"Un heureux évènement" drôle, léger, spontané et incisif dans sa première partie, atténue sa fougue et sa virulence dans une seconde moitié, beaucoup plus sombre et interrogative. Une détérioration domestique malsaine, perçue comme un naufrage, menant une intello de la raison pure à un cloisonnement quasi absolu, fait de nuits blanches, d'allaitements incessants, de somnolences spontanées, de couches bébés aux senteurs nauséabondes et de mari distrait, récupéré ou absent.La chute d'un esprit presque abandonné, incapable de rebondir dans un contexte de servitudes, absent de sites festifs liés à son âge.La disparition de soi anéanti par la corvée accumulant la rage de récupérer ses manques tout en implorant dans la confrontation les révélations et les caresses d'une mère incomprise.Une pensée n'étant plus interdite, celle de donner la vie sans être délavée par ses procédures d'aliénations, faisant de la maison de Dieu (La mère) une nature morte.La drague, l'acte d'amour, la procréation et la naissance d'un enfant transporte un couple inconscient et déluré vers un réalisme que la fougue des mots prononcés à l'origine de leurs désirs, ne leur permet pas de distinguer.Dans une réalité assaisonnant lourdement les espérances les plus folles.