Merci au Cinéma Concorde de Nantes de m'avoir fait découvrir le 26 août 2010 cette pépite... Pina Bausch, voix presque mâle, beau visage altier, toge blanche en scène, souvent en noir à la ville... Foudroyée en 5 jours à l'hôpital à l'annonce d'un cancer généralisé : quand on le sait, ce documentaire (déjà intense par lui-même) vous l'attache pour le cadeau qu'elle laisse au monde. Quelle somme de travail ! Quelle passion dévorante aussi ! Pina semblerait avoir retenu de son passage ici-bas, l'alternance d'attraction-répulsion avec son semblable, vite apprise dans le bistro parental où elle vivait petite, dans l'observation des autres, que l'alcool rend toujours plus expressifs... Mais même sans raffoler de la "Tanz-Theater" sa spécialité, ces grands levers de bras, le visage de Pieta qui fait souhaiter que le mime Marceau débarque avec un gag, on peut apprécier la compagnie de ces êtres encore neufs dans une révélation à eux-mêmes. La bande-annonce reflète parfaitement l'esprit ludique, les trois chorégraphes à l'unisson... Aucune longueur. On fredonne, on sourit face à ces garçons et filles si nature, illustration des premiers émois (voire réellement ressentis ?). Heureux d'être là sans préparation particulière, dans l'émulation (le fait d'ignorer qui sera choisi pour figurer au premier plan les motive)... De brèves confidences, des images plaquées sur des rengaines sentimentales des années trente, quelques envolées... Une fraîcheur permanente, tous s'avérant dignes du flambeau qui leur est transmis... Quant à Pina Bausch, elle surveille attentive, amusée, souvent radieuse... Sans doute la meilleure image d'elle pour le grand public.