Le titre français sera finalement "Ciao Stefano" : sous des dehors loufdingues et avec plein d'accolades méridionales, on suit ce dernier dans son pélerinage familial à la suite de sa déconvenue sentimentale. Les parents retraités loin d'être des monstres, ont délégué l'Entreprise de cerises à l'alcool à son frère, bon gros dépassé par le burlesque professionnel berlusconien actuel, mais contaminé par les ambiances "grand huit" dans les foires. Chacun des membres de la tribu affirme que tout va bien, toujours suspect... Somptueuses actrices à regarder : Caterina Murino et Anita Caprioli, les dauphins aussi sont vibrants à leur manière... Beaux spécimen masculins aussi, je pense au prêteur de la dernière chance et surtout au ténébreux suicidaire avec ses yeux clairs et humides dans son cuir noir... Sauts au ralenti, complicité avec les enfants, nécessité du défoulement face au vide ?... Le spectateur rit mais se demande s'il a quarante de fièvre ! Je trouve qu'il y a UN moment pathétique concernant l'identité du héros, cela en dit long sur l'autorité féminine suprême, celle du ventre, et qui fait aussi du dégât... A travers Stefano, j'ai situé le désarroi de l'Italie actuelle, les adultes lucides qui morflent du néo-libéralisme fou, avec sa perte de sens, pas le libéralisme des parents, la petite affaire familiale est présentée comme respectable. Une réflexion profonde derrière cette confusion (un peu pesant de ne comprendre qu'au fil répété des à-coups...) une ironie à décrypter par chaque spectateur, heureusement le quotidien reste assez bon enfant.