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TREE OF LIFE-2011-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : The tree of life
Durée : 2h18
Date de sortie en France : 18/05/2011
Réalisation : Terrence MALICK
Scénario : Terrence MALICK
Prise de vues : Emmanuel LUBEZKI
Musique : Alexandre DESPLAT
Distributeur : EuropaCorp
Visa d'exp. : 129497
Résumé
L'arbre de la désolation...
Les O'Brien, une famille texane des années 50, traditionnelle et américaine jusqu'à la conforme caricature, composée de trois garçons plutôt complices, une mère de famille affable et douce, le paternel, un être imbu de sa personne, obnubilé par la réussite et les principes en toute respectabilité. Le genre à se vivre tyrannique par faiblesse, à se faire appeler "monsieur" par ses propres gamins, à (faire) imposer ses points de vue et ses directives, en tous lieux, à tout instant. Ce qui ne l'empêche pas de leur témoigner son amour, certes égoïste et dévoyé, en tous moments, à tour de bras, entre deux remontrances incisives et trois recommandations morales. C'est surtout l'aîné, l'espiègle Jack, qui souffre le plus de l'autoritarisme outrancier de son père et qui va de plus en plus s'opposer à la revêche tyrannie éducative de son géniteur.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 9/20
Dieu que c'est mauvais ! Pour faire sérieux et pénétré, on commence par une sentencieuse citation du livre de Job (38.4) pour gloser ensuite sur les deux voies possibles à l'Homme, celle de la nature et celle de la grâce. Soit. Plus tard, après une dramatique introduction (mort de l'un des enfants du couple) nous sommes entraînés, inertes et abasourdis, dans un conglomérat insipide de fatuité mystico-planante avec une ribambelle cosmogonique de plans en Haute Définition, délires en micro et macroscopie de la Création, de l'Univers, d'un Tout symbiotique, avec en prime les nécessaires quatre éléments comme références visuelles incontournables. Une oeuvre prétentieuse, sans cesse remontée, démontée, au point que pour certaines séquences, la cohérence devient incompréhension, la présence de Sean Penn, loufoque et superfétatoire, et l'ensemble d'un ennui pesant et d'un intérêt inexistant.
Pour une obligatoire et attendue "cannesnonisation" obligatoire.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Ce n'est pas un film, c'est une expérience sensorielle. Le juger à l'aune des canons classiques de la cinématographie, me parait une faute grave. L'un des plus beaux films du monde.
Une somptueuse expérience sensorielle presque divine remplie de symbolismes et de messages secrets comblant les manques méditatifs sur la véritable nature des choses d’un petit point terrestre des années cinquante tristounet, moulé dans l'enferment religieux et l'éthique sévère. Pénalisant des enfants rêveurs incapables de s’adapter à une sécheresse affective nuisance quotidienne d’un environnement parental sans saveur ou tout n’est que paraitre et servitude. Préférant s’enfuir de la contrainte de réussir en se ressourçant en secret au contact d’un espace naturel en opposition avec les limites d'une morale grossière et maladroite, ne parvenant qu'à faire douter ou à détruire quelques émanations sensitives libres et spontanées sur le monde tel qu’on l’appréhende. Profitant des que possible de l’opportunité de réelles interrogations dans une grandiose symphonie visuelle montrant un univers accessible naturel et lumineux ne demandant qu’à être étudié. L'inlassable traversée du Soleil par Mercure démontre parfaitement la performance et l'adaptation d'un organisme vivant dont l'équilibre ne dépend uniquement que de l'endurance de ses procédures. La beauté d'un cosmos calme ou en ébullition ou d'une nature effervescente n'ayant nullement besoin du verset biblique ou de la rareté d'un geste tendre pour se manager au quotidien
inconnu(e)
9 ce n'est pas un peu sévère pour un film abouti et plein de poésie, ça me fait doucement rire quand je vois qu'avatar et Batman de Schumacher ont reçus d'excellentes notes !
signature non-référencée
Juste pour la personne qui écrit en noir : tout les avis sont admissibles, c'est même pour cela que ce genre de site existe, mais écrire en parlant de Terence Malick: "Dieu que c'est mauvais!", cela, c'est pour le moins de la prétention d'écrivain...raté.... Restons sérieux, ce site le vaut bien... Evahell.
inconnu(e)
Coucou Jean-Claude, j'ai donc lu la critique incriminant mon jugement etvoici ma réponse...J'ai vu ce film en n'ayant rien lu auparavant, en ne sachant même pas dequoi il parlait... Heureuse à la perspective de voir assurément un bon filmvu les réalisations précédentes de cet auteur. Mais, je le répète, l'ennuim'a assez tôt saisie trouvant son point d'orgue dans cette reconstitution dela genèse très new-age avec son côté pompeux pour ne pas dire prétentieux...N'est pas Dieu qui veut... et c'est sans nul doute ce questionnement de Dieuqui ne m'a pas touchée, ayant de loin préféré cette scène dans Rabbit Holeoù, sur le même thème, Nicole Kidman expédie en deux coups de cuillères àpot cette question de Dieu face à ces parents éplorés, béni oui-oui, pleinsde condescendance religio bien pensante, et qui, comme elle ont perdu unenfant. Je préfère le côté terre à terre, mais tellement juste de RabbitHole, que les envolées lyrico poético picturalo orchestro spirituellodénuées, mais absolument dénuées d'émotion, avec des personnages auxquels onne s'intéresse pas du tout... Le cinéma est affaire de projectionidentification auquel cas on reste en rade... Ce fut mon cas et j'ai bienricané en voyant ces embrassades finales des personnages, orchestrées par legrand démiurge, unis dans un pardon larmoyant. Désolée, j'ai vu ce film etje n'ai pas été émue devant ces image(ries). Mais chacun sa sensibilité.
signature non-référencée
Elsa écrit certainement sans avoir vu le film, ni lue votre critique que moi je trouve rondement bien écrite. Je suis allée voir ce film hier et les mots et le recul me manquent encore pour exprimer la merveilleuse expérience que j'y ai vécue. Car chez Malick, il ne s'agit plus de film, ou plutôt il s'agit de plus qu'un film. Je passe sur les images et la mise ne scène qui est absolument éblouissante, chaque plan est à tomber. Je découvre pour la première fois cette magnifique actrice, je redécouvre Brad Pitt. Comment parler de prétention!!Chaque réalisateur vous dira qu'il filme son film comme si il s'agissait du dernier. Chaque réalisateur est par définition prétentieux. Il le faut pour entrainer une équipe, trouver un financement, convaincre, discuter et sans jamais perdre de vue l'essentiel ,le pourquoi et le comment de cette chose qui se filme et qui donne du sentiment, de l'amour dans le cas de Monsieur Malick. La prétention n'est que de la capacité a croire en soi et il en faut pour faire des films. Bref, je reviendrais ici vous dire avec d'autres mots mon immense admiration pour ce film qui m'a laissé la tête entre les mains, comme lavée de l'intérieur. Je pense qu'il faut y aller vierge de tout jugement et juste s'ouvrir à ce qui vous est offert. Malick n'est pas allé chercher son prix comme quoi l'homme est discret et absent de toutes vanités. Peut-être la jeunesse et son arrogance respire mal à ces hauteurs? Ce qui empêcherait la réflexion? Evelyne. Médiathèque des Chartreux
Note : 19/20
Pourquoi parler de prétention, parce que le film évoque et rapproche deux évolutions de la vie, dont une dimension à la fois philosophique, mystique et scientifique ? Il y a ambition et non prétention dans son sens péjoratif.Je suis l'auteur de la critique notée , écrite plus haut. Bien avant que le film se targue d'être récompensé par une Palme.Il ne sert à rien de juger un film par rapport à ses récompenses. Aujourd'hui je salue qu'on puisse encore faire du cinéma comme cette oeuvre déroutante mais aussi intime...En tout cas, on peut trouver un sens dans chaque séquence, chaque plan de "The Tree of Life". Je n'ai pas encore toutes les clés des richesses assénées par cette oeuvre, mais je ne pense pas être quelqu'un de prétentieux, ni quelqu'un d'élitiste.Surtout que le film radicalise toutes les idées thématiques, formelles du cinéaste Terrence Malick et apparaît comme un film sur la transcendance (mouvement philosophique qu'a réellement étudié le cinéaste).Attention, je peux comprendre qu'on s'ennuie ferme dans le film ou qu'on déteste le style du cinéaste.
signature non-référencée
Je suis tout à fait d'accord avec ta critique (et celle d'Amandine) du film de Terrence Malick. Les gens vont à nouveau voir "La Palme" comme ils lisent "Le Goncourt" et être décus. Ce n'est pas un service à rendre au cinéma que de palmer des films aussi prétentieux et "chiants". Bise, Elsa.
Note : 19/20
Dieu que je ne suis pas d'accord avec votre critique, même si je reconnais sans problème qu'on ne puisse pas adhéré au film en lui-même. De là à dire que c'est mauvais, c'est extrême. Avant de parler du film en particulier, je voudrais que c'était une de mes plus insolites expériences dans une salle de cinéma... Une queue monstre avant d'entrer, avec des adolescentes fans de Brad Pitt, des gamins de 8 ans en pagaille et mêmes des personnes s'attendant à un film d'action (si, si !!! Authentique !!!). Résultat, après dix minutes de film, au moins 40 personnes ont quitté la salle, avec des jets sur l'écran de bouteilles, des cris et des "C'est nuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuul". Passé cette introduction, le film. Malgré ce remue-ménage, j'avoue avoir également eu du mal à entrer dans le film lors des 10 premières minutes. Mais après, inexplicablement, j'ai été vite pris par une sorte d'hypnose cinématographique, qui m'a littéralement scotché et laissé bouche bée... Je suis sorti avec la sensation à la fois dérangeante et plaisante d'avoir vu une oeuvre extrêmement intime, une vision tellement personnelle de ce que l'on voit à l'écran que ce partage proposé par Malick m'a bouleversé. Il est inutile de le nier, le film est visuellement extraordinaire. Chaque plan est d'une méticulosité hallucinante. Il m'apparaît évident que les richesses de l'image sont innombrables et impossibles à les déceler entièrement, qu'il y en a beaucoup à dire. Lorsque Malick filme l'évolution de la vie, pour moi on atteint le pur cinéma : des images, un rythme musical savant et la profession de foi du film. Une séquence dans tout cela est particulièrement splendide (beaucoup la trouveront ridicule) : un espèce de raptor semble prendre pitié d'une éventuelle proie blessée. Moment troublant qui semble annoncé un parallèle avec ce que l'on verra plus tard dans le film (l'aîné des frères qui prend conscience de sa domination sur son cadet)... La vie du personnage joué par Sean Penn (qui se balade dans les architectures de New York) est mis en parallèle avec le milieu dans lequel travaillait son père (une industrie des années 50). Lors de son enfance, le père lui dit de ne pas suivre sa voie. Dès lors, on sait que la vie de Sean Penn est en train de se rater et le travail de réminiscence et de deuil qu'il se procure l'aidera probablement à comprendre à trouver une issue. "I do what I hate, se dit Jack enfant. Les plus beaux moments du film sont pourtant ce qui paraissent les plus simples. L'évolution de l'enfance de Jack se met donc en corrélation avec l'évolution de la vie. Choisissant évidemment une narration enchevêtrée et elliptique, Malick réfléchit sur une portion de vie, qui ne doit pas être éloignée de la sienne. Tout ce qui touche au cocon familial est, en ce qui me concerne, superbe. J'ai rarement ressenti et vu une telle justesse dans l'observation des comportements. On croit dur comme fer à la description de cette famille. Jack, bébé, en gros plans magnifiques, un travelling qui suit les premiers pas de l'enfant, les premiers balbutiements vocaux = amour exclusif. L'arrivée d'un frère = curiosité puis jalousie colérique, sublimement rendu dans ce film, je trouve... Les relations contradictoires du père avec ses trois enfants (en particulier avec Jack) sont également impeccablement croquées. Brad Pitt est exemplaire de sobriété et contraste bien avec la Mère, devenant volontairement une incarnation de Pureté, une image déifiée, une représentation de la Bonté, qui marque à juste titre les souvenirs de Jack.La simplicité est ici transcendée par la puissance des mouvements de caméra et me donne l'impression de voir ces séquences pour la première fois. Du coup, mon adhésion aide à être touché. Je prends comme exemple la séquence où Brad Pitt tient son fils par le cou et/où l'épaule : ils sont filmés de dos, la caméra les suit de manière fluide. On entend le fils renifler, il pleure car son père lui reproche qu'il a mal tondu la pelouse en lui montrant les endroits en question... Puis soudain, le gosse le serre dans ses bras. Bouleversant... La question paternelle est remise en question. Quand on a le travail, on est responsable et on se sent dominateur, quand on ne l'a plus, on se repentit car on sait qu'on n'est plus un modèle.Puis l'enfant Jack devient un adolescent, et la bifurcation comportementale se fait discrètement jusqu'à une petite séquence dont je ne dévoilerais pas le contenu, mais qui tient le spectateur en haleine, avec un sens du suspense aussi bref que magistral... Le dernier quart d'heure du film (à mon sens, le plus sur le fil) est, encore une fois à mes yeux, éblouissant, car cela atteint quelque chose que JE me suis déjà imaginé une fois atteint un certain âge : préserver l'image de mes parents, de mes frères et soeurs, à leur plénitude... C'est de ces moments que je considère "The Tree of Life" comme une oeuvre magnifique car elle renvoie à une vision totalement intérieure, entièrement personnelle, extrêmement intime... et dont je me sens proche... En tout bien tout honneur, je ne comprends pas comment on peut trouver cela mauvais ou à considérer le film comme tel, alors que j'accepte aisément qu'on déteste le film pour des raisons autres que cinématographiques.
Pour avoir succombé au péché de la présomption et charcuté son film durant une année sur les tables de montage, Terrence Malick nous propose en finalité une oeuvre hybride et difforme, lourdement déséquilibrée et bancale, une sorte de patchwork anémique, clairsemé d'idées lumineuses et fertiles, devenues, à force de trituration permanente, un ectoplasme de bonnes intentions, une fulgurance estompée, amputée, translucide. Une arboriculture de pacotille envahie par les mauvaises herbes du conformisme et de la bondieuserie, qui laisse amère et pantoise, en toute sérénité...
Bibliographie