Une ombre menaçante passe d’une fenêtre à l’autre, scrutée par une aide précieuse, dans un brouillard pesant. Paula simultanément rassurée et laminée en temps réel, par un double regard tendre et fauve, glisse irrémédiablement vers la folie.L’environnement d’un cocon stable et bourgeois se transforme peu à peu en un gite menaçant, constitué d’images vacillantes et de pas répétés que l’on est seule à voir et à entendre.Tout un environnement néfaste s’appuie sur la puissance de l’auto persuasion. Des yeux flamboyants de pitié et de haine entraînent lentement un agneau vers la logistique de l’asile. Le conjoint est froid, mécanique, persuasif en se servant habilement d’éléments domestiques soumis, devenus subitement de redoutables armes de déstabilisation.Le syndrome du marteau, martyrisant un métal soumis à l’enclume, se déchaine dans des pièces où la lumière croit et décroit en fonction de la pression.L’œuvre tutoie les anges de l’angoisse et de l’oppression dans un chantier de démolition tournant à plein régime, entre mobiliers et bibelots. Le contenu d’une maison ordonnée se déforme dans des images défiant une rationalité réduite en cendres, par des coups de massues assénés sans états d’âme, sur une victime acceptant sans combattre ses fausses dérives."Gaslight", must du harcèlement moral en clair obscur, applique les procédures d’un travail de sape palliatif, lent, démoniaque s’acharnant sur une proie piégée par les attraits d’une apparence, masquant la rigidité d’un être presque inanimé.Une œuvre d’atmosphère sans pareille, tenaillante, époustouflante, reconstituant dans les salons un des principes de l’univers. Une dominance planétaire envers un astre qu’il faut adorer et subir en parallèle.