Il y a un parallélisme entre "The island" et "L’âge de cristal". Les deux opus débutent par une partie sédentaire, lumineuse, presque rassurante, dans un faux cocon souterrain, clamant une propagande uniquement basée sur l’acceptation de doctrines, qu’un processus de contestation interne inexistant, ne peut contester. La découverte d’un extérieur ultra moderne pour l’un, en ruines pour l’autre, assure le réveil et la formation d’esprits émerveillés par de nouvelles sensations. Au pas, dans "L’âge de cristal", à fond les manettes, dans "The Island" un monde inconnu se traverse dans des technologies inertes ou surdimensionnées.A quelques encablures d’un remake, "The island" se plie aux contraintes d’un enchaînement vif d’images, que l’œil par moments peine à suivre, tout en étant sensibilisé par des performances techniques d’un cinéma hyper-réaliste, dans la maîtrise d’un avenir uniquement numérique.Ces tours, traversées par des transports en commun surélevés, sont d’un réalisme stupéfiant. On signerait presque pour se promener quelques instants dans cette virtualité, un peu trop ballotée par des trombes de cascades, habillant l’œuvre dans sa partie urbaine de concepts standards."The island", gros calibre passionnant de bout en bout, recadre des mortels ne désirant que survivre et non vivre dans un environnement de pièces détachées où un manque philosophique se noie dans un épicurisme matériel, maintenu dans le temps par l’entretien d’un organisme fragile, rongé par le plaisir.Deux vertueux découvrent, dans une initiation brutale, l’antinomie de leurs propres images. Un cerveau, préalablement vide, puise dans la négation des autres, la conscience d’un état et la force de se révolter.