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YUKI ET NINA-2009-
Nationalités : France / Japon
Durée : 1h32
Date de sortie en France : 09/12/2009
Distributeur : AD Vitam
Visa d'exp. : 117465
Résumé
Une petite fille d'origine franco-japonaise, prénommée Yuki, âgée tout juste de neuf ans, est fort inquiète de la détérioration de la relation de ses parents et de leur probable séparation. Outre la fracture incommensurable de ce lien familial, elle craint aussi de ne plus revoir son amie Nina, dans l'hypothèse de cette rupture qui provoquerait son départ pour le Japon, obligée de suivre sa mère, retournant dans son lointain pays natal. Aussi, avec la complicité de Nina, elle décide de tout faire pour les réunir à nouveau, malgré les incessantes disputes qui émaillent fréquemment leur quotidien. Pour commencer, elles font parvenir à la mère de Yuki une lettre censée avoir été écrite par la Fée de l'Amour et qui demande une rapide et nécessaire réconciliation aux parents. Devant l'échec manifeste de cette démarche épistolaire, on évoque un enlèvement imaginaire, une fugue symptomatique. Les faits vont d'eux-mêmes orienter le choix des fillettes. Un matin, Nina se présente chez son amie, sac au dos et tenace résolution, elle quitte sa mère, après un houleux différend, et propose à Yuki de l'accompagner pour rejoindre son père qui vit au sud de la forêt de Fontainebleau. Direction gare de Lyon, train de banlieue, en route pour la grande aventure.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 14/20
D'une remarquable finesse d'observation, avec toute la fraîcheur et l'opacité de l'enfance en exergue, cette oeuvre bipolaire, nimbée quelquefois d'une infinie tristesse, entre douce désolation et amertume de passage, reste un magnifique regard sur cette fragile période de l'existence que nous avons tous traversée, un jour, une courte nuit, hébété de bonheur et de grâce, sans aucun espoir de retour. Et même si la troisième partie du film manque d'une homogénéité narrative, lestée d'une gênante dissonance émotionnelle, bien moins maîtrisée, on applaudit, subjugué et laudateur, la splendide ellipse forestière, point de jonction entre un autre monde, une nouvelle destinée.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Une réjouissante production franco-japonaise écrite et réalisée à quatre mains, prenant pour géographie humaine, les mouvants territoires de l'enfance et comme lieux d'ancrage, la région parisienne et les contrées lointaines du pays du soleil levant. La réussite de l'oeuvre se situe essentiellement dans le rassurant constant de la merveilleuse faculté d'adaptation de l'enfant, en l'occurrence la petite Yuki, initialement inquiète et malheureuse des bouleversements causés par la séparation de ses parents et le départ non souhaité dans un pays inconnu et lointain, qui finalement se fera très vite une nouvelle petite amie du cru, avec laquelle elle deviendra inséparable et complice. Dommage que toute la partie japonaise du film soit un peu brouillonne, construite avec moins de rigueur et de fraîcheur que l'épisode français. Il est fort agréable, à tous âges, de se faire de nouvelles relations affectives, le saviez-vous ?
Note : 16/20
Les enfants de divorcés ou séparés quand ils étaient petits garderaient tous au coeur une plaie difficile à refermer mais, Ô consolation, ce choc leur ferait cadeau d'une maturité affective au-dessus de la moyenne toute leur vie. En découvrant "Yuki et Nina" se dire qu'on va, comme le petit poucet, se perdre au fin fond de la forêt et sans le moindre caillou blanc. Voilà qui change de ce qu'on a l'habitude de voir en matière de séparations parentales. Métissage entre un français et une japonaise, amour puis désamour malgré cette petite Yuki refusant d'aller au Japon (Webcam et ticket d'avion indiquent le milieu, favorisé, ouf !)... Dommage que les deux fillettes soient difficiles à suivre dans leur verbiage. Toutes deux filles de ménages fracassés, avec père en retrait. Le père de Yuki estime carrément "avoir eu une vie avant" (à la différence des mères ?...). Le spectateur se tient à hauteur de Yuki et Nina, école, jeux, inconséquence ou cruauté de leurs 9 ans (la logique implacable, l'envie de rire face au parent désarçonné). La propre enfance du spectateur est capitale pour s'identifier ou non. Le plus intéressant est bien de sentir les personnalités masculines des deux réalisateurs, sobres en épanchements physiques, désireux d'agir vite malgré la douleur... Double regard viril (et non l'éternelle empoignade pour "avoir" l'enfant). Témoins suprêmes du déroulement ici, de grands arbres sous le vent, on déambule entre conte et fantastique, rien n'indique la peur à avoir, la nature conduirait plutôt l'enfant à "recoller les morceaux". J'avais raffolé du percutant "M/other" de Nobuhiro Suwa (chatouilleux quant aux rôles parentaux ou extra-parentaux japonais). Accompagné d'Hippolyte Girardot, acteur tout juste passé derrière la caméra, il resterait qu'ils trouvent de quoi embarquer les réfractaires aux méandres métaphysiques. Le grand public risque de s'ennuyer malgré d'excellents moments et ce point de vue global qui transparaît avec élégance. Pour une fois qu'on entend "la voix des papas"! .