Comment percevoir un film de Vincente Minnelli de 2h17 datant de 1958 en 2010 ? Tout le monde admire sans concession, c'est un chef-d'oeuvre... J'ai trouvé un peu laborieuse la première heure, les dialogues auraient pu être moins convenus. Heureusement, c'est rattrapé ensuite, l'ennui disparaît, et c'est palpitant le dernier quart d'heure. Le summum est atteint avec la fête foraine cadrée avec soin et qui semble pourtant partir dans tous les sens, plus cette dénivellation qu'on sent venir car le couple final sonne à moitié juste seulement. Sinatra à la hauteur du rôle, très smart en écrivain qui ne l'est plus vraiment, avec cette flamme aussi prompte qu'un chalumeau. Un peu dommage qu'on ignore complètement ce qu'il a pu écrire. Passant des uns et aux autres, le mac Dean Martin n'étant pas des moindres, on s'attendrit et on rit à gorge déployée... Le qu'en dira-t-on, la crainte du vide ou de l'aliénation, les petits drames existentiels de tout un chacun sont passés en revue. Un personnage met à mal toutes les tentatives des autres : dès sa sortie du car, elle crève l'écran par sa verve enfantine. Armée de son sac nounours et de son oreiller, elle déclenche honte et envie qu'on la berce : c'est Shirley Mac Laine, particulièrement lumineuse dans cette histoire.