Critique de
ELIE ELIE
Une réalisation de grande efficacité, jouant sur le huis clos d'un drame (une petite ville) aux protagonistes orageux (Marlon Brando en tête, au faite de sa splendeur "blouson noir"). Une quinzaine d'années après l'avoir vu la première fois, je m'aperçois que toutes ses images me sont restées dans l'esprit, du tout premier plan (! ) sur le macadam de la route où l'on voit au loin approcher la masse noire des motards avec en voix off l'annonce du drame par le personnage incarné par Brando (et qui porte l'incontournable prénom de Johnny) à l'accident où meurt le vieux barman (montage remarquable!), en passant par toutes les séquences entre Johnny et la jeune fille (la jolie Mary Murphy dont je vais de ce pas consulter la filmo), avec un Johnny jouant de sa statuette genre Oscar, dérobée lors d'une compétition au début du film. "Epuré" par le maccarthysme, Benedek voyait tout de suite après ce film sa carrière hollywoodienne brisée à jamais. L'Amérique perdait ainsi prématurement un de ceux qui auraient pu devenir un de ses plus grands cinéastes.