"Même le pire des mendiants possède une âme"La beauté du diable est un très bel essai intemporel sur l'impossibilité de découvrir la véritable nature des choses, ceci forçant un esprit éreinté par l'étude, à faire machine arrière en se réfugiant dans une éternelle jeunesse, n'apportant que cupidités et jouissances éphémères. Le mythe est éternel. Une vie se passe à tenter de comprendre le mécanisme de l'univers, pendant que la perversité et la convoitise n'en peuvent plus de sommeiller.L'homme n'est et ne sera jamais autre chose qu'une machine sensitive, toujours prête à consumer les plus belles motivations, qu'elles soient culturelles ou scientifiques.A la moindre tentation tout se fragilise, malgré un mécanisme d'auto-défense dans un premier temps performant, mais condamné à disparaître.Le professeur Faust d’abord réticent se laisse griser par un pouvoir exercé sur des êtres fragiles de tous bords, manipulés comme des marionnettes, divertissant un envoyé du malin insensible et procédurier, déchaîné et irrespectueux, devant une meute versatile et inconsistante.Faust comprend rapidement que ce que l'on désire avidement, ne peut être qu'une poire pour la soif, privée de long terme, gommant la véritable nature d'un individu privé de la découverte de la chose en soi ."La beauté du diable" est un film étonnant, dont le contenu d'une modernité effarante, montre qu'au fil du temps l'homme, tout en tentant de se fabriquer un esprit, reste potentiellement sous l'emprise des plaisirs terrestres et de leurs conséquences.Un opus révélateur sur nos besoins jouissifs, toujours sur le point d'anéantir le plaisir d'apprendre, même si ce que l'on découvre ne reste que subjectif.