Critique(s)/Commentaire(s) de JIPI

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  • WORLD WAR Z (2012)
    Elles sont bien impressionnantes ces ruches humaines déjantées, escaladant presque d'un seul bond de hautes murailles bien fragiles protégeant sommairement une population touchée de toutes parts par un mal inconnu. La déferlante d'une horde infinie de zombies aux rictus infernaux impossible à raisonner, programmés pour s'acharner sur une population cramoisie de peur et d'incapacité devant l'impossibilité d'enrayer un fléau surgit de nulle part.Des fragments dilatés impressionnants sur terre et dans les airs où chaque composant applique un même logiciel, la défense et l'attaque dans un contexte aéré ou compressé, ahurissant de terreur.Un automatisme de survie tissé dans la détermination de découvrir l'origine d'un mal qu'il faut combattre tout en essayant de le comprendre.la lutte soudaine et furieuse entre un airain limité et un visage révulsé aux dents acéré sur un terrain de jeux à feu et à sang dans une aventure efficace, enfin au delà du divertissement.
  • LA CABANE DANS LES BOIS (2011)
    Basique et ennuyeux dans ses deux tiers, malgré une découverte originale importante, "la cabane dans les bois" se débride complètement dans une dernière partie hallucinante, complètement barrée. Les clins d'œils à l'anéantissement final du complexe de "Mondwest" de Michael Crichton ne manquent dans une pincée délirante faisant surgir sur un site pulvérisé toute une panoplie vampirique déchainée.Une fiction sanguinolente et prémonitoire, complètement dingue, annonçant certainement la métamorphose dans un avenir encore lointain de nos concepts de jeux de télé réalité, actuellement beaucoup plus absurde que dangereux, mais se dirigeant irrémédiablement vers le voyeurisme, le pari, la souffrance et l'élimination sans pitié de leurs candidats.A signaler l'apparition surprise de l'unique survivante du Nostromo dans un final époustouflant.
  • 3H10 POUR YUMA (2007)
    Les westerns sont rares, alors soyons indulgents envers ce remake par moments un peu statique, heureusement remis à niveau par des gros plans intensifs, presque voyeurs de visages marqués par l’épreuve. La gestion temporaire d’un tueur sans états d’âme, offre à un fermier sans envergure, l’occasion de redorer un blason familial terni.Chacun d’entre eux à quelque chose à rapatrier de chez l’autre, un courage manquant, une humanité soudaine en bout de course, le tout élaboré degré par degré, sur des circuits rocailleux où le transport de fonds, servant de pitance, est braqué à l’aide d’une logistique implacable.Auréolé d’une pierre angulaire finale, sur un quai de gare, une approche perceptive nouvelle, par des sens moraux à l’état neuf, épilogue une aventure en commun où chaque composant découvre une identité préalablement inconnue.Pendant que le fermier façonne un courage libérateur, le tueur effrite peu à peu une pitié stérile. La communication porte ses fruits, dans un contexte existentiel hyper contraignant, l’approche différente d’une âpreté du gain indispensable, afin de survivre, trace quelques sillons en commun."3h10 pour Yumaé est un western qui s’écoute. Des mots s’intercalent entre des balles incontournables, définissant une époque sans transitions. On tue comme on respire, malgré cette contrainte reconduite à chaque pas, une proie et un prédateur, sous le regard d'un fils en construction, trouve une longueur d’ondes conversationnelle en s’échangeant des états d’âme constructifs.Bénéficiant d’une photo splendide, mettant en valeurs des morceaux de bravoure, dans des paysages désolés n’offrant que l’odeur du soufre, ce western atypique s’attarde sur des faciès en quête de rédemptions inconscientes.Des esprits en boucles, constamment au contact de la boucherie ou de l’exploitation paysanne, traduite par un endettement perpétuel, essaient de s’extraire, par une nouvelle humanité perçue d’un paysage monocorde où la bonté est à des années-lumières.Seule une aventure salvatrice en commun peut légèrement dilué ces constats, en permettant la collecte d’une peau nouvelle, même si pour l’un d’entre eux, celle-ci représente une finalité.Un très beau film.
  • MA VIE AVEC LIBERACE (2013)
    Ma vie avec Liberace reproduit honnêtement les arcanes narcissiques et loufoques d'un concept festif, dépensier et infidèle. Des paillettes sécurisantes et décalées entretenant une immaturité ayant besoin de se rassurer en permanence, dans de grandes pièces magnifiquement éclairées, saturées de toiles et de bibelots pharaoniques. Ce qui brille apaise, tout en formatant certaines confidences sur quelques dysfonctionnements du passé, menant une réplique du citoyen Kane vers un état des lieux non réellement désiré mais assumé dans tous ses excès. On s'éclate paradoxalement en trainant ses manques comme un boulet en regrettant secrètement de ne pas être soi même. Constamment sous l'emprise du chien de race, de la fourrure, du bijou, de la perruque, du visage refait et de la voiture de luxe dont on devine parfaitement qu'ils ne sont qu'apparences, dépendances, souffrances et simulations. Le tout pour se dissoudre en fin de course alité et amaigri, privé de toutes extravagances, exprimant enfin un langage dévoilant de vraies valeurs. L'amour entre hommes, dans un opus sensible, sans jamais être dérangeant, où il faut toucher le fond pour s'apercevoir que la véritable perception des choses ne peut se ressentir que privée de tout.Sans être éblouissant de bout en bout "Ma vie avec Liberace" restitue loyalement les assaisonnements loufoques, narcissiques et fantasques d'un concept festif immature, dépensier et infidèle emmailloté dans de la lumière vive. De la paillette relaxante sauvegardant une inconsistance ayant besoin de se rassurer en permanence, dans de grandes pièces magnifiquement éclairées, saturées de toiles et de bibelots pharaoniques. Ce qui brille apaise, tout en encourageant certaines confidences sur quelques dysfonctionnements du passé, menant une réplique du citoyen Kane vers une finalité non forcément désirée mais assumée dans tous ses excès.On se détruit paradoxalement en trainant ses manques dans un abouti dissimulant secrètement le regret de ne pas être soi même. Constamment sous l'emprise du chien de race, de la fourrure, du bijou, de la perruque, du visage refait et de la voiture de luxe dont on devine parfaitement la temporalité éphémère.Le tout pour se dissoudre alité et amaigri, privé de toutes extravagances dans des remords divulguant enfin un véritable langage.L'amour en hommes, dans un opus sensible, sans jamais être dérangeant, où il faut toucher le fond pour s'apercevoir que le ressenti n'a nullement besoin d'artifices pour se dévoiler.Il suffit de s'aimer tout simplement et de le proclamer dans le vide absolu.
  • LA MÔME (2006)
    Vous aimez la nuit ? Oui avec beaucoup de lumière. Cette question posée en bord de mer résume parfaitement le parcours de cette môme des rues, au démarrage plus que catastrophique, parachutée dans un désastre social de début de siècle.La môme Piaf n’est qu’un temporel, alternant progression chaotique et gloire vacillante, le tout menant au respect par un prénom glané à la dure, accompagné d’un carburant sordide, une hérédité de bas-fonds constamment entretenue par certains accompagnateurs existentiels.Edith, au gré du vent est exécrable, autoritaire ou exécutante et pleurnicharde, ses caprices sont désordonnés, elle se tient mal à table, sa grammaire est simpliste, sa voix railleuse, ses managers semblent plus soumis aux contraintes procédurières du métier qu’aux limites intellectuelles de leur représentante.Sur scène ce petit bout de femme semble en croix, une passion régulière, envers un public ayant l’aspect de juges impitoyables, est entretenue par l’intermédiaire d’une voix poussée au maximum.Cette alchimie béatifie un mécanisme parallèle, orgueilleux de survie et d’autodestruction, dont les excès vaporisent une volonté poussée à son paroxysme.L’amour envers l’autre ne peut être que viril, les coups reçus en jeunesse sont redistribués dans le temps par un sportif, représentant la vengeance, Edith subjuguée par une machine à frapper, découvre la dominance gérée par la force des lois sélectives naturelles.Une enfant découvre une famille dans l’abattage quotidien d’une maison close, les profils sommaires nivelés par une première guerre mondiale, particulièrement meurtrière sont incapables de bypasser des métiers de rues.Cette Marseillaise boueuse, improvisée par une enfant, devant palier sur le terrain, les faiblesses d’un père, est un état des lieux d’esprit vides, de ruelles sordides et de viandes saoules, la cartographie d’un pays contenant une multitude de grands Zampanos en puissance.Un Paris au look victorien positionne un visage d’éléphant sur une jeune fille à la dérive, frisant le phénomène de foire, faute de solutions et d’encadrements.La dégradation ventile le renouveau d’un visage en relation avec les époques, Edith, anéantie par les déroutes de son existence, offre en fonction de l’avancée de sa destruction, un visage plus ou moins épargné.La fin est dure, un fagot effrité implose dans un déconnecté mêlant réalité et fiction."La môme" reconstitution rigoureuse et réaliste d’un Paris roteux et ordurier de début de vingtième siècle, occulte les sentiments et les devoirs, relégués à des années-lumières d'une injustice vécue au jour le jour.La chaleur d’un encadrement, enfin offert à une jeune fille en pleine détresse, ne suffit pas à corriger une trajectoire héréditaire indélébile, c’est certainement cela le message du film.Un produit fini avance dans un temps, aux moeurs évolutives, accompagné d’un catalogue primitif sommaire, de base existentiel, un comportement d'enfant à temps complet dont les caprices muselés par les pierres brutes de l'enfance, comblent leurs retards en se baladant au coeur d'un sablier existentiel rugueux par ses distorsions internes.
  • THE GHOST WRITER (2009)
    Comment faire pour s'échauffer dans une dernière partie un peu plus alerte, gommant plus d'un tour de cadran vous ayant tenu en éveil par miracle. Un sursaut soudain auquel on ne croyait plus, propulsé d'un contexte gris, pluvieux, venteux et glacial autant à l'extérieur qu'a l'intérieur d'un bunker isolé du monde.L'atmosphère tranchante et robotisée d'un récit conçu comme un puzzle dans une photographie somptueusement blafarde.Chaque pièce faisant progresser lentement l'ensemble vers un coup de fouet final bien tardif.Un opus Politique certainement valeureux, mais carburant au diesel, ceci nécessitant une attention soutenue dans un esprit préférant faire languir les sens plutôt que de les animer.
  • ASTÉRIX AUX JEUX OLYMPIQUES (2007)
    Décevant presque affligeant, "Astérix aux jeux Olympiques" se traîne péniblement en cent cinq minutes d’images au bord du gouffre. Pas de récit structuré, uniquement des numéros d’acteurs sans aucun risque, blindés de numérique. Comédiens qu’il faut parfois savoir déceler dans ce bric à brac de scénettes lourdes et insignifiantes.Clovis Cornillac, relégué au rang de support technique, par un Benoit Poelvoorde fou furieux incontrôlable et trop débridé, n’est plus qu’un fusible épisodique, dynamisé le temps d’une scène presque sans intérêt.L’anachronisme tissé dans tout le film n’est pas du meilleur goût. "Le clan des siciliens" et "Que je t’aime" mènent l’ensemble à la frontière de la débilité.La scène où Brutus triche lamentablement dans une course de relais, est représentative de l’essence d’un produit au parcours pitoyable, sans esprit de recherche. On ne peut pas dire que les méninges se soient triturées dans l’élaboration d’un tel opus.Quelques mimiques d’Alain Delon, officialisant un statut narcissique, maintiennent pendant quelques rapides secondes le contenu hors de l’eau.Bref, un détour est souhaitable, plutôt que d’ingurgiter une ambiance facile, bourrée de clins d’œils fournis par des œuvres cinématographiques antérieures, référencées ou de panoplies professionnelles de célébrités récupérées.Le final ressemble à un amoncellement de spots publicitaires incohérents, regroupant les stars sportives du moment, exécutant devant la caméra quelques prouesses liées à leur gagne-pain quotidien.Une surprise cependant, dans ce ramassis d'idées au ras des pâquerettes, l’agréable trouvaille d’avoir fait de Jérôme le Banner le souffre-douleur d’un Brutus chétif, dominant du geste et de la parole un colosse serviable et soumis, ça franchement c’est drôle, et peut-être plus fort que la prestation d'un ésar tutoyant les cieux.
  • LA RAFLE (2010)
    Beaucoup trop de psychologies survolées dans cette peinture tragique, manquant bien souvent de sincérité sensitive de la part de certains comédiens parachutés à tort dans un contexte montrant leurs limites naturelles émotives. Certains jouent dans des comportements ou des panoplies peu crédibles, pendant que d'autres essuient les plâtres en s'imprégnant au maximum de leurs personnages, dans une connexion complémentaire, unissant le récitant et le larmoyant.L'ensemble atteignant son paroxysme, dans une seconde partie plus pathétique, montrant avec force un déracinement familial insoutenable, opéré par des êtres insensibles ou serviles, au service de l'occupant et de ses procédures d'exterminations.Mention très bien pour Mélanie Laurent, malgré l'apport naturel d'un visage formaté pour les larmes.
  • GOOD BYE LENIN ! (2003)
    Alex Kerner est un bon fils, parachuté sur terre dans un contexte collectiviste, il ne fait pas le procès d'un régime côtoyé depuis sa naissance, pour lui il n’existe rien d’autres que son quotidien. Christiane, sa maman, fervente socialiste, tout en étant positionnée de son plein gré dans cette société communautaire, en reconnaît certaines faiblesses.Cependant la propagande ingurgitée quotidiennement électrise cette femme, ses motivations sont sincères, elle croit vraiment aux bienfaits de ce régime.La transformation soudaine et radicale de la RDA, permettant l’installation des Burger Kings et des logos Coca Cola, est dérangeante pour certains esprits, ayant basculé sans souffrances particulières dans l'idéologie du partage.L’allégresse populaire devant ces chambardements, effondrant 45 ans de l’identité d’un pays, entame un enthousiasme retombant rapidement.Quelle tristesse de voir Ariane serveuse mécanisée dans un fast food, remercier les clients d’avoir choisi la restauration rapide comme symbole alimentaire.La dignité humaine est à ce prix. Ne jamais verser sans avoir activé les rouages de sa raison. Il faut parfois s'abstenir de hurler avec les loups.Le regard d’une mère, effrayée par cette déferlante d’approches nouvelles économiques courant à court terme, est représentatif d’un esprit loyal envers un pays dont la masse se berçant d’illusions, bascule dans cette fausse lumière nommée abondance, ne faisant le bonheur que de quelques privilégiés.Le démantèlement du buste de Lénine est peut-être un boomerang, une erreur pour un pays se débarrassant pratiquement du jour au lendemain de ses institutions idéologiques.La coupe du monde de football de 1990 remportée par l’Allemagne réunifiée, brise les systèmes de défense des derniers réticents au changement. Les meubles et la voiture du voisin ne sont plus à l'image de ce que l'on possède, un clone stabilisant démesures et convoitises.Le symbolisme de la réussite collective d’un pays par l’envoi dans l’espace d’un Allemand de l’est, s’effondre au profit de la mal-bouffe et des compagnies pétrolières."Good bye Lenin" est une étude de réflexion sur la manière d’entretenir un équilibre, un respect envers un régime, de toujours accepté par la population et un attrait non contrôlé vers l’ouest, orgasme temporaire montrant rapidement ses faiblesses.Tout ce chamboulement imposé permet à une faune solidaire de se mettre en place, en maintenant une militante sincère dans ses principes de bases.Les faux journaux télévisés sont savoureux de nostalgie. Les chants patriotiques entamés par les purs et durs du régime, au chevet de la maman d'Alex sont désopilants dans ce contexte de nouveauté.L’interview du chauffeur de taxi, sosie du cosmonaute, est pathétique.Par les miracles de la technique et l’ingéniosité d’un faux journaliste, la RDA défunte, reprend des couleurs.Une idée géniale d’Alex offrira un départ heureux et reposé à cette Mère Courage qui n'a jamais déviée de ses convictions premières.
  • SHEITAN (2005)
    Vincent Cassel n’est-il pas, sans le savoir, dans "Sheitan", une réincarnation tatouée et ébouriffée, beaucoup plus agressive, du père Jules, incarné par Michel Simon, dans "l’Atalante" de Jean Vigo. Ce grand guignol, au fil du rasoir ou à la manière des chimpanzés, tout peut déraper en une fraction de seconde, n’est pas déplaisant si l’on accepte le concept évolutif auquel le cinéma doit faire face.Les images sont délirantes, stéréotypées, parfois drôles. Ce quart-monde sans directives transpire dans un contexte primitif.Il est impératif de garder sa lucidité devant toutes ces extravagances, amusons-nous de ce troupeau au cérébral désarticulé, évoluant dans un sous-monde élémentaire, à la frontière du ridicule.L’homme descend bien du singe, il le prouve ici par une foire du geste vociférant entre mâles, afin de s’approprier les femelles en chaleur.Cette jeunesse entartrée n’obéit qu’à une seule règle, la défonce sanglante, un petit clin d’œil malsain à "Scream" qui déjà donnait naissance à de nouvelles règles de vie à des adolescents refusant une ligne de conduite exemplaire, ne rapportant pratiquement plus de lauriers."Sheitan" est l’état des lieux d’un esprit collectif misérabiliste, en pleine déconfiture. Depuis "La haine" premier signal d’alarme, la régression s’est encore accentuée. C'est la décomposition de l'intellect par le bas.La bête dévore l’homme est en fait un concept de survie instinctive, privé de raison, la parole s’estompe et devient de plus en plus inaudible.Le visage de Joseph n’est plus qu’un loup aux crocs menaçants.
  • UN HEUREUX ÉVÈNEMENT (2010)
    "Un heureux évènement" drôle, léger, spontané et incisif dans sa première partie, atténue sa fougue et sa virulence dans une seconde moitié, beaucoup plus sombre et interrogative. Une détérioration domestique malsaine, perçue comme un naufrage, menant une intello de la raison pure à un cloisonnement quasi absolu, fait de nuits blanches, d'allaitements incessants, de somnolences spontanées, de couches bébés aux senteurs nauséabondes et de mari distrait, récupéré ou absent.La chute d'un esprit presque abandonné, incapable de rebondir dans un contexte de servitudes, absent de sites festifs liés à son âge.La disparition de soi anéanti par la corvée accumulant la rage de récupérer ses manques tout en implorant dans la confrontation les révélations et les caresses d'une mère incomprise.Une pensée n'étant plus interdite, celle de donner la vie sans être délavée par ses procédures d'aliénations, faisant de la maison de Dieu (La mère) une nature morte.La drague, l'acte d'amour, la procréation et la naissance d'un enfant transporte un couple inconscient et déluré vers un réalisme que la fougue des mots prononcés à l'origine de leurs désirs, ne leur permet pas de distinguer.Dans une réalité assaisonnant lourdement les espérances les plus folles.
  • LES FILS DE L'HOMME (2006)
    Londres sert bien souvent de test apocalyptique, deux mille vingt sept sonne sur l’horloge d’une terre à feu et à sang. Emigrés illégaux, immeubles évacués manu militari, explosions soudaines, bétails calcinés, convois caillassés sur fond de tubes des années soixante. On se déplace sur une mer de boue et de bris de glaces. Le cochon des Floyd survole un sol jonché de détritus, certaines cheminées n’ont plus la force de cracher une pollution ravageant des visages creusés par la faim. Les voitures brigandées sur les routes sont des tombereaux.L’homme évolue dans sa propre toile, une peinture vomissant une lente agonie économique et politique, un fascisme éclos sur un tas d’ordures, s’acharnant sur un déchet humain titubant entre les terroristes et les extrémistes, sur fond de guérilla urbaine.Une rondeur, absente depuis dix huit ans, redonne vie à un concept uniquement présent sur des tags muraux. Un alphabet, sur le tableau d’une classe dévastée, dévoile l’empreinte du saint des saints, devenue invisible.L’enfant de la renaissance ne peut être que celui de tous ces hommes en uniformes, environnés par les ruines fumantes de leur propre cerveau. Tous ces pères en puissance, récupérés par la violence, baissent un instant leurs machines à tuer devant le passage d’un immense espoir, certains s’agenouillent, offrant les premiers remous d’une perception s’éloignant de balles tirées, par n’importe qui sur n’importe quoi.Les images sont dures, pénibles, les visages, s’accrochant à quelques minutes supplémentaires de vies, sont filmés par une caméra sur haut de colline ou à hauteur d’homme. Cette virtualité insoutenable devient une anticipation de plus en plus difficile à comprimer."Les fils de l’homme", film d'une noirceur remarquable, dénonce un point grossissant se rapprochant dangereusement de nos existences, Il existe un art démentiel, que personne ne désire côtoyer, un enfer dantesque potentiel, que nos consciences bannissent, ce film courageux offre la partition d’un nombre égal à lui-même, que Saint Jean connaît bien.Cette déferlante n’est plus abusive, elle est l’impact d’un avenir que nous ne pouvons plus ignorer, l’image n’est plus chargée, c’est l’actualité des prochaines décennies, si nous ne faisons rien.Le "soleil vert" dans les années soixante dix, conduisait le spectateur à la fin de la projection dans les latrines pour y vomir l’avenir de ses enfants, "les fils de l’homme" est dix fois plus impressionnant, un signal d’alarme à la batterie presque épuisée.
  • MAMAN (2011)
    Malgré sa bonne volonté "Maman" est un opus décevant dont la seule particularité est de confirmer une fois de plus par ses images un cinéma hexagonal désargenté, prisonnier d'une sédentarité à long terme, l'obligeant à se morfondre dans des climats austères et ennuyeux. Tout est en berne autour de comédiens essuyant les plâtres d'une industrie bien mal en point, tributaire d'un lieu clos exprimant les derniers râles d'une usine à gaz n'ayant pratiquement plus de jus.Le sujet est fort, mais se néantise dans une suite de scènes aussi torturées qu'insignifiantes, dévoilant l'immense difficulté de jouer vrai, dans un parcours manquant totalement d'électricité naturelle.Un énième film de crise, tentant désespérément de maintenir hors de l'eau un cinéma Français bien malade.
  • LA PASSION DU CHRIST (2004)
    Devant la vision d’un tel film on ne peut s’empêcher de le rapprocher de ce dominant installé confortablement dans nos vies depuis une bonne décennie, rythmant nos pulsions du matin au soir, par "l’attrait" d’un voyeurisme encore sous contrôle, mais pour combien de temps. Le futur look internet, transposé sur écran large, se déchaîne pendant plus de deux heures. Un cobaye consentant est matraqué, flagellé, mis en croix dans des conditions très proches de l’exécution d’un otage sur la toile, sauf que le pauvre malheureux, filmé en temps réel par ses bourreaux, n’a pas choisi un tel scénario, quoique...La personnalité du Christ se transforme d’œuvre en œuvre, en s’adaptant à l’actualité et aux technologies. Le pauvre en prend et en redemande. De la pure boucherie jouissive et hors de prix, filmée par un professionnel plus journaliste que cinéaste, stressant en permanence un plateau perdant sa connexion avec une virtualité.Les évangiles, au même titre que différentes traductions offertes à des œuvres classiques, sont triturés, pour n’offrir en définitive qu’un J.T de vingt heures au look irakien.Jésus devient le porte-parole du sacrifié sautant sur un marché, torturé en détention, harcelé moralement dans son entreprise ou candidat d'un jeu télévisé débile japonais.La croix en ces temps incertains est l’idéologie de nombre de nos concitoyens sans repères, récupérés, drainés en salles obscures par ce produit déprimant, n’alimentant qu’une fausse fatalité, pouvant se transformer en haine d’une seconde à l’autre.L’étude de Jésus est avant toute chose théologique, n’excluant pas l’apport d’un travail cinématographique soigné, et surtout épargné de tout contexte récupérateur.Ce cheminement de plus en plus effrayant vers la croix ressemble à un live CNN, n'excluant pas forcément la fidélité d'un réalisateur envers ses convictions religieuses.Mel Gibson se sert uniquement et commercialement de l'impact de son temps sur ses contemporains.Les plus anciens suivent le logo de "Golgotha" à "La passion du Chris"t en passant par "La tunique", "Ben-Hur", "Le roi des rois", "Barrabas", "Jésus de Montréal" et "La dernière tentation du Christ".Une enseigne relookée au fil des opus, récupérée ces derniers temps par des hommes avides de profits, détruisant un esprit respecté par un septième art défunt.Après deux conflits mondiaux, un homme roué de coups en permanence, ne s’exprime pratiquement plus.Ou est donc passé le message religieux distribué principalement par la voix?Jésus devient au début de ce XXI siècle une dégénérescence humaine, non assumée par un esprit manipulateur, préférant l’offrir à un personnage scénarisé plus corporel que verbal dont la résurrection ressemble de plus en plus à une peau de chagrin.
  • BEFORE MIDNIGHT (2013)
    Ennuyeux, long et assommant, "Before Midnight" s'enlise dans d'interminables plans séquences pompeux, ankylosés de propos monocordes. Une longue marche interminable, bavarde et prétentieuse, réalisée par des bobos insatisfaits, se nourrissant de soleil et de bonne chère, accompagnés de leurs espérances et de leurs doutes, dans de longues thématiques nostalgiques, fastidieuses et ampoulées.La montée chromatique fastidieuse d'un couple talonné par la remise en question, passant du baiser au combat, dans une rafale ininterrompue de reproches lourdauds et indécis.
  • BLOOD DIAMOND (2006)
    Sur certains continents, une nouvelle ressource naturelle n’engendre que malédiction, sang, sueur et larmes. Le diamant rose, successeur de l’ivoire, de l’or, du caoutchouc et du pétrole, naguère porteurs d’une terre faussement utopique, n’offre que la machette à des fermiers traqués et recrutés de force pour sa cueillette. Où se situer parmi un gouvernement pourri, des rebelles sanguinaires, un voyeurisme journalistique, des trafiquants motivés et une religion récupératrice d’enfants meurtris, tous ces organismes ne travaillant naturellement que pour leur propre compte.La boucle existentielle politicienne des lieux ne varie jamais d’un pouce, on prend le pouvoir, on s’enrichit, puis l’on fuit au Mexique ou ailleurs, en laissant un bourbier ingérable à une rébellion imprégnée d’une manière de faire épuratrice, elle-même sur le grill d’un temps compté.L’enseigne C.C.A (C’est ça l’Afrique) offerte dans une éternelle répétition.Les enfants enrôlés de force sont sauvagement endoctrinés, loin de la paysannerie ancestrale des pairs. Les femmes pleurent un disparu ou se prostituent. La terre teintée de rouge entretient une violence présente, depuis la nuit des temps, une détermination sans limite s’y adonne sur terrain conquis.La phrase "Vous connaissez une époque où le monde allait bien" est un constat validant la non retenue d’une barbarie.D’innombrables réfugiés sont parqués, des retrouvailles émouvantes sont violées par des photos indécentes, ne respectant pas le respect que l’on doit à un groupe reconstitué.Le sous sol torturé d’une Sierra Leone de fin de siècle sert de couverture diamantaire à des magazines politiquement corrects. "Pas d’apartheid dans les tranchées" scandé par Archer évoquant un passé solidaire avec l’autochtone, révèle une légère éclaircie, vite estompée par ces tueries quotidiennes où femmes et enfants ne sont aucunement dissociés des balles.Solomon lutte afin de retrouver sa famille, Archer l’accompagne de manière intéressée, mais peu à peu devant un 60/40 menaçant la vie d’un enfant son comportement change, une procédure de cœur se construit en se terminant par une bravoure de repenti, s’exprimant sur une vue magnifique."Blood Diamond" est l’apologie de la pierre qui pourrit tout, du pécheur au diamantaire, tout le monde succombe à une luminosité artificielle orchestrant des massacres au soleil, loin de ces villes brumeuses européennes où ces roses de sang, extirpées dans la douleur, rutile sur les rombières.Le contexte reproduit est remarquablement réaliste et maîtrisé, une magnifique reconstitution logistique barbare, de terrain, s’offre dans toutes ses intolérances, un enfer vert où les humains ont des senteurs de babouins.Solomon véhicule en parallèle un défaitisme collectif légendaire, en spécifiant à Archer :"Tu peux tirer, je suis déjà mort".La Sierra Leone prend l’aspect d’un modèle témoin, image d’un continent exsangue. Les richesses internes découvertes sont détournées au profit d’un grand Blanc sans scrupules, armé jusqu’aux dents, ne laissant au résidents qu’un hypothétique filet de pêche pour sa pitance quotidienne.Le processus Kimberley, adopté en 2000, atténue sensiblement un processus d’intérêt aux bases solides ayant toujours globalement la tête hors de l’eau."Diamond Blood" est un film remarquable, montrant les hommes esclaves de leurs profondeurs.
  • SPACE TIME : L'ULTIME ODYSSEE (2011)
    Le code d'accès de ce huit clos assoupi en orbite autour d'une planète bleue perdant soudainement une à une toutes ses lumières n'est pas simple. Mais quelle révélation stupéfiante pour un esprit assidu, prêt à décrypter dans des efforts presque surhumains ces images plus que molles, faisant apparaitre l'ennui désespéré et hallucinatoire d'une conscience livrée à elle même, éloignée à jamais de toutes transactions avec ses semblables.Un climat ahurissant de lenteur dans un habitacle restreint et désordonné, dominé par le fait d'armes et le témoignage d'incertitude.Le tout s'insérant en alternance dans un circuit composé d'espoirs et d'abandons, déstabilisant un condamné à l'errance éternelle vers la conscience de soi, par la transcendance émotive.Une lumière atypique acquise dans l'espoir, les larmes et la sueur au dessus d'un corps céleste muet, plongé dans le noir éternel.Un opus magnifique, extrêmement touchant sur les convulsions d'un isolement et son labyrinthe antinomique, menant un être abandonné dans le dépassement de soi vers la conquête d'une terre inconnue.
  • LE CODE A CHANGE (2008)
    "Tout le monde fait semblant d’être heureux"Dissimulés en arrière-cour, le temps d’un repas annuel, toute une couche représentative d’un milieu sécurisé exécute un bilan de groupe, pendant qu’un peuple soudé, le temps d’une soirée, chante et danse dans les rues. Quelques bobos camouflés dans de la carrosserie rutilante et des sonneries de portables incessantes tentent de panser quelques lacunes hypocrites en caressant l’incertitude d’un terrain adulte à conquérir.L’un donne la vie, pendant que l’autre n’ose annoncer à la plupart de ses patients qu’ils vont quitter ce monde dans d’atroces souffrances.Briller en soirée par le bon mot, en dégustant du vin hors pair, éloigne de leurs véritables valeurs professionnelles et morales toute cette bande d’existentialistes à l'aise dans le maniement de la fourchette, cherchant maladroitement des marques fiables, difficilement discernables dans une toile de fond luxueuse, ne permettant pas de capter de véritables valeurs.Le schéma de récupération est faussé par l’accumulation d’un superficiel que des métiers porteurs permettent d’élaborer.L’avocat, la romancière, la gynéco, le chirurgien ont "pognon" sur rue, mais le cœur saigne, dissimulé dans des réactions plastronnantes faisant transpirer d’arrogance des nantis brisés intérieurement, par le coté néfaste de leurs conforts.Appart, sexe, voiture, bouffe et divorce sont le système planétaire d’individus adepte de la dissimulation et de la langue de bois en milieu clos, pendant qu’une multitude débridée croule sous la bonne humeur à l’air libre."Le code à changé", agréable comédie acerbe sur le paraître et ses perturbations psychologiques, dénonce la fragilité d’une caste fabriquée par la pire des choses, les modes et l’air du temps, permettant à une certaine catégorie d’opportunistes sans envergures personnelles de vivre cloitrés et sécurisés à l’aide d’une diction prétentieuse et hautaine, n’encourageant que la lâcheté, la lassitude, la nostalgie et l’adultère.A signaler la très émouvante scène entre Patrick Bruel et Blanca Li permettant à un chirurgien aigri de se reconstruire en prononçant le plus beau des mots. Guérison.
  • LE HÉRISSON (2009)
    Renée, quinquagénaire laide et décrépie, se voit dans l'obligation, suite à la définition d'un métier de service, de dissimuler une valeur secrète, pendant que Paloma, adolescente intelligente et acerbe, filme un environnement familial bourgeois, protecteur, mais sans la moindre perception d'un éveil. L'une distante et éteinte cache un autre soi-même, pendant que l'autre, ironique et aigrie, éprouve les pires difficultés à décoller. Un territoire en étage clair et grandissime s'avère froid et inconsistant, devant un microcosme épuré, au ras du trottoir sombre et inexistant, mais ayant quelque chose à dire, à condition d'avoir de la délicatesse et une patience extrême. Une beauté interne, complètement gommée par son quotidien, remet lentement en lumière, au coup par coup, un émotif et un savoir endormis, à ceux sachant l'extraire en douceur et l'apprécier. Un esprit presque éteint se réactive par la parole et la confidence dans une luminosité retrouvée, en offrant le chemin de la vie et la force de continuer à une jeune fille sur le point de s'éteindre. Un beau film sur une deuxième naissance, celle d'un merveilleux contenu émotionnel, remis en service par une anonyme, dont la luminosité occultée par une position sociale invisible et corvéable, est décelée et rafraîchie par l'attirance du soleil levant et le désespoir d'une jeunesse sans repères ni modèles.
  • LES FEMMES DU 6E ETAGE (2010)
    Un opus sincère et chaleureux sur l'art et la manière d'entretenir loin de chez soi sur un périmètre spartiate et microscopique une nature constante bien éloignée de ces étages inférieurs collés montés austères et silencieux. Elles sont bien tristes ces années soixante traversées par ces garnitures bourgeoises ennuyeuses et ventripotentes ne faisant qu'assumer sans aucune luminosité leur train-train quotidien.Au dessous des toits, c'est l'Espagne, son soleil, ses chants et ses couleurs dans une ambiance festive et pimentée détenue et reproduite à temps complet par tout un concept corvéable à merci mais gestionnaire d'une spontanéité pulsionnelle n'étant subordonnée à aucun test conditionnel.Une délocalisation n'entamant nullement la livraison permanente de ressentis naturels s'exprimant à la volée sans préambules ni cogitos dans des exclamations bruyantes ou des sourires engageants sous l'emprise de la bonne table interceptés et appréciés par un esprit éteint enfin remis en circulation grâce à la virulence naturelle de personnages considérés comme anonymes mais possédant par leurs comportements sanguins le nerf de la vie.Parfois il est bien préférable de passer par l'escalier de service.
  • THE MACHINIST (2004)
    Déprimant presque poignant, "the machinist" déploie ses couleurs délavées dans un climat désolé, réduisant un esprit sans sommeil à la traversée d'un monde cauchemardesque, où tout n'est qu'apparitions aussi soudaines qu'inexplicables. Une suite d'évènements douloureux, déversés sur une architecture squelettique à bout de souffle, balloté sur une route nauséabonde, par un réel incertain.Un opus de qualité à condition d'en accepter son continuel climat décrépi.
  • GRAVITY (3D) (2013)
    Cette féerie galactique exprime admirablement la douloureuse constitution d'un nouvel état conquis dans un noir d'encre sinistre et silencieux. La découverte d'une féminité inconnue, glanée dans l'épreuve à l'intérieur d'un ventre maternel spatial, rempli de cordons ombilicaux métalliques dangereux ou protecteurs.Une rage de survivre, de s'élaborer et de se révéler dans un liquide amniotique infini, garniture d'un fœtus en survie dont les décibels constants accompagnent les ornements indispensables de la terreur et de l'angoisse, moteurs paradoxaux de la détermination et de l'initiative.Ryan, dans un premier temps, managée, taquinée et remorquée par le sexe fort, assemble point par point dans les hurlements et les gémissements les plus extrêmes, une nouvelle autonomie sensorielle en relation avec l'avènement de son moi véritable.Un esprit neuf, nourri par sa détresse et sa solitude, s'imprègne d'un galbe magnifique, en se redressant majestueusement vers le ciel à la conquête d'une terre inconnue.Un très bel essai sur les spasmes d'une surface insolite, mère de toutes les métamorphoses.
  • MILLENIUM LE FILM (2009)
    En se servant comme toile de fond d'une enquête policière austère et nauséabonde, Millenium opus légèrement soporifique, réveillé par la soudaineté de ses excès, montre la face cachée d'un pays sombre et froid, dont le présent et l'avenir sont sur le fil du rasoir, entre une génération descendante, usée, revancharde, autarcique, sadique, nationaliste et aigrie, en conflit avec une génération montante blessée, instable, violente, méfiante, volatile, sure d'elle ou terrorisée en fonction des circonstances. La famille Vanger dépravée, arriviste et opportuniste, dont la plupart des composants sont aux portes de la mort, entretient l'image obsolète d'une nation aux mœurs brutales, mettant extrêmement mal à l'aise une jeunesse fragile, dépendante, humiliée, tentant de s'affirmer par des courants choisis et assumés, essentiellement basés sur l'évènement et le relationnel à court terme.Un conflit de génération pur et dur, entre la promiscuité malfaisante d'un clan, uniquement opérationnel sur l'appât du gain, vivant cloîtré dans des demeures froides et sinistres, en concurrence avec des lieux incertains, foulés par un jeune esprit guerrier, libre et intelligent, dont la communication minutée semble positionnée entre l'énergie et l'indifférence.Un avenir problématique pour un pays épurant lentement un contenu sévère et procédurier, au profit d'une approche nouvelle, basée sur un existentialisme jouissif et distant.
  • MATCH POINT (2005)
    "N’être jamais venu au monde est peut-être le plus grand des bienfaits". Dans certaines circonstances, l’existence n’est conditionnée que par le hasard, il suffit d’avoir de la chance et de survivre, en camouflant à perpétuité un sentiment de culpabilité.Chloé est fine, douce, protectrice, attentionnée. Formatée pour le mariage et la descendance, elle se révèle rapidement ennuyeuse, trop conventionnelle dans une vie toute tracée où le futur conjoint se capture, se façonne, puis se conserve en bouteille, dans des voitures de fonction, des bureaux spacieux et des notes de frais illimitées.Un cocon perpétuel dans une prison dorée, sous dépendance patriarcale.Nola est hors norme, libre, attirante, indécise. L’autre côté d’une voie royale gérée par l’ennui. Son instabilité professionnelle attise une envie d’aguicher, de mettre à l’épreuve, un regard attisé, déconnecté d’une procédure de fidélité.Adepte de jeux pervers, elle se donne sous la pluie ou en lieu clos, en sacrifiant des dessous offerts au plaisir.Les méfaits d’une superficialité, maitresse incontestée d’une terre aisée, sont contrecarrés par un besoin de vivre les hasards du lendemain, en lâchant ses sens en liberté.Un esprit ouvert à l’expérience charnelle contre un autre, obnubilé par la grossesse. Les jeux de l’amour en conflit avec un mécanisme de vie sans surprises. La sécurité du domaine contre l’extase du moment.La vieille Albion, étriquée par les principes, se retrouve ébouriffée par un oncle Sam aux mœurs instables et grivois. La conception d’un enfant passe par la passion, loin d’un projet de fécondité.Dans un premier temps la peur du lendemain excite plus qu’une sécurité à temps complet. Un éternel conflit entre l’amour traditionnel et un manque de volupté, qu’il faut conquérir sur d’autres terres.Woody Allen sort enfin de ses épuisantes rafales de discussions monocordes, en positionnant de nouvelles valeurs, dans une filmographie bien souvent répétitive."Match point" est un film surprenant, captivant de bout en bout, métaphysique dans ses dernières images.Une intrigue conventionnelle dévoile un opus sombre, montrant la montée en puissance de toute la machinerie d’un processus passionnel amoureux, menant les principaux protagonistes vers la dépendance, l’hystérie et l’aliénation.Le dilemme majeur, entre la lâcheté d’un amant ayant besoin d’assouvir un besoin de luxure, tout en sauvegardant sa sécurité matérielle.Beau travail, bravo.
  • B13 - BANLIEUE 13 (2004)
    Pas de panique devant ces images beaucoup plus farfelues qu'inquiétantes, fournissant une tonne de visages banlieusards felliniens, hors du commun, aux corps musclés ou déformés, caricaturés à l'extrême sur un site à l'agonie. Un ramassis de clichés effrayants ou amusants selon son ressenti, frôlant l'overdose chers à deux duettistes Pierre Morel et Luc Besson, adeptes du sport extrême et de la baston délinquante hautement caricaturée."Banlieue 13" n'en demeure pas moins un schéma bondissant, denrée bien absente de notre production actuelle, endormie dans ses états d'âmes.A voir pour s'apercevoir avec bonheur que le cinéma français possède encore du nerf.
  • LITTLE MISS SUNSHINE (2006)
    "Un vainqueur n'attend que d'être réveillé, soyez les acteurs de ce monde". Ces quelques mots ne sont que l'auto satisfaction d'une locomotive verbale, transcendée par sa propre voix, ne déclenchant que de rares applaudissements dans une classe plus que clairsemée.A la maison se côtoie période Nietzsche sur vœu de silence, agrémenté d'un visage proustien aux bras tailladés, servant de paravent à une snifette sexagénaire.Sur la route, une éducation sexuelle est distillée à la grosse, à l'intérieur d'un minibus à l'agonie, au klaxon révolté, n'en finissant pas de s'éteindre.Cette famille, épuisée par la cartographie interne d'un monde non exécutable, se propulse sur le ruban du renouveau. Quelques confessions sont repositionnées sur une parole vomissante retrouvée. Cette transpiration de plus de mille kilomètres fabrique une asphyxie familiale salutaire, on souffre la disette en groupe, en regardant droit devant soi. La finalité de cette escapade se situe dans une liberté gestuelle bannissant les contraintes de petits corps martyrisés par les parfums et les mises en plis.La vie n'est qu'un concours de beauté permanent, un célèbre écrivain français, looser perpétuel, voyage incognito dans cette pétoire surréaliste, la décision d'un équilibre repose sur l'acceptation de ses différences morales et corporelles, en y incluant la perception d'être un génie, pratiquement que pour soi-même, environné d'un auditoire restreint, mais conquis, qu'importe la multitude si celle-ci n'est qu'un troupeau conditionné en orbite autour d'une fausse lumière.Des parents, attendris par des décennies de rediffusions de navets à l'eau de rose, se pâment devant des Shirley Temple mécanisées, exécutant des chorégraphies à peine comprises, uniquement afin de respecter un catalogue de prestations de concours voyeuriste, presque centenaire."Little Miss Sunshine" est dans un premier temps la mise en pratique d'une erreur ne menant nulle part, ce cheminement vers cette fausse terre promise californienne se conclue par le plus beau des éveils."Allons nous en d'ici" est prononcé par une famille reconstruite où chacun, en fonction de rêves impossibles, se positionnera sur un parcours authentique, une vérité basée loin des stéréotypes où l'on est soi-même, en assumant pleinement un contre-courant.Par rapport à ces rêves les plus fous, l'approche "Familles, je vous hais" se fabrique d'elle-même "Little Miss Sunshine" (2005) montre bien cette cassure" heureusement temporaire d'un fils taxant trop rapidement son entourage de ratés.Chacun montre son amour à l'autre par sa différence, dans un langage parfois limité, par les disponibilités et les fantasmes de chaque participant uni jusqu'au bout de ce voyage initiatique drôle et émouvant."Little Miss Sunshine" est un film merveilleux" délivrant le plus beau des diplômes, l'acceptation dans une collectivité constructive de sa propre architecture.
  • SUNSHINE (2006)
    Le cinéma de science-fiction est actuellement réminiscent. Il a besoin, afin de se propulser dans le temps, d'ingrédients du passé. Dans ce vaisseau, le regard de Ripley, les tremblements faciaux de David Bowman et les terreurs cubiques sont omniprésents. Les gros plans valorisent les angoisses de visages cernés au plus près, au détriment d'un environnement extérieur, ne devenant parfois que des sons inquiétants.Le contre argument, de cette sédentarité hyper dangereuse, est offert pendant quelques instants à des esprits momentanément subjugués par le passage naturel d'une première planète assombrie, subordonnée depuis la nuit des temps à un maître flamboyant, grossissant au fur et à mesure que l'on s'en approche.A 88 millions de kilomètres de la Terre, on ne se sent pas forcément seuls, c'est ce que cet équipage va découvrir au fil de ce périple vers la lumière saupoudré d'exercices extérieurs, en temps réel, synonymes de décrochages et de risques de somnolences. Dans l'espace, tous les gestes sont lents et s'exécutent à grand peine, c'est ce que le spectateur doit réviser avant d'ingurgiter sans trépigner d'impatience certaines images molles respectant le contexte de l'univers."Sunshine", aggloméré d'un bois contenant tous les bois, ne se gène pas de montrer sa servitude ou son admiration envers trois modèles, "2001 Odyssée de l'espace", "Alien" et "Cube", en employant de convaincants copier - coller.Ceci dit l'œuvre n'est pas à caillasser, à condition d'éradiquer un déjà vu, au fil des décennies passées. Ces vibrations de jeunesses, restaurées par l'intermédiaire d'images remasterisées, à la sauce de ce début de vingt et unième siècle, entretiennent des acquis dans un esthétisme évolutif. "Sunshine" est un élégant best off, un pic transitoire à la recherche d'un catapultage, nanti de nouveautés.Cette anecdote est un bon exemple. Georges Harrisson accusé de plagiat pour "My Sweet Lord" répondit:"Oui mais j'ai transformé un rubis en émeraude" Alors soyons indulgents.
  • 300 (2006)
    Cette belle et sanglante chorégraphie en bord de mer étouffe par un visuel écrasant une parole sommaire. Rien de changé sous le soleil, il faut toujours s’agenouiller devant un illuminé s’apercevant que l’impact d’une lance le rend subitement humain.La sauvegarde de la patrie s’exprime en décibels presque inaudibles, la force physique est la contrepartie atténuante d'un élu passant continuellement sa vie au combat loin de la chaleur d'un foyer."300" est un roman graphique de souffre et d'airain. Une conception nouvelle donnant vie à des personnages à l’aspect humano virtuels, c’est l’esprit console sur fond bleu, saupoudré de "Gladiator" et du roi Arthur, dans une forteresse à l’air libre rappelant "Fort Alamo".Une fois encore le spectateur doit se plier à un choix qu’il n’a pas fait, le Perse est le méchant avec toute l'imagerie simpliste référentielle. Dans le camp adverse une sélection impitoyable envoie les plus faibles au pilon, ce qui équilibre une identique rudesse appropriées à ces époques interdites à la difformité.Les corps à corps sanglants sont d’une beauté pathétique, Léonidas, épée en mains, distribue merveilleusement la mort par des poses plastiques dignes d’être tracées par un pinceau dantesque et flamboyant, immortalisant ces plages infernales.Une machinerie microscopique devient presque invulnérable par la stratégie apprise en école, l’achèvement d’agonisants s’effectue dans un conversationnel presque routinier.Sparte est la symbolique d’un idéal menacé par une force martelant un sol qui par ses tremblements fait penser à tort au réveil de la terre. Dans ce contexte l’homme perturbe par ses pas un sol réagissant en fonction d’un pouvoir récupéré par l’hyper violence de bras et de jambes noyés dans un métal protecteur.La sauvegarde de Sparte, cité impitoyable de l’intérieur, attire contre elle ce que l’extérieur en perçoit, une similitude au verbe primitif s’exprimant par l’acier dans une nature sombre et convulsive.Un microcosme impitoyable sélectif défie la démesure de son propre concept.
  • COEURS (2006)
    De ravissantes pincées de neiges servent de fil rouge entre six tranches de vies en quête d’amour. Les manques et besoins sont forts, mais les psychologies tourmentées de chaque demandeur peinent devant ces paravents, ne faisant qu’entretenir une difficulté extrême de communiquer autre que par le puritanisme, l'ébriété et la confession.L’hiver est présent dans les rues et dans les cœurs. En quête de l’âme sœur chacun montre ses faiblesses dans un investissement maladroit et dispersé. L’apaisement ultime s’éloigne de tempéraments paresseux, coincés, brisés, imbibés de personnalités aux comportements corrects en surface, troubles en catimini, retenant à grand peine l’extériorisation d’un côté obscur.Ce mur incohérent, partageant une fenêtre en deux, montre admirablement l’énorme difficulté de réunir deux esprits en une seule lumière."Cœurs" n’est pas un film triste, malgré quelques aveux émouvants. Le rapport improbable de certains personnages s’avère même savoureux. L’œuvre est sobre, révélatrice d’un monde rongé par l’absence de comportements simples et surtout naturels.Elle dénonce le désastre d’une société ôtée de destinées fondamentales, éparpillée dans les artifices d’un monde colorée, mais sans substances directrices.Toutes ces indispositions et réticences condamnent une petite fourmilière perverse et indécise à une errance affective à long terme, entretenue par un besoin d’amour rapidement annihilé par le manque d'assurance, l'entretien d'un état négatif, la croyance outrancière et le débordement alcoolisé, ne faisant que luire l’individualisme de chacun et le besoin impératif de stagner par la plainte et la perversité embusquée.Un bon film sur la restauration plus que souhaitée de tempéraments ne voyant que l’amour est la luminosité de sa sédentarisation, à l’aide de la simplicité de ses directives.
  • DISTRICT 9 (2009)
    Ce concept expérimental, tourné comme un reportage en live sur un site poubelle, est saisissant. C’est dingue, quelles images ! Quels effets spéciaux ! Du jamais vu le tout dans un constat époustouflant. Le soi-disant low budget de l’opus n’est jamais perceptible. On ne voit que du bon travail, devenant par sa perfection et son ampleur un produit indigeste.A travers les conséquences d’un vaisseau spatial faisant de l’ombre à une contrée continuellement baignée de soleil, un état des lieux déplorable est remarquablement dénoncé.Les taudis ne se contentent plus d’accueillir les humains. Des crevettes de l’espace à l’image du pire des cauchemars de Lovecraft ou de Kafka y sont parquées également.Gérés comme de la matière de Cambronne, elles font renaitre les procédures d’un douloureux apartheid que l’on croyait disparu.Tout est sale, repoussant, l’humain dans le pire des états est un tyran, les traits creusés, le visage blême il crève lentement sur des sites nauséabonds, d’une crasse grandiose noyés sous les câblages et les processeurs informatiques obsolètes, devenus l’égal d’un papier peint.Ces latrines extérieures pestilentielles, bénéficiant de la protection d’un ciel bleu azur en permanence, détiennent le pire des échecs communicatifs. Une créature de l’espace rudoyée, parquée, pestiférée réduite au trafic engloutit de la bouffe à chats, en faisant les poubelles, tout en espérant retourner chez elle.L’extra-terrestre nous rend visite et se retrouve contraint d’adopter, devant un accueil aussi agressif qu’indifférent, le comportement des plus démunis.La terre et l’espace ne font qu’un, mais dans le pire des registres, l’exclusion.La ville de Johannesburg n’a pas bonne réputation. Ce bourbier innommable enfonce le clou par des images violentes, tutoyant le documentaire. Il ne fait vraiment pas bon vivre dans le coin.Génétiquement à l’image d’un Alien séquestré, un homme désespéré, traqué se retrouve contraint de collaborer avec une entité des étoiles aux abois, filmée dans un premier temps comme un bête curieuse réduite au bidonville."District 9", réquisitoire implacable sur une planète en perdition, dérivant physiquement et intellectuellement dans l’espace, dénonce les contorsions extrêmes encore localisées d'un site à l'agonie, dont l’extension sur tout un territoire ne semble plus faire aucun doute.Un film hautement remarquable. Le fond et la forme, dans un même écrin répugnant. Une fusion irréversible entre l’homme et la bête sur une contrée extasiée par ses débordements.
  • THE ISLAND (2005)
    Il y a un parallélisme entre "The island" et "L’âge de cristal". Les deux opus débutent par une partie sédentaire, lumineuse, presque rassurante, dans un faux cocon souterrain, clamant une propagande uniquement basée sur l’acceptation de doctrines, qu’un processus de contestation interne inexistant, ne peut contester. La découverte d’un extérieur ultra moderne pour l’un, en ruines pour l’autre, assure le réveil et la formation d’esprits émerveillés par de nouvelles sensations. Au pas, dans "L’âge de cristal", à fond les manettes, dans "The Island" un monde inconnu se traverse dans des technologies inertes ou surdimensionnées.A quelques encablures d’un remake, "The island" se plie aux contraintes d’un enchaînement vif d’images, que l’œil par moments peine à suivre, tout en étant sensibilisé par des performances techniques d’un cinéma hyper-réaliste, dans la maîtrise d’un avenir uniquement numérique.Ces tours, traversées par des transports en commun surélevés, sont d’un réalisme stupéfiant. On signerait presque pour se promener quelques instants dans cette virtualité, un peu trop ballotée par des trombes de cascades, habillant l’œuvre dans sa partie urbaine de concepts standards."The island", gros calibre passionnant de bout en bout, recadre des mortels ne désirant que survivre et non vivre dans un environnement de pièces détachées où un manque philosophique se noie dans un épicurisme matériel, maintenu dans le temps par l’entretien d’un organisme fragile, rongé par le plaisir.Deux vertueux découvrent, dans une initiation brutale, l’antinomie de leurs propres images. Un cerveau, préalablement vide, puise dans la négation des autres, la conscience d’un état et la force de se révolter.
  • CRIMES À OXFORD (2008)
    "Ici se trouve la vérité absolue, tout est faux". Ce qui est vrai, est confus, désordonné, imprévisible. Une suite logique de nombres adopte la clef des champs en devenant soudainement déstructurée, déconnectée d'un propulseur d'origine. Les repères sécurisants sont défaits par les apparences d'un monde fragilisé, dépendant de désastres naturels qu'il ne peut que subir sans pouvoir les définir, quand ils ne sont que néant.La régularité de Pi, du nombre d'or, d'un flocon de neige et de la suite de Fibonacci, s'effondrent dévorés par l'imprévisible.L'incompréhension est notre tasse de thé, nos cerveaux se détruisent en essayant de comprendre les motivations de métastases tueuses, s'acharnant sur un corps humain sain. La beauté et l'harmonie sont traquées continuellement par la dérive spontanée et incompréhensible des éléments.Philosophie et mathématiques se disputent la résolution de l'équation suprême. Le vainqueur ne dispose que de quelques minutes de bonheur. Les nombres fous et imprévisibles reprennent rapidement leurs suprématies anarchiques, en détruisant des visages de chercheurs convulsionnés, déroutés devant l'impossibilité de percer la seule nécessité dont l'univers a besoin.Le mathématicien, isolé de la révélation, n'est plus qu'un humain subordonné à son arrivisme."Crimes à Oxford", soumis à la plume du roman de Guillermo Martinez, s'écoute un peu plus qu'il ne se regarde. L'intrigue policière conventionnelle de départ, sans fumet, prend du volume grâce aux connections pythagoriennes, détentrices d'intérêts.L'oreille se grise de ces formules, la vue de ces symboles millénaires et mystérieux, accompagnateurs de nos vies et de notre fringale de comprendre ce qui régit le monde.Sans être un chef-d'œuvre cet opus est loin d'être insignifiant. Son contenu parfois somnolent, se ragaillardie dans un cheminement persuasif devant nos équations terriennes éternellement remises en questions.L'épilogue où bien des choses s'éclairent sur les divers conditionnements perceptibles ou non que nous subissons ou activons chez nos semblables, sert de sauf conduit à nos errances.Rien que pour son discours susceptible de nous recadrer dans des recherches saines et instructives, balayant les immondices de toutes sortes que nous ingurgitons chaque jour "Crimes à Oxford" mérite largement une heure et demie de compagnie.Ensuite, il suffit de méditer sur les transpirations intellectuelles de nos ancêtres dont l'héritage n'est plus que jamais à l'ordre du jour.
  • MILLENIUM : LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES (2011)
    Cette version est remarquable. L'embellie réussie d'un premier jet un peu trop statique se contentant de mettre en images le contenu d'un best-seller sans en faire frémir les pages. Dans cet opus, l'isolement et le froid glacial de ces pelouses et demeures endormies se ressentent au maximum.La famille Vanger à l'image d'un site éloigné de tout, calme, désolé et tapissé de blanc détient par cette dualité les contraignantes conditions que peut subir un esprit citadin temporairement délocalisé au contact d'une nature austère dont certains visages se sont imprégnés.L'éclairage artificiel conséquent ou pratiquement absent de plusieurs intérieurs conviviaux ou spartiates s'efforce d'équilibrer le peu de luminosité délivré par soleil en berne.Le blanc déposé par le mouvement éternel des saisons et le noir d'un esprit refusant de s'intégrer dans un système reproduisent parfaitement, en fonction de leurs localisations, toute la composition de personnages cloitrés véreux, opportunistes et revanchards ou bien fermé au regard absent, puis subitement de braise, dans une inertie toujours prête à exploser.Statuts en alternance, logés dans une bulle citadine au regard de glace, toujours sur la défensive, formatée pour le rapport de forces, l'amour libre et spontané, délivrant ses émotions au coup par coup, en évitant l'investissement à long terme.Un film austère et prenant sur la difficulté de découvrir le véritable sens de la vie, ceci conduisant irrémédiablement vers le profit ou la perversité, dont le seul résultat est de labourer de rides et de haines des visages épuisés par leurs excès.
  • THE HOURS (2002)
    Cette oeuvre sensible et délicate raconte, sans se dévêtir de longues minutes d'ennuis, la lente et obsédante conception d'une oeuvre littéraire intemporelle, réalisée par une romancière suicidaire, aux portes de la folie. Une réalisation et une consultation fastidieuses, baignant de sourires et de larmes le visage de trois femmes confrontées à trois époques différentes au même constat.Un mal de vivre tenace et durable, privant l'esprit d'une luminosité choisie, élaborée sur un statut d'être.Comment se réaliser dans trois époques n'offrant qu'un vide oppressant, une éthique ménagère sans surprises ou un assistanat sans espoir?Ces trois femmes n'en font qu'une, en tentant désespérément de conquérir leurs "MOI " respectif, en se débarrassant de manière immorale de leurs contraintes domestiques répétitives et mal récompensées."The Hours", opus d'une grande détresse, révèle l'immense difficulté qu'éprouve une femme, toutes époques confondues, à être ce qu'elle désire, être uniquement pour elle même, sans se sacrifier à temps complet pour un intérieur sans âme.Un film difficile, lassant, mais fédérateur d'un ailleurs libérateur, convoité au détriment d'une déontologie assassine.
  • JUSQU'À CE QUE LE FIN DU MONDE NOUS SÉPARE (2011)
    Un ratage digne de figurer dans le Guinness. Et pourtant c'est bien agréable de voir la belle Keira pleine de vie, habillée sobrement loin des quartiers chics et des parfums. Ce joli minois souriant, naturel et spontané n'empêche hélas nullement l'ensemble de se rependre majestueusement dans un ennui profond, indigne d'une remarquable idée consistant à savoir avec qui selon certaines circonstances on va passer ses derniers instants sur la planète bleue.Une double catastrophe dans le ciel comme sur terre, dans une suite quasi continuelle d'images paresseuses manquant d'émotions profondes.Un film inutile.
  • LE CHOC DES TITANS (2010)
    "Le choc des titans" est une grosse déception. Aucune plus-value dans cet opus chaotique manquant de maturité et d’illumination, malgré une flambée finale grandiose. Le numérique devient le contenant d’une cantine d’entreprise, offrant des plats du jour d’un même fumet. Ceci entraîne le déclin d’une attention, lassée par des situations stagnantes, montrant que la technologie s’essouffle faute d’idées nouvelles. Le culte du monstre volant, servant de transports en commun, à tendance à infester un concept se satisfaisant de ses répétitions. Voir le merveilleux et sensible Ralph Fiennes vociféré dans un accoutrement tutoyant un père Fouras jeune, est pitoyable. Le spectateur se retrouve une nouvelle fois manipulé dans un manichéisme primaire pauvre et désolant. L’ensemble ne grise pas, loin de là. Si la lumière ambiante de la salle le permettait le spectateur blasé de toutes ces images, resservies d’opus en opus, pourrait lire son journal en offrant de temps en temps une légère participation à toutes ces situations, entretenant, sans prise de risque, le parcours d’un produit industriel. C’est le moment ou jamais d’effectuer une relecture de la version de mille neuf cent quatre vingt deux avec les amusants trucages, images par images de Ray Harryhausen. Démons et merveilles s'unissaient merveilleusement dans une captivante aventure indécise prenante et dangereuse. La recette semble perdue.
  • L'HOMME DE CHEVET (2009)
    Un petit film toujours aux portes de l'insignifiance bataillant mollement afin de garder un peu d'étoffe sensitive dans une suite d'images somnifères tièdes et lassantes. Etat léthargique assuré pendant quatre vingt dix minutes.
  • LA FACE CACHÉE (2009)
    "Moon" n’a pas son destin entre les mains. Epuré au maximum d’énergies, son récit interminable se traine dans un lancinement susceptible de faire fuir au galop des spectateurs curieux devant un début engageant, puis déçus, pour enfin être liquéfies par une lenteur presque insoutenable. Malgré un déficit visuel conséquent, du à un budget au rabais, l’œuvre d’une sobriété d’école délivre dans un éclairage somptueux un sol lunaire sombre et aride.Que ce soit sur Terre ou sur la Lune, les individus perdent lentement de leurs valeurs, avalés par l’enseigne et ses procédures, transformant des êtres pensants en vulgaires consommables reconductibles.Paradoxalement c’est la machine qui s’émeut, soutient, console et encourage. Une vraie mère poule aux avatars changeants en fonction des situations.Le temps a plusieurs objectifs, avec en particulier les transformations de la condition humaine et la possibilité pour certains projets arrivistes, en fonction des progrès de la technologie, d’en disposer à sa convenance, en lui conservant au fil des exemplaires, une physionomie identique dominé par les implants."Moon" est d’une approche difficile, austère, dans une ambiance flirtant avec la neurasthénie, bref un chef d’œuvre d’une sensibilité presque désespérante, destiné à des esprits désirant découvrir de nouvelles atmosphères, sans élaborer de jugements sévères, devant un produit maussade, mais d’une désespérance exemplaire.Le cinéma à souvent traité, pour ne pas dire toujours, l’univers de manière lugubre. Cet espace infini n’inspire que désolation, isolement, sacrifice et tristesse. "Moon" intègre somptueusement cette constatation, avec en plus une inquiétante dégénérescence humaine, suite à des méthodes permettant tous les abus."Qui suis-je ? L’autre n’est-il pas finalement ce que je suis ? Sommes-nous encore des êtres humains ? A quoi servons-nous ? Ne sommes-nous pas devenu que du combustible à mission"?Toutes ces interrogations servent de matières à ce film particulier rempli d’images libres et indépendantes. Si une attention soutenue se joint à une tolérance indestructible "Moon" sera sauvé et deviendra un film culte.
  • FLIGHT (2012)
    Une bonne ou une mauvaise surprise que cet opus valeureux dans ses vingt premières minutes, sombrant dans un émotif trainard et ennuyeux, pour enfin se ragaillardir dans le rachat final donnant quelques étincelles de bravoure à un tracé aux allures de mollusques. L'action n'est pas l'éther continu de cette aventure, longue bien souvent inconsistante, mais non dépourvu d'émotions.Ici il faut se poser, écouter être tolérant envers des images aux points morts, propriétés de quelques esprits malchanceux, détériorés, maintenus dans une lucidité dépendante, par leurs responsabilités envers les autres."Flight" presque continuellement au repos vibre de l'intérieur, ceci par quelques larmes de repentir, baignant un visage meurtri privé de repos, constamment traqué par l'addiction.Un film intimiste, touchant, mais non bouleversant.
  • CLOCLO (2011)
    Rien de nouveau sous le soleil, dans le parcours de ce déraciné, en rupture paternelle, récupéré au départ alimentairement par le concept du paraitre, pour finir en icône fragile et insupportable, sous dépendance sentimentale. Au départ le personnage est chaleureux, doux, aimant. Victime de l'indifférence d'un père, ne sachant pas encourager les besoins de lumière d'un fils, épouvanté par l'obscurantisme.Puis tout change. Le personnage une fois sous les sunlights devient jaloux, irascible et intolérant.Les plus belles créatures finissent par s'enfuir ou s'abandonner à d'autres mégalos ou opportunistes d'un métier où l'on conserve jamais longtemps un être bien souvent conquis férocement.La déferlante continuelle de fans dans un état second ne suffit pas à apaiser complètement un homme écartelé entre une notoriété à entretenir en permanence et ses réveils soudains, avec une réalité recadrant sévèrement une idole managée par le doute et la solitude."Cloclo" est un rendu particulièrement efficace sur l'essence impitoyable et récupératrice du show bizz, ceci par l'intermédiaire de l'un de ses innombrables consommables, formaté pour la réussite, le pouvoir, la possession sans partage et l'emprise sur toute une faune dépendante.Un esprit enfantin et dictatorial privé de déclin; déterminé à s'accaparer de force les plus belles parures d'un concept finissant d'une manière ou d'une autre par l'abandonner.
  • L'ODYSSÉE DE PI (2012)
    Un périple mouvementé entre un cogito sur des charbons ardents et une machinerie animale en férocité perpétuelle. Une ballade initiatique, accompagnée d'images féeriques ou apocalyptiques, offertes par un océan apaisé ou en totale convulsion, à deux comportements extrêmes dépendants de leurs sens.L'élaboration d'un concept mystico-bestial entre un esprit illuminé par ses découvertes et un félin sans reconnaissance, dépendant de l'appel de la forêt, dont l'abandon émotif n'apparait que dans l'inconscience.La vulnérabilité et la braise éternelle aux mains de leurs codes respectifs, loin de tout sur des flots calmes ou déchainés.
  • AVATAR (2009)
    Ce film est sans nul doute la référence cinématographique de ce début de siècle. Une technologie suprême, enrobée dans un merveilleux rêve éveillé, offrant l’aventure des aventures, dans un contexte naturel que l’imagination la plus féconde ne pourra jamais atteindre. "Avatar" est un réseau absolu, reliant sur un terrain idyllique, malgré ses dangers permanent, la soumission, l’éveil et la lutte de plusieurs esprits débarrassés de l’endoctrinement militaire et de ses procédures.La vraie vie est ailleurs. Ce monde originel oublié, uniquement basé sur les transactions entre ses composants humains et naturels, s’avère l’impact nécessaire afin de redécouvrir une valeur première.La reconquête d’un véritable soi-même, investi à la terre, à ses croyances et à leurs durabilités, dans un événementiel permanent où l’on se découvre des possibilités physiques hors du commun, à des années-lumières d’une terre exsangue, obligée de piller les sous sols galactiques pour survivre.Cette petite merveille, d’un manichéisme éprouvé, récolte ses fruits dans des images exceptionnelles, paradisiaques, qu’un fil rouge émotionnel embellit encore davantage.L’œuvre sous une avalanche numérique reste sensible. Quelle belle histoire et que de sensations devant ces nouvelles perceptions acquises dans une faune vierge de lumières artificielles.Le but est de découvrir, d’apprendre et surtout de s’éveiller, en corrigeant une mauvaise trajectoire, dans un combat où de nouvelles convictions décuplent les forces.Je te vois, apprends à te connaître et découvre qui je suis réellement, représente le schéma royal de ce spectacle hors du commun dont on ressort visuellement et émotionnellement complètement transformé.Mille mercis pour ce film venu d’une autre planète.
  • ROCKY BALBOA (2006)
    Quel boulet que ce Rocky Balboa nuiteux et traîne-savates, se déplaçant au pas pendant plus d’une heure, puis étirant enfin, mais lentement, ses bras vers l’action. Le champion est au plus bas, sa compagne n’est plus, son fils l’évite, il ne lui reste plus que Médor à sortir le soir, en y intercalant des souvenirs de combats, des provocations nocturnes et des photos prisent par ceux dont la mémoire intacte lui donne encore un nom.Le parallèle est flagrant entre le personnage et l’acteur qui ont dus s’adapter à la voie de garage pendant presque une double décennie, de ce point de vue le film peut s’apprécier en l’attaquant philosophiquement par le concept de la renaissance d’un phoenix.Sylvester Stallone voyage incognito dans un Rocky Balboa en décrépitude, le virtuel offre le bénéfice d’un chantier intellectuel et physique, en reconstruction, ceci à l’acteur comme au boxeur, ils s’y accrochent comme à une bouée, le schéma d’une remise sur pieds s’exécute crescendo, sans surprises dans des clichés d’orgueils éprouvés.Rocky vomit une sueur abondante afin de retrouver le top niveau et de confronter cette musculature opérationnelle au champion du moment. On se demande bien pourquoi, les dialogues de l’encadrement servant de motivations au come-back d’un has been sont plats comme la Beauce.La confrontation finale se déploie dans un lot habituel d’alternances dominatrices, sur le ring, Rocky a du jarret, il n’est pas interdit de penser que cet épilogue sert surtout à repositionner sur le marché un acteur à la condition physique reconquise, désirant retravailler de manière régulière sur le marché des films d’action, toute la structure de Rocky Balboa n’est que le C.V d’un senior esthétiquement fringuant, la restauration intelligente d'un produit de marketing.Rien de fantastique dans tout cela, c’est du vu et revu. Si nous étions le 31 Décembre 2007 les plus audacieux clameraient que c’est le navet de l’année, quelle déception ! Rien ne vibre, les inconditionnels, par contre, sauront positionner là où il faut, les pansements de l’indulgence.Un générique final savoureux aide à faire passer la boulette.
  • NID DE GUEPES (2001)
    Le cinéma francophone fourni actuellement moult opus désespérants ou comédies simplistes, faisant patiner à long terme une industrie frileuse, préférant fournir un travail triste ou avare en fantaisie. "Nid de guêpes" est une excellente surprise. Enfin notre production bouge dans un genre maîtrisé, le polar à la française de qualité où la sensibilité et l'amitié à toutes épreuves s’intercalent brillamment entre les rafales continuelles, faisant d’un site, une véritable passoire.L’action est soutenue, démesurée dans une énergie continuelle, réunissant temporairement dans un cul-de-sac toutes les différences devant s’allier pour continuer à vivre.Mention spéciale à la courageuse prestation de Nadia Farès, conservant la décision et une parcelle de féminité, sous un uniforme condamné à l'hyper violence dans, un lieu livré aux flammes.
  • LE PETIT NICOLAS (2009)
    Ce film ne peut que satisfaire, son climat rétro remarquablement reconstitué, possède l’agréable senteur d’une découverte ou d’une reconnexion nostalgique vers une enfance dorée, entretenue par un imaginatif débordant. Ce monde parallèle enfantin, basé sur l’interprétation personnelle des choses, fonctionne dans une entame des trente glorieuses, retapissant des intérieurs coquets par de nouveaux achats.Dans un tel contexte, l’enfant mange à sa faim et se sent bien en se permettant de briller par une perception des choses drainant de la matière communicative en permanence.Ce qui compte est d’analyser, craindre et surtout manipuler en s’amusant ces adultes austères ou décalés, faisant si peur mais s’avérant être de vulgaires marionnettes, aux mains d’une progéniture déchainée, évoluant entre incertitudes et lucidités."Le petit Nicolas" est un film joyeux, sympathique et drôle, dans une parure attrayante, truffée de caricatures indispensables à nos éveils.Sa restauration fraîche et spontanée d’une époque révolue permet de passer un agréable moment en compagnie d’un groupe associant l’innocence et l’austérité, dans un quotidien agréable à côtoyer, vivant ses dernières années d’insouciances et de libertés d’esprit, avant d’être lentement laminés par l’obligation de réussir, le crédit, l’automobile et la télévision.
  • SKYFALL (2011)
    Bond, traits burinés, usés par le kilométrage et la guerre des chefs dont les exigences sont de plus en plus insensibles, habille un corps usé de quelques fragments émotifs dans d'indélébiles procédures automatisées. A travers le volontariat constant et la récurrence de la mission, un esprit fatigué se devant d'être constamment au top humanise son regard en le posant enfin sur l'autre.Une ressource surentrainée mais vieillissante commence un apprentissage émotionnel au contact d'un retour au source en compagnie d'une hiérarchie apeurée, diminuée, percevant ses faiblesses dont l'ultime combat consiste à dégeler ses sentiments.Bond associe enfin sa panoplie hyper sophistiquée à des méthodes ancestrales de combats pour en débattre au gaz et au mousquet sur une terre désolée.Un bon film sur les extravagances d'un homme et de son métier, enfin enrobés d'ultimes et véritables messages à délivrer.
  • TRIANGLE (2009)
    Dans un système universel soumis à la gravitation, un point en rotation autour d'une circonférence sera un présent à la poursuite de son futur et de son passé, concepts qu'il connait déjà puisque son déplacement circulaire est éternel. Le début est égal à la fin, ce qui était devient ce qui est, tout en étant ce qui sera.L'événement quel qu'il soit sera irrémédiablement voué à la répétition, malgré la ferme volonté de vouloir changer, suite à des perceptions sordides, l'ordre des choses.Ajoutons à cela la visite d'un espace temps chaotique surgit de nulle part, dévoilant un environnement abandonné, support d'images décalées ne respectant pas la traversée séquentielle, progressive et logique d'une aventure.Cet opus concept privé hélas de salles obscures est une agréable surprise. Une œuvre curieuse et captivante sur le dysfonctionnement spatio-temporel d'un site managé par le désordre de ses clichés.Un esprit visionnaire se dédouble en devenant l'instrument d'un scénario machiavélique, déroulé par un processus invisible sur le pont d'un navire étincelant de lumière ou plongé dans des profondeurs d'une luminosité presque défunte.La récupération sans fin de son bon et de son mauvais côté dans l'échec de la refonte des choses, sur les rails d'une destinée incontournable que l'on subit éternellement.
  • LOVELY BONES (2009)
    Les vingt premières minutes de "Lovely Bones" sont particulièrement émouvantes, elles montrent les disponibilités observatrices, émotionnelles et réactives d’une jeune adolescente dont le destin terrestre bascule suite à un abus de curiosité. De l’autre coté, une vision d’ensemble de tous les êtres vous ayant choyés ou terrorisés s’avère révélatrice. L’entre-deux mondes permet de capter, tout en délivrant des images magnifiques dont certaines significations restent à définir la détresse, l’angoisse et la sensibilité à l'état pure de ceux que l’on perçoit toujours, mais dans un monde virtuel.Un nouvel état révèle le pain béni des philosophes, le retrait. Celui permettant de s’imprégner à distance dans un contexte encourageant la soif de continuer un monde vous ayant brutalement congédié.Le traitement de cet opus mélancolique est d’une longueur insoutenable. Une épreuve tissée dans une pudeur méritoire qu’il faut soulignée. Ses images soignées méritent l’intérêt, malgré certains prolongements abusifs sur des impacts n’étant pas moteurs.Le suspense est en congés. Le parcours hyper paresseux. Le but n’est pas d’effrayer, mais de délivrer dans un étirement sans fin le côté "positif" d’un effroyable fait divers.L’approche expérimentale et constructive d’une jeune fille éjectée d’un monde sensitif palpable pour mieux le retrouver de manière métaphysique.Ailleurs, dans un certain sens, la vie continue avec les mêmes ingrédients, même si ceux-ci sont dans un premier contact d'un merveilleux qu'il faut comprendre et assembler.A voir surtout pour la merveilleuse Saoirse Ronan, intercalant avec habileté un doux visage émerveillé dans un océan d’ennui, d'une beauté envoûtante presque intolérable, camouflant certainement un chef-d'oeuvre.
  • MELANCHOLIA (2011)
    "Nous sommes seuls. La terre est mauvaise et ne mérite pas que l'on s’intéresse à elle. "Ce constat destiné à une sphère liquide et rocailleuse sur le point d'être pulvérisée par un mastodonte céleste surgissant soudainement de derrière le soleil, n'évite pas une gâche importante d'images surtout dans sa première partie.Pendant que "Melancholia" grossit dans les télescopes, Justine absente et versatile, se laisse volontairement récupérée par un nomadisme pulsionnel, la dispersant constamment de ses responsabilités.Claire à l'inverse, apeurée et sensible, masque ses angoisses dans une protection maternelle, que plus en plus de larmes, à l'approche de l’échéance finale, viennent davantage délabrer."Melancholia" est d'une approche difficile. Une véritable épreuve longue, éprouvante qu'une réelle volonté de ne pas abandonner sauvegarde tout le long d'un circuit fade et surtout beaucoup trop garni d'inutilités.L'opus allume enfin ses feux dans une seconde partie beaucoup plus construite, d'une intensité poignante, en parfaite harmonie avec la montée en puissance d'un événement s'acharnant sur une fausse assurance et un mal de vivre menacés de disparition.Grâce à un phénomène astronomique, l'insouciance, l'indifférence et le manque de maturité finissent par se mettre en phase avec l'incertitude et l'angoisse.Le final de cette œuvre, d'une austérité magistrale, est un des plus beaux de tout le cinéma mondial.Charlotte Gainsbourg est hallucinante d'émotivité en s'accrochant désespérément à la vie.
  • LA GUERRE EST DECLARÉE (2010)
    Il était indispensable de dédier cet opus combattif et émouvant au concept dans lequel nous allons tous séjourner au moins une fois dans notre vie. Un jeune couple éclaboussé soudainement par une révélation tragique se partage entre transcendances et robotisations.Des concepts préalablement inconnus accompagnés d'une endurance hors du commun associée à quelques décalages festifs indispensables afin de ne pas laisser s'envoler de jeunes années dont l'équilibre se partage entre délires et responsabilités.Ce couple balloté entre effondrements et résurrections temporaires s'avère exemplaire dans son courage consistant à se positionner à temps complet sur un territoire de doutes et d'espérances.Une lutte acharnée dans un environnement que l'on ne voudrait jamais connaitre ou quelques grosses pointures médicales débordées prennent néanmoins le temps de vous informer sur l'évolution d'une tragédie que l'on croyait destinée aux autres.L'équilibre est établi entre un refus d'accepter une injustice tout en étant transcendé par son envie de la combattre et de l'éradiquer.L'offrande d'un enfant détonateur catapultant vers le dépassement de soi des parents illuminés par leurs potentiels.