Aucun résultat pour cette recherche
FREAKS LA MONSTRUEUSE PARADE-1932-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : Freaks
Durée : 1h04
Date de sortie en France : 07/10/1932
Genres : FANTASTIQUE / DRAME
Themes
Cirque
- cinéma américain -
Héritages et testaments
- cinéma américain -
Milieu du cinéma
- cinéma allemand -
Poisons
- cinéma américain -
Mariage
- cinéma américain -
Réalisation : Tod BROWNING
Inspiration : D'après le roman Tod de Clarence AARON
Prise de vues : Merritt B. GERSTAD
Distributeur : Grands Films Classiques
Visa d'exp. : 15000
Résumé
Au cirque Tétrallini, Hans, un affable lilliputien, fiancé à Frieda, une écuyère naine, est fortement subjugué par la beauté de Cléopâtre, une trapéziste sans scrupule, ayant une liaison avec Hercule, l'athlète de la petite troupe. Cette dernière, consciente de la fascination qu'elle exerce sur le garçon, en profite éhontément pour lui soutirer régulièrement de l'argent, sous des prétextes futiles et fallacieux. Apprenant par hasard qu'il serait depuis peu l'héritier d'une conséquente fortune, elle décide, avec la complicité de son colosse, de l'épouser et puis de l'empoisonner afin de s'approprier ainsi l'ensemble de ses mirifiques biens. Lors des festivités, durant le traditionnel repas de noces auquel tous les membres du petit cirque sont invités, Cléopâtre, grisée par la réussite de son machiavélique plan et par les exubérantes libations, commence à dévoiler ouvertement sa vraie nature en insultant copieusement les phénomènes de cirque présents et laissant se dévoiler en toute inconscience ses sombres desseins meurtriers. Mais l'immonde créature n'aura guère le temps d'accomplir son funeste projet, lorsque par une nuit d'orage, l'ensemble des réprouvées créatures, l'intègreront à leur petit groupe en la transformant à force de vivisections et d'amputations en une étrange poule humaine exhibée devant un public horrifié et curieux.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 20/20
Un chef-d'oeuvre absolu du cinéma qui reste une réalisation inégalée, inoubliable et d'une sulfureuse beauté, malheureusement mutilée par les censeurs de l'époque.
Ajouter Votre
Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
inconnu(e)
Ce film n'est pas plus une dénonciation du voyeurisme qu'une ode à la tolérance, ou à la différence. C'est, au contraire, un constat accablant, un pamphlet humaniste. Oui, ce qui rapproche tout homme de l'humanité c'est, au yeux de Browning, sa monstruosité. L'homme est "freak" par nature.
Avant de juger "Freaks", il faut se souvenir que Browning a trouvé ses "monstres" chez Barnum... ceci n'est pas la fantaisie malsaine d'un réalisateur kitch ou moralisateur : il y avait à l'époque des foules qui PAYAIENT pour les voir... pour de vrai... Ce film nous demande, somme toute : "et vous, auriez-vous aussi payé à l'époque pour rire et vous moquer de leur détresse et de leur dignité effrayantes ? " Au-delà de l'histoire, si convenue soit-elle, demeure cette question qui nous est posée. Sans pitié.
inconnu(e)
Bien sûr, certains reprocheront à ce film d'être une apologie du voyeurisme. D'autres au contraire le targueront de tout faire pour plaire à un certain public, et chercher a tout prix à reconnaître ce droit aux êtres humains à la différence. Mais justement, le droit à la différence ce n'est pas la différence de droit. Ce film nous le prouve. Et avec quel brio. « Freaks » est un chef-d'œuvre, qui fut injustement bafoué et vite oublié à sa sortie. La bonne conscience actuelle tente de le réhabiliter, et c'est tant mieux. Un petit chef-d'œuvre.
inconnu(e)
Malgré un scénario et des dialogues assez conventionnels, Browning signe ici un film unique, en raison de ses interprètes, bien sûr, mais aussi de sa photographie et du climat fascinant qu'il a su extraordinairement bien rendre ...
A la fois de la fascination et de la gêne... Gêne pour notre position de voyeur de "fête" foraine ou de zoo, fascination pour l'esthétique de ces êtres difformes, monstrueux, et pourtant (ou justement pour cela) sont beaux, d'une réelle beauté face à laquelle la "normalité" devient laideur, mesquinerie, méchanceté oui, laideur extérieure comme intérieure. Et je crois (je pense qu'on le sent nettement) que Browning a filmé ces êtres, ses personnages, non en voyeur mais avec beaucoup de tendresse. Pour cela, on passera sur sa fin moralisatrice (tel les vieux contes, Grimm etc...).
Chef-d'oeuvre absolu du cinéma et hymne à la tolérance, à la différence. Les "monstres" sont très attachants et ce qui est le plus dérangeant est la noirceur des sentiments des gens normaux. Plus qu'un film d'horreur, une portée universelle.
Note : 19/20
Vu le film à l'adolescence à la télé (du mal à le regarder à l'époque) et revu (en v.o. sur dvd) en 2007, beaucoup mieux assumé, et encore, l'idéal serait de le visionner en compagnie d'au moins un(e) handicapé(e) moteur ayant "toute sa tête" comme ceux de ce film. Car ce qui rebute c'est bien le fait qu'ils peuvent être, en plus, amochés côté cerveau, ou au moins "simplets", on a aussitôt un minimum de recul... Ici, malgré les rires francs de moquerie, impitoyables, bien des aspects de la question du handicap sont adoucis (réelle tendresse du cinéaste dirigeant ses acteurs, qui n'ont pas l'air malheureux, et ne surjouent pas pour autant). Ces deux lilliputiens encadrant toute l'action, ont l'air d'enfants (gracieux, ils rappellent le couple du film "Le Tambour" pas si lointain...) Le monstrueux qu'on renferme en soi est mis à mal, mais dans une limite supportable finalement, les "monstres" étant intelligents, malins, solidaires, capables de cruauté à leur tour... et même si l'image finale est envoyée comme un dernier coup de poing aux supposés normaux (il faut bien enfoncer le clou !). J'ai beaucoup beaucoup aimé ce regard sans complaisance du cinéaste. Aujourd'hui, imaginons des cirques ambulants pour tous les éclopés de la vie, avec encouragement à rire pour le public richissime en face, il est permis de rêver une seconde à une mondialisation où chacun trouve son créneau.
Note : 20/20
Une oeuvre magistrale et indémodable sur le thème des monstres de foire. Dans ce film superbement éclairé, Browning peint une toile sociale du cirque qui met mal à l'aise. Le climat d'angoisse s'installe crescendo jusqu'à exploser dans l'horreur d'une scène finale meurtrière sous la pluie, de toute beauté.
Bibliographie