l'austérité ambiante rapppelle les premiers Bergman, la manière de "sonder" la jeune femme aussi, elle ferait assez années soixante avec sa chevelure échappant des bandeaux, cette souplesse d'allure plus elle se décontracte, c'est sûrement la plus humaine du lot. Bon point pour les tenues vestimentaires, en particulier le grand col du pasteur... Assez vite, on assiste à la description détaillée d'une moyenâgeuse hérésie : supplice, cérémonial, choeurs d'enfants (1623, ça correspondrait à Louis XIII et Richelieu, Molière aussi, chez nous)... Ce pasteur danois est rongé par un caprice bien humain, ça le rendrait plutôt sympathique si l'on ne pénétrait dans l'intériorité de cet obsédé du péché, sur lequel la mère veille furieusement, aux côtés d'une jolie épouse plus jeune que le fiston en visite, issu d'une première union... C'est plein de symboles picturaux ou sonores. Du grand art, que ce soient les prises de vue en intérieur, ou les échappées en extérieur, ces dernières étant parfois un peu plus riantes. Subtils jeux d'ombre et de lumière,la caméra suit les intervenants à la trace, avec une préférence pour les visages, le point de mire restant ces jeunes yeux féminins hérités d'une génitrice posant question... A voir ou revoir en version originale. Et à conseiller aux jeunes ingénues de nos mâles sociétés actuelles, promptes à dire la vérité, toute la vérité, parfois le vague a son charme.