Les vingt premières minutes de "Lovely Bones" sont particulièrement émouvantes, elles montrent les disponibilités observatrices, émotionnelles et réactives d’une jeune adolescente dont le destin terrestre bascule suite à un abus de curiosité. De l’autre coté, une vision d’ensemble de tous les êtres vous ayant choyés ou terrorisés s’avère révélatrice. L’entre-deux mondes permet de capter, tout en délivrant des images magnifiques dont certaines significations restent à définir la détresse, l’angoisse et la sensibilité à l'état pure de ceux que l’on perçoit toujours, mais dans un monde virtuel.Un nouvel état révèle le pain béni des philosophes, le retrait. Celui permettant de s’imprégner à distance dans un contexte encourageant la soif de continuer un monde vous ayant brutalement congédié.Le traitement de cet opus mélancolique est d’une longueur insoutenable. Une épreuve tissée dans une pudeur méritoire qu’il faut soulignée. Ses images soignées méritent l’intérêt, malgré certains prolongements abusifs sur des impacts n’étant pas moteurs.Le suspense est en congés. Le parcours hyper paresseux. Le but n’est pas d’effrayer, mais de délivrer dans un étirement sans fin le côté "positif" d’un effroyable fait divers.L’approche expérimentale et constructive d’une jeune fille éjectée d’un monde sensitif palpable pour mieux le retrouver de manière métaphysique.Ailleurs, dans un certain sens, la vie continue avec les mêmes ingrédients, même si ceux-ci sont dans un premier contact d'un merveilleux qu'il faut comprendre et assembler.A voir surtout pour la merveilleuse Saoirse Ronan, intercalant avec habileté un doux visage émerveillé dans un océan d’ennui, d'une beauté envoûtante presque intolérable, camouflant certainement un chef-d'oeuvre.