"La maison du diable" suggère remarquablement la présence d’un ennemi invisible, à l’aide de bouts de ficelles ingénieux et d’une bande son particulièrement efficace. Le délire est distillé par des protagonistes terrorisés par leurs propres peurs et voix internes prenant le pouvoir sur un castel effrayant, certes dangereux, mais absent d’ectoplasmes.Dans un noir et blanc pratiquement sans effets spéciaux, les faits relatés restent captivants. Porte déformée, escalier brinquebalant, statues aux visages déformées, corridor interminable, bruits sourds et rires démoniaques se succèdent dans le plus simple appareil, ceci n’empêchant nullement nos épidermes de frémir à ces sensations parfaitement reproduites.Finement alcoolisée de peurs, "La maison du diable" oscille régulièrement entre une atmosphère lourde et des récurrences liées à nos terreurs ancestrales, le tout dans une sobriété sincère, collant admirablement avec le contexte.Les abus intelligemment bypassés font de ce film un habile divertissement cauchemardesque spéculatif. Les esprits lassés de ne rien voir s’entredéchirent aux portes de la folie, dans une maison ne lâchant que peu d’informations palpables.Un très bon film sur un genre difficile, limité, qu’un metteur en scène astucieux, au budget restreint, rend séduisant tout en le revêtant de simplicité.