Renée, quinquagénaire laide et décrépie, se voit dans l'obligation, suite à la définition d'un métier de service, de dissimuler une valeur secrète, pendant que Paloma, adolescente intelligente et acerbe, filme un environnement familial bourgeois, protecteur, mais sans la moindre perception d'un éveil. L'une distante et éteinte cache un autre soi-même, pendant que l'autre, ironique et aigrie, éprouve les pires difficultés à décoller. Un territoire en étage clair et grandissime s'avère froid et inconsistant, devant un microcosme épuré, au ras du trottoir sombre et inexistant, mais ayant quelque chose à dire, à condition d'avoir de la délicatesse et une patience extrême. Une beauté interne, complètement gommée par son quotidien, remet lentement en lumière, au coup par coup, un émotif et un savoir endormis, à ceux sachant l'extraire en douceur et l'apprécier. Un esprit presque éteint se réactive par la parole et la confidence dans une luminosité retrouvée, en offrant le chemin de la vie et la force de continuer à une jeune fille sur le point de s'éteindre. Un beau film sur une deuxième naissance, celle d'un merveilleux contenu émotionnel, remis en service par une anonyme, dont la luminosité occultée par une position sociale invisible et corvéable, est décelée et rafraîchie par l'attirance du soleil levant et le désespoir d'une jeunesse sans repères ni modèles.