La mort, la peste, la conquête et la guerre annoncent dans un prologue éblouissant les fissures d'une famille éclatée par les attraits d'une conjoncture historique nouvelle, réduisant à néant les destinées internes d'un continent soumis à la botte. Les passions interdites et les neutralités oisives côtoient à distances les alertes à la bombe, les attentats et les règlements de compte, dans un Paris occupé, filmé remarquablement en surface comme sous terre, par un cinéaste déployant sans retenue l'investissement de certains quartiers, porteurs de résistance, d'une cité provisoirement à l'agonie.L'aspect mélodramatique, tout en étant souvent à son paroxysme, s'incorpore entre des mouvements de foules brillamment coordonnés, indispensables à l'aération d'une œuvre d'atmosphère.Des réunions festives dégradantes montrent les faiblesses d'une certaine catégorie de citoyens, n'ayant plus le mécanisme d'une révolte. Tous ces abus et ces manques étant conditionnés par la réactivation régulière de quatre cavaliers programmés dans des temps constamment répétitifs, suite à la folie des hommes.La détresse et la lâcheté ont la possibilité de s'estomper devant la détermination et le courage d'une nouvelle perception, gommant un statut méprisant les déchirures de contemporains, inaptes à rendre les coups.Le film défile à son rythme, il faut s'en accommoder sans se moquer de ces situations et de ces profils obsolètes, provisoirement au placard grâce à nos bienheureuses années de paix.Une famille désagrégée, par des approches conjoncturelles différentes, tente de sauver ses derniers rameaux, dans un voyage réaliste sur fond de couleur sang, dans un final où une détermination enfin retrouvée, tout en sciant des branches intestines, redore un blason.