En sortant de la salle en ce Printemps du Cinéma, nombre de spectateurs commentent : "pas mal QUAND MÊME"... En effet, les dernières oeuvres de Chabrol peuvent gêner aux entournures... Talent de cinéaste indiscutable, à présent faussé par cette manie de surenchérir, pour enfin placer sa chute, forcément marquante après tant d'artifices : j'aimais mieux ses démonstrations par paliers bien pesés, quand, un peu comme Hitchcock, on devinait le grigou ravi de toujours bien placer ses pions... Encore que j'aie nettement préféré ce film à "La fille coupée en deux" (avec Ludivine Sagnier en cruche perverse face à Berléand et Magimel, à claquer ! )... Bellamy recèle encore de cette exaspérante facilité, intrigue faussement productive, qui ennuie... Ce réalisateur plus tout jeune deviendrait-il un vieux dragouilleur en sabots ? Toutes les comédiennes de cette histoire se répandent en démonstrations pour des hommes fadasses (Marie Bunel séductrice à grands frais face à Depardieu en bourgeois lourd vaguement allumeur de minettes, ces dames flattées de l'intérêt du commissaire "étant donné sa notoriété"... Un bon bougre de flic en vacances, qui se voudrait apparenté à Simenon... Un peu sentencieux avec son "envoyé ad patres" débité au moins trois fois... Derrière ces petits travers qu'on digère plus ou moins, le lien des deux frères (touchant tandem Gérard Depardieu/Clovis Cornillac) soutient le film davantage que la tricherie d'assurance-vie (Jacques Gamblin plus rare qu'espéré mais insolite en mangeur de cachet sans eau !). L'ensemble se suit sans déplaisir pourtant grâce à la complicité d'acteurs, au côté "chaleur du foyer" aussi, cet attirail du petit-déjeuner (les deux bols fraternels) et enfin cette chute, comme Chabrol sait si bien les faire.