Wang Xiaoshuai entend par "famille" un microcosme recomposé face à la leucémie d'une fillette. Quatre adultes soudain interpellés par la maladie gravissime. Titre chinois laconique "Droite, gauche", titre anglais "In love we trust", sans doute le plus approprié... "Une famille chinoise" en français, dommage que ce titre rétrécisse la portée de l'oeuvre (Chine ressentie par les occidentaux de 2008 comme impitoyable, archi-polluée, avec ce contrôle des naissances à partir des années quatre-vingt : aux dernières nouvelles, la diminution des filles compromettant l'avenir du pays, le rejeton unique par foyer resterait certes "encouragé" en milieu urbain, mais il serait permis d'avoir deux enfants si on vit à la campagne, et deux en ville également si le premier est une fille ou que le père et la mère sont enfants uniques). L'histoire s'annonce assez casse-cou d'emblée, Ô que la situation est délicate... Ce serait compter sans le talent de ce réalisateur, aidé par des dialogues tirés au cordeau et un art consommé du fil narratif, faussement nonchalant... Figure aussi un mélange d'ancien et de nouveau côté décor qui fait réfléchir (barres citadines d'un Pékin en perpétuel chantier, plaques de verre sur dentelles des tables, et puis ces draps rouges !). L'impression d'une caméra parlante par moments : appuyée sur un visage avec une rare intensité, ou bien annonçant l'essentiel en une seconde, jamais de plans fixes où on baîlle : quant aux personnages, ils en voient de toutes les couleurs, toujours en gardant une noblesse globale impressionnante !