De ravissantes pincées de neiges servent de fil rouge entre six tranches de vies en quête d’amour. Les manques et besoins sont forts, mais les psychologies tourmentées de chaque demandeur peinent devant ces paravents, ne faisant qu’entretenir une difficulté extrême de communiquer autre que par le puritanisme, l'ébriété et la confession.L’hiver est présent dans les rues et dans les cœurs. En quête de l’âme sœur chacun montre ses faiblesses dans un investissement maladroit et dispersé. L’apaisement ultime s’éloigne de tempéraments paresseux, coincés, brisés, imbibés de personnalités aux comportements corrects en surface, troubles en catimini, retenant à grand peine l’extériorisation d’un côté obscur.Ce mur incohérent, partageant une fenêtre en deux, montre admirablement l’énorme difficulté de réunir deux esprits en une seule lumière."Cœurs" n’est pas un film triste, malgré quelques aveux émouvants. Le rapport improbable de certains personnages s’avère même savoureux. L’œuvre est sobre, révélatrice d’un monde rongé par l’absence de comportements simples et surtout naturels.Elle dénonce le désastre d’une société ôtée de destinées fondamentales, éparpillée dans les artifices d’un monde colorée, mais sans substances directrices.Toutes ces indispositions et réticences condamnent une petite fourmilière perverse et indécise à une errance affective à long terme, entretenue par un besoin d’amour rapidement annihilé par le manque d'assurance, l'entretien d'un état négatif, la croyance outrancière et le débordement alcoolisé, ne faisant que luire l’individualisme de chacun et le besoin impératif de stagner par la plainte et la perversité embusquée.Un bon film sur la restauration plus que souhaitée de tempéraments ne voyant que l’amour est la luminosité de sa sédentarisation, à l’aide de la simplicité de ses directives.