La "patte" appartiendrait davantage à Nathan Miller qu'à son père. Voilà qui promet du bonheur ! Inspiré d'un fait divers, la gent féminine n'en reviendra pas que ce soit deux hommes qui fouillent ainsi dans la conscience maternelle de base, bien vu le tiraillement de ces mères dépassées par la vie et qui oublient les retours de manivelle... C'est envoyé par petites cuillerées, flash-backs et présent tout sur la même note, miraculeusement fluide comme du petit lait, facile à chacun de se faire une opinion sans fatigue. Evidemment, juste après les petits frères qui attendrissent, le jeune homme Vincent Rottiers captive (c'était lui avec Eric Caravaca dans "Le Passager", lui encore avec Vanessa Paradis dans "Mon ange", une frimousse et un jeu concentré rappelant parfois le jeune Belge Morgan Marinne, ils pourraient être frères de cinoche). On se souvient des douleurs muettes de l'enfance et on comprend la crise de nerfs qui couve dans cette tête de "papa des petits frères"... Beaucoup d'images se chevauchent avec des reflets dans les vitres, le jeune gamberge, on le suit médusé, chaque plan apportant une nouvelle surprise. Une bien belle histoire, un revers de l'adoption, qu'on croirait facilement surmontable à tous les âges alors que chaque enfant venu d'ailleurs mouline aussi ce qui lui convient dans sa petite caboche : on en sort plein d'envie de dialoguer avec les petits.