"Tu es venu ici pour que ton nom traverse les siècles". Cette phrase destinée à Achille centralise un moment dans une éternité. Un nombre considérable de vies à prendre dans un chant guerrier sanguinaire, afin de traverser l’histoire comme un mythe.A quoi bon vivre cinquante ans, quand sa propre quête est atteinte par une force destructrice démontrée à la seconde, qu’il suffit de répéter à profusion sur tous les champs de bataille.Le très beau poème d’Homère voit sa lecture difficile atténuée par de très belles images tissant la toile globale de nos comportements. Amour, bravoure et arrivisme trouvent domicile dans des corps gigantesques, ferraillant comme des bêtes sous un ciel d’azur.Pâris est plus performant en combat éloigné, certains adversaires mal évalués déclenchent l’assistance d’un frère, laissant parler son cœur plutôt qu’un abandon à la fureur d'un corps aussi élevé qu'une montagne.Les destins tragiques sont presque implorés, les bras d’Achille se lassent de distribuer la mort, le rapt d’Hélène est l’oméga lointain d’un paroxysme montrant le visage de Priam le visage flétri par tant de luttes anéanti par la vision de sa ville en flammes.Dans la forteresse éventrée, le crépuscule d’une délivrance frappe l’endroit d’un corps atypique et offre enfin la fin des combats à un esprit en crise avec son parcours.La détermination d’une voix, sous les remparts d’une ville assiégée, appelant son double au combat, rapproché au rang de frères une machine à tuer et un protecteur.Un roi pour rester roi doit se soumettre à un autre roi, la sagesse et l’ingéniosité d’Ulysse dépose quelques temps les épées au fourreau, le cheval de Troie dévoile dans cette boucherie que l’homme peut encore démontrer la performance d’une stratégie par l’habileté d’une pensée.Troie est majestueuse par la tolérance de ses chefs, Hector est affectueux envers un frère amoureux, mais aux coups d’épées désordonnées, Priam est pathétique en baisant les mains d’un meurtrier à l’image de ses propres conceptions sur la thématique du conflit perpétuel ôtant la vie à des proches formés par des modèles détruits moralement par le sacrifice de leurs élèves.Hélène, pourtant instigatrice des combats, est acceptée affectueusement dans la forteresse d’ailleurs à quoi bon la rejeter, l’époque n’est qu’à la guerre, preuve en est ces archers d’or, positionnés vers la mer, horizon de tous les dangers.Les Grecs sont négatifs, assoiffés de conquêtes, bavant sous les remparts d’un site prospère. L’estime va à l’assiégé, qui malgré la détermination impitoyable d’en découdre, possède un cœur et un geste caressant envers les siens.