles NEIDER
Prise de vues : Charles LANG junior
Musique : Hugo FRIEDHOFER
Produit par Frank P. ROSENBERG
Distributeur : Paramount
Visa d'exp. : 24750
Résumé
Rio, un pilleur de banque, est trahi par son complice Dad qui s'enfuit avec le butin. Rio est aussitôt arrêté par la police. Cinq ans plus tard, il s'évade et part à la recherche de son ancien partenaire. Il le retrouve en Californie, shérif d'une petite ville, Monterey, et marié à une Mexicaine, Maria. Cachant ses pulsions de vengeance, il se montre fort affable, courtisant même la belle-fille du "traître".
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 12/20
Un formidable échec financier pour une oeuvre fort bancale qui durait à l'origine, dans sa totalité pas moins de 4 heures 42 ! Ceci expliquant peut-être cela.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
inconnu(e)
Un film étrange, bizarre, anti-commercial à l'extrême. Quand on pense que Brando méprise le cinéma qui pour lui n'est pas un art, on se demande ce qu'aurait été sa carrière dans le cas contraire.
Voici sans aucun doute le western le plus étrange de tous les temps. Mêlant actions et lenteurs le tout en bord de mer, "La vengeance aux deux visages" semble reproduire l’intérieur contrastée du maître lui-même qui s’essaie pour un unique fois à la réalisation.Le scénario est banal, deux braqueurs Rio et Dad, se donnent rendez-vous pour le partage d’un hold-up, Dad trahit et s’enfuit avec le magot, Rio est arrêté, il s’évade cinq ans plus tard, bien décidé à se venger.Pendant ce temps, Dad s’est offert une conduite, devenu shériff, il se marie et adopte la fille de sa femme.Est-ce une façade pour un homme qui dissimule au fond de lui un fond toujours aussi mauvais ? Et surtout faut-il néanmoins, en tenant compte de ce fait nouveau, appliquer la loi du talion, malgré l’image d’une ancienne trahison atténuée par le visage nouveau de son ancien complice réinséré et respecté ?.Cette œuvre fleuve (2h21mn) nécessite au préalable une préparation psychologique. Rien de commun avec le schéma traditionnel du genre.Le spectateur, si l’anachronisme avait un sens à l’époque, aurait pu se sentir projeté dans l’ambiance de "Paris Texas" de Wim Wenders. L’espace est roi. Le cheminement menant à l’affrontement final est une longue route semée de remise en questions.Les longs têtes à têtes, avec la très belle Pina Pellicer, belle-fille de Dad, séduite dans un premier temps par vengeance, casse un rythme laborieux difficilement acquis.La mer, omniprésente par ses remous berçant, est un contrepoids supplémentaire à une vivacité déjà compromise. En une phrase, il faut s’accrocher, haut les cœurs.Bref, ce film par toutes ses innovations, est un chef d’œuvre. Marlon Brando, tenant à signer son opus en y imprégnant sa personnalité, campe un héros à double facette, déterminé mais fragile, ne semblant pas de taille à résister à Dad, masochiste prononcé, s'acharnant à détruire une volonté de vengeance.Sa résolution à réapprendre à tirer au révolver, suite à la destruction partielle de sa main par son ancien complice, est plus un objectif cérébral qui ne garantit pas forcément la réussite finale de l'entreprise.Le cas de conscience est d’importance, Rio se positionne comme meurtrier potentiel du beau-père, aimé de la femme qu’il adore."La vengeance aux deux visages" au même titre que "La nuit du chasseur" furent deux révolutions dans le paysage cinématographiques de cette époque, ces deux piliers du septième art furent réalisés par deux comédiens dont ce ne fut que l’unique réalisation. Marlon Brando et Charles Laughton. Un fantastique coup de génie pour l’éternité.
Malgré les amputations, ce film très personnel de Marlon Brando est une réussite, construite comme une tragédie grecque. Il démystifie le mythe du héros de western pur et dur pour en faire une sorte de Hamlet du Far West. Il n'est pas anodin que Brando en tant que réalisateur s'est entouré d'acteurs de 1er choix (Karl Malden, Katy Jurado), d'excellents seconds rôles (Elisha Cook Jr, Miriam Colon) et d'avoir découvert une actrice particulièrement émouvante et mieux que belle : Pina Pellicer. A mon avis, Brando était meilleur directeur d'acteurs que comédien (une star n'est pas forcément bon acteur). Dommage.
Bibliographie