Drôle de frayeur à la première projection, à laquelle on se fait très bien en visionnant le dvd une trentaine d'années plus tard ! S'accrocher, à cause des scènes sordides, et fondre à chaque fois que la musique le demande (Nadine Chevalier et Servais qui chavirent). Le fait que Romy Schneider ait disparu depuis ajoute aussi une dimension sidérante à son interprétation, on se dit qu'elle jouait son vrai rôle de femme au stade où elle était rendue. Mais dans le film, Nadine Chevalier sait-elle que le photographe qui la trouble a financé la pièce qu'elle joue ? On peut se le demander, il a l'air d'un curieux qui se balade sur les tournages pour le plaisir de mitrailler, et comme c'est d'abord elle qui le repousse (contrairement à ce que les bandes annonces affirment), le doute est entretenu. Ensuite, c'est le jeu de la séduction des êtres usés (la parade dans le monde animal, mais de façon permanente), de peur de se perdre, mais aussi pour relancer sans cesse le désir, ce feu-follet qui pourrait bien conduire à la solitude la pire, celle par abandon. Comment concilier la reconnaissance envers un compagnon qui fut un quasi-secouriste à une époque et la nouveauté qui vous terrasse ?... Dutronc est vraiment trop exécrable dans ce rôle, donc d'office le géant sexy séduit, toutefois c'est loin d'être gagné, et Zulawski l'a bien annoncé d'entrée de jeu : attention, un amour de cette trempe-là se mérite !