"Le choc des titans" est une grosse déception. Aucune plus-value dans cet opus chaotique manquant de maturité et d’illumination, malgré une flambée finale grandiose. Le numérique devient le contenant d’une cantine d’entreprise, offrant des plats du jour d’un même fumet. Ceci entraîne le déclin d’une attention, lassée par des situations stagnantes, montrant que la technologie s’essouffle faute d’idées nouvelles. Le culte du monstre volant, servant de transports en commun, à tendance à infester un concept se satisfaisant de ses répétitions. Voir le merveilleux et sensible Ralph Fiennes vociféré dans un accoutrement tutoyant un père Fouras jeune, est pitoyable. Le spectateur se retrouve une nouvelle fois manipulé dans un manichéisme primaire pauvre et désolant. L’ensemble ne grise pas, loin de là. Si la lumière ambiante de la salle le permettait le spectateur blasé de toutes ces images, resservies d’opus en opus, pourrait lire son journal en offrant de temps en temps une légère participation à toutes ces situations, entretenant, sans prise de risque, le parcours d’un produit industriel. C’est le moment ou jamais d’effectuer une relecture de la version de mille neuf cent quatre vingt deux avec les amusants trucages, images par images de Ray Harryhausen. Démons et merveilles s'unissaient merveilleusement dans une captivante aventure indécise prenante et dangereuse. La recette semble perdue.