Constructions laborieuses et remises en questions atteignent logiquement une tribu harcelée par le temps et ses impératifs. L’adolescence est chaotique, pendant que les premières rides pointent à l’horizon d’un visage maternel lucide, d’une seconde vie à entamer dans les plus brefs délais.Les reproches fusent, les générations s’affrontent en fonction de leurs arrogances ou de leurs constats. Les uns brillent, pendant que les autres s’éteignent lentement dans de derniers morceaux de bravoure inadaptés à l’âge.Cinq dates accompagnées de leurs contextes musicaux rythment l’avancée laborieuse d’un couple et de leur progéniture. Les uns en crise regardent les autres affronter la vie en fonction de leurs ressentis et surtout de leurs motivations à se construire ou non.Tendre et émouvant "Le premier jour du reste de ta vie" se ballade tumultueusement dans la vie d’une famille à travers cinq clichés temporels, agressifs ou tendres.Chacun s’exprime, rue dans les brancards ou s’effondre dans l’air d’un temps baigné par les décibels de Janis Joplin et de Kurt Kobain.Remarquablement interprété, ce petit bijou émotionnel montre merveilleusement la difficulté d'aimer, suite à des traumatismes d’enfance, nommé désintéressement et absence d'un père envers un enfant devenu père à son tour, ne faisant que reconduire envers les siens une indifférence laissée en héritage.Ces constantes crises existentielles et prises de consciences sont salutaires, en permettant à une famille de rester soudée par le conflit.Tout dérape et se rafistole en un instant, dans un sourire rempli de larmes.Les craintes d’une génération montante de se lancer dans un océan improbable où chaque module détermine sa fureur ou sa tendresse, devient complémentaire avec l’acquisition impérative d’un second souffle indispensable à une génération refusant de sombrer.Un très beau film, parfois un peu décousu, mais sensible à l’extrême. Mille fois bravo pour ce très beau rendu et cette somptueuse finalité démontrant que la vie, malgré ses incertitudes, doit continuer coûte que coûte.