Critique de
Pierre Troestler
Je rentre du cinéma, je suis allé voir "Camping" de Fabien Onteniente avec entre autres Gérard Lanvin, Mathilde Seigner, Claude Brasseur, Mylène Demongeot, Antoine Duléry... et bien sûr Franck Dubosc. Ce film vient de sortir et les extraits que j'ai pu voir sur les chaînes nationales m'ont donné envie de le voir. Je n'avais aucune attente précise si ce n'est de passer un bon moment de détente. Ce film n'est pas un monument du cinéma... mais il est plaisant. Le scénario ne nous évite aucun cliché sur les campeurs et le camping en général... mais il fallait s'y attendre. J'avais hâte de voir Franck Dubosc à l'oeuvre dans un personnage qui lui est très familier puisqu'il est tout droit sorti de son spectacle. "Patrick Chirac" (c'est son nom dans le film) est le digne représentant du play-boy beauf aux tempes grisonnantes... qui fait des ravages dans tous les campings de France et de Navarre. J'ai une affection particulière pour ce "Franck Dubosc" que j'ai vu récemment en spectacle lorsqu'il est venu à Mulhouse. Je l'ai alors trouvé très drôle et très charismatique sur scène. Si je suis allé voir ce film, c'est en grande partie pour sa participation. Et là je suis un peu sur ma fin... il s'en sort bien, mais je trouve qu'il ne va pas assez loin dans son rôle de séducteur en maillot de bain pathétique. Il y est lui aussi trop caricatural et ressemble trop à l'image TV de "Franck Dubosc"... une image superficielle alors que le vrai "Dubosc" ne l'est pas du tout, mais fait semblant. Gageons qu'à l'avenir "Dubosc" ne devienne pas l'esclave de son personnage... en tout cas au cinéma. Dans "Camping"... Lanvin fait du "Lanvin", Seigner fait du "Seigner" et ça leur va bien. Claude Brasseur est excellent dans le rôle de "Jacky"... un vieux campeur au grand cœur, mais ronchon à souhait car il voit son emplacement habituel occupé par un couple de Hollandais. Les problèmes du couple "Seigner-Duléry" dans le film sont classiques, mais c'est cette banalité qui les rend touchant. Le tout est parfois un peu trop pathétique... notamment la scène où "Patrick Chirac" pleure en prenant conscience que c'est un raté qui ne sait rien faire de sa vie. Là encore "Dubosc" se contente de faire l'enfant alors que la scène méritait sans doute plus d'introspection. Était-ce la volonté du réalisateur...? Ce film ne m'a pas fait rire... mais sourire, il ne m'a pas fait pleurer... mais encore sourire. J'y allais pour me détendre...et oui il m'a détendu.