Le film lorgne vers un populisme pessimiste assez flagrant et serait assez insupportable s'il n'y avait l'interprétation d'acteurs de qualité de la trempe de Jean Gabin ou de Françoise Arnoul, très bien épaulés par Paul Frankeur, Pierre Mondy, Lila Kedrova, Nane Germon, Robert Dalban, la toute jeune Dany Carrel ou même Hélèna Manson qui crée une silhouette inquiétante en un plan. Quant à Yvette Etiévant, elle est formidable dans le rôle (discret) de l'épouse de Gabin. Elle fait d'un personnage assez médiocre (femme de routier), une composition d'épouse et de mère au foyer, douce mais aigrie, vieillie avant l'âge, avec des instants de vérité et de dureté inattendus.