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Nationalités :
Danemark52 / Suède198 / France / Allemagne / Italie
Durée : 2h16
Date de sortie en France : 10/08/2011
Distributeur : Les Films du Losange
Visa d'exp. : 126761
Résumé
Une onéreuse et splendide réception a été soigneusement organisée par Claire et son fortuné époux John pour honorer le mariage de sa soeur Justine qui convole en justes noces avec son amoureux, prénommé Michael. Pour cette notable célébration, en premier plan, le cadre splendide d'un manoir restauré, situé en bord de mer, dans une immense propriété boisée. En arrière-plan, la voute céleste et le danger proche d'une possible collision de la Terre avec Melancholia, une planète longtemps invisible derrière l'astre solaire et dont la trajectoire orbitale risque fort de croiser notre destin. En vraie maîtresse de maison et de cérémonie, Claire régente magnifiquement l'événement festif, entre rituels incontournables et ordonnancements symboliques, alors que sa frangine, l'heureuse épouse supposée, semble flotter dans une indistincte dépression, peut-être prémonitoire d'un malheur plus grand, plus définitif encore.
Critiques et Commentaires
Critique de
Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 17/20
Sur fond étoilé d'apocalypse planétaire, deux superbes portraits de femmes, antinomiques et complémentaires à la fois, qui au fur et à mesure de l'imminence de la catastrophe ultime, permutent lentement leurs caractères et leurs appréhensions, la perturbée Justine devient apaisée et sereine et l'entreprenante Claire s'étiole dans la crainte et la confusion. Une oeuvre troublante et magnifique à la singulière polarité ; d'un coté, les somptueuses noces, ostentatoires, démonstratives et souvent cruellement incisives (qui ne sont pas sans rappeler le chef-d'oeuvre de
Robert Altman ) et de l'autre, l'ultime solitude individuelle, la grande peur face à la mort, sous la dérisoire et grandiose protection d'une cabane magique.
Critiques - Commentaires Public
8591
Note : 16/20
Des images très belles, une histoire fantastique et realiste à la fois, qui souligne la solitude de chacun face aux événements de la vie, une forte presence symbolique reliant la femme à l'astre lunaire, sous la forme d'un second astre bleuté ici, et a la connaissance intuitive dés choses de la vie et la mort... surprenant et réussi.
7810
inconnu(e)
Je ne sais trop qu'en penser. Un film catastrophe façon LVT, dépressif et impuissant. Les images de Mélancholia s'approchant doucement sont superbes. Le défi était peut-être de montrer les miches de Kirsten Dunst? Vain?
7318
Ce 1er septembre 2011. C’est avec une obsédante régularité de métronome cinéphile que j’appréhende chaque nouveau film de Lars von Trier, toujours intéressée, à chaque fois incertaine quant à mon enthousiasme ou ma déception, en instance. Cette fois-ci le bonheur cinématographique est constamment présent, avec de plus une fascination pétrifiante pour l’ouverture du film, d’une troublante densité et d’une froide poésie bouleversante et triste. C’est surtout le profond et perturbant questionnement , induit par la fin de l’histoire, qui m’a profondément bousculée et fait comprendre avec émotion et simplicité, que la personne avec laquelle j’aimerai passé les derniers instants de mon existence, dans une pareille fin inéluctable, aurait un prénom double, une déchirante sensibilité et un doux regard que je ne connais pas encore (le tien) et que j’imagine toujours et encore, dans mes rêves et mes songeries.
7307
"Nous sommes seuls. La terre est mauvaise et ne mérite pas que l'on s’intéresse à elle. "Ce constat destiné à une sphère liquide et rocailleuse sur le point d'être pulvérisée par un mastodonte céleste surgissant soudainement de derrière le soleil, n'évite pas une gâche importante d'images surtout dans sa première partie.Pendant que "Melancholia" grossit dans les télescopes, Justine absente et versatile, se laisse volontairement récupérée par un nomadisme pulsionnel, la dispersant constamment de ses responsabilités.Claire à l'inverse, apeurée et sensible, masque ses angoisses dans une protection maternelle, que plus en plus de larmes, à l'approche de l’échéance finale, viennent davantage délabrer."Melancholia" est d'une approche difficile. Une véritable épreuve longue, éprouvante qu'une réelle volonté de ne pas abandonner sauvegarde tout le long d'un circuit fade et surtout beaucoup trop garni d'inutilités.L'opus allume enfin ses feux dans une seconde partie beaucoup plus construite, d'une intensité poignante, en parfaite harmonie avec la montée en puissance d'un événement s'acharnant sur une fausse assurance et un mal de vivre menacés de disparition.Grâce à un phénomène astronomique, l'insouciance, l'indifférence et le manque de maturité finissent par se mettre en phase avec l'incertitude et l'angoisse.Le final de cette œuvre, d'une austérité magistrale, est un des plus beaux de tout le cinéma mondial.Charlotte Gainsbourg est hallucinante d'émotivité en s'accrochant désespérément à la vie.
7303
Note : 19/20
D'ordinaire, j'évite Lars Von Trier par instinct de conservation. Mais cette prédation cosmique attire. Des mariés patinant dans leur voiture avec force bisouilles, tandis que la petite étoile rougeoie, bientôt boule bleue géante et perturbante avec son souffle menaçant, ça promet... Des embourbés au ralenti dans leur dernière occupation, de bons uppercuts sur les convenances et le pouvoir en roue libre. Des dames exultent. La science masculine prend une claque. Très peu de soufre, la petite phrase de la mère, ou la mariée qui se fait la malle, le foin aussi posé sur le cadavre dans l'écurie. Du réalisme mixé à du fantastique fait que c'est proche. Ces gens nous ressemblent, ressemblent à ceux que nous côtoyons sauf le garçonnet emprunté à Tarkovski dans "Le Sacrifice". "Impossible de se cacher" dit-il. Le trash auquel les personnages arrive est acceptable puisqu'ils sont condamnés. On peut aussi visualiser sa propre mort à travers ce film. Ou y trouver une allusion aux tsunamis, éruptions volcaniques, Fukushima, et autres réalités apocalyptiques peut-être lointaines mais néanmoins réelles. Le rire s'invite pour certains sur les derniers plans, tellement ils ont l'impression de se faire absorber pour de vrai. On sort de la salle bien sonné. Bref coup de blues ensuite (en regard de l'actualité) duquel retenir, après sommeil, l'image des deux planètes... à deux doigts de s'embrasser. Un merveilleux malheur. Ouf, c'est une fiction tout de même. Et déjà un classique !