Critique(s)/Commentaire(s) de L.Ventriloque

Voir ses 50 films notés

Page 9 sur 18 (900 critiques au total)

  • THE HIGH LIFE (2010)
    Note : 19/20
    "La grande vie", titre ironique qui tient ses promesses, est repartie bredouille du 32ème Festival des Trois Continents nantais 2010 : la énième rengaine de l'enfermement d'un peuple lasserait-elle les esprits occidentaux ?... A Guangzhou, le recruteur de rue (apparenté à nos assureurs ou à une agence d'intérim en plein vent) fait venir à lui des passants avec cv, sans même bouger de sa chaise. Il attend... Nonchalant et cynique. Le soir dans son home, Jia Ming, le même, punaise les photos de ses victimes avec sa régulière. Mais le voici soudain touché par la candeur d'une créature débarquée de la campagne, plus naturelle, moins pot de colle que l'autre, il se sent retrouver des forces, sauf qu'il a mal calculé sa reconversion...On se souviendra du personnage principal avec sa "gueule" si caractéristique, incarnation de l'ennui au pays de la débrouille. Plus sympathique que bien des héros de films chinois contemporains. Restera dans la mémoire également cette douche collective féminine, incroyablement joyeuse bien que sous le regard du maton... Les scènes de prison, ces filles à toute épreuve malgré leur conditionnement hallucinant, l'injonction de réciter des poèmes d'un goût douteux pour cet égaré de la vie, tout cela incite à penser que les Chinois en milieu urbain en sont vraiment au stade de la folie douce.
  • LA DAME DE TRÈFLE (2009)
    Note : 16/20
    Quand il lui dit, après lui avoir demandé de se garer "viens voir", on commence à serrer les fesses... Car c'est un peu lent à l'allumage, bien qu'accrocheur grâce à ce choix de frère et soeur soudés "on sait pas jusqu'où" et à l'arrivée du trouble-fête (Darroussin nouvelle gueule !). Une atmosphère plaisante, des plans silencieux sur les visages qui en disent long, un joli travail de suspense, c'est vrai qu'on est du côté d'Aurélien,le plus touchant de tous car la sister, facétieuse, hâbleuse, use son monde, à l'écran nous sommes ravis, mais l'avoir chaque jour pour de vrai à ses côtés, il faudrait qu'elle mange de la soupe en plus du roquefort (à noter qu'il s'agit de deux orphelins pauvres, pour mieux comprendre ce qui les unit)... Malik Zidi et Florence Loiret-Caille révèlent ici leurs mille et une facettes, par le verbe (quand on parvient à saisir le rude jargon qui fuse), de joyeuses répétitions d'anglais ar-ti-cu-lées à l'inverse ! Le non dit l'emporte en émotion, c'est LE domaine où Jérôme Bonnel fait des étincelles !
  • TOLSTOÏ, LE DERNIER AUTOMNE (2009)
    Note : 17/20
    Sympathique découverte du Cycle Univerciné britannique 2010 de Nantes, cette adaptation de la nouvelle "The last station" de l'Américain Jay Parini (né en 1948) : ce drame historique obtiendrait l'approbation sans concession des descendants de Tolstoï ? Doit-on en déduire que, matériellement, ils se sont bien remis d'un héritage qui leur est passé sous le nez ?... Le film démarre comme un grand classique naturaliste. Avenants l'un et l'autre, Monsieur et Madame Tolstoï. Mais Léon, autonome et père nourricier, entend garder ses prérogatives. Il estime sa famille bien lotie (le formule dans le film), alors que sa femme mère de famille nombreuse attend le retour sur investissement de sa personne (remarquables Hélen Mirren et Christopher Plummer !). Les enfants sont partagés... En effet, il est question de léguer l'héritage au domaine public sous la pression d'un obscur intrigant. Toutefois, on ignore dans quelles proportions. Vraiment tout ou partie ? Tolstoï signe, quasi contraint, avec les mines d'un tiraillé qui craint de le payer au prix fort... Entre les éclats, le quotidien ne manque pas de sel. Pathétique scène de basse-cour autour du lit, caquètements que la bande son reprendra ensuite en sourdine avant chaque minute d'intensité... Si les scènes de ménage ont une truculence (un peu Taylor et Burton dans "La Mégère Apprivoisée" à l'envers), l'équilibre, et l'intérêt aussi, résiderait plutôt dans les personnages secondaires décidés à aimer différemment.
  • GESHER (2010)
    Note : 19/20
    Temps fort et comme suspendu des "3 Continents nantais 2010" : le gesher est un animal sud-iranien à peau douce et lisse qui devient carapace à pointes tranchantes (et accessoirement, un parti politique iranien tendance centriste autodissout ?)... Le réalisateur trentenaire Vahid Vakilifar et son équipe, disposait de 20 fois 24 heures pour tourner ce docu-fiction (inspiré de situations bien réelles). S'ajouta vite la hantise que les industriels sur place retirent l'autorisation de filmer au moindre faux pas... On découvre Ghobad, Jahan et Nezam dans "le paradis du Gaz", Oslouyeh, sud de l'Iran contemporain. La raffinerie permet de ne pas crever de faim moyennant escalades, débouchages, suffocation suivis d'un sommeil dans un bout de pipeline à claire-voie. On sent bien qu'en comparaison, la cigarette, le plongeon dans la mer, le frisson de la transgression ou l'envoi d'argent à la famille font figure de loisirs. Trouver des astuces afin de respirer, arriver à tenir dans ce bout du monde dénaturé... Une créature chahutée traverse la pénombre, vite repartie. Chaque matin, retour de la côte avec sa lumière si particulière (un éclat déjà observé dans d'autres perles cinématographiques iraniennes comme "Le coureur" d'Amir Nadéri). C'est une vidéo d'un grand raffinement pictural et sonore. Les portraits de ces mâles esclaves sidère car ils n'affichent ni religion ni stoïcisme entretenu. Juste la sérénité dans ce pari de composer avec l'industrialisation aussi outrancière soit-elle, j'entends encore ces bruitages grinçants valant n'importe quelle voix-off.
  • LA PETITE VILLE (1998)
    Note : 19/20
    On sent le photographe épris d'absolu derrière la caméra de Nuri Bilge Ceylan. Découvert en dvd ce film en noir et blanc salué à Nantes, Angers et Berlin à sa sortie en 1998. Le réalisateur turc revient sur les sensations les plus marquantes de sa jeunesse. Jamais de béatitude mais un sentiment que tout file entre les doigts et qu'on n'est jamais à l'abri d'être déraciné, exilé de force et tous ses biens perdus au retour. En aucun cas album de famille. Des bribes qui tranchent avec une musique semblant ordonner de bien se fourrer dans la tête ces instants-là. De fantomatiques portraits tard le soir dans la nature, à peine un rayon de lumière, mais c'est toujours du grand art. Le dvd permet d'observer la minutie déployée pour placer la caméra exactement là où elle doit être et pas à côté (les enfants attendent sans bouger, on pourrait les croire punis si on ne voyait ensuite le cinéaste plaisanter avec eux)... Plus personnel mais de la même veine que "Climats" (2007) qui a fait couler bien plus d'encre.
  • SOME DOGS BITE (2010)
    Note : 14/20
    Prix du public Univerciné Nantes 2010. Les intentions sont louables, c'est un hommage rendu aux détresses juvéniles mais si j'ai admiré la façon de filmer ces traumatisés émergeant directement de la route ou de la nuit noire comme s'ils n'avaient nulle place sur terre, je n'ai pas réussi à me faire aux lenteurs ni aux enchevêtrements de situation, persuadée que la même histoire se déviderait sans qu'on s'en aperçoive traitée par d'autres cinéastes dont je raffole et qui se situent plus à l'est. A retenir tout de même, la scène du train. La difficulté entre jeunes gens et jeunes filles, un suspense très bien rendu mais ensuite une tournure d'événements déjà moins palpitants. Le must est bien évidemment le bébé, d'abord assis sur un carton tout seul. Ses rires et ses larmes, un vrai baromètre, bien qu'incroyablement mal porté sur le dos du cadet, bonjour les colonnes vertébrales... Nombreux moments d'attendrissement lui sont dus à ce petit, presque tout d'ailleurs et en particulier ces minutes où le grand frère le soulève en silence, on voit ses petites chaussures dans le vide, ouaille, que ça fait mal... Une grande recherche picturale, mais on ne pleure pas assez. Il manque un déclic pour que ces bonnes bouilles d'enfants perdus bouleversent pour de bon le public de tous âges, pas seulement les jeunes auxquels ce film parle forcément, rien de tel que de leur offrir du compassionnel pur, ouste les efforts et les remises en cause !
  • LE MUR (1990)
    Note : 19/20
    Les manuels d'histoire enseignent que le mur de Berlin fut "érigé en une nuit de juin 1961" : une trame bien métallique (esprit "Rideau de Fer" !) qui rendit la casse laborieuse ! Des passants s'arment de marteau et burin afin de prélever des morceaux comme on le ferait des fragments d'une météorite... D'autres se recueillent, telle cette dame collant son oreille pour capter une dernière fois les frémissements de l'autre côté, zone encore en pénitence... La scène se passe entre le Reichstag et la porte de Brandeburg... Quartiers et parfois familles coupés en deux, emplois perdus, fuyards fracassés sur ce mur, abattus ou bien arrêtés derrière les trois mètres, où existaient des dispositifs encore plus radicaux ... C'est très émouvant... Vagues silhouettes très loin de la caméra côté Est... Bien plus de vie en RFA, devant les brèches, on échange avec les gardes de RDA dont l'un manque donner ses coordonnées à une belle jeune femme blonde, la caméra l'a freiné... Passons aux lugubres sous-sol : "Alexanderplatz", qui fut une station de métro grouillante avant la séparation, surveillée nuit et jour, la grille descendue sur la sortie... Bruit de moteur qui se rapproche, mauvaise plaisanterie du cinéaste ? Non, c'est le tortillard, à vive allure sans s'arrêter, avec des voyageurs, même répétition sans doute depuis 1961 ?... Des messages d'espoir recueillis ça et là, une savoureuse tirade journalistique pour CNN, quelques blocs de pierres à graffiti sont enfin par terre ! Premier cris de libération, feux d'artifice, bière gratuite, un baiser symbolique et... la liesse ! La grande porte s'ouvre sur une marée humaine en ce novembre 1989, certains plantés devant l'objectif, conscients que c'est historique... Vue d'avion, une foule dense, des méga-concerts sont annoncés... Sauf que voici, "à même Le Mur", d'autres découvertes : entre autres, les premiers barbelés d'avant sa construction, une armée au pas de l'oie, le Berlin d'avant la seconde guerre, la montée nazie voulue par "la majorité", des personnalités au maintien raide, au passage "le petit monsieur à moustache" à l'origine des folies du monde (fracas de pierre en guise de bande-son, surréaliste mais petite oeuvre d'art !) : ces projections improvisées en attente du bulldozer permettent de réaliser la portée de cette page de l'Histoire, dont subsisteraient maintes traces encore aujourd'hui çà et là... Plus loin, quelques gravats épars en pleine campagne, là où les clochers égrènent les heures au milieu des gazouillis d'oiseaux, une frise proche des dessins d'enfants : six pans de mur dressés vers le ciel témoignent... Imaginons "die Mauer" debout en 2009, la Russie demeurée URSS, le monde entier aurait quel visage ?... Certes, là ou ailleurs, on mesure la lâcheté d'enceintes érigées pour enclaver les populations égarées par le discours économique de sanguinaires, voire de psychopathes... Cependant utile de se remémorer le "Pont Aérien" berlinois par les alliés en 1948 afin d'éviter le blocus, la fuite incessante des populations allemandes d'est en ouest jusqu'aux années soixante et qui conduisit les pouvoirs de RDA (très "russifiés" comme on sait...), à couper Berlin en deux le 13 août 1961 : du moins, le "Mur de la Honte" empêcha-t-il les autorités soviétiques de s'accaparer la ville en totalité !
  • ANOTHER YEAR (2010)
    Note : 18/20
    Très appréciée en avant-première au Cycle britannique Univerciné Nantes 2010, cette intrusion dans l'intimité d'un couple à grande santé psychique : Tom et Gerri (on jurerait un vrai chat et une vraie souris !) sont conscients d'être en dernière ligne droite et tiennent à faire au mieux avec leurs acquis. Soudés par le même amour de la vie et un intellect entretenu hors des croyances abêtissantes. A l'image de leur potager inondé de lumière quelle que soit la saison. Chez eux, de fins repas, de bons vins, des conversations fructueuses, autant dire la maison du bon dieu. Le climat habituel de Mike Leigh est présent mais la caricature est beaucoup plus fine que ce que j'en connaissais. Par exemple, au lieu de la pétillance de "Be happy" qui bousculait le mal-être avec son juvénile "je sais être heureuse moi", on a la tranquillité de deux âmes aguerries, sans illusions, persuadées qu'on peut transcender bien des situations avec de la chaleur humaine, au besoin un peu d'adresse (malins aussi les deux vieux !). Un humour débonnaire, des balises pour éviter la fausseté, et surtout cette volonté de compromis. Se glissent quand même des minutes graves, la confidence d'une éclopée dont on se demande si elle se souvient seulement d'une seconde de joie dans sa vie. Evidemment, "nobody's perfect" même le plus charitable... Les travers de tous, inclus le couple modèle se révèlent par la caméra qui s'approche doucement sur un visage, s'attarde... Entre autres Gerri, l'épouse raisonnable, y a droit et forcément la célibataire Mary, si avenante mais plombée d'avance par sa mendicité affective (un rôle en or pour Lesley Manville) !
  • JOUER LES VICTIMES (2006)
    Note : 18/20
    Pièce de théâtre à l'origine : une reprise du genre alerte, avec plusieurs scènes franchement hilarantes. Ensemble filmé avec beaucoup de finesse, l'image est remuante mais lisse, quelques dessins animés intercalés, au trait vengeur : il est question de meurtres à élucider, humour noirissime sur le mode comique de situation, avec des dialogues souvent cocasses, à moins d'être vraiment mal luné ou très très raisonnable...Le point culminant est bien la diatribe de ce policier, ah, si les flics disent ce qu'ils ont sur le coeur ainsi, il y a de l'espoir ! Avec l'air de traiter le conflit de génération, celui-ci crache tous les maux des sociétés actuelles se vidant de leur histoire en même temps que de leur sens (la Russie, mais pas seulement), le travail d'aujourd'hui peut rendre stupide ou fou, le pire est bien que sa tirade provoque toujours plus de rigolade dans la salle... Voici maintenant que le jeune Valentin, "spécial" mais bosseur, se voit reprocher par son oncle (et beau-père) son gagne-pain, soi-disant "indécent pour se marier et avoir des enfants"... Aïe-aïe-aïe, la jeunesse doit travailler, prendre le boulot qui se présente sans discuter... Exécution ! Mais le revers est qu'à force de répéter des consignes absurdes, créer un numéro bien à soi peut devenir réflexe!
  • MICHEL PETRUCCIANI (2011)
    Note : 18/20
    Excellent documentaire qui replace le personnage de Michel Petrucciani. Le plongeon dans son passé aide à comprendre ce miracle de la volonté (alignant plus de 200 concerts annuels d'affilée quelque temps avant de se résigner à sombrer, exténué, à 36 ans...). Les extraits de concerts vont crescendo, c'est de plus en plus émouvant, jamais tire-larmes... La caméra s'accroche au jeu des deux mains dont les os plus légers que la normale auraient permis cette prestidigitation aux claviers. Porté comme un enfant par son entourage, célébré partout jusque chez le pape, le prodige, travailleur acharné pour gommer ses misères internes, avoue avoir d'abord été stimulé par les touches du piano qu'il prenait pour des dents rigolardes. Il commettait aussi de petites méchancetés et de sérieux écarts, autant de coups d'accélérateur pour accomplir ses rêves dans une existence d'avance périlleuse. Une certaine exemplarité au bout du compte, impression renforcée par les images finales, d'une élégance qui désarme.
  • NE TIREZ-PAS SUR LE CERF-VOLANT (1989)
    Note : 19/20
    Classé parmi les oeuvres pour la jeunesse, voici un plaidoyer pour les tout-petits (2 à 3 ans d'âge) vivant en prison pour raisons familiales. Les adultes seraient bien inspirés de s'attarder sur les trésors d'imagination déployés par la détenue Inci pour garder en vie Baris, une chance que leurs âmes se répondent, car il faut faire avec les moyens du bord, en particulier une mère qui a ses nerfs et, comme modèles d'hommes, les chasseurs de ce cerf-volant, symbole, avec les oiseaux, d'un semblant d'extérieur. Emouvant au possible, jamais misérabiliste, ce voyage dans l'incarcération aide à mesurer combien c'est cruel d'enfermer les jeunes cerveaux dans un univers réduit, mais aussi que la créativité peut avoir son mot à dire, y compris lors des adieux à la bienfaitrice libérée, suffit que les symboles s'animent des meilleures intentions... L'interprétation du petit bonhomme est remarquable de naturel. Sa silhouette trottinant dans les couloirs les mains dans les poches et son visage en gros plan aux moments de vérité resteront longtemps hanter le spectateur. Sorti à la Médiathèque des Trois Mondes en vidéocassette, dommage que ce film se restreigne au seul public de l'enfance car il constitue un enseignement sans prix pour l'âge adulte !
  • 7H58 CE SAMEDI-LÀ (2007)
    Note : 18/20
    Grands cabossés de la vie, vieux dinosaures, adeptes du mémorable "Douze hommes en colère" notamment, vous devriez vous cramponner à votre siège devant ce hold-up surréaliste et ses répercussions... Humour macabre indispensable. L'histoire s'adresse moins aux spectateurs lisses (risques de baîllement, sauf exception, vous l'apprécierez sans doute ultérieurement). Sidney Lumet, 83 ans au compteur, s'attaque à la déchéance du monde des affaires outre-Atlantique par le biais d'un chagrin juvénile mal digéré, qui conduirait à comploter entre frères en faisant abstraction de tout sens moral. Une santé consternante ! On se croirait avec Woody Allen par moments, des scènes de panique pimentées comme jamais... Surprise, au début, par ces retours en arrière impromptus et surtout leur réajustement en douceur avec l'intrigue : se laisser guider, tout est comme pré-mâché... On est proche d'un classique des années cinquante/soixante dans la façon de filmer, mais la technique d'aujourd'hui est omniprésente. Une construction remarquable, des méandres trompeurs, il n'est pas possible de deviner à quel point Lumet va ruer dans les brancards... (Je trouve que la bande-annonce, peu attachante, ne reflète absolument pas l'ambiance du film). Ensemble d'une grande finesse, acteurs tous exceptionnels, bande-son très douce, trop douce, la v.o. est indispensable pour capter chaque seconde, relayée en cours de route par l'oeil paternel implacable, que je n'aurais jamais osé imaginer. Ce thriller d'un noir d'encre semblerait boudé par les grandes salles, trop corrosif ?
  • GRAN TORINO (2008)
    Note : 19/20
    Il donnerait envie de chiquer, tellement on n'est pas à ça près avec Clint Eastwood... Beaucoup d'autodérision délibérée, ça fait du bien par les temps que nous traversons, où bientôt dire "un juif" ou "un noir" sera insultant ! Walt, natif cabossé plus à l'aise avec sa douce chienne Daisy qu'avec ses propres enfants ou petits-enfants, souhaite qu'on lui foute la paix depuis son veuvage récent, sauf que la communauté asiatique est majoritaire dans le quartier, pavillons à touche-touche, plus tous ces gangs de jeunes en recherche de sensations... Si on est poli et bien lisse, qu'on ne rit pas du tout de ces aversions spontanées, on peut s'en tenir au cabotinage eastwoodien testamentaire et croire tout plié dès les premiers plans... Ce serait escamoter cette distance que le cinéaste prend avec lui-même pour entraîner vers des observations sur l'art de transmettre dans nos sociétés cosmopolites... Un humour grinçant, mais qui fait respirer... Les prises de vue semblent sortir du sol, on croirait notre homme mort, allongé caméra à la main, en train de servir ses observations. Ici cinéaste autant qu'acteur : un faciès de pittbull grommelant, l'oeil aigu du vieux fauve marquant son époque... Il a bien noté le penchant humain primitif, asticoter autrui, surtout s'il est calme, indépendant, ou encore appuyer les faiblesses plus par rapacité que charité... Le cigare mâchonné s'est changé en une chique crachée en larges salves brunes. Seule la voix, révélatrice des séquelles globales, va faiblissant, prête à l'extinction. Qu'importe, il a beau faire dans la malséance, dans le masochisme aussi, le bonhomme est presque plus fringant à 78 ans qu'à 60. Ce film rebat les principales cartes qu'il a jouées, le cow-boy, le flic implacable, le flegmatique irrésistible : une tôle dure abritant un palpitant qui l'est beaucoup moins.
  • LES CHATS PERSANS (2008)
    Note : 17/20
    Iran 2009, la population actuelle compterait environ 60 % de moins de trente ans, tous ou presque idéalisant la modernité d'occident (un peu comme les Pays de l'Est du temps de l'emprise soviétique ?). Bonne humeur globale. Les musiciens "inspirés par le diable" se lâchent devant l'objectif : au verdict "prison et coups de fouets", pleurnicher s'avère payant (ou l'équipe de jeunes réalisateurs s'est fait plaisir ?)... Une caméra pleine de fougue suit ces baîllonnés qui n'en sont pas, de sous-sols divers à une étable contaminée, on se hisse à des hauteurs sans balustrade pour l'éternelle course après visas et passeports. Mais l'espoir semble plus feint que réel... Quelques pépites dans le fourre-tout musical : une voix soul féminine prend aux tripes, une gueulante façon blues américain retourne les sangs, idem ce chanteur-guitariste avec ses tout petits élèves, transmission d'une passion en lieu et place de religion ? Nettement mieux dans la langue locale, plus authentique tout en gardant la fluidité de l'anglais). Peur d'étouffer, d'être oublié par le reste du monde, de n'avoir pas vécu en somme... Les Beatles et dérivés les ont bercés, on entend aussi une version de notre "anti-social" métal, un somptueux "rock-indie" cool avec ballet masculin, leur revendiqué "rap-kon" aux accompagnements chaloupés, d'autres moins inspirés ou franchement mauvais : un ensemble toujours sacralisé parce qu'interdit !... Bien capter les paroles sous-titrées, "des voix remontées d'un puits", ou "des rêves pour réalité"... Certes enfermés sur leur sol par d'irascibles conservateurs et tricheurs, mais j'y retrouve aussi l'illusion adolescente, croire à l'eldorado systématique hors de ses chaînes originelles, si c'était aussi simple ça se saurait !... .
  • REBELS WITHOUT A CLUE (2009)
    Note : 13/20
    Projeté à "Univerciné britannique" Nantes décembre 2010. Ces copains à l'affût d'un bon coup à faire font un peu far west, c'est assez attirant d'entrée de jeu. Or, même s'il y a de l'action, du dialogue, on peut s'ennuyer ferme après un quart d'heure. Les acteurs campent pourtant très bien ces jeunes de seize ans. On croirait un Ken Loach "pour exercice". Ou alors en se bouchant les oreilles afin de focaliser sur les beaux paysages en plans extra-larges, couleurs éclatantes et mouvements de caméra judicieux ? Je me souviens qu'ils ont juste un tout petit peu avancé dans leur tête, que les dégâts sont considérables parce que les parents hein, fallait se les farcir. Sauf que "l'âge ingrat", la grosse crise ado décrite par le menu, s'il n'y a pas autre chose, bof... Le regard d'adulte m'a paru beaucoup trop identifié à la psychologie juvénile. On sent la volonté de séduire ce public-là, sûr de pouvoir s'identifier et tant pis pour les autres. Trop réducteur.
  • OCTUBRE (2010)
    Note : 16/20
    Sur la table en travers de l'écran (cinémascope), une première ironie : la chaise de gauche à ras du sol par rapport à celle de droite sur laquelle trône l'apparent décisionnaire... Ensuite, où qu'il soit, chez lui, sur un lit de passage ou dehors, la douceur de la photo fait qu'on lui emboîte le pas. Il y a cette rue sombre avec plein soleil en arrière-plan. Cette paroi turquoise fluo ou ce blanc nacré qui tranche avec les bruns rosés déclinés sur tous les tons. La disposition de chaque objet vise l'épure. Pire qu'un peintre jamais satisfait. Cette ambiance de spécialiste lasserait sans le détail qui vient émoustiller : au premier plan, un panier qui bouge. Ah ah, cette découverte, couteau en main, d'un être innocent ! Tout comme l'arrivée de la mante, la taille ceinte d'un cordon de moine... Beaucoup de chaleur humaine dans ces portraits finalement. La fréquente plongée dans la chambre fait comme si on était chez soi, surtout quand la petite tête s'agite sur l'oreiller... Quant aux processions, aucun malaise, elles durent peu et enveloppent de leur halo orange ces solitaires en recherche de béatitude. Le seul reproche serait ce rythme du début, il faut s'y faire. A retenir la photo de famille, elle vaut son pesant de "touron". Egalement au rendez-vous cette caractéristique d'Amérique Latine de partir de la vertu pour rallier l'obscène (le verre d'eau !).
  • LE RÊVE DE CASSANDRE (2007)
    Note : 16/20
    Différent des deux précédents de la british trilogie : un autre revers de la délinquance est traité. Une forme de variante de "Matchpoint", dont la morale était d'un cynisme sans doute pesant pour le cinéaste. L'ambiance en est toutefois comparable : la jeune fille jouant au théâtre, on dirait Scarlett Johansson version brune, par exemple. Mais alors ici, l'anglais parlé par les deux acteurs, dont l'un est irlandais et l'autre écossais, a un de ces accents de faubourg ! Découvrons ces deux frères avec leurs dulcinées, l'un peu sûr de lui qui craque tout et l'autre, qu'on jurerait plus solide, ce petit magouilleur d'hôtels américains... Le suspense se situe dans les préparatifs, dont chaque détail compte, cette famille tributaire du Tonton made in China a un côté conte de fées... Arrive un étrange complot à trois sous les arbres pour se protéger d'une pluie battante, drôle d'idée, qui sent le soufre. Après, rien ne se passe comme prévu, le pire c'est que j'ai atrocement jubilé ! Grâce à l'alchimie du pince-sans-rire Woody, et pourtant il fait une nouvelle fois dans le tragique... Cette saga serait éventuellement à rapprocher du dernier Lumet "7h58 ce samedi-là", deux frères également accrochés au magot familial. Les deux dvd peuvent offrir l'occasion de charmantes discussions dans les chaumières et, pourquoi pas, dans les voiliers !
  • NOS RÉSISTANCES (2010)
    Note : 17/20
    Les anciens combattants, les résistants de tous bords vont hurler face aux libertés prises par ce cinéaste de 25 ans avec la Résistance française... Moins les sceptiques, les convaincus que l'humain est un être double si les circonstances s'y prêtent, les documentés personnellement hors des manuels scolaires : ils devraient se dire "enfin" ! Enfin un film osant montrer qu'on n'a pas tous le patriotisme automatique. La jeunesse goûtera particulièrement la mise en scène, habile à capter au vol le dialogue dont le sous-titrage n'aurait pas nui... Quand même un brin "gore" le soin au blessé (images hilarantes à force de réalisme !). N'empêche, les secousses vécues par François (19 ans dans le film) chavirent bel et bien le spectateur le plus endurci. Des façons empruntant à la jeunesse contemporaine mais qui tendent vers l'universel. On sent la grande maîtrise photographique de Romain Cogitore. D'un côté les Vosges sous tous les angles et de l'autre des intérieurs labyrinthiques avec ces surprises derrière les portes... Ce réflexe de se terrer... La bande son de hip-hop et classique personnalise l'ensemble sans jamais heurter l'oreille. Finalement beaucoup plus respectueux qu'il n'y paraît.
  • JE NE PEUX PAS VIVRE SANS TOI (2009)
    Note : 18/20
    Découvert au 32ème Festival des Trois Continents nantais (2010). Quand la télé filme le duo prêt à se jeter dans le vide sur le pont (inspiré d'un fait divers de 2003), il plane une façon de filmer "années Cinquante". Que ce soit le travail sordide chez ce patron qui s'endort ou le deux-roues brinquebalant, on se demande bien à quelle époque on est au début. En même temps, on apprend que "c'est illégal qu'un père vive avec sa fille", la bureaucratie taïwanaise exigeant double autorisation pour l'école. Le statut de père-célibataire ne peut être invoqué à Taïwan tellement la féodalité a laissé son empreinte... En attendant, le père (acteur non professionnel !) et sa fille (petite perle d'eau toute en retenue) constituent un tandem attachant. Ils échangent peu mais assez pour s'imprégner mutuellement face à l'adversité qui les frappe depuis qu'on fait payer aux pauvres... l'abomination d'être pauvres. Ainsi, le spectateur a tout le temps de désespérer dans le labyrinthe de l'aide sociale, entre hôtesses récitantes et vieux copain influent mais mollasson. D'autres plongées en apnée avec le visage de la petite fille en flash-back rapprochent de l'issue... Des ralentissements un peu forcés parfois, mais la finesse des derniers plans et même le sirop musical qui l'accompagne forcent le respect... Par ailleurs, rien n'interdit, dans ce désir de soudure inconditionnelle à un "enfant-moteur", de voir la volonté de résistance du peuple taïwanais (sortie du film en 2009, l'Ile de Taïwan venant d'être à son tour touchée par la récession économique).
  • INCENDIES (2009)
    Note : 15/20
    Quelques moments bouleversants (l'incendie du bus, les cris féminins, la naissance) et une photo superbe dans des paysages où on se sent aussi minuscule qu'une tête d'épingle. Il y a aussi un instant de vérité saisissant : ce visage masculin en gros plan, plus ferme que tous les autres. Se glissent des minutes intenses sur un ensemble finalement un peu raide. Bien trop lent, amené de manière artificielle : car le parcours se devine un peu trop comme un jeu de piste avec étapes bien visibles, trop... Les raffinements de cruauté des guerres sont pourtant envoyés en pleine face tels quels (mais ça ne suffit pas pour captiver)... Les portraits en pâtissent, comme s'il était obligatoire d'être ternes quand on représente socialement la marque de l'ennemi. Un genre d'insulte à la maternité ? Si on n'était pas féministe, l'occasion de le devenir. A déplorer, que les jumeaux soient aussi peu attachants. On compatit mais sans entrer vraiment dans le film.
  • JOUR ET NUIT (2004)
    Note : 16/20
    Stimulant de revoir un tel chef-d'oeuvre, en plus que ça permet une seconde lecture : certes toujours un peu lancinant pour nous autres occidentaux, mais carré, très au point : photo parfaite, aucune surcharge, l'action se déroule en toute logique, à l'exception de ce nuage noir tout au fond de l'image, qui surprend... C'est toujours bourré de générosité, encore plus palpable sous l'austérité des rôles à tenir, et de la rudesse du froid en Mongolie (l'équipe de tournage aurait souffert mille morts des conditions climatiques)... Incroyable scène de l'aide à s'habiller contrastant avec les privautés nocturnes, mais on sent bien qu'il y a accord tacite (le chef dit carrément à sa femme quoi faire !). Charmant rappel aux consciences : toujours écouter sa petite voix intérieure si jamais se pointe le "tu ne dois pas"... Wang Chao filme la crudité des situations que la pulsion de vie engendre (brutalité des ébats avant civilisation progressive !). La gueule du fils, d'une tristesse de basset sur fond de mine ferait presque rire s'il n'était aussi gentil... La notion de destinée très présente au départ semble laisser place à davantage de libre arbitre. Etonnant comme le personnage principal va trouver à s'affranchir de sa faute à l'initiative de la jeune promise, l'ultime entorse vers une élégante éclipse !
  • UN JOUR SUR TERRE (2007)
    Note : 15/20
    il est trompeur avec sa bonhomie séculaire. Toutefois, à mon avis, du temps des reportages de Frédéric Rossif, on pouvait croire que l'ours polaire folâtrait au soleil, la chasse étant l'exercice bienvenu pour des repas réguliers. Moins aujourd'hui, en tous cas si l'on parvient à croire à ces images et au commentaire plaqué dessus, la nourriture deviendrait inadaptée, la banquise se rétrécit de toutes parts. Au sortir d'une instinctive hibernation = mourir noyé ou de faim, pire, finir tué par ses proies ! Voilà pour le Pôle Nord... Bien plus au sud, des éléphants en marche longue distance trouvent au bout d'une trotte conséquente, l'eau, non sans avoir bravé, de nuit, les lions... Ces deux situations résument la grande modification en cours. Renversement de tendances, les animaux jusque-là sans prédateurs, de plus en plus fragilisés, et ça fend le coeur ... L'observation des autres catégories animalières est spectaculaire, mais sans de telles "remises en question" ces dernières années (caribous, grues, baleines). Nouveauté commençant à faire du bruit, sur notre planète coutumière de variations de températures au fil des siècles : le réchauffement climatique serait monté en flèche à partir de 1850, début de l'industrie à haut rendement. Nulle accusation directe susurrée par la voix de fée d'Anggun, sa pointe d'accent dans un commentaire français feutré, digne d'un conte pour la jeunesse (au moins, c'est accessible à tous, aux petits notamment) : beau voyage en même temps, avec ces plantes poussant en quelques secondes, les nuages vite balayés... Rappel que le temps passe, inexorable, sur notre triviale actualité et, en simultané, sur cette nature qui n'a rien demandé : miraculeuse, cocasse, pas toujours tendre, mais en péril certain, sans doute avant l'heure, par l'entremise des nouveaux penseurs du CAC 40 pour une large part (et si peu par les robinets laissés ouverts lors du brossage de dents, entre autres couleuvres à avaler)... Des fous inconscients, sado-masochistes, sauf que la nature aura le dernier mot, voilà ce que j'en retiens, avec aucun besoin de me flageller. La présente ausculation de notre Globe, laisse entendre qu'un virage à 180 degrés serait encore possible... Moins impressionnant que "La Planète Bleue" (vu en v.o.)avec son terrifiant périple dans les abysses, ce serait plus une variante de "La Planète Blanche". S'en imprégner au mieux, pour affronter la suite, en particulier pour les générations en marche.
  • LA PLANÈTE BLEUE (2003)
    Note : 17/20
    dans le genre, c'est à ce jour ce que j'ai vu de plus saisissant, et tout n'est pas forcément alarmiste, quantités d'espèces resteraient toujours à découvrir (le tout est de croire ou non à ce qui est raconté, ça ne se commande pas)... Disons que, tant pis pour les perfectionnistes, les froussards (?), s'ils s'ingénient à prendre pour des faussaires les intrépides se risquant à ce genre d'exercice à l'heure où la Terre a une petite fièvre, qu'ils aillent faire le planton avec leurs caméras et leurs micros devant ces paysages, qu'ils descendent donc eux-mêmes dans les abysses, qu'ils trouvent les meilleurs commentaires et les musiques les plus appropriées ! Pour ma part, je reste baba face à cette actualité-là, admirative des auteurs de la démarche, indulgente sur les à-côtés, encore plus quand je me dis que ça se passe simultanément à notre petit passage d'humains un rien somnambules, toutes ces merveilles et toutes ces horreurs... Il semblerait que la notion de territorialité reste un trait commun entre l'homme et l'animal, quelle que soit l'époque. La v.o. anglaise m'a à la fois éblouie et terrifiée (les orques d'entrée de jeu, par exemple, et aussi cette caméra au fond de la mer, noirceur et bestioles translucides multicolores, brrrrrrrr !!!).
  • DESSINE-TOI (2010)
    Note : 15/20
    Rêvons un instant que les adultes s'y collent, dessinons notre moi intérieur représenté par un corps, un habitat... Trêve de plaisanterie, il y a des hauts et des bas encore dans cette escapade au gros feutre noir sur vitre. Certes, ils sont tous craquants ces petits, qu'ils rient, se fassent prier, ou laissent deviner leur malheur, cette difficulté à représenter quelque chose ou alors si minuscule... Dommage de s'être cantonné à un style de feutre sur une vitre. Passé une demi-heure, l'attention se relâche, on veut l'animation après l'esquisse, ce tracé blanc sur fond noir qui ouvre sur tous les possibles. Beaucoup plus palpitant. Mais hélas avec un goût de trop peu. Car retour au carreau et rebelote le gros feutre noir. Plus d'une fois, on a envie d'apporter sur l'écran une boîte vide de camembert, un bout de carton, du papier d'emballage et surtout des feutres couleurs.
  • LA PIVELLINA (2009)
    Note : 17/20
    Oeuvre italo-autrichienne projetée au dernier "Univerciné" nantais et repartie bredouille, quelle erreur !... La dame aux cheveux rouges appelant son Hercule tenait pourtant ses promesses dès la première seconde... A peine deux personnages frôlé du côté des balançoires et on se dit qu'on aurait nous aussi parlé à la petite, et sans doute gardée la nuit... Pour moi, ce film, d'un naturalisme dardennesque flirtant avec le néoréalisme italien, anticipe sur les liens familiaux hors du sang, postulat d'une société plus adaptée, pariant sur la pulsion d'embarquer les enfants perdus (on ne le fait aujourd'hui que pour les animaux !)... Avec une bambina craquante comme Asia Crippa (grands yeux tristes emportant immédiatement l'adhésion !)face à une matrone de cirque comme Patrizia Gerardi (bourrue au grand coeur), cette complémentarité dès la première seconde va de soi : appeler la police serait sacrilège (d'autant plus que ce couple de forains traverse une mauvaise passe). La manière dont c'est filmé, caméra portée au plus près de l'action ou de l'inaction, attache à cette famille réinventée mais qui marche mieux que bien des vraies. Une fillette parachutée dans la débrouille, chez de faux-durs structurés... (Voilà qui peut faire penser à des parents de substitution momentanés de sa propre enfance qu'on a trouvés plus capables - voire plus aimants - que les légitimes). Non seulement il lui est fait une place, mais on lui parle, elle n'avait pas l'habitude ! L'issue, toujours ouverte, laisse le spectateur à ses pensées. .
  • DES TEMPS ET DES VENTS (2006)
    Note : 16/20
    A la fois tendre et redoutable. Filmé avec minutie. Infinie poésie des cieux nocturnes et de ces vents diurnes, autour de cette tour parlante (rappelant les petites églises hexagonales). Finesse picturale de ces enfants figurés "à terre" suite aux chocs. Pépiement des oiseaux rappelant que la vie s'égrène... Naissance d'un veau plus riante que reproduction des humains, présentée comme source d'émotions perturbante (adorable petit favori du père, mais aussi ce bébé qui pleure et finit par tomber des bras de sa jeune soeur d'office seconde maman...). La nature, l'intérieur des habitations bien mis en valeur, peut-être enjolivé, la niaiserie toujours évitée grâce à une ironie sous-jacente, par exemple autour de l'institutrice. Etrange qu'ils soient en bord de mer sans jamais aller à la plage ou pêcher... Atmosphère entre fraîcheur enfantine et ténèbres (monde adulte pas très affriolant !). La dramaturgie musicale figure le poids de naître près d'adultes terre-à-terre pleins de projections... Fibres paternelles plus ou moins réussies, les femmes s'en arrangent, seule l'aïeule ose enfin l'ouvrir... Traditions ancestrales possédant aussi une part d'altruisme mais on devine que "l'extérieur" pointe le bout de son nez (radio et télé absentes toutefois) : j'ai beaucoup aimé qu'après chaque éclat, le réalisateur prenne une position d'homme adulte. Dommage qu'il y mette autant d'âpreté avec cette manie de marteler au lieu de faire diversion, mais c'est le grand défaut du jeune cinéma turc actuel !
  • LA ZONA (2007)
    Note : 15/20
    Rediffusé dans cadre Festival du film espagnol, 17 mars 2009 au Katorza nantais. Description d'un microcosme privilégié vivant en surplomb de "la pègre" : caste réglant tout en privé, des pots-de-vin si jamais la police se pointe, le big boss des flics fixe lui-même le montant des chèques. Un milieu qui donne envie de cabanes en haut des arbres, loin de la civilisation... D'instinct, on va s'attacher aux rares vertueux de l'histoire, tout est fait pour... Jeunes envahisseurs écrasés, nantis têtes à claques, oui mais pas tous, dans chaque camp se trouve une âme plus pure que la majorité. La palme revient forcément à cette bouille craquante échouée là, il a besoin de baskets, fichtre, attention au protocole... J'ai mis du temps à accepter l'étau (démange une furieuse envie d'ouvrir en grand toutes les voies privées de nos villes avant que cette exclusion inhumaine devienne la norme, comme un jet de "fly-tox" sur moustiques)... Va et vient de l'écran de contrôle au noir dédale, tension dans les appartements, désaccords de ces messieurs-dames dans une salle réfrigérante, l'apnée est presque totale, à peine le temps de reprendre ses esprits : l'anniversaire, ce papa jouant au légo avec fiston... L'art de vivre traqués, sciemment, collectivement, nous devrions saliver en principe, Big Brother se charge du reste... Etant donné l'aspect enchevêtré, bien vu de revenir sur l'épisode déclencheur, ce pan de mur qui tombe... Par contre, la musique funèbre tout au long de la démonstration est en surdose et j'ai trouvé grotesque de faire du flic le plus droit un pourri de dernière heure, les femmes de toutes conditions devraient lever le poing !
  • UNE EXÉCUTION ORDINAIRE (2009)
    Note : 18/20
    Premier mais impressionnant film en droit fil du livre (il faudrait choisir l'un ou l'autre car ils seraient copies conformes ?). La peur qui cloue sur le siège, sans effusion de sang, sans artillerie lourde. Juste des effets d'étau, on est d'abord moyennement serré (avec des bémols pour reprendre son souffle...), on ne mesure pas la machination du système tout de suite. La facture peut paraître classique à certains, je trouve que cela colle bien au début des années cinquante soviétiques. Etrange, mais aucune souffrance du fait que tout soit en bon français, avec l'ambiance de polar noir... C'est, paradoxalement, un film qui semblerait ennuyer les amateurs de terreur à grand renfort de tumulte et effets spéciaux. Glacial, statique, au contraire, qui glace les os (2010 s'accommoderait-il mal de ses hantises ?)... Superbe échantillon de ce qu'un régime totalitaire fabrique par les caprices d'un seul ! Staline, ici vieille mécanique froide, suggère un autre tortionnaire à moustaches. On sue pour cette belle jeune femme (Marina Hands) et son mari (Edouard Baër). Quant au sort des parents de la dame, le trou noir... Lorsque "purger" devient un feuilleton intime palpitant... L'acteur André Dussolier, pipe mâchonnée, oeil torve, campe le sidérant patriarche, le chef des rats dans le labyrinthe. Ses tirades donnent la nausée. Autre bon point en plus de l'ambiance à la frontière du fantastique par moments, les personnages secondaires (Denis Podalydès, Tom Novembre, et cette tête à claque de médecin intermédiaire...). Une tenaille qui rafraîchit la mémoire et autorise à s'estimer heureux dans son coin tant qu'un psychopathe reste à l'abri du pouvoir absolu.
  • LES ÉGARÉS (2003)
    Note : 17/20
    Loupé en salle à sa sortie, je suis enchantée de la découverte en 2008 grâce au dvd (que je vous recommande aussi pour l'explication énergique de l'auteur du livre, Gilles Perrrault, favorable aux modifications que demande l'adaptation au cinéma). L'action démarre assez lentement mais avec ce réalisme qui flanque la terreur, sans scènes trop effroyables toutefois, la petite fille, son pouce et sa litanie rassurent. Et plus l'action se déroule, plus on a peur de nouvelles violences... Réussite picturale totale dans cette campagne ensoleillée, avec ces bains et le linge sur le fil. Jeu parfait des acteurs. Dialogues intelligents, cette instit répond aux gosses sans complaisance, pète-sec par moments... Lucide mais animale comme on l'est en pensant mourir à la minute suivante. Au chapitre sexuel (qui a tant froissé les Cannois), Ivan ébloui par la féminité se réfugie dans la seule pratique qu'il connaisse afin d'éviter aussi une maternité peut-être ! Enfin, le dénouement et le mensonge maternel signent le retour à la vie réglementée : là aussi, le dvd est un baume rien que pour l'interview commune de Téchiné avec le jeune Gaspard Ulliel, jeune homme bien en vie et très prometteur, je regrette son absence du grand écran depuis !
  • LA RÉGATE (2009)
    Note : 19/20
    Palpitant à suivre, l'aviron en intérieur pour la performance, en eau douce ou sur mer, bref, l'aviron comme si on y était ! Certes, gla-gla pour qui a le malheur de tomber souvent dans le bouillon !... A graver dans les mémoires (d'ici le dvd) la liesse de cette course avec les vélos sur la rive de concert avec les pirogues mais en sens contraire des rameurs, très jolis cadrages, ces bruits des pagaies sur l'eau, une musique comme sous tension légère, voilà que ça déménage, coach qui s'égosille, encouragements des amis, quel magnifique moment ! Pas une seconde d'ennui, car le lien paternel occupe, donne la rage. Père refusant que son fils lui échappe, caractériel, armé de l'indigne "on avait dit qu'on n'en parlait plus" après ses frasques... A moins d'être masochiste au dernier degré (ceux qui le disent "aimant quand même"), chacun brûle de le conduire d'urgence chez le psy ! D'un côté le sport et l'amitié progressive, et de l'autre ce venin supposé "taquiner" le jeune en construction... On admire et on peste sur son siège... Enfin une crise, les plus durs ne sont pas ceux que l'on croit... Très attachant Joffrey Verbruggen, vite qu'on le revoie bientôt ! Grande sensibilité globale, Bernard Bellefroid "vide son sac" avec un naturel confondant : on jurerait qu'ils ont tous fait équipe sur les plans d'eau depuis toujours, Sergi Lopez en tête !
  • J'ATTENDS QUELQU'UN (2006)
    Note : 17/20
    Caravaca/Devos/Darroussin magnifiques de justesse... Mais c'est surtout Sylvain Duaide et Florence Loiret-Caille qui entêtent pendant et après le film (personnalités très bien mises en valeur par les plans de visages et de silhouettes). On voudrait les voir et les revoir encore, sublimes dans leur tristesse de beaucoup tâtonner et ce doute qu'une bonne fée passe les arracher au vide répété des jours ou à des attirances stériles. Contrairement à l'innocent chien noir qui traverse l'histoire avec bonhomie, tous les personnages veulent garder l'amour une fois qu'ils l'ont éprouvé (au besoin par une fuite très digne). Jérôme Bonnell a beaucoup de classe et ce don de consoler du banal quotidien qui inquiète, patine, chagrine... en donnant à voir, plutôt que des psychopathies, ces miracles que sont les rencontres avec l'autre, muré autant sinon plus que soi-même dans sa solitude intérieure.
  • CIAO STEFANO (2007)
    Note : 15/20
    Le titre français sera finalement "Ciao Stefano" : sous des dehors loufdingues et avec plein d'accolades méridionales, on suit ce dernier dans son pélerinage familial à la suite de sa déconvenue sentimentale. Les parents retraités loin d'être des monstres, ont délégué l'Entreprise de cerises à l'alcool à son frère, bon gros dépassé par le burlesque professionnel berlusconien actuel, mais contaminé par les ambiances "grand huit" dans les foires. Chacun des membres de la tribu affirme que tout va bien, toujours suspect... Somptueuses actrices à regarder : Caterina Murino et Anita Caprioli, les dauphins aussi sont vibrants à leur manière... Beaux spécimen masculins aussi, je pense au prêteur de la dernière chance et surtout au ténébreux suicidaire avec ses yeux clairs et humides dans son cuir noir... Sauts au ralenti, complicité avec les enfants, nécessité du défoulement face au vide ?... Le spectateur rit mais se demande s'il a quarante de fièvre ! Je trouve qu'il y a UN moment pathétique concernant l'identité du héros, cela en dit long sur l'autorité féminine suprême, celle du ventre, et qui fait aussi du dégât... A travers Stefano, j'ai situé le désarroi de l'Italie actuelle, les adultes lucides qui morflent du néo-libéralisme fou, avec sa perte de sens, pas le libéralisme des parents, la petite affaire familiale est présentée comme respectable. Une réflexion profonde derrière cette confusion (un peu pesant de ne comprendre qu'au fil répété des à-coups...) une ironie à décrypter par chaque spectateur, heureusement le quotidien reste assez bon enfant.
  • LE REFUGE (2009)
    Note : 19/20
    Depuis "Sous le sable", j'attendais aussi bien mais ne trouvais que fulgurances ça et là chez Ozon... C'est enfin chose faite avec ce "Refuge" qui, malgré son volet "junkies", semble un hymne à reconsidérer les familles, des liens du sang aux apports extérieurs, ce sujet que la disparition brutale d'un pilier force à explorer. A coup sûr dérangeant pour les belles et grandes familles où tout marche comme sur des roulettes... Une fois la chambre fatidique quittée, presque tout est filmé dans le sud de la France, de très beaux plans avec éclairage naturel, une scène forte devant les vagues... Aperçu du caractère versatile des grands drogués au passage, leur prostration, leurs sautes d'humeur : on ne s'attendrait pas à une embellie sans le personnage de ce frère, douceur incarnée. Certes, il s'agit d'un film, pas de la vraie vie faite de pressions multiples. Il n'en reste pas moins qu'Isabelle Carré et son beau autant qu'insaisissable partenaire (le compositeur Louis-Ronan Choisy) donnent à voir l'amour véritable "qui apprend à vivre seul", vaste programme !  .
  • LA TISSEUSE (2009)
    Note : 16/20
    Plusieurs lectures possibles, on peut étendre cette catastrophe au peuple chinois actuel, ou même à davantage si l'on considère les ravages réels de "la mondialisation". A la limite du soutenable et soporifique la moitié de la projection, mieux vaut y aller bien dispos... Cela démarre pourtant "du côté de la vie" avec cette sanction pour avoir mangé au travail : diminution de la paie... Grosse colère. Et peu à peu, l'énergie se délite tandis que la maladie gagne avec ce secret médical qui n'en est pas, ces tentatives d'accélérer le sablier... Quelques éclairs au milieu de l'inéluctable qu'on sent se pointer (à la différence du "Mariage de Tuya", où la femme est autrement plus combative malgré les malheurs cumulés et qui font s'effondrer son mari). On est dans la Chine de la culture soviétique, un patelin voué à l'industrie mais on y chante, le collectif réchauffe les plus meurtris, le dancing local offre une remémoration régulière des premières amours, période bénie puisqu'après ça devient routinier, sans saveur... Les autres couples semblent au même point de désenchantement que le couple central. Ils en sont à l'amour rêvé ou usé. Ce qui frappe est cet enfant déjà endurci, trop indifférent à son prochain, un petit silex malgré le piano censé éveiller son âme, rare au cinéma ! Bien fichu dans l'ensemble au plan technique, des cadrages acrobatiques, je pense à cette course dans les couloirs, cette plongée sur les yeux pleins de larmes, j'avoue avoir compris la religiosité comme soutien dans ce cas précis. On en apprend, de belles, en dehors du drame intime vécu... Les tissus sur les métiers ont beau être splendides comme toute la photographie, c'est une histoire "à pleurer", et toutes les larmes de son corps ! .
  • LIBERO (2006)
    Note : 19/20
    Quel talent (v.o. obligatoire) !... On est embarqué dans cette famille aimante et Ô combien tourmentée... La mère enfantine, responsable trop tôt et "qui a le feu au c..." au dire du père désespéré (craquant, Mesdames !) qui sort de ses gonds, les deux enfants sont comme deux otages... Le jeune Alessandro Morace, acteur non professionnel dans le rôle du fiston mène le film de bout en bout avec son petit visage sensible, sans concession si ce n'est "pour survivre" en collectivité. Ce vertige symbolique... Mettre sur le grill ces petites perfidies qui empoisonnent l'enfance, résultats des projections parentales, merci d'avoir osé ! Nous sommes bien secoués (l'atmosphère rappelle Nanni Moretti en beaucoup plus clair) entre tendresse et violence, la peur commence à contaminer la salle : ce jeune cinéaste serait-il plus implacable qu'on l'aurait cru ?... Voici la nuit décisive pour le petit bonhomme, si peu de clarté tout d'un coup... Bon point pour la musique de Bando Osiris, ces larmes libératrices donnent envie d'applaudir... Il s'agirait d'un premier film ? L'acteur Kim Rossi-Stuart était déjà une merveille (il ne joue pas n'importe quoi !) : le voici doublé d'un réalisateur audacieux, sain dans sa tête, sachant s'entourer, pourvu qu'il aille loin !
  • QUAND TU DESCENDRAS DU CIEL (2002)
    Note : 16/20
    Encore un petit bijou sorti en 2003 passé inaperçu ! Découvert en dvd en 2007 : après l'incident "Malodor", curieuse résonance ! Un jeune paysan quitte les jupons maternels, deux jumeaux (ressemblant aux Dalton à s'y méprendre) et son décor sécurisant de la ferme où il travaille, il a des dettes et mise sur le travail en ville... Gentil, pas que des bons sentiments, c'est brusque, avec une certaine crudité, non sans rappeler Bertrand BLIER parfois. Des vérités dures à admettre (fausseté du maire pour plaire à ses électeurs, femme à l'embonpoint ulcérée par une plaisanterie, stagiaire-journaliste reportant à un rédacteur suffisant, clochards souffrant du froid et du mépris, mais pouvant aussi en profiter largement...). Quelques maladresses dans le dosage des situations, ce qui peut froisser, ou représenter un charme supplémentaire. Beaucoup aimé la petite musique "bienveillante" et la couleur des images, ce filtre jaune/orangé qui réchauffe l'ensemble et fait "péter" bleus et verts, la fraîcheur générale... Ce cinéaste est bien intentionné. Il invite à se ressaisir avant que ça dégénère encore davantage. Non qu'il ait des solutions, mais on peut saluer cette bonté consistant à alerter ses compatriotes sur la folie d'une société à deux vitesses.
  • LA JOURNÉE DE LA JUPE (2008)
    Note : 16/20
    note attribuée plus pour le fond que la forme, assez brouillonne, et aussi parce qu'il s'agit d'un angle complémentaire à "L'Esquive" et "Entre les Murs", entre autres... Isabelle Adjani fait son retour : pistolet éternellement chargé en main... Le fantasme de "leur rentrer dedans" domine, c'est probablement davantage pour les enseignants que pour les élèves... Focus sur l'enseignement laïque banlieusard. Bravo pour ce Directeur d'école caricaturé, son objectif principal "être bien noté par sa hiérarchie", en droit fil du business ultra-libéral, il faut contenir ses équipes chaque jour dans l'arène : les profs soudés, et ça se comprend s'ils doivent s'arranger de "la diversité", cette bluette des campagnes de communication = sur le terrain, une bande de chiots à dresser ! Bien entendu, de l'autre côté, ce refus d'apprendre par coeur des tirades de Molière est bien sympathique pour qui n'a pas raffolé du procédé, surtout avec ce tout ou rien de la prof qui veut gaver des métis à cent lieues de nos Ancêtres les Gaulois. Cerise sur le gâteau : ce collègue usant du Coran pour argumenter en cas de controverse (même tactique que le commerçant ou l'avocat), deux signes que les programmes mériteraient "un toilettage"... Viennent ici curieusement s'imbriquer les histoires privées du flic, de l'enseignante... Jusqu'à cette affolante apologie de la jupe, à l'heure où leggings et caleçon peuvent être portés avec jupe, une mode pas si bête... Voici qu'un portable apporte d'autres révélations sur ce huis-clos donnant le tournis... Profs à bout, parents dépassés par leurs rejetons, ici fort peu attachants, excepté au dénouement. Exemplarité où es-tu ?... Plutôt que de focaliser sur foulard et casquette loin d'empêcher la transgression des adolescents fâchés avec l'autorité bornée, à quand en France les moyens financiers réels, sur le terrain, pour une éducation civique "new generation" de grande ampleur par des sociologues éclairés du style Obama ?
  • GAINSBOURG (VIE HÉROÏQUE) (2009)
    Note : 16/20
    Joann Sfar s'approprie Gainsbourg et le restitue, on a envie de dire "déjà" ! De ce portrait personnalisé, j'avoue avoir nettement préféré la star enfant et jeune adulte que sur le déclin : comme beaucoup de fans, j'exécrais ce qu'offrait de lui le Gainsbarre public devenu épave, son billet de cinq cent francs brûlé sur un plateau télé ne me faisait pas rire... Le défilé de dulcinées est un régal (pitié pour France Gall !) : jusqu'à l'arrivée de Jane Birkin fictive (qui aurait fait beaucoup rire la vraie !), j'ai eu du mal à y croire pour m'être remémoré le couple lors d'invitations télévisées, autrement plus détonant. Par ailleurs, les dessins intercalés, les ombres dodues, tout cela ajoute au mythe. On a les excentricités de Gainsbourg, probablement pas dues seulement à l'alcool et à la fumette mais à plus corrosif... Quelques scènes musicales et ses notes, si caractéristiques, tout le film en est baigné. Mais silence sur les coulisses de l'auteur-compositeur, ses échanges avec d'autres musiciens, je pense par exemple à la rencontre Bashung-Gainsbourg. Eric Elmosnino incarne certes à la perfection le personnage, inclus ses manies sulfureuses de façade, qui glaçaient tout le monde en comparaison du talent indéniable du bonhomme. Un Gainsbourg fantasmé avec pertinence, mais dont il manque des pièces. Il devrait laisser surtout l'empreinte de sa musique en France, par rapport aux pays anglo-saxons par exemple. Nul doute que d'ici vingt ans, relié à de bonnes interviews, à des images d'archives inédites aujourd'hui, ce film aura beaucoup de gueule. .
  • LA SICILIENNE (2009)
    Note : 16/20
    Toujours périlleux de dénoncer ses proches, aussi malfrats soient-ils... Ce film projeté au cycle Univerciné italien nantais de 2010, serait inspiré d'une réalité sicilienne des années quatre vingt dix, exemple typique de la fameuse "loi du silence"... Malgré un doute sur un viol commis dans le village, l'attention est captivée par l'enfant en parfaite osmose avec son père (jolie scène des deux à moto jusqu'à ce règlement de compte sur la Place). La petite protégée se change soudain en jeune fille de 17 ans, acier trempé et timbre rauque (puissante Veronica d'Agostino !), prête à tout pour "racheter le sang de son père puis de son frère", supprimés successivement, dans la logique mafieuse (juste un peu dommage que l'enfant et l'ado se ressemblent aussi peu physiquement)... Ce film agité décrit ces familles entières engluées, sur des générations, pour l'intérêt d'une frange d'autoproclamés, qui s'entredévorent On ne sait plus qui est faux de qui est sincère (à part Rita Atria incarnée ici, et peut-être aussi ce petit juge, sous les traits bienvenus de Gérard Jugnot à l'italien impeccable)... Des lois claniques, celles-là même que nombre d'adolescents exècrent tant qu'ils croient encore leurs idoles sans défaut... Mère déshonorée, cet aspect est on ne peut plus clair en revanche, elle avoue le renoncement à sa progéniture avant sa naissance !... Le petit ami de retour éclaircit un instant l'horizon de l'assignée à résidence, attention à la dernière carte encore possible. On retient son souffle à suivre Rita, la femme forte... .
  • DARATT SAISON SÈCHE (2006)
    Note : 15/20
    il importe de dormir son content avant de voir ce film lancinant mais somptueux (ça démangerait d'accélérer le rythme). Un vieux sage intime l'ordre à un jeune buté de supprimer quelqu'un. C'est filmé dans le détail, avec de courts extraits musicaux (Wasis Diop et une chanteuse à la voix remontant des tripes). Je n'ai pas trouvé que les péripéties soient violentes en elles-mêmes, aucune scène qui peut vraiment heurter, il est question de l'honneur familial, incarné par le grand-père, une stature pleine de noblesse, ce jeune au front vertical, à la mine mi-butée, mi-effrayée, a tout à gagner à se colleter aux duretés de la vie, donc on s'y fait, à cette mission pour le moins barbare... On se demande juste comment va être le troisième homme, "la cible", le voici : un gars qui distribue du pain, il a vécu et semble revenu de bien des certitudes : la rencontre est impressionnante, du coup, le spectateur ne peut croire au pire, les alternatives à la peine de mort commencent à tarauder... Les dernières images coupent le sifflet, dans le bon sens du terme !
  • DELTA (2008)
    Note : 16/20
    Dans ce Delta du Danube qu'on perçoit ouvert à l'économie de marché, mais aux mentalités primitives, le temps s'étire, heureusement il y a la musique pour maintenir en vie... Le fils de la tavernière locale revient les poches pleines de billets, avec un projet personnel. Abrupts, "taiseux", ces gens ignorent le charme léger d'une conversation dans un café, préfèrent agir que causer... Plane une impression d'hostilité envers le nouveau débarqué... L'inceste ne l'est qu'à demi sauf obsédé du genre, car le frère et la soeur semblent se découvrir comme au premier jour et, chose troublante, la jeune fille ressemble plaqué à son beau-père. Sommes-nous plutôt en pleine consanguinité de microcosme, celle des bleds perdus où la culture brille par son absence ?... Stupeur qu'un liquide tabou coule soudain, que des passants ont pu deviner sans réagir... Là aussi se forment des barbares enragés qu'une proie leur échappe... Cette eau purificatrice serpentant dans les herbes, la tortue fétiche, la noblesse du bois, tous ces clous plantés avec patience pour rien d'autre que faire corps avec la nature, enfin pour un être content de ce qu'il a sur cette terre... On songe aux petites productions très contemplatives de l'est, par exemple, "Des chiens dans la neige", "Koktebel", la photo rejoignant la virtuosité du Turc Nuri Bilge Ceylan, beaucoup de finesse dans les cadrages, de la poésie, des violons qui signalent que le suspense a assez duré... Un peu lent à se dévider, on s'élève au paroxysme du contemplatif (ne pas dormir surtout) : tous ces malaises sous-jacents, l'alerte progressive de la bande-son ne sont pas des effets de style, ils conduisent bien tranquillement à une fin... fracassante !
  • MA VIE SANS MOI (2003)
    Note : 19/20
    Toujours aussi bouleversant de regarder en dvd cette préparation au pire mijotée par une partisane d'aménagement de destin, aussi cruel soit-il. "Encaisser le choc, ne pas se cabrer, oeuvrer". Sarah Polley et Mark Ruffalo sobres, équivoques, éblouissants de présence. On plonge dans le drame de cette jeune femme qui, pour tenir son pari intérieur s'octroie aussi une friandise, non sans avoir appréhendé la voisine, frais visage de fillette (Maria de Medeiros), dont le lourd secret laissera une empreinte à la limite du supportable à son tour ... Il faut le génie d'Isabel Coixet pour faire passer autant de drames sans basculer dans l'indigeste (on comprend qu'elle ait pour défenseur Almodovar lui-même) ! A l'image, au son, l'ensemble vous agrippe en douceur, cette maladie qui gagne, la joie et les énervements du quotidien déjà assez scabreux. Seul, le spectateur est mis au courant du travail souterrain de cette femme soudain réveillée et qui prépare des cassettes et encore des cassettes... Dépouillement total déclenchant émotion et admiration, surtout qu'aucun rite mortuaire ni d'allusion à la religiosité n'appuient le propos !
  • WELCOME (2009)
    Note : 17/20
    L'immigration clandestine en France en 2009. Circulez ! Soit on se drape dans l'étendard tricolore aux côtés des autorités chargées de sévir (peinard !), soit on manifeste trop d'empathie pour l'étranger à la marge (renégat !). Dans un juste milieu, Philippe Lioret offre à réfléchir sur la pulsion d'héberger "l'intrus", l'enjeu étant d'avancer dans son lien à autrui, laisser la peur de côté (on est au cinéma, ce n'est pas un documentaire mais une fiction)... Quelques failles: non pas les échanges en anglais sous-titrés, mais les conciliabules du couple français, ils sont marmonnés, on devine grâce aux expressions des visages ! Quelques clichés aussi, amortisseurs nécessaires pour entrer dans le vif du sujet : la limitation d'immigrants quand l'économie chancelle, couplée à l'injustice de la naissance, qui rend enragé... On peut toujours éviter de soutenir le regard de ceux qui fuient leur lieu de naissance, se dire "à chacun sa destinée" ! Vincent Lindon (Simon) face à Firat Ayverdi (Bilal), avec la belle Derya Ayverdi (Mina) comme enjeu outre-Manche, tournent bien les sangs... Non qu'il faille absoudre d'office le clandestin en fuite, affamé de tout, vite enclin à transgresser, etc. Mais enfin, le coeur se serre en approchant le sort de ce jeune échappé du Kurdistan, un bien joli pays où, depuis le cauchemar "Saddam", c'est la dèche... Car les nouveaux dirigeants politiques, ex patriotes maquisards, se seraient changés en odieux "bling-bling" locaux (vite, un vaccin pour cette contagion pire que la peste !), occupés qu'ils sont à se partager la manne régionale pétrolière... Ainsi, "l'oasis démocratique" espérée par les électeurs avoisinerait les 500 % d'augmentation du coût de la vie, accès à l'eau courante tous les quatre jours, entre autres joyeusetés ! De quoi relativiser ses vues concernant les "flux migratoires" !
  • BELLAMY (2008)
    Note : 15/20
    En sortant de la salle en ce Printemps du Cinéma, nombre de spectateurs commentent : "pas mal QUAND MÊME"... En effet, les dernières oeuvres de Chabrol peuvent gêner aux entournures... Talent de cinéaste indiscutable, à présent faussé par cette manie de surenchérir, pour enfin placer sa chute, forcément marquante après tant d'artifices : j'aimais mieux ses démonstrations par paliers bien pesés, quand, un peu comme Hitchcock, on devinait le grigou ravi de toujours bien placer ses pions... Encore que j'aie nettement préféré ce film à "La fille coupée en deux" (avec Ludivine Sagnier en cruche perverse face à Berléand et Magimel, à claquer ! )... Bellamy recèle encore de cette exaspérante facilité, intrigue faussement productive, qui ennuie... Ce réalisateur plus tout jeune deviendrait-il un vieux dragouilleur en sabots ? Toutes les comédiennes de cette histoire se répandent en démonstrations pour des hommes fadasses (Marie Bunel séductrice à grands frais face à Depardieu en bourgeois lourd vaguement allumeur de minettes, ces dames flattées de l'intérêt du commissaire "étant donné sa notoriété"... Un bon bougre de flic en vacances, qui se voudrait apparenté à Simenon... Un peu sentencieux avec son "envoyé ad patres" débité au moins trois fois... Derrière ces petits travers qu'on digère plus ou moins, le lien des deux frères (touchant tandem Gérard Depardieu/Clovis Cornillac) soutient le film davantage que la tricherie d'assurance-vie (Jacques Gamblin plus rare qu'espéré mais insolite en mangeur de cachet sans eau !). L'ensemble se suit sans déplaisir pourtant grâce à la complicité d'acteurs, au côté "chaleur du foyer" aussi, cet attirail du petit-déjeuner (les deux bols fraternels) et enfin cette chute, comme Chabrol sait si bien les faire.
  • LE GARDE DU CORPS (2005)
    Note : 17/20
    Réservé à ceux qui ont éprouvé la solitude du larbin, celui qu'on voit quand c'est nécessaire ou qu'on oublie comme un meuble. Non que Ruben soit à proprement parler "maltraité", jamais en paroles, juste de petits dérapages quelquefois dans les comportements, mais il les perçoit au plus profond de lui-même, enfin de ce qu'il lui reste de vie personnelle, car il travaille quasiment non-stop. Il doit veiller sur son ministre, et aussi sur sa progéniture, l'innocence teintée de perversité. Comment évacuer son mal-être ? Un bon bain de mer froid ou autre chose ? A voir en v.o., cette étude de moeurs se passe en Argentine, mais ce pourrait être n'importe où. C'est un film lent, méthodique, efficace, aux prises de vue (caméra féminine) remarquables. Peu bavard, une musique savamment dosée. A découvrir bien réveillé et à voir une deuxième fois pour apprécier la poésie de la mer, qui a ici un rôle inédit.
  • CAMPAIGN (2007)
    Note : 12/20
    La voiture-balai sillonnant le patelin avant le cirque ou le carnaval dans les années soixante chez nous ? Sauf qu'ici, il s'agit d'une campagne électorale japonaise actuelle ! Les porte-voix, la camionnette avec toute l'équipe de "Com" en vêtement jaune fluo, aux aurores, en s'excusant pour le dérangement ! Les photos du candidat placardées partout (l'envie de se boucher les oreilles démange), le même stationnant, micro en main, pour élucubrer en groupe sous les fenêtres des "braves gens" ! Un candidat parce qu'il en fallait un, baîllant en visite, à moitié raillé par les siens, s'affirmant inexpérimenté mais téméraire, il fait tout ce qu'il peut, répandu en slogans à poignées de main (rappelant certains personnages bien réels hexagonaux...), avec une voix rauque à force de brailler, et ces yeux presque fermés sur les photos... Bref, une crédibilité d'enfer : mais en faut-il vraiment dès lors que dans le parti, les forces en place sont à toute épreuve pour la suite des opérations ?... Cacophonique, brassant beaucoup d'air, dommage ! Car des spectateurs abasourdis quittent la salle, lassés des redondances... Il eût été possible de décrire la même campagne non pas en deux heures mais en une seule ! Instructif cependant, peut être retrouvé en dvd.
  • UN COUPLE PARFAIT (2005)
    Note : 13/20
    Vu au cinéma à sa sortie en 2006... et failli m'endormir...A la différence du splendide "M/OTHER" de 1999 dont le dvd peut être dégusté en deux temps pour bien apprécier, il est aussi long mais plus vivant (grâce aux enfants, notamment "le petit Shun" qui ne fait pas ses 8 ans !), celui-ci est éreintant de statisme. Que les acteurs japonais tournent à démonstration modérée passe, c'est davantage dans leurs gènes et leur culture, mais les occidentaux font tout de suite constipés, pas sympas, sauve qui peut !... Dommage car le propos est digne d'intérêt, mais alors ce couple que forment Valéria Tedeschi-Bruni et Bruno Todeschini donne envie d'être secoué comme un cocotier !
  • MASQUES (2009)
    Note : 14/20
    Des fulgurances (je pense à cette tirade concernant l'aviateur Lindbergh), quelques révélations certes sur le monde intérieur des artistes, mais il faut être fan d'Orson Welles pour vraiment s'éclater à suivre José Maria Pau dans sa préparation. Intérêt de la démarche pour le spectateur lambda = oser "cracher" sur une scène ce qu'on a peine à effleurer dans la vie quotidienne, offre un équilibre de la santé globale. Un peu monocorde à mon goût comme démonstration, en dépit des colères du comédien (feintes ou ressenties vraiment, on ne sait trop)... Gens de théâtre, acteurs passionnés, poètes, toute la gamme des psys, apprécieront probablement davantage que le grand public.
  • CHOUGA (2007)
    Note : 18/20
    Vu en 2007 au Festival des Trois Continents nantais en v.o. sous-titrée. Le genre de regard qui accroche : très personnel, à énigmes constantes (le voisin de siège dans la salle peut interpréter différemment de soi, comme une poésie). Et pourtant, cette histoire librement inspirée du roman de Tolstoï "Anna Karénine" s'avère simple si on y repense, juste brumeuse dans la manière de planter le décor et de ne pas boucler les situations. Aucune longueur interminable ici, l'économie de dialogues (ils suffisent amplement) est compensée par les délices de l'image et du son. Que ces gens apparaissent réservés, un brin traqués, on est à l'Est où c'est monnaie courante... Il filtre un petit filet de chaleur diffuse, dans les intérieurs, les couleurs des vêtements de Chuga, ou l'arrêt sur une plante à différents stades de sa floraison pour indiquer un laps de temps, de quoi fournir la certitude que le coeur bat à l'intérieur de ces êtres un peu statiques. En voyant ces gosses postés devant la télé, on intègre que le matérialisme règne en maître par fatalité à Astana, grande ville du Kazakhstan, un pays détaché du bloc soviétique... Première image : un jeune garçon arrivant de loin à vélo, pour pêcher, zoom sur le bouchon... Le même, adulte, ensuite chez lui, déprimé, puis si gauche avec son bouquet de fleurs face à un concurrent. Il faut accepter de se laisser embarquer avec ces bribes. Et, petit à petit, l'intérêt du spectateur grandit. Voici la somptueuse Chouga (le côté racé de l'Orientale Nadine Labaki et un peu le jeu de Romy Schneider quand elle simulait l'indifférence), elle semble invincible, faisant partie de la haute société, et réputée "très intelligente", on la croirait solide comme un roc sans cette inquiétude dans le regard... Darejan Ormibaev sait intriguer, en rendant les atmosphères équivoques, tenir en haleine par une alchimie des couleurs, d'excellents cadrages, que ce soit cette scène nocturne bleutée avant que Chouga, encore maîtresse d'elle-même, monte dans le train, ou ce plan-séquence résumant la rencontre de deux hommes dans un rétroviseur (un "oeil" qui rappellerait Nuri Bilge Ceylan dans "Les climats"). Il a aussi une façon divine de filmer la neige à gros flocons, ou de fermer des portes successives pour exprimer un constat... Beaucoup d'idée, du goût, sans jamais devenir maniéré. L'insistance sur le train, en vrai ou en jouet ne lasse pas de tourmenter... Les personnages secondaires sont tous diablement efficaces, ces deux jeunes prétendants mis en balance en jouant sur l'effet de surprise du spectateur, ce père s'avouant volage devant sa progéniture, la mère d'un stoïcisme presque inhumain, cette autre fille, plus jeune, enceinte et qui avorte : là aussi il est permis de tout supposer, jusqu'à l'inceste même, puisqu'on n'a pas de "clé"... Rien de sûr jamais, et pourtant pas le malaise du doute non plus, la tristesse est transcendée par une petite note astrologique, franchement, j'ai adoré !
  • QUATRE FEMMES (2007)
    Note : 14/20
    Vu en 2007 au Festival des 3 Continents nantais en v.o. sous-titrée. Ces quatre mini-portraits féminins se situent autour de 1940 en Inde, pays sous domination anglaise qui souhaitait ardemment l'indépendance. Le sort des quatre "suppliciées" défile devant nos yeux. Leur bonheur passe par la norme que la communauté a fait sienne : épouse, mère, servante. Une prostituée trimballe son passé comme autant de casseroles, la justice la ramène à sa condition au moindre prétexte. Pas touche à la ménagère ou à la mère de famille, modèles d'altruisme garantes de la trajectoire du sang. Celle qui accroche le plus le regard est pourtant la "vieille fille", cette jolie vierge qui commence à faner, bien pratique pour garder les enfants dont elle est proche, coquette, mais un personnage à part. Que peut-on en faire ?
Notes de L.Ventriloque
(par valeur décroissante)
FilmNote
LIBERO (2006) 19
LE MUR (1990) 19
NE TIREZ-PAS SUR LE CERF-VOLANT (1989) 19
GRAN TORINO (2008) 19
LA RÉGATE (2009) 19
LE REFUGE (2009) 19
MA VIE SANS MOI (2003) 19
THE HIGH LIFE (2010) 19
GESHER (2010) 19
LA PETITE VILLE (1998) 19
7H58 CE SAMEDI-LÀ (2007) 18
CHOUGA (2007) 18
JOUER LES VICTIMES (2006) 18
UNE EXÉCUTION ORDINAIRE (2009) 18
ANOTHER YEAR (2010) 18
JE NE PEUX PAS VIVRE SANS TOI (2009) 18
MICHEL PETRUCCIANI (2011) 18
J'ATTENDS QUELQU'UN (2006) 17
LE GARDE DU CORPS (2005) 17
LA PLANÈTE BLEUE (2003) 17
LES ÉGARÉS (2003) 17
WELCOME (2009) 17
LES CHATS PERSANS (2008) 17
LA PIVELLINA (2009) 17
TOLSTOÏ, LE DERNIER AUTOMNE (2009) 17
NOS RÉSISTANCES (2010) 17
LE RÊVE DE CASSANDRE (2007) 16
QUAND TU DESCENDRAS DU CIEL (2002) 16
DES TEMPS ET DES VENTS (2006) 16
JOUR ET NUIT (2004) 16
LA JOURNÉE DE LA JUPE (2008) 16
DELTA (2008) 16
LA DAME DE TRÈFLE (2009) 16
LA TISSEUSE (2009) 16
GAINSBOURG (VIE HÉROÏQUE) (2009) 16
LA SICILIENNE (2009) 16
OCTUBRE (2010) 16
UN JOUR SUR TERRE (2007) 15
DARATT SAISON SÈCHE (2006) 15
CIAO STEFANO (2007) 15
LA ZONA (2007) 15
BELLAMY (2008) 15
INCENDIES (2009) 15
DESSINE-TOI (2010) 15
QUATRE FEMMES (2007) 14
MASQUES (2009) 14
SOME DOGS BITE (2010) 14
UN COUPLE PARFAIT (2005) 13
REBELS WITHOUT A CLUE (2009) 13
CAMPAIGN (2007) 12