Divertissement télé honorable pour une soirée d'hiver. Le début et l'issue à eux deux suffiraient presque. Mais si on est armé de patience, tout peut se regarder car l'image est toujours de qualité, le décor se plante gaillardement, fond de jazz et carillon chinois du plus bel effet pour ponctuer les scènes. Petite faiblesse des dialogues parfois, les déclarations d'amour pleuvent dans ce milieu très bcbg. Autrement plus intéressant, le harcèlement hiérarchique, ce lent empoisonnement arrivé au stade "quitte ou double"... Le regretté Alain Corneau raffolait des duels de femmes à l'écran. Mais que Christine (Kristin Scott Thomas) bien que minaude à l'excès ici, lâche le spectateur aussi vite, c'est une faute de goût... Au profit d'un système d'horlogerie "tiré par les cheveux" (rappelant dans sa minutie la poursuite de véhicules de "La menace"), déconcertant... Pour en venir à un machiavélisme orchestré par la fragile Isabelle (Ludivine Sagnier, mais pourquoi donc laisser cette jeune actrice s'ébrouer dans un seul registre ?) : si son dernier chevalier-servant remet le doute à l'honneur lors du dernier plan, sa démarche de vamp, sourcil ahuri et moue enfantine, non seulement tapent sur les nerfs mais sont inappropriés pour une comploteuse de ce calibre !