Critique de
L.Ventriloque
Contrairement à l'intensité du précédent "A propos d'Elly", pas de choc qui saisit mais des conflits "par le petit bout de la lorgnette" si jamais on oublie qu'il s'agit d'une vision de l'Iran contemporain. Asghar Farhadi met en scène deux femmes au visage de madone dans leur débrouille personnelle (voile étendu à la fillette !), sauf que les maris ne restent pas les machos de départ. Chacun biaise à sa manière, le regard de la jeunesse en dit long... La censure est toujours habilement contournée, modernité de surface, l'uniforme avec le sac à dos... Un alzheimer crée certes la zizanie, un médiateur affable joue son rôle, mais pour peu qu'on jure sur le Coran, patatras (et pourtant nous avons nous aussi occidentaux nos blocages collectifs idiots à bien des égards). Filmé de manière alerte et des plus habiles malgré une impression de piétinement, il y a des gros plans sur les moments cruciaux et des moments de castagne ne débordant jamais sur la foire d'empoigne gratuite. Manquerait juste un flash-back sur l'escalier... Garder les lunettes de l'ado Termeh (Sarina Farhadi) comme boussole en pensant aux 60 % de jeunes iraniens peut également avoir son intérêt.