Incontestable chef-d'oeuvre (le seul) du cinéma fantastique français. Terreur clinique, images en noir et blanc angoissantes, musique lancinante, inquiétante, éléments contrebalancés par une poésie surréaliste, onirique (Les Américains, à part Polanski ou Wise, pensent que la violence ou le gore sont efficaces dans ce genre particulier, alors que la suggestion est infiniment plus effroyable). Pierre Brasseur et Alida Valli sont parfaits, les seconds rôles également. Et puis il y a la révélation d' Edith Scob, actrice unique dans le cinéma français (voir mondial). Atypique, elle est sans rivale, une présence, une voix envoûtante, une douceur délicate et étrange qui l'amènera à toute composition hors-norme : illuminée, psychopate, intello fofolle voire virago. Victime ou bourreau, elle passe d'un rôle à l'autre avec une sensibilité et un second degré imperturbable. A quand la consécration de celle qui est sans doute la plus grande (et la plus discrète) actrice française ?