Comme "Les gens de la rizière" m'avait emballée, j'attendais une qualité globale : image, retranscription d'époque, moiteur... Effectivement, un beau décor pour un retour sur les années Trente dans la campagne saïgonnaise. C'est admirable, lisse, un trio de Français plutôt las entouré d'autochtones menacés par les nouveaux riches venus de Chine (résonnance possible en 2008, où l'expropriation sans discussion possible sévit plus que jamais). Flotte une rudesse de contact, chacun défendant son bastion (intéressant sur le plan historique)... Cette veuve de fonctionnaire (Isabelle Huppert) quasi-amoureuse de son fiston musclé et affichant presque le mépris de sa fille en pleine éclosion, captive par sa détermination à vouloir garder son bien. Mais voilà, en dehors des brimades de l'envahisseur et quelques pans éblouissants de résistance, ainsi qu'un bref retour en 2007 dans ce coin, c'est "sage comme une image" : respect pour la léthargie du livre de Duras ? Un bon scandale eût pourtant fait décoller l'ensemble !