"L'âme d'un être est son odeur". "Le parfum" est la recherche d’une luminosité odorante acquise en des temps crasseux. Une rage de vivre dès la naissance dans une tapisserie nauséabonde d'immondices et d’ocres sombres, foulées par un esprit malade, capteur de senteurs conquises par le crime.La conception d’un arôme inconnu s’élabore par des gestes lents et minutieux, sur fond de ruelles désertes. Une proie spécifique est traquée, puis humée par des narines grisées de ressentir de nouvelles odeurs indescriptibles.La traque reste quelquefois inassouvie, en épargnant provisoirement quelques bienheureuses, échouant momentanément aux portes de la mort distribuée par un être absent, passionné, presque muet, attribuant des gestes limpides à une obsession enivrante, entretenue par d’éternels ingrédients traqués la nuit tombée.Un nez diabolique exécute merveilleusement une palette sensitive hors du commun, en s’emparant de vestiges féminins dénudés offerts aux degrés indispensables évolutifs, menant vers la perfection d'une idée.La lucidité d’un homme, récupéré par la démence d’une conception machiavélique, n’est plus palpable."Le parfum, détient une lenteur lancinante, un texte débité minutieusement sur des images de visages marqués par la transcendance, la convoitise, la surprise et la peur, que l’on a le temps d’admirer dans une reconstitution exemplaire d'une époque sans pitié.Des moments sublimes, rarement vus au cinéma, extraordinaires et somptueux. Une dépendance folle et collective envers un personnage plus déterminé par la mission que par la perversité, perçu comme un ange par une populace rongée de voyeurisme et de puanteur, copulant sans réticences sous la dépendance d'un nectar inconnu.La longue séquence de l’exécution de Grenouille est un aboutissement. Elle dépeint merveilleusement la prise du pouvoir des senteurs régénérant chez l'être humain, la soif des caresses.