"Le Vietnamien mange le riz, le Laotien l'écoute pousser, le Cambodgien le regarde pousser". Malgré quelques essoufflements "Holy Lola" reste une approche remarquable sur le véritable chemin de croix enduré par un couple parachuté dans une quatrième dimension enracinée dans des concepts entretenus par l'héritage d'une histoire tragique, d'une misère tenace et d'une corruption indélébile."Holy Lola" ne manque d'ennui, ceci n’empêche pas d'être indulgent devant ses baisses de régimes, en se recadrant sur l'aspect documentaire d'un pays dont les mœurs déroutantes sont subordonnées à une surpopulation gigantesque, n'arrivant pas à extraire ses individualités.La traversée des rues s'avèrent pratiquement impossible. La détermination et l'endurance de Géraldine et Pierre se retrouvent bien souvent effritées devant les aspects d'un pays fonctionnant à l'accumulation de la paperasse administrative que seules des enveloppes conséquentes peuvent diminuer.Bertrand Tavernier ne condamne pas, il filme une différence celle d'un pays lointain contraint de conserver un premier degré extrêmement réaliste, outrageusement procédurier, dans une survie quotidienne privée de fantaisie.Deux regards neufs, dans un premier temps anéantis devant tant d'obstacles, se rapprochent davantage, deviennent performants et combattifs en considérant leur quête comme un double challenge.Un immense bonheur acquis dans la persévérance d'être père et mère, en offrant une perspective d'avenir à un enfant sur d'autres terres.