Iran 2009, la population actuelle compterait environ 60 % de moins de trente ans, tous ou presque idéalisant la modernité d'occident (un peu comme les Pays de l'Est du temps de l'emprise soviétique ?). Bonne humeur globale. Les musiciens "inspirés par le diable" se lâchent devant l'objectif : au verdict "prison et coups de fouets", pleurnicher s'avère payant (ou l'équipe de jeunes réalisateurs s'est fait plaisir ?)... Une caméra pleine de fougue suit ces baîllonnés qui n'en sont pas, de sous-sols divers à une étable contaminée, on se hisse à des hauteurs sans balustrade pour l'éternelle course après visas et passeports. Mais l'espoir semble plus feint que réel... Quelques pépites dans le fourre-tout musical : une voix soul féminine prend aux tripes, une gueulante façon blues américain retourne les sangs, idem ce chanteur-guitariste avec ses tout petits élèves, transmission d'une passion en lieu et place de religion ? Nettement mieux dans la langue locale, plus authentique tout en gardant la fluidité de l'anglais). Peur d'étouffer, d'être oublié par le reste du monde, de n'avoir pas vécu en somme... Les Beatles et dérivés les ont bercés, on entend aussi une version de notre "anti-social" métal, un somptueux "rock-indie" cool avec ballet masculin, leur revendiqué "rap-kon" aux accompagnements chaloupés, d'autres moins inspirés ou franchement mauvais : un ensemble toujours sacralisé parce qu'interdit !... Bien capter les paroles sous-titrées, "des voix remontées d'un puits", ou "des rêves pour réalité"... Certes enfermés sur leur sol par d'irascibles conservateurs et tricheurs, mais j'y retrouve aussi l'illusion adolescente, croire à l'eldorado systématique hors de ses chaînes originelles, si c'était aussi simple ça se saurait !... .