L’amour s’exprime par des rimes, couchées sur papier blanc, des regards lumineux activent des mains s’entrelaçant dans des lieux secrets, des cheveux se caressent sous des notes de pianos, soudainement en allégresse. Les sangs ne font plus qu’un, une étreinte suprême entre deux corps est stoppée, juste avant de basculer dans l’interdit. Georges et Alexandre s’aiment au delà de ce que le commun des mortels est capable d’assimiler. Dieu semble cautionner cette passion, en prenant l’apparence d’un agneau dans les bras d’un visage presque féminin, offrant à un regard foudroyé, un coup de foudre instantané, une vision presque divine.Dans cette amitié particulière, Dieu est amour, l’approche passionnelle est verbale, les visages sont contorsionnés de bonheur, une improbable sanction du ciel est validée par un silence approbateur, l’amour est la luminosité des astres, peu importe quels sont ses habits corporels, les âmes amoureuses sont uniformes.Les hommes d’église par contre s’activent à détruire l’architecture d’un processus naturel, le mal s’instaure dans les cœurs, les procédures protectrices d’un amour deviennent hypocrites et anonymes, le persécuteur devient un offensé trahi par le contre poison d’un acharnement à détruire ce qui ne peut l’être.Approche remarquable, quoique de datée, "Les amitiés particulières" offre la plus belle des perceptions à deux jeunes esprits d’un même sexe, un amour fusionnel, couronné par le rituel et le verbe amoureux.Le terme adéquat d’une telle relation est inadapté à des sens ne fonctionnant que par un ressenti amoureux brutal, conduisant vers l’éternité d’un sentiment."Les amitiés particulières" est un film remarquable, un cristallin audacieux au dessus d’une intolérance humaine" étouffée par l’accord d’un mutisme divin.