Depuis "Sous le sable", j'attendais aussi bien mais ne trouvais que fulgurances ça et là chez Ozon... C'est enfin chose faite avec ce "Refuge" qui, malgré son volet "junkies", semble un hymne à reconsidérer les familles, des liens du sang aux apports extérieurs, ce sujet que la disparition brutale d'un pilier force à explorer. A coup sûr dérangeant pour les belles et grandes familles où tout marche comme sur des roulettes... Une fois la chambre fatidique quittée, presque tout est filmé dans le sud de la France, de très beaux plans avec éclairage naturel, une scène forte devant les vagues... Aperçu du caractère versatile des grands drogués au passage, leur prostration, leurs sautes d'humeur : on ne s'attendrait pas à une embellie sans le personnage de ce frère, douceur incarnée. Certes, il s'agit d'un film, pas de la vraie vie faite de pressions multiples. Il n'en reste pas moins qu'Isabelle Carré et son beau autant qu'insaisissable partenaire (le compositeur Louis-Ronan Choisy) donnent à voir l'amour véritable "qui apprend à vivre seul", vaste programme !  .