"The Fountain" est une toile initiatique d’une tristesse caniculaire hors du commun, montrant toutes époques confondues, l’indispensable besoin de se découvrir à l’aide de la conquête d’une paix intérieure, ceci dans un contexte guerrier, scientifique ou futuriste. Que ce soit dans l’intrigue, sous les flèches, le laboratoire et ses formules ou l’isolement dans les étoiles, un même visage connecté à son prochain ou à son prédécesseur, ne possède qu’une pensée unique.Un besoin profond de se définir dans un climat lucide ou surréaliste mêlant la volonté de comprendre et de se métamorphoser grâce à de magnifiques expériences, semblables à des touchers mystiques, propulseurs de nouvelles dimensions acquises dans la pénombre ou dans des ocres flamboyants.L’opus est magnifique, mais reste bien souvent crypté, dans une lenteur qu’il faut accepter. Le sentier, menant laborieusement un nouvel esprit vers sa rédemption, s’avère pénible dans un travail thématique somptueux qu’il faut déguster avec détermination."The fountain", copieusement pourvu d’images déprimantes, déroule des clichés éblouissants, au bord d’un gigantesque effondrement mélancolique, unissant toutes les approches religieuses dans un ordonnancement s’avérant par moments douteux.Le rendu est prenant, à condition de rester objectif, devant ces assemblages numériques un peu fourre-tout, ayant le mérite ou le désavantage de garnir dans un seul paquet cadeau toutes les religions.C’est un peu comme un immense salon dont tous les meubles disparates tentent de communiquer et d’acquérir une identité commune.Ceci n’empêche nullement de se documenter en externe tout en se laissant capturer par ces tableaux semblant plus spectaculaires que véridiques.L’envergure de l’entreprise reste d’une essence magistrale, un courage immense de s’expérimenter et de se dissoudre pour mieux renaitre dans un espace vierge ou tout est à faire, en sachant enfin qui l'on est.