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ANOTHER YEAR-2010-
Nationalité : Grande-Bretagne
Titre VO : Another year
Durée : 2h09
Date de sortie en France : 22/12/2010
Themes
Réalisation : Mike LEIGH
Scénario : Mike LEIGH
Prise de vues : Dick POPE
Musique : Gary YERSHON
Récompenses
National Board of Review, USA 2010, meilleure actrice : Lesley Manville
Distributeur : Diaphana Distribution
Visa d'exp. : 128018
Résumé
Tout le monde a besoin de quelqu'un à qui parler...
C'est dans un discret cottage de la banlieue londonienne que le brave Tom, affable et paisible bonhomme tout en barbe et en prévenance, exerçant le singulier métier d'ingénieur géologue et sa compagne, la dévouée et joviale Gerri, à la proéminente dentition chevaline, conseillère psychologique dans un hôpital proche, ont élu domicile et concilié leurs affinités réciproques, après une longue vie commune et un fiston trentenaire, prénommé Joe, poupon jeune homme oeuvrant comme avocat pour des causes humanitaires. Chez eux, en attendant une paisible retraite qui pointe son évidence prochaine, passent et s'invitent souvent quelques amis de longue date, pour des soirées complices et des barbecues bienvenus, conséquence d'une inaltérable confiance commune, donnant lieu à d'intarissables confidences jusqu'alors jamais remises en cause ou en doute par quiconque. On retiendra surtout la présence du ventripotent Ken qui dissimule la viduité de son existence, dans une voracité goinfre et de copieuses libations alcoolisées et dans le même registre, l'exubérante Mary, une collègue de travail de Gerri, éternelle petite fille tourmentée par le paraître et le mal-être, perdue dans sa cinquantaine en embuscade, à la recherche du énième grand amour imaginaire, qui focalise son angoisse et sa solitude dans l'achat déraisonnable d'une voiture et qui tète tout autant la dive bouteille dans une incontrôlable panique existentielle, tics nerveux et logorrhées rassurants en prime et en pagaille. Souvent des cabossés de l'existence, tel le taciturne Ronnie, frère de Tom, qui vient de perdre son épouse Linda ou bien le fils de la défunte, qui se prénomme Carl, écorché vif, toujours en retard d'une présence ou d'une existence. Des vies abîmées, recollées, vaille que vaille, au hasard d'une courte rencontre, d'un vague échange, d'une illusoire compréhension et surtout d'une permanente illusion.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 17/20
Une oeuvre britannique d'une grande qualité humaine, scandaleusement oubliée au dernier Festival de Cannes, qui, outre une exceptionnelle prestation de l'ensemble des acteurs, véhicule dans son propos, une réelle densité émotionnelle faisant la part belle à l'empathie et la compassion qui sont de plus en plus absentes de la plupart de nos comportements. Beau et triste comme un mirage persistant.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Tout le monde peut trouver quelqu’un à qui parler. Encore faut-il qu’il y ait une écoute, persistante et désintéressée, pour que la parole blessée trouve un écho compassionnel, une oreille apaisante et des mots justes et forts afin d'interrompre le processus d’une représentation du bonheur illusoire et fallacieuse. Les blessures de Mary et les fêlures de Ken semblent inguérissables et fatales, tellement leur cheminement dans l’existence sous-tend une imagerie erronée de la plénitude, des prétendus besoins qui l’induisent, échancrés sur des archétypes de la satisfaction où se mêlent le paraître, la possession et l’artificiel. Echapper aux leurres sociétaux, se démarquer des faux symboles de la réussite, fuir le conformisme consensuel ne garantit en rien du malheur des cœurs et des trahisons intempestives. Vous me comprenez de toute évidence...
Note : 18/20
Très appréciée en avant-première au Cycle britannique Univerciné Nantes 2010, cette intrusion dans l'intimité d'un couple à grande santé psychique : Tom et Gerri (on jurerait un vrai chat et une vraie souris !) sont conscients d'être en dernière ligne droite et tiennent à faire au mieux avec leurs acquis. Soudés par le même amour de la vie et un intellect entretenu hors des croyances abêtissantes. A l'image de leur potager inondé de lumière quelle que soit la saison. Chez eux, de fins repas, de bons vins, des conversations fructueuses, autant dire la maison du bon dieu. Le climat habituel de Mike Leigh est présent mais la caricature est beaucoup plus fine que ce que j'en connaissais. Par exemple, au lieu de la pétillance de "Be happy" qui bousculait le mal-être avec son juvénile "je sais être heureuse moi", on a la tranquillité de deux âmes aguerries, sans illusions, persuadées qu'on peut transcender bien des situations avec de la chaleur humaine, au besoin un peu d'adresse (malins aussi les deux vieux !). Un humour débonnaire, des balises pour éviter la fausseté, et surtout cette volonté de compromis. Se glissent quand même des minutes graves, la confidence d'une éclopée dont on se demande si elle se souvient seulement d'une seconde de joie dans sa vie. Evidemment, "nobody's perfect" même le plus charitable... Les travers de tous, inclus le couple modèle se révèlent par la caméra qui s'approche doucement sur un visage, s'attarde... Entre autres Gerri, l'épouse raisonnable, y a droit et forcément la célibataire Mary, si avenante mais plombée d'avance par sa mendicité affective (un rôle en or pour Lesley Manville) !