Cela a beau être une merveille picturale, je continue à nourrir une allergie à l'arrière-plan litanique, en droit fil du "pansori" (tradition orale musicale coréenne), sorte de théâtre chanté, dans le genre monocorde de vieilles voix, interminable... L'action se situe en pleine féodalité coréenne, on va passer d'un régime jugé modéré à la tyrannie dans ce qu'elle recèle de plus cynique. Il faut donc affectionner les fables, la tradition populaire, les rituels collectifs, pour vraiment adhérer. Mais on peut aussi se contenter de la beauté des plans (architectes, historiens, décorateurs...). Possible qu'une fois les beaux paysages visités, l'intrigue nouée, le couple identifié, on s'attarde encore sur les étoffes, la délicatesse du déplacement d'objets, toujours à grands renforts de commentaires récités sur le même mode... Ultime recours sur le dvd : accélérer, en privilégiant l'avancée de l'intrigue, cette dernière héroïque, bien plus gratifiante que notre Roméo et Juliette occidental... Un titre difficile à retenir, la scène autour de la balançoire résumant à elle seule la difficulté de braver les usages reste gravée, commode pour resituer le film.