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CLÉO DE 5 À 7-1961-
Nationalité : France
Durée : 1h30
Date de sortie en France : 11/04/1962
Affiche du film d'origine tchèque
Réalisation : Agnès VARDA
Assistance à la Réalisation : Marin KARMITZ
Scénario et Dialogues : Agnès VARDA
Prise de vues : Jean RABIER
Caméra : Alain LEVENT
Musique : Michel LEGRAND
Nota
sympathique anecdote et particularité : un film dans le film (trois minutes) avec Jean-Luc Godard, Jean-Claude Brialy, Anna Karina, Eddie Constantine.(Voir fiche)
Distributeur : Athos Films
Visa d'exp. : 24864
Résumé
L'attente d'une chanteuse, prénommée Florence, du résultat de ses analyses médicales devant lui confirmer ou lui infirmer un diagnostic sur un éventuel cancer.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 16/20
Une œuvre de qualité, devenue un classique du cinéma français qui allie efficacement une forme pointue de cinéma-vérité avec une extrême sensibilité du regard et du discours. Un excellent moment de cinéma qui place Agnès Varda parmi les plus grandes et les plus honnêtes réalisatrices de son temps.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Cléo dispose de cent vingt minutes de réflexion, à l'air libre, afin de se préparer à une sentence finale. Deux heures égrenées dans les rues d'un Paris scénarisé par des procédures quotidiennes, distantes de rencontres spontanées, entre projets des uns et désespoir des autres.Il faut tout se dire en quelques minutes, avec en toile de fond une ville procédurière, dans des actions récurrentes, se prouver que l'on existe par la voix, plus pour soi-même que par l'apport des autres, en testant courageusement une indifférence collective à la terrasse d'un café.Les contraintes et les vitalités rencontrées narguent une jeune femme ne pouvant construire qu'un relationnel limité dans le temps, au contact d'une faune anonyme, dans une mégapole structurée par le devoir de production.La dernier quart-d'heure sensible, consacré au gentil militaire regagnant l'Algérie alors en guerre, tout en laissant en apparence un infime espoir de construction sentimentale, n'ôte pas le doute sur la difficulté d'élaborer une stabilité à long terme. La maladie scelle un avenir que Cléo doit assumer seule.Un esprit trituré par le potentiel d'un diagnostic à risques, se lâche dans une ville en pleine transpiration. Paris n'a jamais été aussi beau, filmé par une cinéaste de l'errance, la ville palpite en temps réel une technologie obsolète faite de plates formes de bus, de spragues et de machines à vapeurs.Ces deux heures distillées entre craintes et espérances, dirigent une entité momentanément récupérée par la thématique du vacarme urbain, vers une conclusion ne laissant que peu de chances sur la possibilité d'offrir à une femme pleine de vie, la possibilité de s'ébattre dans un élément souverain, le temps."Cléo de 5 à 7", œuvre de rues, promotionne les rencontres improvisées, stimulant colères, rires et larmes dans une procédure sensorielle frémissant en décor naturel.
Ex-aequo avec "Sans toit, ni loi", le meilleur film de Varda, réalisatrice sensible et talentueuse, filmé dans une unité de temps très séduisante et très prenante, Cléo aura toujours le regard (et les doutes) de Corinne Marchand. Le charme du cinéma-vérité allié à une intrigue banale mais prenante, avec en prime le charme de Dorothée Blank et le plaisir de retrouver Dominique Davray dans un rôle inhabituel.
Louise Ventriloque à Nicolas Brun, le 7 mai 2007 : merci pour ces remarques éclairantes. Permettez toutefois que nous gardions chacun notre manière de percevoir le rythme d'Agnès Varda. En l'occurrence, vous semblez avoir connu la lévitation, tant mieux pour vous !
signature non-référencée
Monsieur le Ventriloque, Pour ma part, je pense que les "longues déambulations dans Paris" et les "scènes coupées en tranches selon l'horaire" sont tout bonnement nécessaires pour la cohérence du film. Car, je ne sais si vous l'avez remarqué, il se fonde sur deux grandes thématiques de l'histoire de l'art, ainsi "La Jeune fille et la mort" et les "Vanitas". Dans cette dernière catégorie, la notion du temps qui passe est essentielle, elle est une constante dans chacune des œuvres et Agnès Varda en a pris bonne note. Le cinéma américain nous a appris à avoir peur du vide, des silences, des moments de flottement et c'est un tort (cela n'engage que moi). Vanitas vanitatis et omni vanitas (L'Ecclésiaste). Bien cordialement. Nicolas Brun.
Note : 12/20
Le fond de l'histoire me touche beaucoup. L'atmosphère, les prises de vue en noir et blanc, les comédiens, rien à redire (si ce n'est que le regard sur le cancer a considérablement évolué depuis les sixties). De très bons moments d'hymne à la vie viennent tempérer l'alerte à la mort ressentie par Cléo, et c'est heureux pour le spectateur. Mais pourquoi de si longues déambulations dans Paris, et ces scènes coupées en tranches selon l'horaire indiqué ? De grâce, en plus court et en moins chichiteux, on avait le même résultat... Je trouve assommante LA FORME qu'Agnès Varda a choisie pour ce film.
Bibliographie