Critique(s)/Commentaire(s) de JIPI

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  • THE DUCHESS (2007)
    Très bon film sur la difficulté pour une femme d'exprimer sa véritable personnalité, dans un contexte adultérin, pédant, austère et froid. "Quand on est dans l'incapacité d'exprimer ses sentiments, on les camoufle dans le mépris et l'indifférence".Cette phrase résume bien le contexte d'un XVIII ème siècle aristocratique, impitoyable dominé par le protocole et le paraitre où il ne reste plus que le plaisir pour ressentir.La seule véritable lumière étant l'ordonnancement majestueux des fontaines et des jardins.
  • DJANGO UNCHAINED (2012)
    La soumission, la survie, la ruse, l'opportunité ou l'indifférence en propriétés ou sur les routes sans protocoles ni sommations d'usages. Une approche constructive, subitement punitive, se servant d'une dialectique longue et forcenée pour nourrir une violence se servant du verbe pour s'extérioriser.Un festin royal, extravagant dans un grand guignol de qualité, inséré dans une partition décalée, sanguinolente et jouissive.Ici, il ne s'agit pas de se rapprocher d'une vérité historique, mais de se régaler de sa virtualité.
  • HOLY LOLA (2004)
    "Le Vietnamien mange le riz, le Laotien l'écoute pousser, le Cambodgien le regarde pousser". Malgré quelques essoufflements "Holy Lola" reste une approche remarquable sur le véritable chemin de croix enduré par un couple parachuté dans une quatrième dimension enracinée dans des concepts entretenus par l'héritage d'une histoire tragique, d'une misère tenace et d'une corruption indélébile."Holy Lola" ne manque d'ennui, ceci n’empêche pas d'être indulgent devant ses baisses de régimes, en se recadrant sur l'aspect documentaire d'un pays dont les mœurs déroutantes sont subordonnées à une surpopulation gigantesque, n'arrivant pas à extraire ses individualités.La traversée des rues s'avèrent pratiquement impossible. La détermination et l'endurance de Géraldine et Pierre se retrouvent bien souvent effritées devant les aspects d'un pays fonctionnant à l'accumulation de la paperasse administrative que seules des enveloppes conséquentes peuvent diminuer.Bertrand Tavernier ne condamne pas, il filme une différence celle d'un pays lointain contraint de conserver un premier degré extrêmement réaliste, outrageusement procédurier, dans une survie quotidienne privée de fantaisie.Deux regards neufs, dans un premier temps anéantis devant tant d'obstacles, se rapprochent davantage, deviennent performants et combattifs en considérant leur quête comme un double challenge.Un immense bonheur acquis dans la persévérance d'être père et mère, en offrant une perspective d'avenir à un enfant sur d'autres terres.
  • POLISSE (2010)
    Une réalité fiction assez instable sur un hexagone au plus mal, malmené par des concepts aussi sordides qu'ingérables dont les principales victimes sont, comme bien souvent, les enfants otages de parents intellectuellement démunis, à la moindre absence d'encadrement. Notre Marianne s'éteint lentement, embourbée dans ces tranches de vies aussi vulgaires que pitoyables, combattues quotidiennement par une police au bord de l'implosion, proche d'une société en miettes, ne faisant que répéter les dysfonctionnements de ses composants les plus défavorisés.Une lutte éreintante entre des gardiens fissurés intérieurement par leurs visions d'un quotidien misérabiliste et violent, s'étendant de plus en plus sur un territoire privé de providence.Une connexion intéressante sur une délinquance et un quart monde virulent, dont il faut impérativement tamiser certaines images aussi euphoriques qu'excessives.L'opus s'avérant parfois plus transcendé que dénonciateur.
  • PHÉNOMÈNES (2007)
    Soudainement en pleine nature, la progression des individus semble démagnétisée. Une meute privée de boussoles internes devient brusquement amorphe et dévitalisée, avant de se rayer de la surface de la terre sans raisons ni bilans. Le sophiste décontenancé s’adresse à des plantes en plastique. Les corps pleuvent du ciel pendant que les abeilles s’amenuisent. L’arme libératrice passe de main en main, jetant violemment sur le sol des esprits subitement privés d’une envie de vivre.La fuite s’entretient en élaborant les théories le plus folles. Le savant, oppressé par le pouvoir d’une atmosphère incomprise, perd le contrôle d’une suprématie scientifique par des théories surfant sur la peur d’un terrorisme devenu irrationnel en conflit, avec les possibilités nouvelles et dominantes d’une nature destructrice.Un processus d’aliénation cède sa place à un second beaucoup plus destructeur. Une nature diabolique, gérée par les affres du vent, pousse ses ingrédients en masse vers l’auto élimination.Des survies sont espérées, dans des analyses liées à l'air du temps, impitoyablement balayées par des procédures célestes inféodées à une rationalité.L’homme n’est plus rien. Privé de pôle magnétique, fébrile et apeuré il se terre ou s’abandonne aux caprices de l’air, en s’offrant dans un paradoxe royal une fin radicale sur la route ou dans les champs.La femme recluse, presque folle ne communique plus. Une nature délaissée par l'étude et l'adoration devient vengeresse, en punissant par des procédures métaphysiques, la paranoïa de regards détournés.Angoissant tout en respectant un schéma d’épouvante restreint "Phénomènes" met sous tension une atmosphère éprouvante, traversée par des comportements défaitistes ou stimulés selon des objectifs gouvernés par un besoin irrémédiable d’en finir ou une rage de comprendre la raison du comportement de ces vagues vertes devenues folles, dominant par l'inexplicable un raisonnement limité dans l'impossibilité de définir un état des lieux cohérent.
  • MORSE (2008)
    Ils sont malins nos amis Suédois. Ils ont compris que leurs contextes hivernaux mêlant habilement d'inquiétants clairs obscurs se révélaient porteurs de récits à leurs images. La neige et la nuit sont donc les petits soldats de ce récit vampirique prélassant son inactivité dans des longueurs interminables.Malgré un climat lancinant baignant dans quelques réveils brutaux, ce parcours initiatique menant un gentil petit blondinet nordique, malmené par sa propre tranche d'âge vers le vampirisme, est bien engourdi.Dans une apogée quasi continuelle de temps morts, l'ensemble frigorifié à l'extrême traine un boulet assommant d'ennui.Du zéro degré dans l'air et dans les esprits de ses personnages ankylosé par l'immobilisme.
  • LES CHEMINS DE LA LIBERTE (2010)
    Un récit exemplaire sur la détermination de s'extraire en commun malgré ses différences d'un contexte idéologique totalitaire, impitoyable situé au fond de nulle part donnant l'opportunité à des dissidents de conquérir dans les environnements les plus extrêmes leurs libertés ainsi qu'une humanité perdue. Un contact quotidien et à marche forcée avec les éléments naturels les plus vifs tout en apprenant à se connaitre par la découverte du respect que l'on doit envers son compagnon d'infortune auquel on offre suite aux épreuves traversées une présence dans une diction enfin correcte, remplaçant lentement l'indifférence et la bourrade sommaire. Quelques spécimens, projetés le temps d'une aventure dans les régions les plus imprévisibles du globe, découvrent au contact d'un objectif constamment fuyant, une solidarité et une sensibilité inconnue. Un film remarquable où la nature se dévoile dans ses plus terribles contradictions.
  • BABEL (2006)
    Babel est une œuvre longue et dépouillée, qu’il est indispensable d’absorber dans un état serein et endurant, en gérant une irrésistible envie de stopper le défilement de ces images interminables. L’opus, beau et lancinant, offre des gros plans magistraux à des visages noyés par la détresse et l’isolement, dilués dans la protection d’une luminosité intense ou dans l’immensité d’un désert brulant, rude et poussiéreux.Le contexte, volontairement épuré, possède l’avantage de s’attarder longuement sur des psychologies en doutes ou burinées à l’image d’une terre avare en reconnaissance où chacun tente de survivre chaque jour.Trois pays presque équidistants révèlent un même faciès tourmenté dans un requiem mélodramatique magistral, mêlant lumières artificielles et naturelles, le tout accompagné de leurs satellites, insouciance, avidité sexuelle et intérieur somptueux pour les uns, fêtes, alcools et violences pour les autres.Un travail d’auteur, méritant sur des impacts géographiques différents, mais ne délivrant qu’un seul message, un mal de vivre commun dans un contexte en expansion, n’étant plus en mesure de contrôler un modernisme démesuré ou un environnement dénudé à perte de vue, endormi depuis la nuit des temps.A voir absolument, si l’on veut approcher ceux qui évoluent trop vite, pendant que d’autres n’ont que le vide à contempler.
  • TREE OF LIFE (2011)
    Une somptueuse expérience sensorielle presque divine remplie de symbolismes et de messages secrets comblant les manques méditatifs sur la véritable nature des choses d’un petit point terrestre des années cinquante tristounet, moulé dans l'enferment religieux et l'éthique sévère. Pénalisant des enfants rêveurs incapables de s’adapter à une sécheresse affective nuisance quotidienne d’un environnement parental sans saveur ou tout n’est que paraitre et servitude. Préférant s’enfuir de la contrainte de réussir en se ressourçant en secret au contact d’un espace naturel en opposition avec les limites d'une morale grossière et maladroite, ne parvenant qu'à faire douter ou à détruire quelques émanations sensitives libres et spontanées sur le monde tel qu’on l’appréhende. Profitant des que possible de l’opportunité de réelles interrogations dans une grandiose symphonie visuelle montrant un univers accessible naturel et lumineux ne demandant qu’à être étudié. L'inlassable traversée du Soleil par Mercure démontre parfaitement la performance et l'adaptation d'un organisme vivant dont l'équilibre ne dépend uniquement que de l'endurance de ses procédures. La beauté d'un cosmos calme ou en ébullition ou d'une nature effervescente n'ayant nullement besoin du verset biblique ou de la rareté d'un geste tendre pour se manager au quotidien
  • CLOUD ATLAS (2012)
    Il suffit de comprendre une seule chose pour comprendre toutes les choses car toutes les choses sont liées à cette chose comme étant la diversité de sa récurrence. Une seule Matrice se dupliquant à l’infini en projetant son ensemble dans les différentes facettes de sa pensée unique. Une même réalité dans sa diversité récursive sur un champ d’énergie interdépendant nécessaire à la prestation de ses concepts naturels ou sensoriels, sur une plateforme interactive renforçant la régularité de son parcours en se servant pour cela de toutes les métamorphoses d’un même visage. Un tableau multi facettes dont tous les éléments ne sont qu’une seule perception. Un être indivisible malgré un éclatement constitué de toutes ses différentes perspectives. Un thème qui tout en entretenant sa récurrence enrichit son contenu en donnant de l’envergure complémentaire à une même approche dans la visite de ses nombreuses représentations. Assurant la longévité d’une même substance dont tous les attributs représentent son archétype réincarné en différentes apparences. Chaque transformation de sa charpente page après page correspond à la découverte d'un monde nouveau dissimulant une même entité. La porte de toutes les portes ne faisant que se reproduire à l’aide de ressentis identiques apposées sur des formes différentes. Un seul tableau se servant de tout son potentiel n’étant que lui-même dans tous ses états. La possibilité d'enrichir de manière développée ou dépouillée, un emplacement porteur de plusieurs perceptions dans un même écrin, destiné à la richesse d’une palette éclatée en plusieurs morceaux, ne constituant qu'une seule substance au fil de son histoire. L’éternel retour, fidélité d’un parcours similaire ne pouvant exister que par les mêmes clichés toutes époques confondues.
  • LE TERRITOIRE DES LOUPS (2011)
    Charles Darwin semble reprendre du service. On voit de plus en plus souvent des films ou les personnages se retrouvent en compétition avec la force naturelle des éléments ou animale, des lieux qu'ils traversent où appeler Dieu à son secours ne sert à rien.Que dire de consistant sur cet alien austère et glacial, curieusement bien noté par les internautes.Outre le faciès douloureux et tourmenté de remords de l'excellent Liam Neeson, rien ne semble différencier cet opus d'un concept standard de course poursuite bien fade.L'intuition de rester connecté jusqu'à la fin du générique final révélera un petit plus émouvant dans l'équilibre de sa conclusion, redonnant une parcelle de luminosité à un produit récurrent.
  • VOL 93 (2006)
    Ce film est prenant et stressant, malgré un démarrage poussif, certainement volontaire, afin de nous permettre d'emmagasiner lentement la pression de ce qui se prépare, puis de l'évacuer dans une explosion violente. Les données sont simples, nous devons tous nous trouver à l'intérieur de cet avion suicide et ressentir l'effroi de ses passagers.Un dramatique huit clos entre une jeunesse fanatique, fragile, bouillonnante et indécise dans le déroulement d'une procédure extrémiste et des otages dans un premier temps effondrés, puis opérant une lente montée chromatique menant de l'angoisse à la bravoure.L'atmosphère des deux modules de cette odyssée pathétique est remarquablement reproduite. De la tour de contrôle à la carlingue de l'avion, deux ruches à leur paroxysme s'adonnent à l'assistance ou à la détermination.Une lente agonie filmée en temps réel entre un groupe devant s'affirmer dans une situation extrêmement grave et un second formaté par la prière et les théories punitives, le tout dans des comportements soumis à la transcendance.Un acte fusionnel, unissant entre ciel et terre la haine, la peur et le courage dans un affrontement final apocalyptique.L'offrande magnifique d'un dépassement de soi, que ce soit dans le bien ou le mal, dans une confrontation sacrificielle poignante, à l'image d'une icône.
  • THE FOUNTAIN (2006)
    "The Fountain" est une toile initiatique d’une tristesse caniculaire hors du commun, montrant toutes époques confondues, l’indispensable besoin de se découvrir à l’aide de la conquête d’une paix intérieure, ceci dans un contexte guerrier, scientifique ou futuriste. Que ce soit dans l’intrigue, sous les flèches, le laboratoire et ses formules ou l’isolement dans les étoiles, un même visage connecté à son prochain ou à son prédécesseur, ne possède qu’une pensée unique.Un besoin profond de se définir dans un climat lucide ou surréaliste mêlant la volonté de comprendre et de se métamorphoser grâce à de magnifiques expériences, semblables à des touchers mystiques, propulseurs de nouvelles dimensions acquises dans la pénombre ou dans des ocres flamboyants.L’opus est magnifique, mais reste bien souvent crypté, dans une lenteur qu’il faut accepter. Le sentier, menant laborieusement un nouvel esprit vers sa rédemption, s’avère pénible dans un travail thématique somptueux qu’il faut déguster avec détermination."The fountain", copieusement pourvu d’images déprimantes, déroule des clichés éblouissants, au bord d’un gigantesque effondrement mélancolique, unissant toutes les approches religieuses dans un ordonnancement s’avérant par moments douteux.Le rendu est prenant, à condition de rester objectif, devant ces assemblages numériques un peu fourre-tout, ayant le mérite ou le désavantage de garnir dans un seul paquet cadeau toutes les religions.C’est un peu comme un immense salon dont tous les meubles disparates tentent de communiquer et d’acquérir une identité commune.Ceci n’empêche nullement de se documenter en externe tout en se laissant capturer par ces tableaux semblant plus spectaculaires que véridiques.L’envergure de l’entreprise reste d’une essence magistrale, un courage immense de s’expérimenter et de se dissoudre pour mieux renaitre dans un espace vierge ou tout est à faire, en sachant enfin qui l'on est.
  • INCEPTION (2010)
    "Inception" est un opus novateur, passionnant et ingénieux. Le grand chantier de demain consistant à s'enfuir à l'aide de l'architecture de rêves thématiques d'une société aseptisée, privée des imaginations les plus folles.Néanmoins, réalisme et lucidité ne s'évaporent pas aussi facilement d'un contexte n'ayant plus aucun rapport avec l'authenticité.Une implication débordante entraine le dysfonctionnement d'un imaginatif captivé par la double valeur d'un job et de ses dérivés, le privant de la présence d'une descendance abandonnée, vivant ses émotions naturelles sans se retourner.Toutes ces aventures et constructions féeriques, aussi démentielles soit-elles, dirigent vers la rédemption un esprit abattu par la démesure de ses fantasmes.Un père accablé de remords ne peut apprécier pleinement la richesse d'une nouvelle technologie révolutionnaire, ne faisant de lui qu'un éternel absent dont l'habitacle principal n'est plus qu'un royaume irréel, n'appartenant qu'a lui-même.Un chef d'œuvre démontrant qu'il est préférable de rester conscient dans un monde fabriqué par tous, plutôt que de s'enfuir à temps complet dans la solitude de ses ambitions virtuelles.
  • 21 GRAMMES (2003)
    "21 Grammes" est un film décousu. Une suite d'images désespérantes et cassées. Ceci n’empêche pas de s'adapter à sa déstructure, en focalisant son attention sur ces visages aux traits tirés, à la dérive ou en rédemption, intégrés dans des environnements crasseux et délavés, habitats de leurs interrogations et de leurs déprimes.Alejandro Gonzalez Inarritu filme une brochette d'écorchés vifs, usés, les yeux cernés par l'autodestruction.Manipulés par leurs illuminations internes, certains balourds et hirsutes, à des années lumières de la savonnette, se réfugient dans la foi, faisant d'un absent auréolé par la thèse, la sauvegarde d'un monde ingérable par ses diversités.Jésus et la drogue ne semble ici qu'une échappatoire thématique, afin de se donner une constance, dans un monde refusé par des marginaux, récupérés par le discours religieux, la ligne ou la tristesse à temps complet.Les sites et les situations déplorables rencontrées ont la particularité de désintégrer des faciès anéantis de leurs vivants par trop d'épreuves.Chaque protagoniste, en relation avec son abattement ou sa fureur, épure son décor de toute luminosité."21 grammes" est un puzzle pathétique, dans une symphonie désespérée, exécutée par des visages bruts, exclus de l'abondance, trouvant dans la haine et le désespoir la force d'exister.
  • PROJET X (2011)
    "Projet X" est l'intégralité d'un processus menant un groupe de l'euphorie à l'anéantissement, en passant par le débordement, suite à l'import d'ingrédients destructeurs, drainant toute une faune avinée vers une petite apocalypse locale. Un statut moral collectif dégradé au maximum, pendant quelques heures, déclenche l'apparition de toute une faune de doux dingues complètement aliénés par la vision d'un naufrage festif.Un opus significatif sur un débridé indispensable, jouissif et spontané, beaucoup trop pénalisé par la volumétrie de l'étude et la contrainte de réussir.Ceci ne faisant qu'accroitre le besoin de reconquérir une identité animale ou tout n'est plus qu'instinct et possession.
  • THE IMPOSSIBLE (2010)
    Les yeux hagards et les cris de douleurs accompagnant les spasmes du corps lacéré et sanguinolent de Maria, démontrent parfaitement l'impact dramatique de cette catastrophe inattendue réduisant brusquement en poussières, un paysage paradisiaque. Des images intenses et paradoxales sur une vitrine luxuriante donnant naissance suite à un dysfonctionnement naturel à toute une logistique surréaliste.La recherche désespérée de ses ressources affectives dans une configuration de moiteur, de désolation et de puanteur, principaux concepts nécessaires à un éveil dont le processus est une solidarité sans bornes.La rage de récupérer les siens dans un pays bipolaire dont les panoramas rutilants ne font que comprimer une revancharde face obscure, prête à s'exprimer à la moindre occasion.Un film indispensable pour comprendre un drame hors du commun, sur un site à deux visages, dont les chairs meurtries adoptent soudainement la face cachée.
  • A DANGEROUS METHOD (2011)
    Une petite visite initiatique bien fade de la planète psychanalyse par deux piliers rigides convertis aux cobayes étudiés sans chaleurs humaines. L'analyse et la possession d'un sujet dans un premier temps hystérique et convulsée devenant une adepte de la fessée voluptueuse, décisionnaire et dominatrice.Dans de longues théories, poussant les neurones à bout de passionnés n'osant vulgariser une science devenue soporifique pour un spectateur profane exclu d'un débat beaucoup trop spécialisé.Un film exaltant pour un initié, décevant pour un novice.
  • MINUIT À PARIS (2010)
    "Midnight in Paris" est une agréable comédie pleine de fantaisie et de nostalgie, sur un mal de vivre intemporel poussant certaines ressources ayant des difficultés à se réaliser dans leurs époques, à s'enfuir de leurs présents, afin d'acquérir dans le passé une personnalité manquante au contact de célébrités cocasses et décalées que leurs temps ne fournit pas. Les personnalités surprenantes et délirantes d'Ernest Hemingway, Scott Fitzgerald, Salvador Dali, Luis Bunuel et Pablo Picasso surgissent en se laissant visiter spontanément.L'homme du futur n'est pas rejeté, bien au contraire il est accueilli chaleureusement par les membres d'un même famille, ceux qui ont quelque chose à dire.Pour découvrir cette attirante porte du temps, il faut être au bon endroit, au bon moment, et ce lieu magique c'est Paris, détenteur d'un monde parallèle, que l'on découvre tel un merveilleux parc thématique créatif et insolent, que l'on ne veut plus quitter.Les boutiques, les hôtels de luxes et les brocanteurs hors de prix de la capitale sont remplacés par un contact chaleureux avec l'extravagance et la nonchalance. Un passe-partout indispensable pour celui désirant être porteur d'un comportement libre loin d'une récupération basée sur la liaison fragile, le bijou et le bibelot ne servant à rien.Ces époques restaurées tous les soirs à minuit sont chaleureuses et festives, on y côtoie la toile et la parole surréaliste. Un besoin d'être différent en compagnie de personnages excentriques ayant parfaitement compris que dans un monde sans révélation universelle, la vérité ne peut-être que l'addition de toutes les vérités individuelles.Chacun est ce qu'il doit être. Le tout étant la composition de tous les tempéraments.Les esprits de la belle époque et des années vingt se lâchent en trouvant leurs identités dans le farfelu et l'incompréhension, une production irréaliste incessante seule remède pour s'échapper d'une réalité morne. Le refuge d'un cocon extravagant loin d'un troupeau conditionné.Sans se défaire d'une manière de faire depuis longtemps analysée et reconduite. Woody Allen fournit une œuvre douce et attachante dont le message principal semble contenu dans cette simple phrase."C'était mieux avant"Même si cet avant ne fait que s'évanouir devant le suivant.
  • 9 MOIS FERME (2012)
    Ce sera court. Neuf mois ferme est un pétard mouillé.Une ascension laborieuse à la conquête d'un éther jamais atteint en permanence.Intercalant quelques bons moments dans un ensemble désordonné, l'opus ne parvient jamais à livrer un ensemble homogène.Bien souvent laborieux, dans l'impossibilité de trouver des marques durables, ce labeur crispant se démène péniblement dans une série de clichés hystéro lassants, corridor beaucoup trop longiligne entre un essoufflement et une situation comique prenant son temps pour faire surface.Un soufflé excentrique garni de beaucoup trop de coupures électriques.
  • INGLOURIOUS BASTERDS (2009)
    Très peu de repères classiques viennent garnir cette suite de scènes interminables, bavardes et statiques incorporées dans un produit étalant davantage les théories d'un troisième Reich festif ou de salons privilégiant la thématique sado maso plutôt que le fait de guerre sur le terrain. Au bout d'un moment, c'est trop et sans s'endormir, on commence à somnoler, tout en cogitant sur l'absence totale d'une essence historique traditionnelle et flamboyante, remplacée par la garniture violente, sédentaire et esthétique d'un réalisateur semblant plus se divertir en imposant la compagnie de psychopathes de tous bords particulièrement dangereux.L'information, à l'aide d'images représentatives et surtout beaucoup plus objectives destinées aux générations montantes sur la douleur citoyenne d'une époque occupée, est inexistante.Ce n'est pas la troisième guerre mondiale, mais celle vue par Quentin Tarantino, un état dans un état, dans une suite de décalages et de délires, aux mains d'un réalisateur plus désireux d'entretenir une image excentrique en se servant de l'histoire des hommes.Une œuvre d'auteur atteignant son sommet dans ses quinze premières minutes, pour ensuite s'éparpiller en fonction des délires de l'artiste.
  • LE BRUIT DES GLAÇONS (2009)
    Le cinéma de Bertrand Blier consiste bien souvent à mettre en lumière, à l'aide de contextes fantastiques les méandres tourmentées de personnages transcendés par leurs dialectiques. Entretenir ce concept peut se révéler parfois douloureux. Ceci se confirme à travers le parcours de cette pâle réplique, bien éloignée des plus beaux rayons d'un cinéaste talentueux, délivrant à travers son œuvre un message unique. L'homme ne peut se révéler que dans un monde parallèle décalé de la normalisation. Un état second cérébral ou alcoolisé en permanence, dans un univers métaphysique habitacle et entame de tous ses excès. Ici tout semble superficiel, chargé, sans âme, mal interprété. Les absences de Gérard Depardieu et de Miou Miou se font cruellement sentir, évacués d'un travail racoleur et limité, dont le but est de prolonger dans le temps une pensée unique, ceci à n'importe quel prix.
  • ELLE S'APPELAIT SARAH (2010)
    "On est tous le produit de son histoire"Une vitalité intense émouvante et pathétique, malgré quelques clichés toujours embusqués dans ce genre de sujet, habille la première partie d'un opus préférant s'adoucir lentement dans une continuité beaucoup plus investigatrice. Paradoxalement, les enfants semblent beaucoup plus déterminés, débrouillards et endurants dans le drame et la tourmente.Ils sont formatés pour encaisser, observer, cogiter, juger et manipuler des citoyens lâches, soumis et apeurés.Des marionnettes privées d'investissements, de courage et d'un sacrifice refoulé, néanmoins nécessaire afin de retrouver des repères moraux.Tout en laissant des traces, la destruction de sa famille permet à la petite Sarah d'être performante et accomplie au contact d'images les plus cauchemardesques et surtout imprévues pour une enfant se croyant à jamais protégée.Un climat démentiel dont les souvenirs douloureux sont les séquelles de toute une vie.
  • VICKY, CRISTINA, BARCELONA (2008)
    Les opus récents de Woody Allen ressemblent bien souvent à des monades d'éveils ressenties au contact de différentes villes Européennes traversées entre tourisme et rencontres de hasards. Quelques jours d'abandons corrosifs et sensuels en compagnie de locaux Ibériques colériques, endiablés, séducteurs et complexes pour deux touristes Américaines foulant une terre vivante et passionnée.Dans des moments discursifs et euphoriques ou chacun fusionne ses différences dans une cohabitation amoureuse éphémère avant la séparation et le retour vers des terres embrumées de préjugés.Un bol d'air imprévu et voluptueux avant de rentrer dans le rang.
  • DE ROUILLE ET D'OS (2011)
    Le polissage progressif d'une pierre brute, prisonnière permanente de l'atmosphère de ses échecs, au contact d'un enfant et d'une princesse des ondes, dont les différentes inquiétudes et malheurs conduisent un pestiféré du geste tendre vers les éthers de la délicatesse. La douce et l'hirsute dans un monde aux portes de la barbarie urbaine, tissés dans la découverte de nouveaux sens, glanés au contact de leurs infériorités.Une force nouvelle qu'il faut intégrer dans un contexte dominé par le grognement, le combat de rue et le tatouage intégral.Un opus bourru, sur l'élaboration d'un émotif sur le fil du rasoir, qu'il faut conquérir et entretenir dans un monde en miettes.
  • LE TRANSPERCENEIGE (2013)
    Tous ensemble chacun à sa place. L'absence ou l'excédent de volontariat contribue à la stagnation ou à la progression d'un système pensant, dont le but est d'élever ou d'effondrer par la récompense ou l'élimination la condition sociale de chacun de ses composants.Ce n'est pas le cas dans ce train gigantesque, grand huit planétaire sans arrêt, entouré de glace dont les intérieurs sordides ou luxueux se traversent tels des compartiments cloisonnés par l'indifférence et l'ignorance de ce qui précède ou de ce qui suit.La remontée fastidieuse vers la machine ne dévoile aucun exemple susceptible d'accepter sa condition de non participant devant une élite récompensée justement par son investissement.Tout n'est que répressions, trahisons, indifférences et décalages de la part d'une faune dominante, violente, moqueuse, distante et protégée, bien souvent excentriques, à la frontière de la folie.Devant une telle découverte et surtout une telle déception, il ne reste plus qu'une chose à faire, imposer son décalage en progressant par la force vers une vision finale équipée de propos dangereux, à la limite de la récupération.La théorie d'un troupeau animalier sale et repoussant croupissant en voiture finale, sacrifié ou servant de combustible à un convoi dont la durée est menacé par une neige se décidant enfin à fondre.
  • THE ARTIST (2011)
    Quelle audace de montrer dans un concept obsolète, accompagné d'une partition musicale alerte ou sombre en fonction des modules traversés, l'itinéraire fastueux, puis en vrille de ce cabotin trop sûr de lui, dont l'orgueil et les extravagantes s’effondrent, détruites par l'apparition d'une nouvelle manière de faire beaucoup plus juteuse. Ils en ont des choses à dire ces visages privés de paroles en haut de l'affiche ou au fond du trou, que ce soit dans le mépris, l'exagération, la fierté, l'angoisse, la tourmente ou la détresse.Finalement dans la déprime, on n'est jamais vraiment abandonné de tous. Il reste toujours quelques parcelles d'encadrements, allant du chauffeur fidèle en passant par la starlette devenu célèbre mais reconnaissante envers les conseils d'une première idole abandonnée de tous.L'opus est émouvant, touche au plus profond une sensibilité d’abord en retrait devant un départ amusant, joyeux, tonitruant dans un feu d'artifice égoïste et narcissique, exécuté par un nanti se croyant préservé.Puis tout se calme, l'homme démuni de son gagne pain se lézarde, devient poignant devant son infortune lui faisant vomir toutes ses turbulences d'antan prétentieuses et abusives.La mission est de toucher le fond, puis de remonter à la surface en acceptant les pépites d'une nouvelle aventure cinématographique en compagnie d'un nouveau produit remarquablement vendu par celle qui, comblée de gloire, conserve toujours un regard sur celui qui n'est plus."The Artist" est un film de grande qualité, remarquablement formaté afin de montrer la gloire, la chute et la renaissance de Georges Valentin, acteur détenant pratiquement tous les défauts d'un égocentrique recadré par la déchéance.Jean Dujardin festif, arrogant et poignant en alternance, se laisse aller au fil de l'eau par le dédain, l’effondrement et l'espoir dans un visage entre deux âges.
  • À LA MERVEILLE (2012)
    Quand l'ennui devient une aubade aussi pathétique que symphonique, pas de doute nous sommes bien sur les terres d'un cinéaste errant, hors du commun plus photographe que cinéaste, capable d'embellir d'un mystère profond les moments les plus insignifiants. Une photo instable, éphémère et léthargique, enrobée d'une somptueuse rosée auditive, ressources d'une interrogation ininterrompue sur les êtres, le divin et les choses, sur des terres aérées détenant dans leurs démesures l'absence de toutes réponses. Des mots d'amours ne réconfortant que l'instant où ils sont prononcés, paradoxes d'un nomadisme sans fin locataire à vie des extases les plus profondes. Habitacles de comportements fragiles et incertains, doutes éternels raffermissant l'emprise d'un absence de soi, dans un monde soumis aux épanouissements multiples et superficiels. Un très bel opus poétique, interrogatif et attachant (à condition d'en supporter les nombreux passages figés et décousus) sur le devoir d'établir sa propre définition existentielle universelle, saine et durable, enfin libéré de tout espoir de capter une réponse venant du ciel. Il est plus que temps de venir au monde .
  • TROIE (2004)
    "Tu es venu ici pour que ton nom traverse les siècles". Cette phrase destinée à Achille centralise un moment dans une éternité. Un nombre considérable de vies à prendre dans un chant guerrier sanguinaire, afin de traverser l’histoire comme un mythe.A quoi bon vivre cinquante ans, quand sa propre quête est atteinte par une force destructrice démontrée à la seconde, qu’il suffit de répéter à profusion sur tous les champs de bataille.Le très beau poème d’Homère voit sa lecture difficile atténuée par de très belles images tissant la toile globale de nos comportements. Amour, bravoure et arrivisme trouvent domicile dans des corps gigantesques, ferraillant comme des bêtes sous un ciel d’azur.Pâris est plus performant en combat éloigné, certains adversaires mal évalués déclenchent l’assistance d’un frère, laissant parler son cœur plutôt qu’un abandon à la fureur d'un corps aussi élevé qu'une montagne.Les destins tragiques sont presque implorés, les bras d’Achille se lassent de distribuer la mort, le rapt d’Hélène est l’oméga lointain d’un paroxysme montrant le visage de Priam le visage flétri par tant de luttes anéanti par la vision de sa ville en flammes.Dans la forteresse éventrée, le crépuscule d’une délivrance frappe l’endroit d’un corps atypique et offre enfin la fin des combats à un esprit en crise avec son parcours.La détermination d’une voix, sous les remparts d’une ville assiégée, appelant son double au combat, rapproché au rang de frères une machine à tuer et un protecteur.Un roi pour rester roi doit se soumettre à un autre roi, la sagesse et l’ingéniosité d’Ulysse dépose quelques temps les épées au fourreau, le cheval de Troie dévoile dans cette boucherie que l’homme peut encore démontrer la performance d’une stratégie par l’habileté d’une pensée.Troie est majestueuse par la tolérance de ses chefs, Hector est affectueux envers un frère amoureux, mais aux coups d’épées désordonnées, Priam est pathétique en baisant les mains d’un meurtrier à l’image de ses propres conceptions sur la thématique du conflit perpétuel ôtant la vie à des proches formés par des modèles détruits moralement par le sacrifice de leurs élèves.Hélène, pourtant instigatrice des combats, est acceptée affectueusement dans la forteresse d’ailleurs à quoi bon la rejeter, l’époque n’est qu’à la guerre, preuve en est ces archers d’or, positionnés vers la mer, horizon de tous les dangers.Les Grecs sont négatifs, assoiffés de conquêtes, bavant sous les remparts d’un site prospère. L’estime va à l’assiégé, qui malgré la détermination impitoyable d’en découdre, possède un cœur et un geste caressant envers les siens.
  • SUPER 8 (2011)
    Aucune surprise dans cette tambouille spielbergienne consistant à restaurer sans prise de risque le climat de ses premiers opus astronomiques. Un texte valorisant ne s'impose donc pas devant cette armada d'images déjà vues, best off réactualisé d'un toucher céleste récurrent, offrant à des adolescents un éveil et un investissement émotif effondrant brusquement un imaginatif débordant.A voir sans hésiter à piquer par instants un petit roupillon.
  • THE MAN FROM EARTH (2007)
    John, obligé de fuir tous les dix ans vers d'autres horizons, suite à un visage privé de rides, se révèle un conteur passionnant. Egrenant dans une douceur extrême quatorze mille ans d'un monde traversé au contact des plus grands esprits.Des nomades intellectuels programmés pour faire progresser l'espèce par leurs passions tout en tentant de survivre parmi les guerres et les épidémies.L'intégralité d'un savoir détenu dans l'espace et le temps, par un immortel tendre et affectueux, aux multiples visages dont l'un d'entre eux, tenta sans succès dans un passé lointain d'intégrer sur une terre sainte un bouddhisme aux allures Hébraïques.Toutes les phrases de ce huit clos passionnant sont d'une érudition folle, donnant naissance, malgré la restriction des images, à une écoute spartiate devant tant de révélations.Un cours captivant, fourni par un survivant des siècles, faisant douter tous les acquis d'intellectuels pédants, nourris par les pensées de leurs époques.L'histoire des hommes dans une oeuvre apaisante et instructive, dont l'atmosphère unique permet de se centraliser au maximum sur le propos.Un film original, sur la force d'un langage, dont l'image n'est plus qu'une garniture attentive.
  • THE HOST (2006)
    Depuis quelque temps, le monstre toutes catégories, surgit de nulle part, s'acharne sans véritable raison sur une population terrorisée, incapable d'unifier ses forces contre un danger surpuissant. Comme bien souvent la bravoure ne se calcule qu'à l'unité, en se transcendant dans la récupération courageuse et désespérée de ceux que l'on aime."The host" est un opus rempli de paradoxes amusants et pathétiques, se baladant régulièrement entre la pitrerie faciale et une détresse presque théâtrale, photographiées ou filmées par une meute sans pitié, adepte du scoop.Une cartographie asiatique décalée ou investie entre rires et larmes, sur un site attaqué par surprise, remarquablement mis en images.
  • LES INFIDÈLES (2011)
    Un spectacle bien déprimant que cette perception féminine, considérée comme du gibier jouissif permanent, troussé à la grosse par deux demeurés immatures, incapables d'aligner deux phrases hors d'un contexte possessif. Deux grands malades narcissiques, rivés sur des doctrines machos, adeptes de la philo de comptoir, de la chambre d'hôtel éphémère et de la boîte de nuit superficielle, se grisent de conquêtes aussi inconsistantes que leurs discernement sur une approche de l'autre, basée sur une drague attentiste et respectueuse.A quoi bon posséder quelqu'un d'aussi insaisissable et indifférent que soi, dans des contacts froids, rapides et inconsistants, uniquement basé sur un rapport de brousse, dont les procédures réconfortantes sont débitées par deux égocentriques, pendant un acte sexuel digne d'une étreinte animale.Ironique et caustique, dans ses vingt premières minutes, l'opus sombre sans espoir de retour vers un pathétisme et un voyeurisme dérangeant, incompatible avec le début alerte d'un traitement corrosif amusant par ses extrêmes.On décroche sans regret devant ce périclitage sordide et nauséabond.
  • QUAI D'ORSAY (2013)
    Elle pulse cette cocote minute politique alimentée par Héraclite et ses citations frôlant les plus beaux fleurons verbaux d'un Jean-Claude Van Damme en grande forme. Les portes claquent, les dossiers volent, étourdissant par leurs soudainetés des ressources corvéables sept jours sur sept managées par un fragment Dinosaurien aussi surprenant qu'incompréhensible.Ludwig Von Wittgenstein aux affaires étrangères, précurseur d'un langage d'éveil basé uniquement sur le bon mot, n'entrainant qu'un discernement approximatif dans une cavalcade désordonnée.La gestion de la planète bleue par la prose Philosophique en représentation permanente de la part d'un esprit décousu changeant constamment de fil conducteur.Transcendé par une diction axée sur la volonté d'entreprendre sans jamais en tenir un cap cohérent.Un opus certainement révélateur de quelques senteurs de nos cabinets et ministères, terrorisés par l'élaboration parfaite d'un discours sur une scène de théâtre assurant carriérisme et longévité à celui ou ceux davantage concernés par une tournure verbale que par la réalité du terrain.
  • LA VERITE SI JE MENS ! 3 (2011)
    Cette sphère commerçante, immature, extravagante et dépensière continue de festoyer dans la démesure, la magouille et le chèque en bois. Un chapelet de situations thématiques presque enfantines, rassurant ou terrorisant toute une bande de nantis aux abois, traqués par la concurrence asiatique et le contrôle fiscal.Une faune transpirant dans le camouflage, la saisie et la farce, n'ayant qu'un seul objectif, sauvegarder un paraître rutilant dans des biens matériels sécurisants, envoyant à la benne un intellect inutile.Ce qui compte c'est l'énergie que l'on développe dans un milieu où l'on connait l'autre comme soi-même, ceci n'empêchant pas d'intégrer la chaleur humaine à la méfiance.Une agréable comédie, dont le mérite est de souder un groupe festif et désinvolte, montrant avec humour l'identité de notre monde d'aujourd'hui bien plus virulent, noyé sous la frime et la combine.
  • UPSIDE DOWN (2012)
    Comment la sensibilité peut-elle être perçue dans sa valeur profonde dans un déferlement permanents d'images aussi lumineuses que superficielles ? Pourtant elle est bien là, diminuée, naïve, dissoute ou intégrée sur un territoire irréel et récupérateur.Incapable de se valoriser pleinement devant un redoutable adversaire nommé merveilleux, détenteur de tous les visuels possibles, dont nos perceptions émotionnelles deviennent de plus en plus dépendantes.Maintenant on se dit "Je t'aime" avec comme toile de fond une panoplie quasi infinie de représentations futuristes interchangeables.La nouvelle couleur des sentiments dans un graphisme étonnant, attirant fossoyeur de comportements forts et dénudés.A quand le retour de Roméo et Juliette. L'amour dans sa version texte, sans rien autour.
  • LE VILLAGE (2003)
    Ce village replié sur lui-même, entretenant ses peurs ancestrales, refuse inconsciemment une réalité anachronique, située à quelques kilomètres, les arbres sont dénudés, les ocres sont dominateurs et foulent en cette saison automnale un sol incertain. La luminosité restreinte de cette faune à double visage augmente le sentiment de peur d’une population en sursis. La nature au seuil de l’hiver réveille un processus faussement endormi.Les premières zones boisées sont dangereuses, des branches squelettiques s’agitent aux premiers pas de l’homme irrespectueux d’une frontière à ne pas franchir. Des fruits inconnus adoptent une couleur sang.A l’extérieur de cette menace constante, des avenirs se construisent, des cœurs se promettent une vie à deux éternelle et s’unissent dans des cérémonies aux danses perturbées par des cris lointains.A la nuit tombée, un voile s’empare des étendues, des ombres écarlates sans visages précipitent les villageois dans les trappes. Une jeune fille aux yeux éteints montre un courage menacé par l'inconnu, mais nécessaire à la continuité d’un amour en traversant ses clairs obscurs terrifiants.La protection est à l’intérieur d’un cercle virtuel, au loin les premières ombres de la forêt sont angoissantes, pire même attirantes, malgré le danger d’y pénétrer."Le Village" est une œuvre d’atmosphère magistrale, extrêmement soignée, amputée au maximum de scènes d’horreur, n’ayant rien à faire dans une telle sobriété, l’esthétisme est parfait. La lenteur est exemplaire, l’oppression est partout, le moindre bruit est dévastateur.Night Shyamalan innove en montrant un périmètre ouvert, mais oppressant. La clarté n’est pas protectrice, le danger se montre et se dissimule en pleine lumière. Les effets sont simples, rapides, efficaces, imprévisibles.C’est quand il ne se passe rien que la peur est la plus forte, se sentant épié un visage effrayé se retourne et derrière il n’y a personne, voilà la force, le danger tout en étant présent est invisible ou positionné ailleurs, dans un paysage à fuir à grandes enjambées.Ivy est pathétique, talonnée par une créature parfois de profil et à l’arrêt, à l’image de l’impassibilité des arbres, elle assure malgré son handicap et aux limites de l’effroi, une progression soutenue en compagnie de frissonnements sonores qu’il faut impérativement situer.On ne peut dissocier "Le village" de "Signes" opus précédent du maître où il fallait déjà, dans un climat plus ou moins compréhensible, garder la foi, afin de d’éradiquer une démence externe.
  • TO ROME WITH LOVE (2012)
    Pas beaucoup de frissons dans cette ballade romaine, permettant à quelques parachutés de sortir temporairement de l'anonymat, de tâter de l'opéra en compagnie d'accessoires inattendus ou de titiller quelques interdits, en favorisant les remords plutôt que les regrets. L'opus est divertissant, pas trop bavard. Les bons mots ne manquent pas, dans un ensemble attachant, légèrement naïf, sans pour autant être volatil.Une agréable randonnée dans une ville éternelle flamboyante, truffée de rencontres, d'éveils fournissant les plus fines essences à des confidences spontanées ou à des audaces endormies, n'ayant que peu de temps pour s'exprimer avant de voler vers d'autres cieux ou de regagner la normalisation.On prend, puis l'on jette le tout en cachette, dans un opus un peu enfantin, mais jamais fastidieux, révélant quelques composants fuyants, influençables, versatiles, satisfaits d'extérioriser quelques voluptés inconnues, en se partageant la révélation sans lendemain, l'infidélité sauvage et la gloire soudaine.
  • SCOOP (2006)
    On a toujours un peu la tremblote quand Woody Allen nous fait son petit coucou annuel, va-t-on s'endormir avant la fin ? Eh bien non, là franchement, c'est gagné. Cette comédie policière est succulente, Sydney, magicien raté, a un public sénile, ses tours sont ringards, il est grand temps que la providence se manifeste afin d'éjecter un rassasié sans envergure de cet environnement médiocre.Sandra Pronsky, jeune journaliste blonde et binoclée, va s'en charger, cobaye de Sydney lors d'une représentation l'apparition soudaine d'un journaliste récemment assassiné, lui donne des informations sur l'insaisissable tueur au tarot. Sydney piégé se voit dans l'obligation de s'investir.Le mythe du poltron récupéré par la curiosité féminine, incapable de s'assumer seule, déjà développé dans "Meurtre mystérieux à Manhattan" refait surface dans un contexte pratiquement identique.Sydney fait ses classes dans plusieurs domaines inconnus, le courage, le conseil et la protection envers cette "fille" improvisée, tombée du ciel, le temps d'une enquête, la sieste existentielle est provisoirement terminée.Se définissant comme hébraïsant converti au narcissisme, sa conversion ne tient pas la route, ses sens chamboulent un existant se croyant à l'abri des sentiments, l'âme d'un père se façonne, s'investit, se laisse guider par se petit cœur neuf en pleine construction. Toute une structure grisante par l'aventure et le danger gagne ce sexagénaire engourdi.Sydney trouve par l'action une concordance de vibrations avec une génération montante, ne pouvant se permettre de vivre dans un acquis.Ses analyses s'affinent, il prend de l'envergure, stabilise la fonction un peu trop débordante de Sandra, fonçant dans le brouillard sans réfléchir, Ils sont indissociables, un cap en commun où l'un devenu sage stabilise les débordements de l'autre, trop incrédule et précipitée.Le lieu surprenant, servant d'épilogue, semble repositionner Sydney sur une case départ, un retour aux sources vers une origine détaché, habitat premier de cet homme ayant pendant quelque temps côtoyer la chaleur interne d'une paternité.
  • REQUIEM FOR A DREAM (2000)
    Un film exceptionnel, sombre et hallucinant, sur une société implosant de l'intérieur, pulvérisée par la débauche, la répression, l'acharnement thérapeutique, la solitude et la dépendance qu'elle soit télévisuelle, en poudre ou en comprimés. La totalité s'acharnant sur deux générations montantes et descendantes, terrassées par le mal de vivre et l'enfermement.Le visage d'Ellen Burstyn, harcelée par ses hallucinations est terrifiant.
  • LOST IN TRANSLATION (2003)
    Traits tirés, bâillements et œil glauque se maintiennent éveillés en contemplant la luminosité artificielle d’un hôtel de luxe croulant sous les courbettes et les canaux télévisés, propres à une terre inconnue où les repères yankees sont portés disparus. A l’extérieur tout est différent, chaque secteur répond à ses concepts propres. De la main verte aux jeux vidéo, sans contourner l’inévitable karaoké, tout n’est qu’un bric-à-brac de combinaisons, maintenant une terre déjantée, dans une transaction étonnante, menacée à chaque instant par un potentiel tremblement de terre, rendant ces lieux complètement sous l’emprise d’une extravagance surdimensionnée.Vue d’en haut, tout devient acceptable presque beau, la ville se laisse contempler en masquant ses aberrations humaines sous des buildings grisâtres, que l’on scrute en demi cercle dans l’espoir de néantiser son ennui par un intérêt visuel.Ce climat déprimant pour un non initié est porteur d'humour et de sensibilité, dans un écoulement temporel minuté par la tendresse d’un amour amitié, entre deux êtres se connectant brillamment, presque naturellement, par l’intermédiaire des sentiments, dans une mégapole rigide et libérée, ensevelie par les lumières.Deux générations constituées d’assurances et de doutes communiquent par des procédures sensitives, mises au monde par l’éloignement. Un choc des cultures effarant, dans un pays survolté, anime le besoin de se connaître sur un sol de références technologiques comprimé par des traditions tenaces."Lost in Translation" est l’œuvre que l’on espérait plus. Une magnifique alchimie entre ce qui se construit et ce qui décline, ce qui charme et ce qui se retient de succomber.Une œuvre sensible, sur ce que l’on ne voit plus dans le septième art depuis bien longtemps, un nectar platonique merveilleux nommé solitude, rencontre, communication, séparation dans le plus improbable des endroits, filmé de manière remarquable par une réalisatrice maître à bord.Scarlett Johansson et Bill Murray sont extraordinaires, dans une sensibilité presque pure, mêlée d’un érotisme uniquement contemplatif, donnant la vie à un nouveau concept à peine imaginable. Une passion inassouvie sexuellement conclue dans un processus émotionnel méritant une statue.Tokio, l'inclassable, est bénéfique. A New-York, ces deux là ne se serait jamais aperçus.Le sexe, chaînon manquant, de cette courte rencontre, est balayé par une étreinte finale bien plus forte. Un souvenir impérissable, une volonté de respecter l’autre, malgré le désir de conclure.
  • DANTE 01 (2007)
    Sombre, éprouvant, traumatisant, insoutenable. Ces termes représentent la garde-robe de cet opus courageux, indépendant, insubordonné et surtout libre d’étaler toutes ses outrances. Son statut de film culte grandit lentement dans le temps, arrosé par un bouche à oreille d’exaltés en admiration devant ces rouges et ces ocres laminant de l’extérieur une faune psychopathe évoluant entre délires et lucidités dans une luminosité presque absente.Son contexte claustrophobique, mystique et technologique nécessite une parfaite adhésion à toutes ses images criardes, risquant de traumatiser un esprit non sécurisé par quelques mises en garde.L’habitacle est stressant, les comportements complètement démarqués de tout réalisme. Les corps rongés de l’intérieur se révulsent soudainement dans des hurlements à faire pâlir la bête du Gévaudan.Alimenté par certaines gueules de "La cité des enfants perdus", "Dante 01", malgré sa détermination de voler de ses propres ailes, se dirige irrémédiablement, comme attiré vers la finalité de "2001 Odyssée de l’espace".Cette affiliation n’empêche nullement l’œuvre d’être digne, originale, prenante, démarquée, loin d’une production mondiale asservie à la rentabilité des fauteuils.Le récit est difficile, servi brutalement dans toute sa splendeur décalée. Il faut tenir devant ces situations pénibles et surtout ne pas quitter le navire; écœuré par tous ses débordements."Dante 01" mérite hautement une visite qu’il faut juger comme un travail novateur et non comme des images délirantes récupératrices.L’opus a du slip, ça déménage dans un compartiment mêlant paradoxalement une technologie dernier cri à un relationnel presque animal, le tout loin de la civilisation.L’œuvre est dérangeante, crispante, nauséabonde, mais d’un esthétisme royal, capable de capturer à jamais un esprit préparé.
  • SOURCE CODE (2011)
    Ce qui était restera, ce qui était, ceci à jamais. Mais ce qui était peut être paradoxalement visité, revisité, transformé sans la possibilité hélas d'en rectifier la finalité, afin de sécuriser un avenir dépendant de toute une architecture informative qu'il faut reconstituer manu militari en un minimum de temps.Des flash-back nerveux et ingénieux dans une configuration futuriste menant un esprit récupéré et manipulé contre son gré, par une technologie froide et ambitieuse, entre les mains d'un arriviste du conditionnement vers la liberté, dans un monde parallèle où l'on peut enfin souffler et se reconstruire.Un opus visionnaire sur nos avenirs privés de sensibilités, où tout n'est plus que servilité, cris de désespoir et d'indifférence poussés et non ressentis, dans des capsules exsangues et sombres ou des bureaux noyés de lumières artificielles, n'ayant plus aucunes perceptions émotionnelles.L'homme n'est plus qu'un consommable formaté pour servir et disparaitre après usage, dans des décisions hiérarchiques impassibles, transformant une raison endoctrinée de force, en fourniture de bureau.
  • JEUNE & JOLIE (2013)
    "Jeune et jolie" malgré les douces mélopées sensitives de Françoise Hardy manque de profondeur. Toutefois la déception d'une jeune lycéenne des beaux quartiers, préférant fuir un environnement familial éteint, accompagné d'un contexte sentimental basique et inexpérimenté, en se dirigeant vers les fantasmes du plaisir à l'aide du proxénétisme tarifé, est perceptible et correctement rendu.Une "belle de jour" réactualisée se libère d'un geste masculin générationnel, empressé et maladroit, pour se réaliser pleinement entre les bras d'un senior paternel sans tabous, mélancolique et revanchard, loin d'un bunker familial recomposé et d'un bahut Bobos, ne fonctionnant que par les perceptions lassantes et répétitives d'une génération montante, tourmentée par l'accomplissement du premier rapport sexuel.Un opus moyen, dans un cheminement décent, mais trop clairsemé.
  • LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE (2008)
    Constructions laborieuses et remises en questions atteignent logiquement une tribu harcelée par le temps et ses impératifs. L’adolescence est chaotique, pendant que les premières rides pointent à l’horizon d’un visage maternel lucide, d’une seconde vie à entamer dans les plus brefs délais.Les reproches fusent, les générations s’affrontent en fonction de leurs arrogances ou de leurs constats. Les uns brillent, pendant que les autres s’éteignent lentement dans de derniers morceaux de bravoure inadaptés à l’âge.Cinq dates accompagnées de leurs contextes musicaux rythment l’avancée laborieuse d’un couple et de leur progéniture. Les uns en crise regardent les autres affronter la vie en fonction de leurs ressentis et surtout de leurs motivations à se construire ou non.Tendre et émouvant "Le premier jour du reste de ta vie" se ballade tumultueusement dans la vie d’une famille à travers cinq clichés temporels, agressifs ou tendres.Chacun s’exprime, rue dans les brancards ou s’effondre dans l’air d’un temps baigné par les décibels de Janis Joplin et de Kurt Kobain.Remarquablement interprété, ce petit bijou émotionnel montre merveilleusement la difficulté d'aimer, suite à des traumatismes d’enfance, nommé désintéressement et absence d'un père envers un enfant devenu père à son tour, ne faisant que reconduire envers les siens une indifférence laissée en héritage.Ces constantes crises existentielles et prises de consciences sont salutaires, en permettant à une famille de rester soudée par le conflit.Tout dérape et se rafistole en un instant, dans un sourire rempli de larmes.Les craintes d’une génération montante de se lancer dans un océan improbable où chaque module détermine sa fureur ou sa tendresse, devient complémentaire avec l’acquisition impérative d’un second souffle indispensable à une génération refusant de sombrer.Un très beau film, parfois un peu décousu, mais sensible à l’extrême. Mille fois bravo pour ce très beau rendu et cette somptueuse finalité démontrant que la vie, malgré ses incertitudes, doit continuer coûte que coûte.
  • LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES (2010)
    Quelle bonne surprise que ce film sensible aux trucages époustouflants, démontrant sur fond de lutte contre la maladie Alzheimer, que l'instinct restera toujours, malgré de stupéfiantes facultés intellectuelles, le schéma directeur d'un animal. A quoi bon singer les hommes en postulant l'acquisition de leur bien le plus précieux, l'intelligence?Un chimpanzé ne sera jamais champion du monde de football ou prix Nobel de chimie, surtout dans un monde aussi étrange que celui des humains, partagé entre l'affection des uns et la méchanceté gratuite des autres.La maltraitance et l'enfermement abusif s'avère le détonateur d'un choix intérieur. La bête rapatriée par le traitement médical dans la logique des humains, n'accepte pas d'être privée de ses comportements naturels.Ressourcée en compagnie de ses congénères, elle n'a plus d'autre solution, afin de récupérer un comportement ancestral, que de se servir en parallèle de son intellect et de ses fonctions bestiales, contre ceux qui lui ont appris à réfléchir et dont elle s'éloigne de plus en plus.Un film magique et passionnant sur la liberté d'être ce que l'on doit être, sans aucune récupération.A voir absolument.
  • LE PARFUM (2006)
    "L'âme d'un être est son odeur". "Le parfum" est la recherche d’une luminosité odorante acquise en des temps crasseux. Une rage de vivre dès la naissance dans une tapisserie nauséabonde d'immondices et d’ocres sombres, foulées par un esprit malade, capteur de senteurs conquises par le crime.La conception d’un arôme inconnu s’élabore par des gestes lents et minutieux, sur fond de ruelles désertes. Une proie spécifique est traquée, puis humée par des narines grisées de ressentir de nouvelles odeurs indescriptibles.La traque reste quelquefois inassouvie, en épargnant provisoirement quelques bienheureuses, échouant momentanément aux portes de la mort distribuée par un être absent, passionné, presque muet, attribuant des gestes limpides à une obsession enivrante, entretenue par d’éternels ingrédients traqués la nuit tombée.Un nez diabolique exécute merveilleusement une palette sensitive hors du commun, en s’emparant de vestiges féminins dénudés offerts aux degrés indispensables évolutifs, menant vers la perfection d'une idée.La lucidité d’un homme, récupéré par la démence d’une conception machiavélique, n’est plus palpable."Le parfum, détient une lenteur lancinante, un texte débité minutieusement sur des images de visages marqués par la transcendance, la convoitise, la surprise et la peur, que l’on a le temps d’admirer dans une reconstitution exemplaire d'une époque sans pitié.Des moments sublimes, rarement vus au cinéma, extraordinaires et somptueux. Une dépendance folle et collective envers un personnage plus déterminé par la mission que par la perversité, perçu comme un ange par une populace rongée de voyeurisme et de puanteur, copulant sans réticences sous la dépendance d'un nectar inconnu.La longue séquence de l’exécution de Grenouille est un aboutissement. Elle dépeint merveilleusement la prise du pouvoir des senteurs régénérant chez l'être humain, la soif des caresses.
  • THIS IS ENGLAND (2006)
    Peu spectaculaire et redondant, "This is England" s'avère décevant malgré une réelle bonne volonté de montrer correctement ces années Thatcher, donnant le prétexte à quelques éléments désœuvrés de ruer dans les brancards, sans développer une réelle matière contestataire. L’Angleterre sert bien souvent de loupe sociologique. Une récurrente chose en soi, montrant des sites dominés par des visages paresseux, aux frontières de la bestialité, dilués dans des décors épurés, abandonnés ou dévastés.L'initiation d'un adolescent, dont le père meurt dans un conflit mal compris, se révèle plus festive qu'agressive.Le cours de récupération étant beaucoup plus fourni en beuveries, violences gratuites et réflexions désenchantés, s'acharnant sur une faune étrangère, faisant certes peu d'efforts pour donner une image commune à une terre promise.Certains visages ont même l'audace d'offrir de l'attachement dans des tenues envoyant au diable toutes envies d'intégration.La vision cauchemardesque et hyper-violente d'une bande en rupture de société est occultée, pour ne montrer que quelques paumés bagués et tatoués, zonant les trois quart du temps dans des emplacements au bord de l'effondrement.Finalement ce sont les quelques images d’archives d'ouverture qui donnent le ton à cet opus agressif, mais privé d'étincelles explicatives sur un naufrage national, ne donnant naissance qu'à un discours extrémiste, c'est dommage.La version française est exécrable.
  • STOKER (2012)
    Pourquoi l'initiation, puis la lente métamorphose d'India vers la jubilation perverse et assassine rejetée, puis appréciée, offerte par une pièce rapportée aussi séduisante que glaciale, est elle aussi peu porteuse d'émotions? Ces images au point mort sont bien décevantes.Rien n'est ventilé ni intercepté. Quel ennui que ces situations pâles et narcotiques privées d'étincelles.On ne ressent rien, positionné au même niveau que ces personnages, semblant complétement vidés de toute substances.Un apprentissage inconsistant et laborieux subi, puis validé par une adolescente moquée et sans attrait, se noie dans la torpeur la plus incolore.Ceci malgré la performance d'une belle photo, désirant honnêtement essuyer les plâtres d'un parcours d'une considérable nudité sensitive.La décevante initiation et prise de conscience des véritables "valeurs" génétiques d'India, esprit en embuscade, fuyant et voyeuriste, passant de l'insignifiance à la jouissance, par l'intermédiaire du crime.Un raisin potentiel encourageant, donnant du mauvais vin.
  • NO ET MOI (2010)
    Aucune étincelle dans cette tentative avortée d'approcher dans sa réalité la volumétrie de plus en plus importante d'exclus privés de chaleur et d'hygiène. Visualisée de loin par un monde bourgeois éducateurs, turbulents ou en dépressions bien au chaud, faisant un pain béni conversationnel des statistiques désastreuses d'un monde social en miettes, uniquement perçus par les chiffres.Cet opus est un naufrage, une récupération commerciale complètement ratée, dans un conte pour enfants d'une mièvrerie stupéfiante.Un monde des sans abris soporifique, non reproduit dans ses véritables aspects qu'ils soient en fureur ou en accalmie.Ridiculisé dans une suite de scènes surfaites et romanesques, annihilant un concept privé d'une essence pure.Des obscurs se font voler leurs désespoirs et leurs silences par une reproduction non crédible, surexcitée, incapable de se débarrasser d'une excentricité fabriquée et démesurée, condamnant au documentaire un concept incapable de dévoiler son vrai visage par la fiction.