Cette production des années Giscard rappelle par sa note de modernité "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola. Un sérieux travail de documentation Régence estampillé 1974. L'amusement de l'équipe est perceptible (film et bonus). Jean Rochefort dans ses "vêtements sacerdotaux", Noiret en Philippe d'Orléans plutôt attendrissant, Jean-Pierre Marielle en marquis aussi déchu qu'allumé, tous trois toujours bien secondés offrent quelques scènes impérissables. On sent l'envie de canarder, en restant à bonne distance, de Tavernier (le look des chirurgiens !). Du côté féminin, Marina Vlady toute jeunette rayonne en prostituée "bien tombée", tout comme Christine Pascal qui s'immortalise en petites phrases souvent caressantes. C'est l'après Louis XIV mâtinée seventies corps et âme. Gravité de situation et volonté de jouir de la chair jusqu'à s'endormir "sur le morceau" (ne vomissent jamais). Soupers à chaises renversées, chuchotements sous les nappes, une luxure à rebondissements, toujours discrète, presque distinguée. Seul le langage, valant pour la Régence et pour les seventies, peut être cru au risque de froisser certains tympans psycho-rigides. Quand la caméra fonce au plus fort de l'intime, on a un peu peur du dérapage. Ce devait être ainsi dans cette Cour-là se dit-on à part guerroyer, ils avaient du temps... Toute ressemblance avec une autre période serait sacrilège. Aux premières loges la légèreté des puissants, l'extrême pauvreté du plus grand nombre, les trafics humains... Aucune ride en 2012, si ce n'est le graphisme du générique et le son. Qu'on raffole ou qu'on s'offusque de ce pan d'histoire revisité, le voyage est plus pimenté qu'une suite de dates à apprendre pour le lendemain !