La jeune actrice est craquante naturellement, commode pour faire passer un message sur lequel je reste partagée. Sous des allures faussement détachées, on est à deux doigts du plaidoyer contre l'avortement, le mauvais goût est évité de justesse. Somme toute, un sujet à moitié traité, mais un discours 100 % bien pensant ! Je mets 14/20 parce que c'est bien démontré, que ça cadre avec une réalité d'aujourd'hui en territoire privilégié : pourquoi refuserait-on une grossesse au profit de l'IVG tandis que tant de couples échouent à concevoir un petit ?... A seize ans, encore toute neuve et sous abri grâce à son père et sa seconde femme qui assurent, Juno peut, à défaut de la pilule du lendemain (même pas mentionnée !) opter pour un acte héroïque, tant qu'à faire dans la bonne humeur, et qui vivra verra... Attention aux réparties de la demoiselle, ce n'est pas elle qui parle ainsi mais les scénariste et dialoguiste qui glissent leurs propres convictions dans sa trop jeune bouche d'ado encore biberonnante... Avoir à cet âge-là un bébé qui bouge à l'intérieur de soi et en faire don à un couple d'inconnus, pour rien, me semble peu probable, même si on peut dire à l'enfant "tu comprends, ta mère était si jeune"... Car la mère adoptive est ici quelconque, limite crispante (un peu ogresse avec son mal de maternité) et son musicien de compagnon tellement plus sympa, de plus en plus gêné dans son sauve-qui-peut, il pourrait très bien se mettre avec la petite... Reste que l'ambiance est plaisante, techniquement bien fichue, la jeune actrice cartonne à coup sûr dans sa détermination, son côté petite sainte des temps modernes oblige force l'adhésion... Pour oublier les zones d'ombre, j'aurais aimé un "plus", par exemple un générateur d'émotion dans le couple des adoptants, ou une ado au vécu différent. Mieux, une femme ayant déjà eu l'expérience de la maternité. Car pour moi, l'impression de se faire faire un enfant par une enfant prévaut : trop facile, et la porte ouverte à toutes les récupérations possibles, comme des agences pour aider cette new generation de mères méritantes... Or, on est déjà trop nombreux pour l'environnement dégradé de cette planète, tous les paramètres l'indiquent... Donc, plutôt que d'encourager à procréer, mieux vaudrait faciliter l'adoption dans le pays où on se trouve, toujours honteusement récupérée financièrement et qui force les couples en mal d'enfant à crapahuter loin de chez eux, parfois pour des clous (voir "Holy Lola" de Bertrand Tavernier) !