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DES TEMPS ET DES VENTS-2006-
Nationalité : Turquie
Titre VO : Bes vakit
Durée : 1h47
Date de sortie en France : 30/04/2008
Réalisation : Reha ERDEM
Scénario : Reha ERDEM
Prise de vues : Florent HERRY
Musique : Arvo PÄRT
Distributeur : Pretty Pictures
Visa d'exp. : 120162
Résumé
Un rural petit village turc, accroché à la montagne en contrevent et dominant l'immensité de la mer Noire en contrebas. Au centre, l'impressionnant minaret qui régente et balise l'ancestral quotidien d'une poignée de villageois, avec ses "cinq temps" incontournables ("Bes vakit", titre VO du film) : la nuit, le soir, l'après-midi, le midi et le matin, déterminant et scandant l'appel à la prière de l'omnipotent mufti, en l'occurrence l'imam de la région, l'intransigeant Bülent Emin Yarar, toujours en vie. En effet, poursuivi par une tenace et profonde haine filiale, notre intolérant religieux cristallise depuis longtemps les attentes et les aspirations assassines du gentil Omer, son fiston rejeté qui se retrouve et se préserve avec un certain bonheur dans l'amitié avec son camarade Yakup (amoureux transi et mutique de la délicieuse institutrice locale) et la douce Yildiz (exploitée et mal-aimée par sa propre mère).
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
Une étonnante oeuvre contemplative, certainement à connotation fortement autobiographique, un peu malmenée par une insistante partition musicale d'Arvo Pärt trop présente, qui témoigne, sans animosité ni démesure, du douloureux cheminement de l'adolescence vers la maturité. Une période mortifère où chacun de nous s'est (re)trouvé, être fragile et sublime, quelquefois effacé, annihilé, éteint, tels nos adolescents gisant au sol qui imposent mystérieusement leur silence et leur effacement, enfouis sous les broussailles, dans quelques énigmatiques plans hallucinés, pour un repos apparent, peut-être apaisé mais jamais définitif.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Note : 16/20
A la fois tendre et redoutable. Filmé avec minutie. Infinie poésie des cieux nocturnes et de ces vents diurnes, autour de cette tour parlante (rappelant les petites églises hexagonales). Finesse picturale de ces enfants figurés "à terre" suite aux chocs. Pépiement des oiseaux rappelant que la vie s'égrène... Naissance d'un veau plus riante que reproduction des humains, présentée comme source d'émotions perturbante (adorable petit favori du père, mais aussi ce bébé qui pleure et finit par tomber des bras de sa jeune soeur d'office seconde maman...). La nature, l'intérieur des habitations bien mis en valeur, peut-être enjolivé, la niaiserie toujours évitée grâce à une ironie sous-jacente, par exemple autour de l'institutrice. Etrange qu'ils soient en bord de mer sans jamais aller à la plage ou pêcher... Atmosphère entre fraîcheur enfantine et ténèbres (monde adulte pas très affriolant !). La dramaturgie musicale figure le poids de naître près d'adultes terre-à-terre pleins de projections... Fibres paternelles plus ou moins réussies, les femmes s'en arrangent, seule l'aïeule ose enfin l'ouvrir... Traditions ancestrales possédant aussi une part d'altruisme mais on devine que "l'extérieur" pointe le bout de son nez (radio et télé absentes toutefois) : j'ai beaucoup aimé qu'après chaque éclat, le réalisateur prenne une position d'homme adulte. Dommage qu'il y mette autant d'âpreté avec cette manie de marteler au lieu de faire diversion, mais c'est le grand défaut du jeune cinéma turc actuel !
Bibliographie