L'inscription "à nos limites", sorte d'épitaphe à droite de l'écran au début du film, laisse perplexe. D'abord la mère dont les paroles jurent avec les actes, en compagnie de ses jumeaux, demeurés en barboteuse sur le plan affectif. Ensuite, le père fugace, reconstruit ailleurs, fileur de biftons à défaut de pouvoir s'impliquer davantage. Crispants tous autant qu'ils en sont ! Vient le jules de maman qui fait un semblant de morale aux deux grands puis se trouve déplacé : dès lors, le regard devient tiraillé... Et ça n'arrêtera pas. On s'engouffre dans le huis-clos, aidé par les acteurs mais aussi par cette mise en scène façon documentaire, et des dialogues qui sonnent juste. Car ce drame, pressenti comme tel grâce à la bande-son, "parle" au spectateur passé par des crises inter-générationnelles, la maison n'est qu'un prétexte.. Admirables techniquement, cette musique et cette caméra tout ensemble, qui invitent tout d'un coup à quitter la bâtisse dont on s'aperçoit que les dépendances n'en finissent pas !