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Critique(s)/Commentaire(s) Publiques de
Pierre Troestler

  • LES RANDONNEURS À SAINT-TROPEZ (2008)
    La bonne surprise, c'est "Les randonneurs à Saint-Tropez" de Philippe Harel. J'avais beaucoup aimé les premières aventures de ces randonneurs, il y a déjà dix ans...eh oui dix ans déjà ! Alors que j'avais eu connaissance de quelques critiques qui descendaient le film en flèche, je m'attendais à voir un sous "Sous-doués en vacances", ou encore une de ces suites lourdes et indigestes comme "Les bronzés 3". Le film de trop en quelque sorte ! Et bien non, nos cinq héros ont un peu changé en dix ans, mais l'atmosphère reste fraiche, et le film ne tombe jamais dans le grotesque. Les acteurs sont tous excellents, et j'ai retrouvé avec plaisir et bonheur Géraldine Pailhas, Karin Viard, Vincent Elbaz, Philippe Harel et Benoît Poelvoorde pour tous les citer. Leurs caractéristiques restent les mêmes ou presque que dans "Les randonneurs" premier du nom, mais le réalisateur a réussi à faire ressentir le poids de ces dix années dans leur façon d'être. Poelvoorde excelle toujours dans ce rôle de type pas très clair mais tellement sympathique. Les dialogues sont agréables, et Philippe Harel parvient à faire sourire, voir rire en nous contant une histoire très crédible et réaliste. Je suis partant pour un "Randonneurs 3" dans dix ans...et s'il reste dans le même esprit !
  • DISCO (2008)
    Une fois n'est pas coutume, j'ai passé ma soirée d'hier au cinéma, et quand je dis que j'ai passé ma soirée au cinéma, c'est pas peu dire, puisque chose rare, j'ai vu deux films à la file ! Chose rarissime...c'est peut-être même la première fois que j'assiste à deux séances le même soir. Comme je n'avais aucune idée sur ce que j'allais voir, je me suis contenté de lire les résumés sous les affiches dans le hall de la salle de cinéma. La seule chose que je savais, c'est que j'avais envie de détente. Finalement, j'ai d'abord assisté à la projection de "Disco" de Fabien Onteniente avant d'enchaîner avec "Les randonneurs à Saint-Tropez" de et avec Philippe Harel, occasion pour moi de revoir avec plaisir la jolie Cyrielle Clair en guest star. Comme je ne m'attendais pas à voir des chefs-d'œuvre, je ne pouvais être déçu. Les quelques critiques dont j'avais eu connaissance n'étaient pas très tendres avec ces deux films, ce qui ne m'a pourtant pas découragé de voir ces deux réalisations. "Disco" était finalement sans surprise. Un film sympathique mais qui ne marquera pas l'histoire de la comédie française. J'apprécie pourtant beaucoup Franck Dubosc, mais lui aussi est très convenu dans son rôle de "Didier Travolta", looser au bon cœur. Quelques bonnes scènes cependant comme lorsque "Neuneuil", un des trois "Bee Kings" est surpris par sa femme en flagrant délit de "disco" sur une petite plage de Normandie. Un air de déjà vu cependant, le scénario ressemble étrangement à celui de "Podium" de Yann Moix, qui pour le coup était bien mieux réussi à mon goût. "Disco" reste un petit film sympa à voir...une fois.
  • APRÈS LUI (2007)
    C'est à Lyon lors d'un de mes derniers séjours que je suis allé voir au cinéma "Après lui". Il n'était meilleure ville que Lyon pour voir le dernier film de Gaël Morel, puisque ce film est entièrement tourné dans la cité des gones, région d'origine du jeune réalisateur. "Après lui", c'est l'histoire de Camille (Catherine Deneuve)... elle vient de perdre son fils dans un accident de la route. Désemparée et perdue, elle va nouer une relation ambiguë avec Franck (Thomas Dumerchez), le meilleur ami de son fils... et qui conduisait la voiture lors de l'accident. Entre folie et détresse, le réalisateur nous invite à vivre l'espace de quelques journées cette relation où amour maternel, amitié et amour tout court se mélangent étrangement. Le jeune homme cherche une mère qu'il n'a jamais eu et Camille essaie de retrouver dans le regard du jeune homme l'enfant qu'elle vient de perdre à jamais.
    Outre les deux personnages principaux, j'ai retrouvé dans ce film Guy Marchand, Elodie Bouchez et Elli Meideros avec un certain plaisir, pour ne pas dire un plaisir certain. Les acteurs sont à leur place... pas de fausse note ici. Si Catherine Deneuve est vieillissante bien sûr... elle garde un éclat et cette froideur presque hypnotique qui lui sont propres.
    Au-delà d'un joli petit scénario... Gaël Morel nous livre ici une belle carte postale de sa chère cité lyonnaise. Il y montre des endroits emblématiques de sa ville avec une délicatesse et une beauté qui donnent envie d'arpenter les rues de Lyon, dès le mot "FIN" à l'écran. Ce que je n'ai d'ailleurs pas manqué de faire. Pour le reste, c'est un bon petit film... sans prétention mais oh combien agréable. "Après lui" ou, quand deux êtres et à travers eux deux mondes pourtant opposés se rencontrent, pour une farandole entre réalité et... illusion.
  • LA VIE D'ARTISTE (2007)
    Bonne surprise que ce film de Marc Fitoussi sorti en septembre 2007. Choisi au hasard dans mon rayon habituel de DVD, je m'attendais à un petit film français sympathique et j'ai eu droit à une jolie comédie rondement menée par trois comédiens de talent, Sandrine Kiberlain, Emilie Dequenne et Denis Podalydès. L'histoire...? Trois artistes à leur manière tentent avec plus ou moins de bonheur de réaliser leur rêve de réussite et de succès. L'un est écrivain, c'est Bertrand (Denis Podalydès)...et en attendant d'écrire le Prix Goncourt, il est blasé par son métier d'enseignant. Cora (Emilie Dequenne) rêve de réussir dans la chanson, mais avant d'atteindre les sunlights, elle exerce des petits boulots...Et puis il y a Alice (Sandrine Kiberlain) qui rêve du rôle qui la révélera au cinéma, mais pour vivre, elle est pour l'instant la voix française d'un manga. Ces trois personnages à la fois énervants et sympathiques se croisent et se recroisent sans pour autant jamais interagir dans l'histoire des autres. A la recherche d'une réussite illusoire, ils se rendront compte que le bonheur est parfois à portée de main, enfoui dans les petites choses du quotidien...Marc Fitoussi réussit avec "La vie d'artiste" une comédie à la fois simple et rythmée. Les personnages sont attachants à force de banalité...Ils subissent à force de faiblesse jusqu'à transformer ces faiblesses en forces. Jamais la comédie ne sombre dans le burlesque ou le ridicule, et si l'histoire prète parfois à sourire, c'est toujours efficace avec un réel soucis de crédibilité. "La vie d'artiste", c'est aussi une belle leçon sur la vie...comme le dit l'agent d'Alice (Claire Maurier) dans le film, il existe deux sortes de comédiens, ceux qui ont de la chance et les autres...à méditer !
  • BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS (2007)
    Fait exceptionnel, je suis allé voir un film le premier soir de sa sortie. La queue devant les cinémas lyonnais ne désemplissait pas, mais finalement j'ai pu trouver ma place. Non pas que je tenais absolument à voir ce film, mais ce soir je voulais sortir...et quoi de mieux qu'une soirée cinéma ? Or en dehors de "Bienvenue chez les Ch'tis" et peut-être "Paris", pas grand chose de très séduisant dans les salles cette semaine. Et comme j'avais plutôt envie de légèreté, mon choix fut vite fait...
    Réalisé et interprété par Dany Boon, ce film est vraiment une bonne comédie à la française. Comme souvent la campagne médiatique faite autour est un peu exagérée, mais ce film est très agréable et je me suis laissé entraîné par le charme qui en émane. Mention spéciale à Kad Merad...il est magistral et attachant en Directeur de La Poste sur le retour, et je m'y connais. Le film est drôle et ne tombe jamais dans la médiocrité. Si "Bienvenue chez les Ch'tis" flirte souvent avec la caricature, celle-ci n'est jamais ni trop lourde ni trop vulgaire. Comme souvent dans les comédies, le scènario n'est pas le point fort du film, mais cette "petite" faiblesse est largement compensée par un sens des dialogues et des situations comiques qui fait mouche !
    "Ben quoi, che un bon ch'ti film quoi...hein !". En tout cas, c'est un des rares films français "comiques" récents dont on peut dire "il est drôle sans jamais tomber dans le grotesque". Léger et de bon goût, il y a eu "Podium" de Yann Moix et quelques autres...maintenant il y a "Bienvenue chez les Ch'tis". Grâce à ces sursauts d'humour...le cinéma comique français n'est pas encore tout à fait "dans l'brun" !
  • COW-BOY (2007)
    Hier soir, j'ai visionné "Cowboy" en DVD. "Cowboy" réalisé par Benoît Mariage qui est sorti en fin 2007, n'a rien à voir avec un western. C'est l'histoire de Daniel Piron, incarné par Benoît Poelvooorde, petit journaliste TV en proie à une crise existentielle. Enfermé dans une routine et un mal de vivre qui lui pèse de plus en plus lourd, il décide de se lancer dans une quête initiatique qui prend la forme d'un reportage sur un héros de son enfance, Tony Sacchi (joué par Gilbert Melki). Mais le héros de l'époque, preneur d'otages à l'esprit chevaleresque, a bien changé et est devenu un gigolo avide d'argent...et bien loin de son idéal de jeunesse. De désillusions en désillusions, notre journaliste va s'enliser dans ses rêves au même rythme que son reportage.
    Sans prétention, le réalisateur belge réussit le portrait d'une génération qui a perdu ses idéaux et ne se retrouve plus dans ce que l'époque propose. Sans effets et sans rebondissement de dernière minute, Benoît Mariage parvient à rendre son film attachant. Le film permet une réflexion sur la remise en question nécessaire quand les chemins de la vie nous mènent à une impasse...et Benoît Poelvoorde excelle dans ces rôles de "looser" même pas "magnifique". J'avais vu "Les convoyeurs attendent" de ce même réalisateur avec déjà l'autre "Benoît" dans le rôle principal. Avec "Cowboy", on reste dans l'analyse sans fioriture ni paillette de ce qu'il convient d'appeler "la vie" tout simplement.
  • PHÉNOMÈNES (2007)
    Le dernier "Night Shyamalan" est sorti récemment et c'est un événement. Personnellement, si je suis un inconditionnel du "Sixième sens" avec un Bruc Willis au sommet de son art, les autres films de Mr Shyamalan, tout en étant de bonne qualité m'ont laissé un peu sur ma faim. Pour autant, je n'aurais raté ce nouveau "Phénomènes" sous aucun prétexte. Le réalisateur reste fidèle au paranormal dans ce film. Le rôle principal est tenu par Mark Wahlberg, sur lequel je n'ai rien à ajouter, il tient son personnage. Son personnage, c'est celui d' "Elliot Moore", professeur dans un lycée américain...un Américain moyen. Le début du film m'a étrangement fait penser à celui de "La guerre des mondes" de Steven Spielberg sorti en 2005. Il se passe décidément des choses bizarres à New York. Voilà qu'une folie passagère force les habitants de la fameuse capitale à se suicider sans raison apparente. Le mal est bien étrange. Sur fond de panique, notre héros va donc fuir avec sa petite amie à travers le Nord Est des USA. C'est cette fuite en avant que nous allons suivre. Des scènes relativement "gores" se succédent, tantôt des gens se jettent des toits, tantôt ils se cognent la tête au travers d'une vitre quand ils ne se tirent pas une balle dans la tête, et j'en passe et des meilleures. Je suis d'ailleurs assez surpris que le film soit "tout public". Mais quel est donc ce mal étrange qui envahit encore une fois l'Amérique ? Tout le monde fuit sans vraiment savoir ce qu'il y a à suivre, et j'avoue que le suspense est assez jouissif, en qualité de spectateur, j'ai été tenu en haleine pour savoir ce qui se cachait derrière tout ça. Une théorie avancée est celle des plantes qui se protégeraient des hommes et de leurs exactions envers la nature. Si le film est réussi dans son ensemble, je reste encore une fois sur ma faim. Il y a des incohérences dans le déroulé des scènes et au final...on ne sait pas ce qui s'est passé. Shyamalan aime jouer avec les nerfs des spectateurs, mais dans le "Sixième sens", il y avait une explication, certes paranormale mais qui avait le mérite d'exister. A la fin du film, on comprenait tout, et c'était là la force du film, un puzzle à reconstruire. Dans "Phénomènes", on assiste passif à une succession de suicides, et finalement...on ne sait rien de plus. Shyamalan prévoit peut-être une suite, un "Phénomènes 2"...? Ce serait étonnant, voir décevant...En tout cas, cette fin en queue de poisson gâche un peu le plaisir que j'ai eu devant ce film, c'est dommage...il y a comme un goût d'inachevé !
  • SURVIVRE AVEC LES LOUPS (2007)
    "Survivre avec les loups", c'est l'histoire de "Misha", petite fille juive qui part à la recherche de ses parents(Yaël Abecassis et Benno Führmann) emmenés dans les camps de la mort par les nazis. Elle va traverser l'Europe de l'Est bravant le froid et la faim. Son parcours qui la mènera jusqu'en Pologne et son fameux Guetto de Varsovie, la petite va faire des rencontres belles et moins belles. Mais la plus marquante sera sa rencontre avec les loups qui vont devenir ses partenaires de vie dans des forêts glaciales et des conditions extrêmes.
    Côté comédiens, pas grand chose à dire, ils sont plutôt bons, avec une mention spéciale à Guy Bedos qui est plus que crédible dans son rôle de gentil patriarche. Son personnage "Jean" sera un des rares humains de l'aventure à apporter un peu de réconfort à la petite "Misha". C'est Mathilde Goffart, une petite fille belge qui incarne cette petite fille juive gardant l'espoir utopique de revoir ses parents. A noter que le film est basé sur l'histoire vraie de Misha Defonseca qui en fera un livre. A voir le film, et après avoir passé une journée sur le tournage, je sais que les conditions de jeu dans le froid ont été trés difficiles, qui plus est pour une enfant. Mathilde Goffart incarne le personnage qui à lui seul tient le film...et si parfois elle semble surjouer, il est facile de le lui pardonner. L'autre personnage principal...c'est un loup, ou plutôt une louve blanche. Cette louve sera la deuxième famille de "Misha"...La rencontre de "Misha" avec cette louve qui va l'adopter marque le début de la partie principale du film. C'est grâce à "Mamaïta" (nom que donne la petite à la louve), que "Misha" va survivre dans un monde où les loups ne sont pas forcément ceux que l'on croit...
    Le film est trés beau visuellement, et j'ai été touché par l'histoire de cette gamine qui va puiser au delà de ses limites pour trouver la force de vivre envers et malgré tout. Pourtant, j'ai le sentiment que le film aurait pu être plus réussi. La partie avec les loups, si elle est essentielle, comporte des longueurs qui n'apportent pas forcément grand chose au film et à l'histoire. A un moment, j'ai eu l'impression d'assister à une succession de scènes similaires sans vraiment en comprendre la finalité. Les "J'ai faim'" de "Misha" s'enchaînaient et résonnaient dans le vide des forêts et des plaines ukrainiennes comme ils résonnent encore dans ma tête. C'est dommage, comme il est dommage aussi de ne pas avoir fait vivre au personnage de "Misha" plus de doutes et plus de moments de faiblesses. La petite fille est résolue à retrouver ses parents, et elle en est tellement convaincue que seuls la faim et le froid lui semblent un obstacle. Son périple en est alors réduit à une suite de situations où ses seuls objectifs sont de trouver à manger, se protéger du froid et avancer. Seule la rencontre fortuite de "Misha" avec des enfants polonais sortira le film de la torpeur dans laquelle il s'enfonçait.
    "Survivre avec les loups" est un film que l'on peut voir comme un "conte" au travers de la rencontre des loups et de l'enfant. Personnellement, je reste un peu sur ma "faim" de loup (oui, je sais facile...). Je pense que j'aurais pu être encore plus ému et touché que je ne l'ai été...et là encore, dommage. Mais au travers de ce film, la réalisatrice nous met face à notre devoir de mémoire face à cette période trouble de l'histoire où "la mort de certains était programmée tout simplement parce qu'ils étaient juifs". A méditer...!
  • LA FILLE DU JUGE (2006)
    Je ne sais plus sur quelle chaîne c'était, il était presque 1h du matin, j'étais à l'hôtel à Lyon. C'était une de ces nuits où je retarde le moment de mon sommeil, sans vraiment savoir pourquoi... peut'être simplement par crainte de se retrouver trop vite au lendemain, un lendemain que je savais déjà sans surprise. Sur les ondes... une voix off, j'apprendrai plus tard qu'il s'agit de celle d'Elsa Zylberstein. Ca ressemble à un documentaire... on y voit alternativement des images d'archives politiques entrecoupées de vidéos familiales où une petite fille évolue encore gaie et insouciante. Fasciné par ces images, je ne zapperai plus... ce qui est plutôt rare. Le reportage montre aussi une jeune femme d'une trentaine d'années au regard triste, mélancolique et nostalgique. Cette jeune femme n'est autre que la petite fille qui a grandi... une jeune femme dont le destin a basculé un soir de 1990. Ce destin, c'est celui de Clémence Boulouque... dont le père n'était autre que le "juge Boulouque" suicidé en 1990. Un suicide lié à une pression trop forte, à un lynchage à la fois médiatique et politique... parce qu'il était seul contre tous. Je ne veux pas retracer la vie et les affaires du juge Boulouque...juste dire qu'il luttait contre le terrorisme.
    Quelque chose s'est cassé en route...
    Ce que nous montre William Karel dans son reportage sorti en janvier 2006, c'est le regard de Clémence, la fille de ce juge sur cette période de sa vie qui a vu mourir son père. C'est l'envers du décor... Le réalisateur touche du doigt le destin du juge et de sa famille avec une réelle sensibilité... et fait réfléchir sur nos institutions qui se servent d'un homme, puis l'abandonnent seul avec le poids de sa conscience et de ses faiblesses. Le reportage traite d'une affaire connue ou en tout cas très médiatisée à l'époque, mais la force de ce reportage, c'est que le réalisateur aurait pu retranscrire toute autre histoire d'enfant au destin tragique, il aurait atteint son but... chaque téléspectateur se retrouve dans le regard espiègle de Clémence enfant et dans le regard perdu de Clémence adulte. Avant et après la mort de son père... pour une jeune personne passée directement de l'enfance à l'âge adulte sans transition. Ce type de programmes manquent cruellement, et plus que ce genre de programmes, c'est ce type de démarches qui fait défaut à l'heure actuel dans notre paysage audiovisuel. "La fille du juge" est un portrait tendre, touchant, sincère, cruel parfois mais sans concession sur notre société qui ne place plus l'homme au centre de ses préoccupations... mais qui place le système au cœur de tout et l'homme pour servir ce système. A méditer...
  • PARIS JE T'AIME (2006)
    "Paris je t'aime" sorti en 2006... C'est 21 réalisateurs français et étrangers, 18 court métrages, une pléiade d'acteurs plus ou moins connus les uns que les autres. "Paris je t'aime" c'est aussi 18 quartiers de Paris mis en images sur un fond commun, l'amour... toujours l'amour. L'amour entre deux êtres bien sûr, mais l'amour de Paris surtout. Bref, "Paris je t'aime" est une jolie ballade touristique qui à travers 18 films courts va nous mener de Montmartre au 14ème arrondissement en passant par le Marais, Bastille, Pigalle sans oublier la Tour Eiffel, le Père-Lachaise, le Quartier Latin... j'en passe et des meilleurs. Au cours de cette visite touristique, il y aura des drames, des joies, des histoires d'amour qui débutent, d'autres qui se terminent... mais une chose reste là, immuable... c'est Paris. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la critique du Canard enchaîné au dos du DVD... "Paris filmé, Paris célébré, Paris tenu" singeant bien évidemment la fameuse petite phrase du Général De Gaulle.Paris filmé, Paris célébré... ok, Paris tenu... oui au niveau purement technique consistant à fédérer tout ce petit monde de réalisateurs et d'acteurs sur un projet unique. Je reste pour ma part un peu sur ma faim. En effet, si les petits films sont tous plus ou moins de bonne facture, peu surprennent et peu ont une chute, ce que j'appelle une vraie chute. Vous savez quand on reste comme ça pantois devant son petit écran en se disant "Oh fichtre diantre, je me suis fais avoir !" (je voulais dire "Oh p.... m...." mais des enfants peuvent lire cet article)...le regard écarquillé et fixe. Non pas de surprise dans "Paris je t'aime"... les histoires se suivent, ne se ressemblent pas forcément, mais ne resteront pas gravées dans notre esprit. Je me suis même surpris à ne pas parvenir à me remémorer certaines histoires dès la suivante commencée. C'est grave docteur ?Dans "Paris je t'aime", j'ai aimé certaines choses... avec tous ces réalisateurs de renom, ça reste du cinéma de qualité à défaut d'être du cinéma de génie. D'une manière générale les images de Paris sont très belles, et pour certains quartiers, on a affaire ici à une véritable carte postale.Quelques court-métrages sortent du lot. Personnellement, j'en retiendrai trois. "Tuileries" des frères Cohen uniquement pour l'acteur Steve Buscemi, comédien fétiche de ces frères Cohen... "Tuileries" est un film drôle où notre héros malgré lui va apprendre à ses dépens qu'on ne fixe jamais un inconnu surtout dans le métro parisien. "Place des fêtes" réalisé par Oliver Schmitz, petite histoire triste et sentimentale où une secouriste va apprendre qu'elle est sans le savoir à l'origine de la mort de celui qu'elle tente de sauver... et tout ça par amour. J'ai aussi apprécié "Cimetière du Père-Lachaise de Wes Craven... Pourquoi...? Peut'être pour Oscar Wilde... ceux qui ont vu le film sauront de quoi je parle.Dans "Paris je t'aime" il y a aussi beaucoup d'acteurs de réputation internationale... Fanny Ardant, Juliette Binoche, Willem Dafoe, Gérard Depardieu, Nick Nolte, Natalie Portman, Elijah Wood... sont de la partie. Certains ne semblent là que pour soigner leur notorieté... seuls Fanny Ardant, Nick Nolte et Natalie Portman émergent dans une interprétation digne de ce nom. D'autres comme Gérard Depardieu... ont un rôle qui s'apparente plus à de la figuration, figuration de luxe d'accord, mais figuration quand même !Si j'ai aimé "Paris je t'aime"... c'est essentiellement parce que j'aime Paris. Filmer cette ville à travers autant de regards de réalisateurs très différents les uns des autres était un défi trés intéressant. La ville resplendit... et le film représente à lui seul un guide touristique multi-facettes de Paris. Si j'avais le temps, j'aimerais m'organiser une visite des différents quartiers de Paris en m'évertuant à ne visiter que les lieux traversés par les personnages de "Paris je t'aime". Ah si j'avais le temps...Cependant, il y a un goût d'inachevé dans ce projet pourtant ambitieux. Les réalisateurs ne semblent pas avoir accordé à ce projet toute l'attention qu'il aurait mérité... et leur prestation est souvent en deçà de leur talent habituel. C'est dommage... Si "Paris je t'aime" est une jolie vitrine touristique de Paris et ferait bonne figure vendu au guichet de l'office du tourisme et autres agences parisiennes, il ne dépasse pas dans une vidéothéque le stade du petit film qu'on aime regarder un dimanche soir lorsqu'on a rien d'autre à faire. C'est dommage... mais c'est déjà pas si mal !
  • ERAGON (2006)
    C'est au Kinepolis local que je suis allé passer ma soirée d'hier. Plusieurs films à l'affiche m'attiraient, et c'est finalement "Eragon" qui a retenu mon attention. Eh oui, on peut adorer le cinéma français, admirer Patrick Dewaere et avoir parfois juste envie de se détendre devant un film d'aventure à effets spéciaux comme savent les faire les Américains. Ce n'est sans doute pas mon cinéma préféré, mais ce genre de films tient son rang quand on a pas envie de se prendre la tête. Réalisé par Stefen Fangmeier, "Eragon" nous conte l'histoire d'un jeune fermier chasseur dont le destin va être bouleversé par la découverte d'un oeuf... celui du dernier des dragons. Le jeune homme dénommé "Eragon" va alors devenir le premier dragonnier d'une ère nouvelle... et va alors s'en suivre une lutte épique entre les forces du Bien et du Mal. Scénario classique mais toujours efficace. Parmi les personnages, il y a bien sûr "Eragon" joué par Edward Speleers dont il n'y a rien à redire sur l'interprétation... Jeremy Irons est "Brom", il incarne l'expérience par rapport à la jeunesse du héros "Eragon". Il va être le maître à penser et le professeur du jeune dragonnier. Charismatique à souhait, Jeremy Irons joue ici sur une gamme inhabituelle et il s'en sort à merveille. "Durza" est le méchant sorcier... et c'est Robert Carlyle qui s' y colle. Il est méconnaissable et terrifiant. Grimmé en apôtre de Satan... je n'aimerais pas le croiser en pleine nuit, même en plein jour d'ailleurs. Il a un peu la touche à Marilyn Manson... c'est peut-être les yeux. Il y a aussi John Malkovich... dans le film, c'est le méchant roi, ce n'est pas le rôle le plus marquant, mais il le joue lui aussi avec son charisme habituel. "Eragon"... c'est un peu "Le seigneur des anneaux" à la sauce "Coeur de dragon". Et c'est d'ailleurs le premier épisode d'une trilogie à suivre. N'étant pas un vrai amateur de ce genre de films, je ne vais pas crier au chef d'oeuvre... loin de là. Mais ne m'attendant pas justement à vivre une expérience hors du commun et du temps, j'ai passé un bon moment dans mon siège, appréciant le spectacle. La qualité du spectacle est liée essentiellement aux effets spéciaux. Ce qui m'a surtout marqué sur le grand écran, ce sont les envolées et les plongeons à pic du dragon. Sans mentir, j'ai eu l'impression d'être sur les montagnes russes et l'effet est grandiose. Les paysages, les costumes, et les décors sont magnifiques. Les méchants sont terrifiants à souhait et ressemblent à s'y méprendre à ceux du... "Seigneur des anneaux". Etonnant non ? Ah... bon ! Il y a cependant une chose dans "Eragon" qui m' a paru à la limite du supportable. C'est la doublure de la voix de "Zaphira" le dragon ou plutôt la dragonne de "Eragon". Se voulant douce et sensuelle, cette voix était d'un fade et d'un inexpressif à la limite de l'obscène (euh... j'exagère un peu là)C'est simple, cette voix eut été digne d'une publicité vantant les mérites du dernier complexe de détente et de relaxation dans une société futuriste, il ne manquait plus que l'écho. Dommage, le dragon lui, étant physiquement exceptionnellement bien rendu à l'écran. Pour résumer, je dirais que "Eragon" est un bon film qui atteint son but... détendre et divertir. La sortie en cette période de Noël fait de lui un joli petit conte... un poil gentillet. "Gentillet"... c'est le terme qui convient. Si vous avez des enfants, emmenez-les... ils apprécieront beaucoup le spectacle, et vous aussi par la même occasion.
  • L'HOMME DE SA VIE (2006)
    J'ai aimé... j'ai pas aimé... j'ai aimé... j'ai pas aimé... j'ai aimé... Ce que je pense de "L'homme de sa vie", le dernier film de Zabou Breitman sorti en ce début octobre, c'est un peu comme si j'effeuillais une marguerite... sauf qu'au bout du compte je ne saurai toujours pas si j'ai aimé ou pas. C'est le hasard de mon errance parisienne qui m'a fait entrer dans une salle obscure pour voir le susdit film. Je n'avais aucun a priori sur ce film... et je voulais tuer le temps et me détendre. Que dire...? J'apprécie beaucoup Richard Berling en tant qu'acteur et il ne me déçoit pas dans ce film. Il est très bon dans le personnage d' "Hugo" homosexuel d'une quarantaine d'années pour qui la vie n'a pas toujours été une partie de plaisir et qui cache au fonds de lui une blessure secrète. C'est cette blessure qui lui donne une attitude souvent "provoc" lorsqu'il est confronté à ce qu'une vie peut avoir de plus "routinier" et face aux contingences en général. Il y a Bernard Campan qui joue le rôle de "Frédéric"... la quarantaine, et bien installé dans sa petite vie de couple avec une femme aimante jouée par Léa Drucker, des enfants... un bon job et des vacances dans une grande maison familiale. Cliché...? Oui... sans doute trop à mon goût. Bernard Campan, depuis qu'il n'est plus "Inconnu" ne m'a jamais réellement convaincu. Et là, en homme bien installé dans sa vie et qui pourtant va être troublé par ce voisin homosexuel à la vie et aux moeurs bien éloignées des siennes... il ne me convainc pas davantage. Il n'est pas mauvais, loin de là... mais en permanence son attitude est en déphasage par rapport aux réactions de son entourage, et essentiellement de sa femme. Une femme qui va littéralement péter les plombs lorsqu'elle se rend compte que son homme la délaisse au second plan... alors que Frédéric (Bernard Campan) bien que troublé par l'alternative "Hugo" semble un peu déboussolé, mais jamais au point de se brûler les ailes. C'est sans doute dommage... Encore faudrait-il connaître le parti pris au départ par la réalisatrice. Il ne se passe rien de physique entre les deux hommes, ce sont juste deux amis qui échangent lors de longues soirées d'été... Ils refont le monde à leur façon... alors que la trame du film laisse supposer qu'il y a entre eux un désir latent... trop peu visible dans le jeu et les différentes situations. C'est pour ces raisons que ce film me laisse sur ma faim. Même si la comparaison ne s'impose pas, on est loin ici du sublime "Brokeback Mountain" ... qui traitait lui aussi de la difficulté d'assumer ses choix face aux regards de la société. Pour finir sur quelques notes positives... j'ai apprécié la beauté de certaines images et de certains plans. Les protagonistes ont particulièrement soigné l'esthétisme du film. Autre chose encore que j'allais oublier... Niels Lexcellent qui interprète le petit garçon "Arthur" est comme son nom l'indique tout bonnement "excellent". Ai-je aimé ou pas ? Toujours pas de réponse à cette question et en matière de cinéma... on ne peut heureusement pas tout résumer de façon si cartésienne. Ce film m'a permis de me poser certaines questions sur le jeu des acteurs et donc sur le mien... il était joli à regarder et je n'avais rien d'autre à faire... j'ai donc passé un moment pas trop désagréable et même plutôt agréable. C'est bien là l'essentiel...non ?
  • INDIGÈNES (2006)
    Hier soir à 21h avait lieu une avant-première au Kinépolis de Mulhouse. Un événement à ne pas rater puisqu'il s'agissait de la projection d' 'Indigènes". Officiellement, ce film réalisé par Rachid Bouchareb sortira le 27 septembre 2006. C'est l'histoire de 4 soldats nord-africains volontaires pour servir la France pendant la seconde guerre mondiale, les événements se passent entre 1943 et 1945. Les comédiens sont Jamel Debbouze, Sami Bouajila, Roschdy Zem, Samy Naceri dans les rôles de ces quatre soldats... alors que Bernard Blancan joue le rôle du sergent "Martinez" chargé de diriger ces hommes. Outre la qualité intrinsèque du film... c'est un film à message qui vise à relater des faits hélas souvent ignorés. Le film met en lumière le rôle capital de ces "Africains qui revenaient de loin" lors de la libération de la France en 1945... et qui ont souvent été sacrifié pour ce pays qu'ils aimaient alors que ce pays ne les aimait pas. Le film a le mérite de traiter un sujet sensible sans jamais tomber dans le prosélitisme ni dans le politique. Les faits sont relatés, on voit des hommes se battre, aimer, se poser des questions... vivre et mourir, mais qui à aucun moment ne se posent en victimes. Une leçon pour bien des générations...
    En tant que spectateur, j'ai passé un excellent moment de cinéma. Les acteurs sont crédibles et ce sont eux qui permettent au film de répondre à sa mission de devoir de mémoire. Avec une mention particulière pour Roschdi Zem particulièrement émouvant en "Messaoud" partagé entre l'amour de sa terre natale et d'une femme "française"... qu'il lui est pourtant interdit d'aimer en son pays tout là-bas. L'autre grande révélation qui n'en est plus une pour moi, c'est Bernard Blancan... J'ai régulièrement parlé de ce comédien, car je l'avais rencontré lors du tournage du "Temps de la désobéissance" en octobre 2005. Puis j'avais fait un article pour la sortie de son film "Cache-Cache" ... et enfin lors de la remise de la palme d'Or au festival de Cannes de cette année. A chacune de ses apparitions, il m'épate un peu plus. Hier soir, j'étais accompagné de Jean-Philippe un ami comédien des "Foulosophes" et nous étions unanimes... on a vu du "Super Blancan". Il campe un sergent "Martinez" pied-noir... oscillant en permanence entre vrai gentil et faux méchant. A mon goût, c'est une performance d'acteur qu'il réalise là. Car il rend ce "petit chef" terriblement humain alors que nombre d'acteurs en auraient fait un personnage caricatural. Il peint les excès de son personnage sans jamais tomber dans... l'excès, par son jeu, il obtient du public la même compréhension et sympathie que son personnage obtient de ses soldats. A l'écran... il parvient en quelques scènes à nous faire ressentir toute l'émotion de son personnage et les blessures secrètes enfuies dans le passé de ce "Martinez". Y a pas à dire, Blancan a une "gueule". Son personnage et surtout ce qu'il en fait justifient pleinement sa palme d'or obtenue à Cannes. Réflexion toute personnelle, il mériterait d'être sur l'affiche du film et de voir figurer son nom en "gros caractères" tant sa prestation est excellente... et que son personnage est incontournable dans ce film. Mais je sais aussi qu'il savoure le bonheur de partager ces moments de vrai cinéma et de joie avec ses collègues et amis "indigènes". La modestie est l'apanage des grands...
    Sami Bouajila est bon dans son rôle de "rebelle intellectuel"... il fait le job. Petit bémol concernant Sami Nacéri, survolté et excité tout au long du film mais qui ne montre pas toute la facette de son talent. Même remarque pour Jamel Debbouze... qui bien que crédible en soldat "moins naïf qu'il n'en a l'air" ne transcende pas. Il faut dire qu'il a le désavantage de susciter le rire chez le spectateur même quand la situation ne s'y prête pas. Ainsi lorsqu'il balance d'un ton grave à son sergent mourant "J'espère que tu vas mourir"... les spectateurs gloussent... va comprendre Charles !
    Le réalisateur nous livre un film sans compromis mais sans s'élever en juge ou en détenteur d'une vérité... et c'est là l'essentiel de son talent et de la réussite d' "Indigènes". Le débat qui a suivi la séance va confirmer ma vision du film. Etaient présents sur le devant de la salle Rachid Bouchareb, le réalisateur... et deux comédiens Sami Bouajila et Bernard Blancan. Les protaganistes arrivaient tout droit d'Epinal où ils avaient déjà présenté le film plus tôt dans la soirée. Tenue décontractée de circonstance... chacun des trois a fait preuve tout au long des 45 minutes de débat qui s'ensuivirent de recul par rapport au message du film que certains spectateurs voulaient absolument "politiques". Si Rachid Bouchareb a invoqué le rôle de devoir de conscience et de mémoire d' "Indigènes" face aux oubliés de la seconde guerre mondiale, il a su donner à son message une force universelle en évoquant les 23 nationalités concernées par cet oubli. Je n'ai pas compris la réaction de certains spectateurs qui semblaient voir dans les comédiens et le réalisateur de ce film des "avocats" entièrement dédiés à la récupération des pensions gelées depuis 1959 des soldats nord-africains. Le film est un témoignage avant tout, dont le but peut être une prise de conscience de ce que ces hommes venus de loin ont apporté à la France sans forcément être gratifiés en retour, et c'est ça la force d' "Indigènes". En aucun cas, Rachid Bouchareb ne souhaite être l'étendard politique que certains voient déjà. Il fait du cinéma, il fait passer des messages, il ouvre les consciences... et son rôle s'arrête là. Si combat il y a, ce sont les personnes concernées et les associations qui doivent le poursuivre... Pas lui, ni ses comédiens... qui déjà vont voguer vers d'autres projets pour offrir aux amateurs de bon cinèma d'autres joies et bonheurs.
    En jean et tenue décontractée, c'est Bernard Blancan qui allégera les débats par une touche d'humour. A la question " Qu'est-ce qui vous a le plus manqué lors du tournage en Afrique"... il répondra du tac au tac "Les femmes..." Surprise dans la salle, le public ne s'attendant pas à cette réponse et se demandant si c'était du lard ou du cochon. Il expliquera qu'au milieu de tous ces figurants "mâles" en pleine canicule africaine, il se serait bien vu jouer dans un film en Suède entouré de jeunes religieuses. Et lorsqu'en fin de débat, il évoquera son sentiment de confiance face au Président de la République sur le sort du règlement des fameuses pensions, il ajoutera qu'il a aussi entendu dans l'entourage du président "Deux milliards... ça se trouve pas comme ça". Enfin, lorsque Jean-Philippe, l'ami qui m'accompagnait à cette soirée lui cria de notre rangée en parlant de Monsieur Chirac "Lui aussi c'est un bon acteur", Blancan non sans humour rétorqua : "Oui, mais lui n'a pas eu le prix".
    Sami Bouajila quant à lui a également su apaiser les esprits en expliquant avec conviction comment pour interpréter un tel rôle, il ne fallait pas se laisser emporter par des rancoeurs ou une passion trop exacerbée. Il faut rester neutre par rapport à la situation... juste essayer de comprendre en quoi le personnage ressemble au comédien et vice-versa. En aucun moment il faut être juge... mais au contraire vivre avec son personnage sans savoir ni préjuger de ce qui va lui arriver. Quoiqu'il en soit... écouter ces témoignages de comédiens et du réalisateur à propos d'un film qu'ils ont porté à bout de bras est une grande leçon d'humilité.
    A la fin des échanges, j'aurais souhaité aller saluer Bernard Blancan... mais la foule commençant à s'agglutiner autour des "Indigènes" m'en a dissuadé... question de pudeur sans doute ! Il y aura d'autres occasions. La suite ? C'est une histoire de rendez-vous... manqué !
  • LES BRONZÉS 3 - AMIS POUR LA VIE (2006)
    Je n'ai pas souhaité voir ce troisième opus de la série de Patrice Leconte lors de sa sortie en salle en février dernier. Grand fan des deux premiers "Bronzés"... je craignais d'être déçu par ce dernier volet sorti plus de vingt ans après. En effet, si les acteurs du Splendid ont tous fait leur petit bonhomme de chemin chacun de leur côté... ils ont sacrifié au passage un certain "esprit" de liberté à l'appel du cinéma "business". J'ai vu dans l'annonce de ce "Bronzés 3" avant tout un coup marketing, mais je ne veux pas trop m'étaler sur le sujet. Je veux parler uniquement de mon ressenti de spectateur. J'ai vu le film en DVD et je me suis installé devant mon téléviseur heureux et naïf à l'idée de retrouver cette fameuse bande de vacanciers que j'ai tant adoré, il y a quelques années. Pourtant, à aucun moment la sauce ne prend. Bien sûr, j'étais forcément influencé par les deux premiers films des "Bronzés"... et je comprends que certaines personnes aient trouvé le film marrant n'ayant pas connu l'humour fin et dévastateur d'il y a vingt ans. Les héros ont vieilli et c'est normal... mais si à l'époque il était possible de s'identifier à chacun d'eux tant à leur manière ils représentaient tous un type de "Français moyen", ceci est impossible dans "Les bronzés 3"... tant chacun des personnages est devenu grotesque. Finalement, le seul à tirer son épingle du jeu est Christian Clavier alias "Jérôme"... qui n'est pourtant pas celui de la troupe à nous avoir montrer les meilleures choses ces dernières années. Il incarne ici un personnage crédible et déprimé après quelques échecs sentimentaux et professionnels. Et pour une fois depuis longtemps, Clavier n'en fait pas trop... on retrouve bien le "docteur" qu'il était au début de la série, en moins frimeur, la vie ayant fait son oeuvre... Thierry Lhermitte en "Robert" vieillissant n'est plus que l'ombre du "Popeye" séducteur qu'il était. Jugnot réalise certaines prouesses dans le jeu mais le réalisateur le rend souvent plus ridicule qu'autre chose. Le personnage de "Gisèle" rendu célèbre par Marie-Anne Chazel à l'époque... est proportionnellement transparent à la grosseur de sa poitrine dans le film. Michel Blanc n'est ni bon ni mauvais, tout comme Josiane Balasko, mais ils ne sont mis en valeur ni par le scénario ni par la réalisation. Le film tombe vite en énorme farce et on est loin de l'étude de moeurs que j'attendais. Les personnages sont fades et caricaturaux... alors qu'un zeste de finesse leur allait si bien. Je ne vais pas parler du scénario qui est quasi inexistant... Le portrait que je fais du film est bien noir... il y a pourtant quelques "rares" moments de "sourire". Quand "Jérôme" alias Christian Clavier demande à son vieux pote "Popeye" s'"il a droit au repas normal ou s'il doit prendre la formule" alors que nos joyeux lurons sont à table pour leur premier repas de retrouvailles. J'ai le souvenir d'avoir encore souri une ou deux fois... mais je ne m'en souviens plus, c'est dire si même mis bout à bout, les moments réussis ne sont pas légion dans le film. J'oubliais... nos "bronzés" ont eu recours à des rappels de certains de leurs gags usités lors des premiers épisodes. Pas avec le même effet... c'est ainsi que le gag des "Bronzés font du ski" où Gérard Jugnot pisse sur la voiture d'un inconnu car il l'a confond avec la sienne (il a la même) est repris. Là il confond le chien d'une cliente de l'hôtel avec le sien, car... il a le même. Michel Blanc se retrouve seul en mer et chante seul sur son jet-ski en attendant les secours, comme il le faisait sur le télésiège toujours dans "Les bronzés 2". Dans "Les bronzés 3", "Jean-Claude Dusse" devient "Jessee Diousse" (prononciation à l'américaine)... hum hum... ça c'est assez drôle !
    Bon, que dire de plus, je ne suis sans doute pas objectif... car j'ai trop aimé les premiers "Bronzés". Je fais partie de ces inconditionnels qui connaissaient toutes les répliques par coeur... à une époque. Je pense que ce troisième épisode de la série sera le dernier, du moins je l'espère. Les acteurs ont changé, évolué... et n'entrent plus dans le registre qui était le leur auparavant. J'aurais peut-être pu me détendre en voyant ce film, mais il aurait fallu qu'il ne porte pas le nom des "Bronzés". Car si le réalisateur et les interprètes choisissent d'appeler un film "Les bronzés 3", ils acceptent que leur film soit comparé au reste de la série, et malheureusement... ce film est une gageure, tant il ne souffre pas cette comparaison.
     
    Pierre Troestler
  • DA VINCI CODE (2006)
    Jour férié aujourd'hui... l'occasion de se changer les idées au cinéma. J'avais envie de voir "Da Vinci code" depuis pas mal de temps. Je précise que je n'ai jamais lu le livre "best seller". Temps maussade... le temps rêvé pour se mettre à l'abri dans une salle obscure. J'aime beaucoup Tom Hanks... et les diverses critiques sur le film m'ont donné encore plus envie de voir ce film pour juger moi-même de sa qualité. Même l'église oeuvre pour la médiatisation de "Da Vinci code" en s'offusquant de la remise en cause du Christ en tant que "divinité" et de l'existence d'une possible descendance. Pour ma part, ces questions spirituelles de théologie ne m'intéressent guère. Je veux juste passer un bon moment de cinéma. Ron Howard réalise ici à mon goût un bon film... même s'il est vrai qu'il traîne parfois en longueur. L'histoire est rondement ficelée... et le film reste sobre sans avoir recours à une multitude d'effets spéciaux. Le spectateur baigne dans une espèce d'aura artistique et ecclésiastique durant tout le film. Le film évolue et les énigmes sont résolues à la manière d'un jeu vidéo. Le héros campé par Tom Hanks franchit magistralement toutes les étapes qui vont le mener à la découverte suprême... celle du "Saint Graal". Tom Hanks reste lui aussi très sobre comme le film... et celà lui va plutôt bien. Audrey Tautou aussi reste sobre... peut-être trop et celà ne lui va pas si bien. Une des critiques que je ferai sur ce film concerne le casting. Ron Howard a effectué un casting "à la française"... la trâme étant située à Paris et en particulier au musée du Louvre. Si Jean Reno semblait incontournable pour interpréter le flic "frenchie" de service (encore que)... le choix de la comédienne me laisse sur ma faim. En effet, je pense qu' Audrey Tautou a bénéficié de son statut de "star française" suite au succès du "Merveilleux destin d'Amélie Poulain" aux Etats-Unis... mais elle ne colle pas vraiment au personnage. Choix marketing plus qu'artistique. Audrey Tautou assume son rôle de jeune femme à la recherche de son passé... mais reste hélas trop souvent figée dans ses expressions. Il lui manque toujours un zeste de piment... un petit quelque chose, je ne sais pas quoi... Après deux heures trente d'énigmes, de codes... le film s'arrête sur une nouvelle version de la vie de Jésus Christ... ou du moins sur une ébauche de possibilité. J'ai passé un bon moment de cinéma et c'est ce qui comptait. "Da Vinci code" n'est pas si mauvais que certaines critiques le laissaient croire... il n'est pas non plus sulfureux au point de soulever toute l'église catholique. C'est un film avec ses qualités et ses défauts... pas le meilleur de Ron Howard, mais bien meilleur que beaucoup de films dont on nous abreuve chaque jour. A voir...
  • QUAND J'ÉTAIS CHANTEUR (2006)
    J'ai acheté récemment le DVD de "Quand j'étais chanteur"... en même temps que celui de "Combien tu m'aimes". Deux films avec notre "Gégé" national. Hier j'ai décidé de voir "Quand j'étais chanteur"... Par curiosité car il semblerait que ce soit le film du renouveau pour Gérard Depardieu. Sorti en septembre 2006 et réalisé par Xavier Grannoli, le film raconte l'histoire d'amour improbable entre une jeune mère célibataire aussi belle que paumée, incarnée par Cécile de France et un chanteur de bal sur le retour, joué par Gérard Depardieu. Ambiances tamisées de discothèque en fin de nuit et de petit bistrot au petit matin sont le lot de ce petit film réussi et agréable à regarder. Cécile de France est sincère dans le registre de l'amour hésitant... et Gérard Depardieu joue un personnage de chanteur vieillissant et dépressif très crédible. S'il est vrai qu'il évolue dans un registre différent de ce qu'il est habitué à nous montrer, je n'irais pas jusqu'à dire que le "Depardieu" de "Quand j'étais chanteur" est exceptionnel. Il fait une belle prestation bien servie par la qualité générale du film. Mais le film ne se limite pas à la prestation de son acteur principal... fort heureusement. Il y a une bande originale de qualité et on prend plaisir à réentendre les vieux tubes de Michel Delpech et de Christophe dans cette atmosphère quelque peu désuète. "Alain Moreau" alias Gérard Depardieu est bien épaulé par Cécile de France bien sûr, mais aussi par Mathieu Amalric et Christine Citti qui l'accompagnent au générique. A noter que dans ce film, Gérard Depardieu donne aussi de la voix puisqu'il interprète lui-même les titres chantés par son personnage lors de ses différentes apparitions scéniques. Sans atteindre des sommets, "Quand j'étais chanteur" dégage un charme indéniable... et à défaut de lui réserver une place de tout premier choix dans ma DVDthèque, il mérite bien que je m'y sois arrêté. Le film est empreint d'une atmosphère calme et sereine et comme le disait le chanteur "Christophe" qui d'ailleurs fait une apparition dans le film "Y a pas à dire, le charme ça fait vraiment tout" (ouh...ouh...ouh....ouuuuuhhhhh).
  • QUI M'AIME ME SUIVE (2006)
    Sorti en juillet 2006, "Qui m'aime me suive" réalisé par Benoît Cohen est un petit film sympathique et frais, comme je les aime. Dans le rôle principal, on trouve Mathieu Demy... il incarne "Maxime" un brillant médecin de 35 ans qui va quitter sa situation professionnelle pourtant confortable pour tenter sa chance dans ce qui était son premier amour... la musique. Au delà de sa situation sociale, c'est toute sa vie qui se trouve chamboulée et y compris sa vie sentimentale. Le couple qu'il forme avec "Anna" jouée par Romane Bohringer ne va pas tarder non plus à subir les conséquences de la course effrénée de "Maxime" vers son rêve de jeunesse. Les comédiens principaux sont justes... et ne sombrent jamais dans la caricature ou le pastiche. Julie Depardieu et Eléonore Pourriat les accompagnent au casting avec autant de réussite. Sans réelle rupture de rythme, cette comédie à la fois drôle et dramatique nous séduit pourtant et nous captive... on a envie de suivre notre héros jusqu'au bout de son rêve, car son rêve c'est aussi un peu celui de tout un chacun. C'est exactement le type de film que l'on regarde sans rien en attendre et qui au final apporte beaucoup à son spectateur, en tout cas à celui que j'étais.
    Seul point négatif à mon goût... la fin. Je ne souhaite pas la dévoiler mais je trouve sans faire de mauvais jeu de mot que cette fin m'a laissé sur ma faim. Elle tombe abruptement et en même temps elle semble après coup téléphonée. Elle ne s'imposait pas... elle sonne le glas d'un film car il fallait bien qu'il s'arrête d'une manière ou d'une autre. Dommage de la galvauder à ce point !
    Mais les dix dernières minutes de ce film n'ont pas suffi à gâcher le plaisir que j'ai eu à visionner "Qui m'aime me suivre" sur mon lecteur DVD. Le film a cette fraîcheur et cette légèreté propres à ces films sans prétention à la base et qui se révèlent très souvent comme une véritable leçon de vie.
  • FAUTEUILS D'ORCHESTRE (2006)
    "Fauteuils d'orchestre" réalisé par Danièle Thompson et sorti cette année, fait partie de ces nombreux films plaisants mais qui ne laisseront pas un souvenir impérissable. Je me souvenais que ce film avait eu une bonne presse à sa sortie et c'est donc tout naturellement que mon choix s'est porté sur lui au rayon DVD de ma grande surface habituelle. Tout d'abord, cette comédie bénéficie d'un casting de haute volée avec Claude Brasseur, Valérie Lemercier, Cécile de France, Albert Dupontel, Dani, Christopher Thompson, Laura Morante et la charmante Suzanne Flon, hélas décédée depuis. Danièle Thompson prend ici le parti de décrire une tranche de la vie de personnages issus du milieu artistique parisien et dont le repère est un bar, le "bar des théâtres"... des "bobos" sous de nombreux aspects, puisque c'est un terme à la mode paraît-il. Pendant 1h45, nous allons suivre leurs petits tracas financiers, familiaux, artistiques et bien sûr amoureux, le tout sur un rythme de petite comédie sympathique, mais hélas sans réelle profondeur. Le personnage de jeune provinciale naïve débarquée Paris joué par Cécile de France est trop caricatural pour nous émouvoir. Les petits états d'âme d'un fils de bonne famille envers son richissime père amateur d'art (Christopher Thompson et Claude Brasseur) nous semblent très vite trop superficiels pour nous toucher. Les quelques touches de sincerité, je les ai trouvées dans l'histoire de ce virtuose du piano interprété par Albert Dupontel qui las de se donner chaque soir en spectacle devant un public trié sur le volet et pas "populaire" rêve de jeter son costume "queue de pie" et de jouer pour des pauvres ou pour des défavorisés. Il veut tout simplement faire accéder à la musique classique toute une catégorie de personnes qui pour raison d'argent, de culture... ne peut y accéder. Et lors d'un pétage de plomb sur scène, il va accéder à ses envies malgré les réticences malgré tout "fondées" de sa charmante épouse jouée par Laura Morante, elle aussi très à l'aise dans son rôle à la fois d'épouse et de pygmalion. La scène où justement le pianiste craque devant un parterre de la bourgeoisie parisienne est magnifique... peut-être parce que quelque part elle est représentative de ce que tout un chacun rêve de faire un jour dans sa vie personnelle. Valérie Lemercier fait sourire parfois... en actrice cataloguée "TV" et aspirant à une reconnaissance artistique auprès de l'intelligentsia ou de la pseudo intelligentsia artistique et bourgeoise parisienne. Au finish, "Fauteuils d'orchestre" est un petit film sympathique à regarder, mais les névroses de ses personnages nous laissent trop souvent de marbre tant elles paraissent éloignées et secondaires par rapport à la réalité de nos propres vies et angoisses. A trop vouloir s'éloigner du quotidien de ses contemporains, on finit hélas parfois par se perdre... à méditer !
  • BORAT (2006)
    Un peu de fraîcheur dans un monde de brutes... En absence d'activité artistique personnelle, j'en profite pour regarder des films, des films qui pour une raison ou une autre éveillent ma curiosité et ma soif de nouveauté. "Borat", le film que j'ai visionné hier soir est très spécial. En période de morosité, c'est un film que je ne saurais que recommander...
    Sorti fin 2006, ce film réalisé par Larry Charles nous trace l'odyssée de Borat Sagdiyev, journaliste du Kazakhstan, missionné par son petit pays afin d'apprendre les us et coutumes cultureles d'une Amérique des plus puritaines dans le but de donner à son pays ex-soviétique toute la grandeur qu'il mérite. "Borat" est interprété par Sacha Baron Cohen alias Ali G., comique réputé en Grande Bretagne. Sur sa route, il est accompagné d'un producteur patibulaire, mais presque, nommé Azamat Bagatov et joué par Ken Davitian. Bien sûr, ce film ne mérite pas la palme du bon goût, pourtant on est vite charmé par les aventures de cet anti-héros aux allures désuetes. Les situations sont souvent cocasses aux limites de la vulgarité... sans pourtant jamais y tomber. La scène de la poursuite à l'hôtel entre nos deux amis kasakhs nus comme des vers est un moment d'anthologie à pleurer de rire. Le film est tourné comme un reportage, puisque Borat est sensé ramener un film de ses aventures au Kazakhstan. Borat va découvrir l'amour aux USA, sous les traits de Pamela Anderson dont il est tombé fou amoureux au travers d'une revue papier. C'est pour toucher cet amour du bout des doigts qu'il va orienter sa quête jusqu'à la Californie...
    Dans "Borat", il y a parfois du "Michael Moore" dans la manière de filmer et de montrer une Amérique puritaine si sûre de ses valeurs et si souvent à côté de la plaque, il y a aussi du "Jean-Yves Lafesse"... et dans ses moments, le film prend des allures de micro-trottoir des plus drolatiques. La naïveté du héros est déconcertante, et s'il va souvent très loin dans la provocation et l'humour noir, on lui pardonne aussitôt... car tout est dépeint dans un contexte particulier sous couvert d'ignorance. Le film peut choquer parfois, notamment lorsqu'il aborde le sujet de la religion... mais je suis partisan de dire que l'on peut et qu'il faut rire de tout... peut-être pas avec tout le monde, mais c'est déjà un autre débat !
    A noter que sur le DVD figurent huit ou dix scènes censurées et donc non retenues dans la version "cinéma". Elles méritent le coup d'œil, et ne sont ni plus choquantes ni de moins bonne qualité que les scènes présentes dans le film... dommage qu'elles aient disparus de la version finale. Sans doute plus un choix technique et pratique qu'une réelle censure. Sans être un chef-d'œuvre, "Borat" est une parodie plus que sympathique et qui met souvent le doigt là où ça fait mal... Une chose est sûre, ce n'est pas une vitrine touristique pour le Kasakhstan... encore moins pour l'Amérique profonde. Bravo et merci...Borat !
  • CASHBACK (2006)
    "Cashback" pourrait se traduire en français par..."donnant-donnant". A la base ce film est un court métrage récompensé en 2004 par le "Grand Prix" du Festival de Brest. J'avais vu cette version courte au charme tout particulier. La version longue, sortie cette année et toujours réalisée par le britannique Sean Ellis, m'avait été vantée par un ami réalisateur. Je voulais absolument la voir... et c'est ce que j'ai fait dimanche dernier bien installé devant mon DVD. "Cashback", sans tout vouloir dévoiler, c'est l'histoire d'un étudiant en art qui suite à une rupture sentimentale douloureuse devient insomniaque. Plutôt que de tourner en rond toute la nuit, il trouve un petit travail de nuit dans une grande surface alimentaire. Trés vite, "Ben Willis", interprété par le jeune Sean Biggerstaff, va se découvrir un don... celui d'arrêter le temps (et les gens) et va pouvoir ainsi se ballader au milieu de ses contemporains en toute quiétude, un atout pour l'expression de son art, la peinture. Quoi de mieux qu'un monde "figé" pour apprécier toute la beauté de ce monde, de ses contemporains... et contemporaines ?
    La suite... c'est une histoire d'amour assez classique entre notre jeune héros et une de ses collègues. Le film est une réussite, et j'ai passé un bon moment à le visionner. Un bon divertissement en somme... Pour l'anecdote, le court métrage est intégré en totalité au film... et on peut constater que les comédiens n'ont pas trop changé en trois ans. Le film est drôle, avec un humour très anglais à la "Trainspotting" ou autre "Full Monty". Il fait réfléchir aussi (pas trop quand même)... à la manière d'utiliser un don ou un art. Je passe sur l'aspect "sentimental" du film qui dans ce cas précis sert plus de prétexte sans atteindre le stade de la nécessité. La bluette entre "Ben" et sa consoeur "Sharon", jouée par Emilia Fox, sans être désagréable est trop similaire aux quantités d'histoires d'amour vues et revues dans les films mettant en scène la jeunesse américaine.
    Après avoir vu le court métrage, j'espérais être surpris par cette version longue... et j'ai été déçu. Tout en restant un très bon film, "Cashback" a perdu beaucoup de son charme et de sa légèreté en passant du court au long métrage. Je le regrette un peu, car cet aspect me laisse un goût d'inachevé... A voir tout de même pour son côté "fantastique", sa philosophie... et pour ses acteurs. A ce sujet, j'ai beaucoup apprécié le personnage de "Jenkins", le responsable du magasin... psychotique et paranoïaque à souhait. L'acteur c'est Stuart Goodwin... un "Benoît Poelvoorde" version "Outre-Manche"... Bon, mon avis est mitigé... mais finalement j'ai bien aimé "Cashback" !
  • LADY CHATTERLEY (2006)
    Puisque mon activité artistique estivale est au point mort, autant regarder des films... et je ne m'en prive pas. Récemment, j'ai sorti de ma DVDthèque "Lady Chatterley", le film de Pascale Ferran sorti fin 2006. A priori, cette histoire d'adultère façon "début du siècle" n'est pas ma tasse de thé... mais le bien qu'on m'en a dit, ajouté à son succès obtenu lors des derniers "César" m'ont donné envie de me faire mon avis. Il faut dire aussi que j'étais tombé quelques jours avant sur ce film diffusé sur "Arte"...La diffusion étant tardive et ayant raté le début, je zappais... me disant que je visionnerais trés vite le DVD. Pour info, le film de Pascale Ferran existe en version "TV" en deux parties pour "Arte". La version TV est sensiblement différente de la version "Cinéma"... scènes en plus ou en moins etc... Il existe aussi plusieurs versions filmées plus anciennes du célèbre et sulfureux roman de David Herbert Lawrence "L'amant de Lady Chatterley" sorti en 1928.
    "Lady Chatterley", c'est d'abord trois comédiens... Il y a Marina Hands (Constance Chatterley)... elle est superbe tant au niveau de la plastique que du jeu. Elle a à la fois cette naïveté nécessaire au personnage et cette classe de femme du "monde" qui donne au film toute sa teneur psychologique. Il y a Jean-Louis Coulloc'h (Olivier Parkin), un acteur inconnu qui incarne ici l'amant... Sans être beau, il a cette présence animale qui le rend séduisant. Rustre, ambigu et mystérieux, il incarne l'homme à tout faire de la maison "Chatterley" parfait... d'ailleurs il fera même ce que son patron ne lui demande pas de faire. A noter aussi la présence d'Hippolyte Girardot (Sir Clifford) qui joue le mari paraplégique. On le voit très peu sur les écrans de cinéma ou de TV, lui pourtant promu jeune premier du cinéma français avec "Un monde sans pitié" d'Eric Rochant... c'était en 1989, déjà. Ici il est à sa place, il campe un "Sir Clifford" impuissant quand il s'agit de satisfaire sa femme ou de l'empêcher d'aimer l'autre... et pourtant il semble tout contrôler avec parfois cette perversité propre aux vrais cyniques.
    Le film commence et se termine abruptement, sans transition. Sans explication, le spectateur est plongé dans l'univers de ce trio improvisé. Sans doute le parti pris par la réalisatrice de ne rien expliquer, juste laisser la place à l'histoire d'amour et de désamour qui va se nouer devant les yeux du spectateur. Les couleurs du film sont passées et lui donnent le côté rétro qui lui va bien (ou alors c'est mon DVD qui déconne...). Les personnages aussi sont bruts, pas de paroles ni de gestes superflux... chez ces gens là, on ne parle pas "Monsieur", on vit ! Les scènes d'amour sont présentes et impudiques parfois, pourtant elles ne choquent jamais, elles donnent juste le piment qu'il faut au film pour comprendre ce qui se trâme vraiment entre les deux "amants presque malgré-eux". Il y a aussi cette tension dramatique et psychologique, si présente dans le roman (il paraît, je ne l'ai point lu) et très bien rendue ici. L'amour entre la châtelaine et le garde forestier, c'est la dualité entre la noblesse et le prolétariat bien sûr, mais c'est aussi la belle et la bête, la ville et la campagne, Felix Gray et Didier Barbelivien...(aïe, je disgresse là !). Non, soyons sérieux, il faut pas oublier qu'à l'époque de la sortie du livre, en 1928, ce fut un énorme scandale et le tollé fut général. En ce temps là, le sujet de l'adultère qui plus est avec des protagonistes de classe sociale différente était tabou. Les choses ont-elles changées ? Oui... enfin un peu quand même, et pourtant, et c'est là le talent de Pascale Ferran, le film garde toute sa saveur et le goût de l'interdit.
    Je ne veux pas plus m'épancher sur "Lady Chatterley", et ce n'est pourtant pas l'envie qui m'en manque...(c'est vrai que Marina Hands est très belle). Avec le recul, je pense que le film est une vraie réussite... et il n'avait pas besoin de tout ce tapage médiatique pour séduire un public, son public. Pascale Ferran et ses comédiens prouvent qu'avec un budget relativement modeste, on peut faire du bon et du beau... et surtout garder une âme !
  • MADAME IRMA (2006)
    Le scène de la véritable voyante qui insulte Didier Bourdon n'est là que pour encourager les femmes à crier sur les hommes et à les rabaisser.
    Didier Bourdon a du se faire imposer cette très longue et ennuyeuse scène par ses producteurs.
    Le but, c'est que les spectatrices s'identifient et reproduisent de telles scènes dans leur environnement personnel.
    Ouh...ça faisait longtemps. Presque deux mois que je n'avais plus publier d'avis sur un film. La dernière fois, c'était pour "Le lièvre de Vatanen" (voir ici). Et voilà que ça me reprend avec "Madame Irma" le film de Yves Fajnberg et du plus connu des "Inconnus" Didier Bourdon. Première constatation, si Pascal Légitimus est de la partie, Bernard Campan lui ne figure pas au générique...sans doute convoité par un autre cinéma plus "classieux". Sorti en 2006, "Madame Irma" est un film sans prétention, si ce n'est celle de faire rire. Et je dois dire que nos deux anciens "Inconnus" y parviennent aisément. Bizarrement, Didier Bourdon est extrêmement crédible en "voyante", il m'a beaucoup rappelé une personne de mon entourage dont je tairai le nom...si, si je vous assure. Cadre sur le retour, bientôt licencié par sa boîte "américaine", "Francis" (Didier Bourdon) ne va trouver la rédemption financière que par un changement radical de vie et de valeurs. Notre héros va devenir "Madame Irma"...une "Madame Soleil" plus vraie que nature. Mais ce changement ne va pas être sans impact sur son entourage et sa vie de famille, épaulé qu'il est par son ami de toujours à l'écran comme à la vie "Ludovic" (Pascal Légitimus). Une comédie sympathique sur le thème "L'argent ne fait pas le bonheur...même s'il y contribue".
    "Madame Irma" est une comédie sympathique. Sans être un chef d'œuvre, ce film a toutes les qualités pour faire passer à chacun un bon moment de détente sans se torturer les méninges...Euh, c'est un compliment en cette période entre deux fêtes qui rime souvent avec légèreté et où il est bon de récupérer. Je précise cependant qu'on peut aussi regarder ce film à une autre période de l'année qu'entre Noël et Nouvel An...et que le film devrait rester un bon divertissement.
    "Madame Irma" nous fait oublier pendant 1h30 notre mal de tête et notre indigestion d'huitres. Les acteurs sont plutôt bons, et les scènes se succèdent sans jamais plonger le spectateur dans l'ennui. Le comique reste digeste...ce qui devient assez rare dans les comédies françaises actuelles.
    Je suis en général plutôt bon public concernant les films des "Inconnus" ensemble ou séparés. J'avais beaucoup aimé "Les deux frères", "Le pari"..."Madame Irma", malgré l'absence du label "Inconnus" est assez réussi dans son genre !
  • LE LIEVRE DE VATANEN (2006)
    Imaginez un homme blasé par le cynisme de sa vie de grand reporter, un lièvre charismatique avec des pouvoirs surnaturels et les paysages grandioses du Nord canadien. C'est le "Lièvre de Vatanen", un film réalisé par Marc Rivière en 2006. La bande-annonce m'avait donné l'envie de voir ce film. J'ai profité de ce dimanche tranquille pour mettre cette envie à exécution. L'ambiance du film est sereine et paisible...et on y voit un Christophe Lambert dans un registre inhabituel, loin de ses rôles dans "Subway" ou autre "Fortress". J'aime beaucoup cet acteur, qui a pourtant souvent été décrié pour ses choix de carrière. Il joue juste et reste lui-même sans éprouver le besoin d'en faire des tonnes.
    Dans "Le lièvre de Vatanen", nous suivons le voyage initiatique de "Tom Vatanen", grand photographe, pour qui son métier et la vie en général n'ont plus de sens. Fort de ce constat, il va lâcher prise sur les événements et partir dans une quête au hasard des chemins et des rencontres. Il va finir par se trouver... lui-même. Cette aventure m'a touché car je crois que tout homme digne de ce nom se pose ces mêmes questions un jour. Comme "Vatanen", je crois que nous avons besoin un jour de ne plus laisser les autres choisir à notre place... La richesse de celui qui découvre ça est immense. Le déclic de "Vatanen", c'est ce lièvre qui a le pouvoir de guider les âmes perdues...
    Pas d'action dans ce film ou si peu, les fans de haute voltige qui ne jurent que par "La mémoire dans la peau" ou autres "James Bond" seront déçus. C'est aussi dans ce calme et dans cette solitude que réside tout le charme du film. Ah, si je pouvais rencontré ce lièvre...
  • APOCALYPTO (2006)
    J'ai aimé "Apocalypto", ou plutôt...j'ai adoré ! Ce dernier film de Mel Gibson sorti en 2007 est sublime et envoûtant. Bien installé devant le petit écran dans mon petit domicile lyonnais, j'ai assisté ce mardi soir à plus de deux heures de très grand et très beau spectacle. Le film entièrement tourné en yucatèque (dialecte maya) mais je vous rassure sous-titré, nous fait vivre les derniers moments de la civilisation "maya" au travers du jeune indigène "Patte de Jaguar", joué par Rudy Youngblood, qui voit lui-même sa vie personnelle bouleversée. Il va devoir lutter au-delà de ses forces physiques pour survivre dans un monde hostile et se construire un nouvel avenir.
    Trés controversé à sa sortie en raison de sa violence et de son parti-pris historique, "Apocalypto" est à mes yeux un véritable film "coup de poing". Je l'ai vécu comme une immersion dans une civilisation si lointaine et pourtant si proche. Le film fait peur et en même temps, il permet de croire que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. La violence du film est bien réelle, mais elle n'est jamais gratuite. Mel Gibson décrit des rites sanglants et violents avec juste ce qu'il faut de naturel sans rien cacher. On est loin des standards américains actuels où il faut montrer le cinéma le plus lisse possible pour ne pas heurter la critique et les âmes sensibles. "Patte de jaguar" n'a rien d'une patte de velours. Ce n'est pas seulement l'apologie de la puissance physique et du courage que fait le réalisateur avec les exploits de son héros...c'est avant tout grâce à la force de son esprit que "Patte de jaguar" se sort de situations souvent périlleuses.
    La forêt est magnifique, les décors somptueux, mais ce que j'ai aimé c'est que ce film n'est pas seulement le reflet d'une civilisation lointaine et révolue. Il est actuel...Le fanatisme est toujours présent partout, même chez nous, et nous sommes tous des "Patte de Jaguar". Notre vie n'est pas tant ce qu'on veut en faire mais plutôt le résultat des décisions de quelques "puissants" afin de calmer la colère de quelques "Dieux" factices et obscures...Attention, on est sur le fil du rasoir...Merci Monsieur Mel Gibson pour la qualité de votre film...à voir et à revoir !
  • JEAN-PHILIPPE (2005)
    Je me suis enfin décidé à visionner le DVD "Jean-Philippe" qui trônait sur mon étagère depuis quelques semaines. Réalisé en 2005 par Laurent Tuel, "Jean-Philippe" nous dépeint un monde où "Johnny Hallyday" de son vrai nom "Jean-Philippe Smet" n'aurait jamais existé... et tout ça au travers des yeux d'un de ses fans interprété par Fabrice Luchini. Je m'attendais à une comédie à la "Podium"... et c'est vrai qu'il existe entre ces deux films quelques similitudes. D'ailleurs... on aperçoit dans le film de Laurent Tuel Benoît Poelvoorde en "Claude François", clin d'oeil amusé et amusant au film référent. Moi qui ai adoré "Podium" de Yann Moix... je dois avouer que "Jean-Philippe" n'en a ni la saveur ni le charme. Cependant, j'ai tout de même passé un bon moment devant mon petit écran. Parmi les acteurs, on retrouve bien sûr Fabrice Luchini et Johnny Hallyday... mais aussi Antoine Duléry, Caroline Cellier et Barbara Schulz. Rien à redire sur le casting égal à lui-même. Johnny Hallyday qui a rarement brillé au cinéma... est ici fort crédible dans son rôle de... Johnny hallyday. Ce ne doit pas être si simple qu'on l'imagine de jouer son propre rôle... et il réussit à prendre une énorme distance avec son personnage et évite la caricature. Le scénario est intéressant et on retrouve avec plaisir le mythe du "coup de tête" qui permet à certains de changer de vie du jour au lendemain. Fabrice Luchini est tel qu'on le connait... exalté et fou furieux, mais c'est ainsi qu'on l'apprécie. Ce film lui donne à nouveau la possibilité de pousser la chansonnette plus souvent qu'à son tour, et je crois qu'il y prend vraiment plaisir. Je n'ai pas grand chose à ajouter au sujet de ce film... c'est un petit film sans prétention qui atteint sans aucun doute sa cible, à savoir faire passer au spectateur un bon moment sans prise de tête. Seul petit regret personnel, le film donne une part trop importante aux chansons de Johnny Hallyday... et pas toujours les meilleures à mon goût. Un film résolument à voir... pas forcément à revoir.
  • PAPA (2005)
    Je voulais voir ce film lors de sa sortie au cinéma et je ne l'ai pas vu... je me suis jeté dessus en le voyant à mon rayon DVD "préféré". Papa"... c'est le titre de ce film sorti en 2005 et réalisé par Maurice Barthélémy. Maurice Barthélémy, vous savez... le petit chauve des "Robins des bois" ? C'est un road-movie aigre- doux que nous livre ici le réalisateur... rien à voir avec son registre habituel. Première constatation, le film est court, très court... à peine 1h10. Toute la trame est basée sur le trajet en voiture qui va mener un "papa" (Alain Chabat) et son fils "Louis" (Martin Combes) à la maman de ce dernier (participation amicale de Judith Godrèche). Ces deux "hommes", le papa et le petit garçon de 8 ans, vont ainsi avoir tout un voyage à eux seuls pour parler... pour apprendre à communiquer. Le petit garçon est triste... trop triste pour un enfant de son âge. Le papa est trop gai, trop blagueur... même s'il pète parfois les plombs ! C'est entre vraies confidences et faux-semblants que nos deux personnages vont évoluer... Le réalisateur fait la part belle aux non-dits... et ainsi on va apprendre ou plutôt deviner le secret qui unit nos deux héros de voyage. Cette vérité, c'est celle d'un papa qui vient de perdre un de ses deux enfants de manière tragique... et celle d'un grand frère encore trop "petit" qui culpabilise d'avoir éprouvé un sentiment égoïste à la mort de son petit frère. Il allait alors récupérer ses deux parents pour lui tout seul. Cette route qui mène à la maman, c'est un peu le chemin de croix du papa et de son fils... une certaine manière de faire le deuil d'un enfant, mais aussi de ce qui a été et ne sera plus. Sur sa route, le "papa" rencontrera "Léa"... une jeune femme énigmatique et charismatique dont le charme et la beauté troubleront notre "papa" paumé. Illusion d'une histoire d'amour... mais la jeune femme magnifiquement interprétée par Yaël Abecassis cache elle aussi sa part de mystère. Maurice Barthélémy ne réalise pas ici le chef d'œuvre du siècle... mais "juste" un petit film empreint d'une réelle humanité... qui tient le spectateur en haleine, car on a envie de savoir ce qui se cache derrière les masques. J'ai beaucoup aimé Alain Chabat en "papa" à fleur de peau parfois, mais surtout empli d'une pudeur non feinte quand il regarde dans les yeux de son "petit Louis". Voir ce film au cinéma eut été une gageure... car il n'y a ni action, ni effets superficiels... C'est juste une petite histoire pleine de douceur et de mélancolie qui sied bien à une petite soirée cinéma à la maison... bien réussie.
  • LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN (2005)
    Ah..."Le secret de Brokeback Mountain" ! Voilà un film qui lors de sa sortie "ciné" en janvier de cette année ne m'intéressait absolument pas. Voir deux cowboys se "galocher" sur fond de western dans l'Amérique puritaine des années 60 et 70... trop peu pour moi. Non que je sois homophobe, loin de là... mais le tapage médiatique à outrance autour d'un film me fait toujours peur. Je me dis toujours qu'un film qui fait l'unanimité auprès des médias doit avoir un contenu trop consensuel pour me plaire. Et pourtant... Hier en me promenant dans ma grande surface préférée... je suis tombé sur le DVD du film qui vient de sortir. Puisque "ne pas mourir idiot" fait partie de mes devises, je me suis dit "Pourquoi pas" histoire de me faire une idée par moi-même. Il était 18h, à peine rentré chez moi et je glisse le DVD dans le lecteur... et là c'est le choc. Réalisé par Ang Lee dont j'avais déjà parlé pour son film "Salé, sucré", ce film est une merveille... Ce n'est pas un hasard s'il figure dans ma rubrique "Coup de coeur"... J'ai hésité à le mettre dans mes "films culte", il est encore trop tôt pour celà... un film devient culte en fonction de la propension qu'on a à aimer le voir et le revoir. En tout cas, c'est un film magnifique, en partie grâce aux deux acteurs principaux Heath Ledger et Jake Gyllenhaal. Ces deux jeunes comédiens évoluent et vieillissent tout au long du film sans fausse note. Toujours crédibles...i ls se complètent. Isolés du monde en début de film, les deux jeunes cowboys vont être irrésistiblement attirés l'un par l'autre et vont finir par succomber. Ce que le réalisateur nous invite à suivre, c'est leur vie, leur destin car tout leur parcours va être influencé par cette idylle naissante. Il y a Jack Twist... le brun, qui assume mieux son homosexualité et surtout son amour pour Ennis... car il s'agit bien là d'amour. Il y a Ennis Del Mar, le blond... plus bourru, plus dur qui ne peut résister à l'attirance qu'il éprouve pour Jack, mais qui ne l'accepte pas au fond de lui... Les deux suivront des destins parallèles et se retrouveront au gré de leurs rendez-vous... la première fois après quatre années de séparation puis à intervalle plus ou moins régulier, deux, trois ou quatre fois par an. Les deux hommes se marieront, auront des enfants... mais jamais ils n'oublieront les moments passés à Brokeback Mountain, l'un avec Jack, l'autre avec Ennis. Cette rencontre initiale, cette passion sera le "fil rouge" de leur vie. Ce que j'ai apprécié dans ce film, c'est que Ang Lee a raconté une passion entre hommes sans provocation, sans exhibitionnisme... son histoire est juste une histoire d'amour, et si les protagonistes sont deux hommes, c'est "presque" secondaire, on finit par l'oublier, tant leur amour est "pur". Les paysages nord-américains sont sublimés par le réalisateur et le film a parfois un accent de "road movie" nostalgique. Je crois qu'il n'y a pas grand chose d'autre à dire, c'est un film qu'il faut voir pour en mesurer toute... la beauté.
  • PEINDRE OU FAIRE L'AMOUR (2005)
    Un couple quinquagénaire sans attache après le départ de leur fille unique, un maire de village aveugle et sa jeune épouse, une jolie maison dans la colline à retaper, le calme de la campagne... voilà les ingrédients de "Peindre ou faire l'amour". Sorti en 2005 et réalisé par Arnaud et Jean-Marie Larrieu, ce film raconte comment un couple de jeunes retraités (Sabine Azema et Daniel Auteuil) va connaître les plaisirs de l'échangisme à travers la rencontre inopinée d'un autre couple peu conventionnel et vivant le parfait amour (Amira Casar et Sergi Lopez). Ils vont se laisser aller à cette forme d'amour "Tabou", se culpabiliser, puis s'y abandonner complétement... car c'était sans doute ce qu'ils attendaient depuis longtemps sans oser se"... dont j'avais beaucoup apprécié aussi le côté ni voyeuriste ni exhibitionniste. Pas d'effets "choc" pour ce film, tout est dans la beauté de la campagne, dans les dialogues et... les silences. Quatre magnifiques acteurs... avec un "plébiscite" spécial pour Sabine Azema... qui est une des rares actrices avec qui je n'accrochais pas à ses débuts et que je trouve merveilleuse depuis quelques années notamment dans "Smoking/No smoking", "On connaît la chanson", "Le bonheur est dans le pré"... Dans "Peindre ou faire l'amour", elle incarne une artiste peintre "bobo" (bourgeois bohème) classe, digne... mais avec ce petit brin de folie et de candeur propre à celles qui savent que tout est toujours possible... et elle joue ce rôle de façon magistrale. Pour ce qui est de Daniel Auteuil et Sergi Lopez, rien à redire, ils font honneur à leur réputation. Quant à Amira Casar, je ne la connaissais pas, elle est plus effacée dans le film... mais rien à redire sur sa prestation. Seule petite question que je me pose, le fait que le personnage incarné par Sergi Lopez soit aveugle apporte t'il quelque chose à l'histoire ? Pas sûr...
  • CAMPING (2005)
    Je rentre du cinéma, je suis allé voir "Camping" de Fabien Onteniente avec entre autres Gérard Lanvin, Mathilde Seigner, Claude Brasseur, Mylène Demongeot, Antoine Duléry... et bien sûr Franck Dubosc. Ce film vient de sortir et les extraits que j'ai pu voir sur les chaînes nationales m'ont donné envie de le voir. Je n'avais aucune attente précise si ce n'est de passer un bon moment de détente. Ce film n'est pas un monument du cinéma... mais il est plaisant. Le scénario ne nous évite aucun cliché sur les campeurs et le camping en général... mais il fallait s'y attendre. J'avais hâte de voir Franck Dubosc à l'oeuvre dans un personnage qui lui est très familier puisqu'il est tout droit sorti de son spectacle. "Patrick Chirac" (c'est son nom dans le film) est le digne représentant du play-boy beauf aux tempes grisonnantes... qui fait des ravages dans tous les campings de France et de Navarre. J'ai une affection particulière pour ce "Franck Dubosc" que j'ai vu récemment en spectacle lorsqu'il est venu à Mulhouse. Je l'ai alors trouvé très drôle et très charismatique sur scène. Si je suis allé voir ce film, c'est en grande partie pour sa participation. Et là je suis un peu sur ma fin... il s'en sort bien, mais je trouve qu'il ne va pas assez loin dans son rôle de séducteur en maillot de bain pathétique. Il y est lui aussi trop caricatural et ressemble trop à l'image TV de "Franck Dubosc"... une image superficielle alors que le vrai "Dubosc" ne l'est pas du tout, mais fait semblant. Gageons qu'à l'avenir "Dubosc" ne devienne pas l'esclave de son personnage... en tout cas au cinéma. Dans "Camping"... Lanvin fait du "Lanvin", Seigner fait du "Seigner" et ça leur va bien. Claude Brasseur est excellent dans le rôle de "Jacky"... un vieux campeur au grand cœur, mais ronchon à souhait car il voit son emplacement habituel occupé par un couple de Hollandais. Les problèmes du couple "Seigner-Duléry" dans le film sont classiques, mais c'est cette banalité qui les rend touchant. Le tout est parfois un peu trop pathétique... notamment la scène où "Patrick Chirac" pleure en prenant conscience que c'est un raté qui ne sait rien faire de sa vie. Là encore "Dubosc" se contente de faire l'enfant alors que la scène méritait sans doute plus d'introspection. Était-ce la volonté du réalisateur...? Ce film ne m'a pas fait rire... mais sourire, il ne m'a pas fait pleurer... mais encore sourire. J'y allais pour me détendre...et oui il m'a détendu.
  • JOYEUX NOËL (2005)
    Lors de mon passage à Paris pour mon aventure "Mafia Nostra", je passais mes soirées et mes nuits à Creteil. J'ai profité d'une soirée glaciale sans tournage pour me réchauffer un peu à l'intérieur d'une salle obscure. Je me suis rendu à tout hasard au cinéma de la galerie marchande du quartier sans rien connaître de la programmation. Trés vite devant les affiches, je choisis d'aller voir "Joyeux Noël", réalisé par Christian Carion avec Guillaume Canet, Diane Kruger et Dany Boon. J'en avais entendu du bien dans les médias, et cette histoire de fraternité entre soldats ennemis rythmée par des chants de Noël sur fond de première guerre mondiale me plaisait bien. En plus, nous approchions des fêtes de fin d'année... et je naviguais en pleine magie de Noël (çà c'est mon côté fleur bleue). Ce film est un vrai moment de bonheur... Ce n'est certes pas un film qui marque à tout jamais, mais c'est un vrai plaisir pour les yeux et surtout les oreilles. L'histoire est belle, les acteurs sont bons avec une préférence personnelle pour Benno Fürmann qui joue le rôle du soldat allemand, ténor à l'opéra de Berlin dans la vie... et initiateur de cette trêve de Noël. Je ne connaissais pas cet acteur germanique jusqu'alors, mais il irradie le film de sa présence. Diane Kruger est très belle, Dany Boon est drôle... et Guillaume Canet est... bon. A noter la belle prestation de Bernard Le Coq dans le rôle du général français et père du lieutenant Audebert (rien à voir avec les biscottes.... enfin je crois) joué par Guillaume Canet.
    Français, Ecossais et Allemands faisant la paix autour de la croix... ah non çà c'est du Sardou... Français, écossais et allemands fraternisant sur le champ de bataille... çà fait rêver même aujourd'hui !!! Pour Noël prochain, le DVD de "Joyeux Noël" ferait un beau cadeau pour tous les amateurs de cinéma historique à la fois léger et dramatique.
  • COMBIEN TU M'AIMES ? (2005)
    Envie de me détendre hier soir avec un bon DVD. Finalement, mon choix se porte sur "Combien tu m'aimes ?" de Bertrand Blier. Sorti fin 2005, ce film bénéficie d'un extraordinaire casting avec Monica Bellucci, Gérard Depardieu et Bernard Campan, Jean-Pierre Darroussin et l'exceptionnelle Farida Rahouadj que je ne connaissais pas et qui explose littéralement à l'écran dans ce film. Depuis toujours, je suis un inconditionnel des films de Bertrand Blier et "Combien tu m'aimes ?" est un très bon cru. Dans mon classement personnel, je le classerais en quatrième position après "Notre histoire", "Buffet froid" et "Tenue de soirée"... D'ailleurs, j'y ai trouvé beaucoup de similitudes avec "Notre histoire". La trame est sensiblement la même avec un homme (Bernard Campan) qui essaie de garder près de lui une femme (Monica Bellucci)... tout simplement parce qu'il se rend compte au hasard des chemins qu'elle est la femme de sa vie, qu'elle fait et qu'ele fera toujours partie de sa existence. Comme dans tous les films de Blier, l'absurde a une part prédominante. Dans "Combien tu m'aimes ?"... on traverse le film comme on traverserait un rêve éveillé. Il ne faut absolument pas chercher de logique dans les actions des personnages, ni dans leurs dialogues. En cherchant un quelconque sens du réalisme, on passe à côté de l'essentiel... Comme dans "Notre histoire" avec le magnifique duo "Baye-Delon", ici aussi, on assiste à l'histoire naissante d'un couple improbable. Elle est "pute de luxe", il est petit fonctionnaire... elle a une beauté sublime, il est quelconque. Pourtant, les deux ont besoin d'autre chose... et c'est dans leur rencontre qu'ils vont trouver leur échappatoire au quotidien. Comme dans "Notre histoire", le film bascule dans le non-sens à la mi-parcours, avec l'intrusion d'une joyeuse bande de collègues, qui s'incrustent jusque dans le lit de nos deux amoureux... et cela nous semble normal. Blier, au travers de ses œuvres, a le don de nous faire perdre pied avec la réalité, si bien que les choses les plus incongrues n'ont même plus la capacité de nous choquer. Comme dans "Notre histoire" enfin, tout se termine dans une pseudo-réalité, c'est comme si tout le film n'avait été qu'un prétexte à parler d'un couple finalement beaucoup plus banal qu'il n'y paraissait. Le film n'est plus alors que la quintessence des fantasmes d'un couple bien ordinaire. Encore bravo au réalisateur qui sait sublimer des histoires de gens bien ordinaires. Dans "Combien tu m'aimes ?", les acteurs jouent juste, dans un registre très différent des réalisateurs classiques. Les talents de chacun sont reconnus et je ne vais pas revenir dessus. Par contre, j'ai découvert la comédienne Farida Rahouaj... elle m'a épaté. En voisine du couple, on ne voit qu'elle dès qu'elle est à l'écran... elle se laisse aller et vit la scène de l'intérieur, c'est sans doute ce qu'on appelle le "lâcher prise". J'hésitais à voir ce film, la peur d'être déçu par un réalisateur que j'ai tant apprécié... mais j'ai assisté une nouvelle fois à un grand moment de cinéma. Merci "Monsieur" Blier !
  • ON VA S'AIMER (2005)
    Ca s'est passé un mardi après-midi, il y a quelques semaines, j'étais dans ma chambre d'hôtel... envie de ne rien faire. La TV était en marche et sans m'y attendre, je me suis laissé captiver par le petit film léger qui se déroulait à l'écran. Ce film c'était "On va s'aimer" sorti à l'été 2006 et réalisé par le jeune Ivan Calbérac. "On va s'aimer", c'est l'histoire drôle et sentimentale de deux amis et à travers eux, de leurs deux couples... sur fond d'adultère. Il y a "Laurent" joué par Julien Boisselier, il est le personnage central, celui qui doute sur tout, et principalement sur sa vie de couple avec la jolie "Camille" interprétée par Mélanie Doutey. "Laurent" a tout pour être heureux, mais ce bonheur lui fait peur comme s'il avait quelque chose de louche et d'usurpé. Son meilleur ami, c'est "François" joué par Gilles Lellouche au physique plus "fonceur" et pourtant plus fragile. Il vit mal sa rupture avec "Elodie" incarnée par Alexandra Lamy qui ira vite se consoler dans les bras de..."François". Et c'est ici que commence un chassé-croisé amoureux à la fois drôle et léger qui sans jamais prendre la tête va pourtant droit au but. Les personnages sont tous très attachant. A commencer par Alexandra Lamy qui est particulièrement à son avantage tant au niveau jeu que image, et qui m'a personnellement beaucoup plu, car je n'avais pas encore eu l'occasion de la voir dans ce registre. Les autres comédiens sont tous à leur place, et le réalisateur n'aurait pu rêver à meilleure alchimie de comédiens.
    Le petit "plus" de "On va s'aimer", c'est les chansons. En effet certaines scènes de vie sont agrémentées par des mélodies célèbres et qui tombent toujours à propos. Là aussi, le choix des chansons est le plus juste possible. A noter que ce sont les comédiens eux-mêmes qui chantent et avec beaucoup de talent et de réussite. Il y a un petit air d' "On connait la chanson"...autre film faisant la part belle à la chansonnette. Le spectateur aura droit à "On va pas s'quitter comme ça" (Patrick Bruel), "Pour le plaisir" (Herbert Léonard), "Le coup de soleil" (Richard Cocciante)... et bien sûr l'incontournable "On va s'aimer" (Gilbert Montagné) en guise de conclusion et de générique de fin.
    Je pense avoir dit l'essentiel sur ce petit film... qui l'air de rien m'a conquis. Maintenant à vous de "le"...voir !
  • LA CONFIANCE RÈGNE (2004)
    Envie de me détendre hier soir et surtout pas de prise de tête ! Un petit film acquis récemment en DVD me fait de l'œil du haut de la pile de films pas encore visionnés, il fera très bien l'affaire. Ce film, c'est "La confiance règne" sorti en 2004 et réalisé par Etienne Chatiliez. Je garde un souvenir précis de l'époque de ce film, puisqu'une bonne partie de l'action se passe à Mulhouse et qu'à l'occasion du tournage, un casting était organisé afin de trouver divers figurants dont des joueurs de pétanque parlant allemand. L'offre de casting était parue dans les journaux régionaux et diffusée à la radio. La foule immense se présentant le jour "J" au centre de Mulhouse ne m'avait pas dissuadé d'y postuler. Ma participation au film s'est résumée à remplir un questionnaire et poser pour une photo...
    "La confiance règne" raconte l'histoire de deux paumés joués par Vincent Lindon et Cécile de France. Ils se rencontrent de manière fortuite en gare de Mulhouse et ne vont plus se quitter. Ils vivent au jour le jour en se faisant recruter comme homme et femme à tout faire chez des familles aisées. Très vite, ils ne peuvent s'empêcher de dérober quelques objets de valeur ou pas... chassez le naturel, il revient au galop. C'est leur itinéraire fait d'amour et de petits larcins que le réalisateur va nous faire suivre durant un peu plus d'une heure trente. Ce film, le dernier en date du réalisateur avant la sortie prochaine d' "Agathe Cléry" est un "Chatiliez" bon ton. Et s'il n'a pas connu, lors de sa sortie, le succès de ses prédecesseurs ("La vie est un long fleuve tranquille", "Tatie Danielle", "Le bonheur est dans le pré", "Tanguy")..."La confiance règne" n'en reste pas moins un bon petit film qui atteint son but... faire passer au téléspectateur un bon petit moment devant son écran de TV. Le film est drôle sans tomber dans le lourd ou le grotesque comme c'est hélas trop souvent le cas actuellement au cinéma...
    Vincent Lindon est un acteur que j'apprécie beaucoup, et dans son rôle de petit truand naïf mais attachant, il sait se montrer discret, c'est un compliment, car il ne surjoue pas et n'en fait pas des tonnes. Cécile de France est dans le film une petite écervelée provinciale. Elle est plus caricaturale que son homologue masculin et l'accent qu'elle prend tout le film y est pour beaucoup. Je n'ai d'ailleurs pas pu définir précisément de quel accent il s'agissait... peut'être franc- comtois ? Bref, une si jolie fille avec un tel accent... c'est un crime ! En tout cas c'est efficace dans le film... Etienne Chatiliez joue à fond sur le contraste entre le physique avantageux de la belle et ses manières sinon grossières, en tout pas très dégrossies... C'est vrai que la "Chrystèle" ne fait pas dans la finesse dans "La confiance règne"...une "zezette" (cf."Le père Noël est une ordure") des temps modernes... en plus sexy tout de même. Seul petit regret pour ma part, j'ai l'impression que l'actrice fait un effort permanent pour garder son accent et ses airs "plouc"... mais à quelques occasions elle n'y parvient pas et son phrasé redevient alors presque "normal", elle ne tient pas le personnage sur toute la longueur. Sans doute est-ce lié à la difficulté d'interpréter un personnage à l'opposé de ce qu'elle est réellement et foncièrement. Mais dans l'ensemble... toute l'équipe du film s'en sort bien, y compris Eric Berger ("Tanguy" dans "Tanguy") qui joue "Ludo"... le frère BCBG de "Chrystèle". Son personnage lutte pour sortir sa sœur de la médiocrité dans laquelle sa condition familiale et la vie l'ont ensevelie. Lui même s'en est à peu près sorti... et l'acteur est convaincant en petit frère à la fois snob et aimant, comme investi d'une mission. Et j'en ai connu des "comme ça"... ça existe dans la vie !
    J'arrête là, j'en ai déjà trop dit sur un film qui tout en restant un bon petit film n'est pas un chef d'oeuvre non plus. J'ai pris du plaisir à le visionner et je n'ai pas éprouvé le besoin vital de zapper... ce qui est plutôt rare au vu des productions dites "humoristiques" que j'ai eu l'occasion de voir récemment. Etienne Chatiliez surfe sur la vague d'un humour léger sans tomber dans la caricature, il y a toujours une petite histoire à la clef et c'est très bien ainsi. Puisque c'est la mode des expressions avec "easy" (easy living, easy listening)... je dirais des films de Chatiliez que c'est du "easy shooting" pour ne pas dire du "easy filming"... et c'est comme ca qu'on l'aime !
  • LA CHUTE (2004)
    Magnifique... c'est le terme qui convient à ce film réalisé par l'Allemand Oliver Hirschbiegel et sorti en 2005. Comme son nom l'indique, "La chute" (titre original - "Der Untergang") raconte le déclin du "Führer" Adolph Hitler jusqu'à sa mort dans le Berlin encerclé par l'armée russe en 1945. La fin du dictateur vue et mise en images par un de ses compatriotes... C'est au travers du récit de "Traudl Junge" alors jeune assistante d'Hitler que nous est conté cette fin de règne. Le film est centré sur la personnalité même du dictateur et c'est un portrait du "Führer" plus humanisé que nous livre Oliver Hirschbiegel sans complaisance pour autant. Le réalisateur allemand insiste sur l'ambiguïté du personnage. Avenant envers ses proches et ses fidèles serviteurs... il entre dans de terribles colères et se montre capable d'une immense cruauté envers ceux qui se mettent au travers de son chemin ou qui osent tout simplement lui désobéir. Le réalisateur prend le parti de ne pas traiter les horreurs nazies, mais nous montre un "presque" huis-clos entre "Hitler", ses proches et ses lieutenants... Nous vivons avec le dictateur ses dernières heures dans le bunker qui lui servira de tombeau. C'est l'acteur suisse Bruno Ganz qui joue le difficile rôle du dictateur et il nous livre une partition parfaite... Sous ses traits, Hitler nous apparaît "presque" attachant, parfois comme il savait l'être auprès de ses proches, et dans la minute qui suit, il redevient le monstre froid et inhumain qu'il était, capable d'inspirer la terreur à tout un peuple comme à ses propres officiers nazis. Le reste du casting est essentiellement allemand et aucune fausse note ne vient dépareiller la prestation de Bruno Ganz. Une mention spéciale pour Ulrich Matthes qui incarne "Joseph Goebbels" le fidèle lieutenant d'Hitler, fidèle même dans la mort. "Goebbels" aussi est sans doute un "salaud" de la pire espèce... mais l'acteur ne tombe jamais dans la caricature. Et malgré un physique à faire changer de trottoir le plus courageux d'entre nous, Ulrich Matthes nous montre un "Goebbels", certes glacial et distant, mais plus fragile parfois que sa fidélité sans faille au "Führer" le laisserait présager.
    "La chute" est un excellent film qui retrace une période de notre histoire extrêmement difficile à traiter. Sans jamais prendre parti et en restant neutre, le réalisateur nous livre une vision aussi précise que possible de ce à quoi purent ressembler les dernières heures du règne nazi dans le Berlin en guerre de 1945. Le spectateur vit le film comme une incroyable intrusion dans la vie du "Führer" et de ses proches... alors que ceux-ci vivent des moments les plus cruciaux dans l'histoire de l'Humanité. Le film est dur, très dur parfois... d'une violence digne du personnage dont il trace le portrait. Les scènes dans les hôpitaux militaires improvisés sout à la limite du soutenable comme le sont pour d'autres raisons, les scènes où des fanatiques nazis n'hésitent pas à mettre fin aux jours de leurs propres enfants. Ils exterminent leur propre descendance, car ils ne conçoivent pas leur vie sous un autre régime que celui du Troisième "Reich". "La chute", c'est comme un documentaire sur la fin de vie d'Hitler et de son régime, mais c'est avant tout... du grand "Cinéma" !!! 
  • LOCATAIRES (2004)
    J'ai choisi ce DVD presqu'au hasard... attiré d'abord par la pochette puis par le compte rendu pourtant minimaliste au dos de cette pochette. Il est vrai que j'aime beaucoup le cinéma asiatique et que je suis très curieux de le découvrir sous toutes ses facettes. "Locataires" est un film réalisé par le sud-coréen Kim Ki-duk et sorti en 2005. C'est un film étrange où le réalisateur flirte en permanence avec l'irréel. Au départ; il y a un homme jeune "Sun-houa" interpreté par Lee Seung-yeon, il vit d'errance en errance et de squat en squat. Il a une manie... se prendre en photo devant le portrait des gens à qui il emprunte l'appartement. Lors d'une de ses visites impromptues, il va rencontrer l'amour, le vrai sous les traits de "Min-kyu" (jouée par Kwon Hyuk-ho). Maltraitée par son mari, c'est "Sun-houa" qui va la sortir de ses griffes. Nos deux "Roméo et Juliette" vont partager un bonheur fragile et aussi ensemble une vie d'errance au gré de leurs maisons de passage. Les deux héros ne se parlent pas et pourtant donnent l'impression de se connaître parfaitement... Tout au long de leur périple, ils vont s'aimer sans jamais se le dire... mais vont se heurter à l'incompréhension des autres face à la vie qu'ils ont choisi de vivre ou plutôt face à ce que la vie fait de leur vie... tant il est vrai que les deux personnages semblent soumis. La femme a cette soumission propre aux êtres qui cherchent à fuir et sont prêts à tout pour ne plus continuer à vivre leur vie. L'échappatoire sera le jeune homme qui lui est soumis comme quelqu'un qui a capitulé face à la société dans laquelle il ne se reconnait pas ou plus. Pour lui bien sûr, l'échappatoire a le visage de cette femme. Se heurtant tantôt à la violence physique et spirituelle du mari trop possessif, tantôt à celle plus gratuite de la police... nos deux amoureux vont se perdre puis se retrouver dans un monde où la réalité a doucement fait place à l'imaginaire. Kim Ki-duk a mis un soin particulier à donner une tournure mystérieuse à la fin de son film. Le spectateur se demande si ce qu'il a vu sur son écran s'est réellement passé... ou n'a t'il pas tout simplement été envoûté par des fantômes ayant investi son téléviseur comme les personnages du film ont squatté ces appartements de fortune ? Le réalisateur confirme lui même l'aspect surréaliste de son film en écrivant : "Il est impossible de savoir si le monde dans lequel nous vivons est rêve ou réalité". Tout est dit !
  • SIDEWAYS (2004)
    Sorti en 2005 et réalisé par Alexander Payne, "Sideways" nous propose le "road movie" de deux amis de longue date à travers la Californie. Ce film est un parcours initiatique et une invitation à la dégustation de bons vins... et c'est sur fond d'oenologie que les deux amis vont vivre leurs aventures tragi-comiques sentimentales. Il y a Miles interprété par Paul Giamatti, la quarantaine... écrivain raté, espérant une première édition d'un de ses livres... qui n'arrivera jamais. Il est divorcé depuis deux ans et donc dépressif depuis autant de temps. Il y a Jack interprété par Thomas Haden Church, la quarantaine aussi... et acteur tout aussi raté que son ami écrivain l'est. Au contraire de Miles, Jack est un séducteur qui a confiance en lui. Il se marie dans une semaine, et lui et son ami ont décidé d'enterrer sa vie de garçon ensemble en passant une semaine sur la routes des vins californiens... la tournée des grands ducs en quelque sorte. Une semaine que Miles sous l'emprise de sa dépression veut calme... alors que Jack veut s'amuser en profitant de tout ce que la vie et le hasard peuvent encore lui apporter... bons vins, plaisir et luxure. Nous allons suivre ces deux héros de cave en cave, de cuite en cuite, de lendemain de cuite en lendemain de cuite. Ils vont rencontrer l'amour ou du moins un semblant d'amour dans les traits de deux serveuses de bar à vin, la douce Maya (Virginia Madsen) pour Miles et de la très volcanique Stéphanie (Sandra Oh) pour Jack. Un amour qui bien entendu prendra des formes et des tournures très différentes pour chacun des deux compères. Je ne vous raconte pas tout... c'est une partie de vie qui se déguste comme un bon vin... un grand cru même. Les deux héros arriveront ils au bout de leur virée intacts ? A vous de le découvrir... J'ai pris un énorme plaisir à voir "Sideways", tout d'abord parce que les deux personnages principaux nous ressemblent... tout en étant eux-mêmes très différents. Je me suis souvent retrouvé dans leurs réactions.. tantôt Miles, tantôt Jack. Et puis il y a cette amitié... entre les deux hommes. Qui n'a jamais eu envie de se faire un break d'une semaine avec son meilleur ami et partir un peu au petit bonheur la chance... Miles et Jack le font. Mes deux meilleurs amis... si vous me lisez... Le réalisateur nous fait vivre une épopée de deux hommes ordinaires. Alors qu'ils n'attendaient rien de cette virée californienne, sinon un peu d'amusement, ils vont découvrir un fabuleux trésor... ils vont se découvrir eux-mêmes. Peu de comédiens pour ce film, un budjet sans doute minimaliste... mais une grande réussite humaine. "Sideways"... un hymne au bon vin et à l'amour... c'est-y pas beau ça ?
  • J'ADORE HUCKABEES (2004)
    Ca faisait longtemps que je n'avais plus parlé d'un film sur ce site... il faut dire que le dernier film que j'avais pris le temps de regarder était "Camping", et c'était au cinéma le 30 avril dernier. Presqu'un mois sans avoir vu un film en entier... C'est exceptionnel, mais il faut dire qu'entre le théâtre et les courts
    métrages, mon activité de mai était très soutenue. Quand je rentrais chez moi, j'étais souvent trop H.S. pour visionner un film. Depuis hier soir, la série sans film est interrompue. J'avais acheté recemment deux DVD..."Old boy" et "J'adore Huckabees". C'est ce dernier que j'ai eu envie de voir hier soir. Ce film américain sorti en 2005 et réalisé par David O. Russell raconte les déboires d'un jeune écolo (Jason Schwartzman) en proie à des doutes sur sa condition psychologique et humaine. En confrontation permanente avec un jeune commercial "winner" joué par Jude Law, il va avoir recours à un duo de détectives peu "ordinaires" afin de dénouer son imbroglio existentiel et spirituel. Dans la vie... est-ce que tout est connecté ou est-ce que rien n'est lié ? Telle est la question... Petite comédie sympathique qui jouit d'un casting exceptionnel, puisqu'en dehors de Jason Schwartzman et de Jude Law, on retrouve un Dustin Hoffmann vieillissant dans le rôle d'un détective loufoque, Mark Wahlberg en proie lui aussi à des problèmes existentiels, Lily Tomlin, Naomi Watts, Shania Twain en guest star... et surprise, Isabelle Huppert en écrivain disjonctée et décalée dont l'idéologie sur la vie va à l'encontre de celle vantée par le duo Hoffman/Lily Tomlin. "J'adore Huckabees" est un film déjanté qui sans jamais atteindre le génie... m'a fait sourire et passé un bon moment. Personnellement, j'ai trouvé l'acteur principal Jason Schwartzman un peu fade... et Jude Law, que j'adore par ailleurs, trop caricatural dans son rôle de jeune séducteur "business man" à qui rien ne résiste. Jude Law nous campe là à nouveau un personnage à la "Irresistible Alfie"... il est bon dans ce registre, mais quand va t'il enfin surprendre son public ? A la fin du film, le personnage principal "looser" est un peu plus heureux, et le "winner" du départ un peu plus malheureux... à moins qu'au bout du compte, ces deux personnages n'en forment qu'un... la théorie du "yin et du yang" ? Finalement, le comédien qui tire son épingle du jeu est Mark Wahlberg... Son personnage de petite frappe en proie à des doutes existentiels sort de l'ordinaire par rapport aux rôles qu'il joue habituellement... et il arrive à rendre à nos yeux cet autre "looser" de "Tommy Corn" plus attachant que les personnages incarnés par Jason Schwartzman et Jude Law. Contrairement au titre du film... je n'ai pas adoré "J'adore Huckabee"... mais j'ai passé un petit moment de détente sympathique.
  • THE MACHINIST (2004)
    Samedi soir... la neige tombe à gros flocons... trente cms de neige devant la maison et dans la rue, que faire ? Cool, je possède depuis quelques temps un film en DVD dont on m' a dit beaucoup de bien... "The Machinist" de Brad Anderson sorti en janvier 2005. Soirée neigeuse, soirée ennuyeuse... C'est l'occasion de passer un petit moment agréable au chaud devant un bon petit film. Christian Bale que j'ai déjà vu évoluer dans "American psycho" joue Trevor Reznik, un ouvrier américain souffrant d'insomnie et n'ayant pas dormi depuis un an. Cet acteur est méconnaissable, il apparaît à l'écran dans un état de maigreur maladive. Incroyable la transformation physique qu'il a subi pour interpréter son personnage... c'est ce que j'appelle faire preuve d'abnégation et de don de soi. Pour la petite histoire, Christian Bale a perdu 28kgs en trois mois pour interpréter "Trevor Reznik". Je ne me souviens pas avoir déjà vu un comédien se métamorphoser à ce point pour jouer un rôle. "Plus maigre, tu ne pourrais plus vivre"... comme lui font remarquer ses deux amies dans le film ! Moi qui n'avait pas été outre mesure ébloui par cet acteur dans "American psycho", je suis bluffé de le voir dans cet état dans ce thriller. Il est tout au long du film l'acteur parfait pour le personnage qu'il incarne. L'histoire du film est prenante de bout en bout, depuis longtemps un film n'avait plus eu une telle emprise sur moi. Ce film est comparable à un "David Lynch" de son plus grand cru dans sa structure et dans la construction du scénario. Pour les amateurs du genre, "The Machinist" m'a beaucoup rappelé "Lost highway" de David Lynch justement. Chaque scène fait pénétrer un peu plus le spectateur dans l'univers psychotique du personnage principal avec une interrogation omniprésente... Réalité ou fantasme ? Dans ce film on ne sait à aucun moment, sauf lors du dénouement de l'intrigue si Trevor est victime d'un complot ou si ses visions ne sont que le fruit d'hallucinations liées à son état extrême de fébrilité physique et psychologique. Certains passages de "The Machinist" sont durs voir "gore" mais sans jamais tomber dans de la provocation gratuite. Je ne vous parlerai pas de l'intrigue de ce film en elle même, afin de préserver un petit suspens et vous donner envie de le voir... Sachez juste que la fin est surprenante, mais a le mérite de boucler l'histoire. Lors du dénouement final, tous les éléments du film alors brumeux reprennent leur place et redeviennent tout à coup cohérents. Bravo au scénariste pour ce tour de force... qui permet à la trame de s'éloigner du style "Lynch" où on se pose les mêmes questions avant, pendant et après le film. Amateurs de thrillers, de suspens et tout simplement de bons films... entrez sans hésitation dans l'univers inquiétant du "Machinist" !
  • TOUTE LA BEAUTÉ DU MONDE (2004)
    Suite à mon article d'hier sur mon envie de cinéma à Nancy, je suis allé à l'UGC... j'hésitais encore sur le choix de mon film. Il m'est revenu que le film "Cache-cache" où mon ami comédien Bernard Blancan joue le premier rôle était à l'affiche. Mais malheureusement, il n'est plus programmé que samedi et dimanche, et moi je suis de retour à Mulhouse vendredi. Tant pis, je reconsidère la question et je me tiens à mon envie initiale, à savoir "Toute la beauté du monde". C'est peu dire que ce film tient toutes ces promesses, en tout cas il est à l'idée que je m'en faisais après avoir lu quelques critiques et vu quelques images. Ce film de Marc Esposito avec Marc Lavoine et Zoé Félix est magnifique. La première partie est une invitation au voyage avec des séquences magistrales où le réalisateur fait une ode à la beauté du paysage de l'île de Bali, en Indonésie. Les décors somptueux et colorés sont accompagnés d'une bande son faite de musiques et de chants locaux pour une immersion totale du pauvre spectateur que j'étais. Ah... quel contraste avec la grisaille pluvieuse de l'Est de la France en ce mois de février. C'est simple, ces images sont dignes du meilleur guide touristique sur l'Indonésie... et pourraient être sponsorisé par le ministère du tourisme indonésien ou par le magasine "GEO" (mais non je fais pas d'pub !!!) Cette première partie sur fond de voyage se vit comme une douce et voluptueuse mélodie où les deux personnages principaux "Franck et Tina" jouent un "Je t'aime... moi non plus" extrêmement touchant... parfois pathétique mais donnant envie de savoir jusqu'où l'histoire va les mener. Puis, c'est le retour en France, et c'est aussi le moment que je préfère dans le film... La réalité du quotidien refait surface, et la trame ainsi que les personnages redeviennent plus terre à terre. C'est alors que les deux principaux protagonistes de l'histoire prennent vraiment leurs marques et tout leur relief. Marc Lavoine est bon en amoureux transi jouant sur la corde raide de l'amour-amitié. Zoé Félix est émouvante et très belle dans son rôle de femme ne pouvant se résigner à aimer un autre homme que son mari décédé quelques mois auparavant. A noter la belle performance de Jean-Pierre Darroussin dans le rôle de "Michel" l'ami fidèle et bien attentionné qui prouve si besoin est qu'il peut tout jouer. Vraiment "Toute la beauté du monde", sorti le 8 février 2006, est un film bon et beau à la fois... Avec quelques points négatifs tout de même. Selon moi, même si les décors de Bali sont grandioses, une part trop importante leur est octroyée souvent aux dépens de l'intrigue, pas poussée assez loin parfois. Et puis certaines scènes comme celle où "Franck" fait la lecture à "Tina" sont trop répétitives (cinq ou six fois) sans que leur répétition apporte réellement un + à la construction du film. La fin enfin, est quelque peu téléphonée, je ne vous la dévoile pas afin de ne pas gâcher votre plaisir par avance, mais j'aurais aimé une fin qui me surprenne ou qui me laisse dans le doute quant au devenir de la relation "Tina-Franck"... dommage. Pour conclure, ce film a eu le mérite d'ensoleiller ma soirée nancéenne, et je le conseille vivement au cinéphile désireux de passer un bon moment en se laissant bercer par une douce mélodie légère. Ce film est à voir pour se détendre et surtout ne pas se prendre la tête. "Toute la beauté du monde" est une invitation au voyage et au rêve...
  • CACHE-CACHE (2004)
    Le 1er février sort dans nos salles "Cache cache", un film réalisé par Yves Caumon avec Bernard Blancan ("Comme une image", "Indigènes"...) et Lucia Sanchez. Cette comédie dramatique raconte comment un paysan exproprié va se cacher dans un puits, observer les nouveaux venus dans sa maison... puis essayer de renaître à une vie familiale avec ces étrangers qui le prennent pour un fantôme. Bien que peu distribué, ce film sortira donc le 1er février en national avec quelques avant-premières (le 31 janvier au cinéma UGC "Les Halles" à Paris, le 25 janvier à Nancy, le 26 janvier à Strasbourg...)
    On a tous envie de continuer à voir ce cinéma qui parle si bien de nous... ne le laissons pas tomber.
    Un film original, un thème toujours actuel... des situations coquaces... Voilà un film qu'il faut aller voir !!!
  • LOVE SONG (2004)
    Ca faisait longtemps que je n'avais pas commenté un film sur ce blog. J'ai pourtant vu quelques films ces temps, mais mon activité propre m'empêchait de me livrer à cet exercice. Il y a quelques semaines, j'avais mis le DVD de "Love song" (titre original : "A love song for Bobby Long") dans mon lecteur, et très fatigué, j'avais abandonné le visionnage trente minutes plus tard. Il est vrai que pour profiter pleinement de ce film réalisé par Shainee Gabel et sorti fin 2006, il faut être particulièrement attentif, et hier soir je me décidai à le remettre et à aller au bout de ses deux heures. Pendant le film, on peut vite se laisser aller à somnoler ou à rêvasser et bizarrement dans ce cas précis, ça n'a rien de péjoratif. En effet, la mise en scène, le jeu des acteurs et la manière dont le sujet est traité font que l'on se fond complétement dans cette ambiance champêtre, douce et mélancolique de la Louisiane... et c'est vraiment très agréable. Je me voyais presque en train de siroter une limonade à l'ombre d'une maison lors d'un après-midi torride dans cette belle et paisible, presque hors du temps Louisiane. L'histoire ? Une jeune femme, interprétée par la très belle et "ambigüe" Scarlett Johansson, retrouve malgré elle son passé à la mort de sa mère. Devant cohabiter avec deux écrivains paumés et alcooliques, joués par John Travolta et Gabriel Macht, elle va redécouvrir certaines valeurs de la vie qui lui semblaient à jamais perdues. En se côtoyant sur ce chemin initiatique, les trois "colocataires" vont, entre deux "conflits", percer le mystère de chacun et se découvrir des liens inattendus. L'atmosphère du film est superbe... c'est marrant, j'ai retrouvé dans le personnage de "Bobby Long" (Travolta) le "docteur" que j'interprétais sur scène l'an dernier dans "La mer est trop loin". Le film n'étais pourtant pas encore sorti, et si les deux histoires n'ont rien à voir, il y a des similitudes troublantes au niveau de l'atmosphère générale qui s'en dégage. Un passage obligé entre deux états, la transition entre un hier qu'on veut tous oublier, et un demain plein d'espoir et de promesses. La nonchalance, et le plaisir de profiter du moment présent... voilà ce que m'a inspiré "Love song". Les acteurs ont su trouver leurs marques au cours de cette douce ballade en terre de Louisiane. Scarlette Johansson incarne une jeune femme à la recherche de rien de précis et qui va se révéler grâce à ses deux compagnons de misère. Comme dans "Match point", on est surpris tout au long du film de découvrir tant de grâce chez cette jeune femme... qui à première vue passerait presqu'inaperçue. Le personnage de Gabriel Macht, acteur que je ne connaissais pas, est un homme encore jeune qui pourtant semble figé, voir sous l'emprise de quelque chose. Il n'avance plus dans la vie ou ne veut plus avancer. L'alcool... est comme un refuge dans lequel il espère sans doute oublier ce qu'il est au fond de lui-même. Jolie prestation de l'acteur qui n'en fait pas des tonnes, il reste à sa place, ne s'impose pas... Comme son personnage, il existe sans avoir besoin de le démontrer. C'est sans doute ça qu'on appelle... jouer ? "Bobby Long" incarné par John Travolta est un ancien écrivain et professeur littéraire qui a sombré dans l'alcoolisme et qui végète en mettant tous ses espoirs dans son ami "Lawson" (Gabriel Macht). On sent qu'il est torturé par un drame dans son passé... mais on a quand même du mal à le définir. J'aime beaucoup John Travolta comme acteur, mais dans "Love song" et c'est mon seul bémol concernant ce film, je le sens perpétuellement entre deux eaux, comme s'il doutait en permanence de la manière dont il doit jouer son "Bobby Long". Vieilli pour l'occasion, il adopte parfois l'allure d'un vieillard, alors que son visage reflète un âge de 50 ans. Parfois à l'inverse, il a un jeu et des mimiques plus appropriés à un homme de trente ans... Et ce décalage concernant ce personnage le suit tout au long du film. Était-ce voulu ? Je ne crois pas, car cela ne semble pas apporter un "plus" au film. Je regrette ce décalage dans l'interprétation de son personnage... car au final, on ne sait jamais s'il s'agit d'un vieillard étonnamment jeune d'esprit ou au contraire s'il s'agit d'un quinquagénaire particulièrement usé par la vie. On saura à la fin du film qu'au moment de l'histoire, il a 49 ans... alors là, je ne comprends plus rien ! Cependant, "Travolta" reste "Travolta" et passage presqu'obligé, il arpentera encore dans ce film le parquet d'une salle de danse dans un style moins remuant que dans "Grease", certes... et c'est logique !
    Que dire en conclusion ? "Love song" est un joli film servi par une jolie histoire...et par de bons, voir très bons comédiens (et "Travolta" en fait partie, même s'il ne livre pas ici sa meilleure copie). Après ce film, je ne suis pas remué aux tripes, et vous devez trouver ma critique bien "gentillette". Et vous avez raison... il est parfois très agréable de prendre du plaisir à regarder un film sans se sentir obligé de se poser une multitude de questions... 
  • LES SENTIMENTS (2003)
    Réalisé par Noémie Lvovsky et sorti en 2003, "Les sentiments" est exactement le genre de petit film qu'il me plaît de regarder lors d'une petite soirée au calme quand l'envie de ne plus rien faire s'est installée. C'était le cas hier soir et j'ai pêché ce film de ma "DVDthèque" et par à même de ma torpeur... J'aime beaucoup Jean-Pierre Bacri, j'aime bien Isabelle Carré, j'apprécie Nathalie Baye et je ne déteste pas Melvil Poupaud... autant de raisons me laissant croire que j'allais pouvoir passer un bon moment en tête à tête avec ma "télévasion"... euh télévision pardon, lapsus révélateur !
    De quoi parle ce petit film ? Je vous le donne en mille de l'infidélité dans le couple... sujet mille fois traité au cinéma, mais encore et toujours source d'inspiration. Traiter de l'infidélité sur mon site le jour de la Saint-Valentin n'est peut-être pas de très bon ton, je vous l'accorde... mais c'est le film que j'ai vu hier, alors pour les plaintes, voyez avec la réalisatrice Noémie Lvovsky !
    Le résumé... un jeune couple (Isabelle Carré et Melvil Poupaud) emménage dans sa nouvelle demeure en vis à vis de le maison d'un couple plus expérimenté (Bacri et Baye). Très vite une amitié à quatre va naître, mais très vite aussi les "sentiments" vont poindre entre "Edith" la jeune femme incarnée par Isabelle Carré et "François" joué par Bacri. Leur petit flirt va vite se transformer en relation plus établie et tout ça au nez et à la barbe des deux autres conjoints... jusqu'au jour où... patatras... "Carole" (Nathalie Baye)découvre le pot aux roses et met au courant "Jacques" le mari d' "Edith". Inutile de vous dire qu'à partir de là, plus rien ne sera plus comme avant entre les quatres "zamis" (Fabrice... si tu me lis !) ni même au sein de leur couple réciproque.
    J'ai beaucoup aimé ce film, car il y règne une atmosphère apaisante, malgré le tumulte intérieur de certains des personnages... La réalisatrice est comme une funambule marchant sur le fil des lieux communs concernant le thème de l'infidélité, mais elle réussit le tour de force de ne jamais tomber dans ces lieux communs. La liaison entre la jeune, douce et belle "Edith" avec "François" en retour d'âge, si improbable, devient presqu'inévitable et logique sous la magie de la caméra de Noémie Lvovsky. Pas de fausse note chez les acteurs. Isabelle Carré est très belle et très touchante avec ses airs de femme enfant à la recherche de l'émotion des amours débutantes. Après et c'est personnel, même si la plastique d'Isabelle Carré ne souffre aucun reproche, être nue durant la moitié de ses scènes ne s'imposait sans doute pas et n'apporte pas grand chose au film, au final. Jean-Pierre Bacri est sincère dans un rôle qui lui va à merveille, celui de l'homme qui a beaucoup vécu et qui garde en lui un fond d'amertume et d'aigreur sur lui et sur la vie en général. Bacri nous joue ici du "Bacri" et c'est comme ça que je l'aime. Nathalie Baye fait du bon boulot... elle joue une femme toujours séduisante, mais vieillissante et souffrant de cet état. Elle sent bien que l'amour que lui porte son homme n'est plus aussi fort ou du moins aussi passionné et se gargarise d'illusions par le biais de l'alcool. Personnellement, j'ai juste trouvé son personnage un peu trop pathétique, une fois pris connaissance de l'infidélité de son mari... mais d'un pathétique touchant de sincérité comme seules les femmes savent l'être... Melvil Poupaud enfin est plus effacé... Il est le personnage le moins "charismatique" des quatre... c'est son rôle et son personnage qui veulent ça et il le fait trés bien. Le manque d'aspérités, de relief et de profondeur de "Jacques", son personnage, rend la liaison entre "Edith" trop jolie et l'expérimenté "François" plus vraisemblable.
    J'ai beaucoup aimé cette comédie dramatique à la campagne... Le côté reposant et provençal est accentué et est aussi rendu par l'aspect très coloré du film. Sans doute une option prise par la réalisatrice pour ne pas laisser le film s'enliser dans des considérations glauques, comme c'est trop souvent le cas quand le sujet de l'infidélité est traité. Si je fais un portrait très élogieux de ce film, il y a quand même un bémol. Tout le film est rythmé par des interludes musicaux où l'on voit une troupe de saltimbanques bariolés et clownesques mettre en paroles les sentiments et les actions de nos quatre héros. Si les deux premières fois, j'ai trouvé cette intervention plutôt sympathique... très vite l'utilisation régulière et systématique de la petite troupe colorée et beuglante m'est apparue "kitch", totalement inutile... voire insupportable ! Il fallait bien une petite faiblesse à ce film... Difficile de jouer sur toute la gamme des "sentiments" sans une fausse note... Je n'ai pas été déçu par ce film sans prétention mais extrêmement réussi... L' "infidélité", thème universel est magnifiquement bien traité par Noémie Lvovsky...ah... "Les sentiments" !!!
  • LE COEUR DES HOMMES (2003)
    Sorti en 2003, cette comédie dramatique réalisée par Marc Esposito raconte les aléas que vivent quatre amis quadragénaires. Marc Lavoine trompe sa femme et sait le lui cacher, Gérard Darmon marie sa fille malgré lui et vit une histoire amoureuse avec la très jeune et jolie Zoé Felix, Jean-Pierre Darroussin vient de perdre son père, Bernard Campan enfin apprend de sa femme qu'elle a eu une aventure et il le vit très mal... Ce sont les aventures de ces quatre personnages, adultes mais pas forcément matures que le réalisateur nous invite à suivre dans une comédie douce-amère... et au demeurant trés sympathique. Comme dans son film "Toute la beauté du monde", Marc Esposito dresse le portrait de gens ordinaires à qui il arrive des choses ordinaires, mais qui nous sont proches et donc qui nous touchent forcément. D'ailleurs, Marc Esposito aime s'entourer des mêmes acteurs, puisque dans ces deux films on retrouve Marc Lavoine, Zoé Felix et Jean-Pierre Darroussin. Là aussi de jolies images et des acteurs jouant "juste" nous font apprécier un bon moment fait de détente et de plaisir. Chaque homme peut se reconnaître dans un personnage... ou un peu dans tous. "Le coeur des hommes", c'est aussi l'apologie de l'amitié dans tout ce que ce mot veut dire... solidarité, compréhension, pardon, tolérance... pudeur. On retrouve aussi une actrice certainement trop rare de nos jours, Ludilla Mikael dans le rôle de l'ex-femme de Gérard Darmon... sûre d'elle et fragile à la fois. Je conseille ce film à tous ceux qui aiment se laisser bercer par la vie et ses hasards... sans jamais tomber dans l'excès. Je viens d'apprendre que "Le coeur des hommes 2" était en tournage. Je souhaite juste que le réalisateur ait le même souci de justesse dans l'expression des sentiments que pour le premier opus. Les suites sont si souvent pathétiques et... grotesques, n'est-ce pas Monsieur Esposito ?
  • OLD BOY (2003)
    Suite au conseil d'un ami, je me décidais récemment à visionner le DVD "Old boy" qui trônait au dessus d'une pile de films depuis quelques mois déjà. Ce thriller sud-coréen est sorti en 2004 et est signé Park Chan-wook. "Oh Dae-Soo", le héros malgré lui, est magistralement interprété par Choi Min-Sik. Séquestré à priori sans aucune raison, puis relâché quinze ans plus tard toujours sans la moindre explication, il va tenter de retrouver les éléments manquants lui permettant de trouver les raisons de sa mise à l'écart du monde, avec comme but la vengeance. Dans sa quête, c'est toute sa vie et son passé qui vont lui être renvoyé en pleine face. Le spectateur suit en direct l'évolution du personnage à la recherche de vérité et d'identité. Et la vérité... on la découvre au bout des deux heures de ce film à suspens et rebondissement, et croyez-moi, cette vérité là ne se trouve pas "au bout du couloir" ! La performance d'acteur de Choi Min-Sik est exceptionnelle dans la mesure où il va faire passer son personnage de l'état d'abruti moyen un peu "beauf" en début de film à un être mystérieux, determiné et cynique à sa sortie de "prison". Qui ne changerait pas après une mise "hors-circulation" de quinze années ? Avant sa libération, "Oh Dae-Soo" flirtera avec le suicide, l'espoir, le renoncement... et la folie ! Le comédien est crédible dans chacun de ces registres. Sous certains aspects, Choi Min-Sik me fait beaucoup pensé à l'acteur Charles Bronson dans ce film. Il en a le physique et l'attitude. Une certaine violence dans le regard qui ne demande qu'à exploser, une bombe à retardement... Comme de nombreux personnages incarnés par Charles Bronson, "Oh Dae-Soo" est imprévisible... capable de passer du meilleur au pire en un éclair. Le réalisateur utilise dans "Old boy" le suspens à outrance... mais jongle aussi avec une certaine violence psychologique et visuelle jamais gratuite. Il a su éviter le piège du "trop gore". Tout le film baigne dans un certain climat d'insécurité et lorsque le spectateur croit tenir une piste... la scène suivante remet tout en question. Le réalisateur joue avec les nerfs des spectateurs comme avec ceux de son héros. Angoissant, captivant... stressant (au sens non-péjoratif du terme)... tel est "Old boy" ! Pour l'anecdote, "Old boy" a obtenu le Grand Prix au festival de Cannes 2004. Je ne considère pas forcément un prix pour une référence objective... mais c'est vraiment pour... l'anecdote !
  • APRES VOUS (2003)
    Ces deux derniers week-ends tumultueux mais fructueux m'ont donné envie de passer un petit samedi soir tranquille avec un petit DVD pas "prise de tête". En farfouillant dans le rayon "DVD en solde " de la grande surface du coin, j'ai dégoté le film parfait pour cette petite soirée. "Après vous" est un film réalisé en 2002 par Pierre Salvadori. Il raconte l'histoire de trois personnages joués par Daniel Auteuil, José Garcia et Sandrine Kiberlain embobinés malgré eux dans un chassé-croisé amoureux tournant parfois au théâtre de boulevard... ce qui n'a rien de péjoratif dans ma bouche. Antoine (Daniel Auteuil) sauve la vie au suicidaire Louis (José Garcia) et va tout faire pour le sortir de sa dépression en lui retrouvant son ex-amie Blanche (Sandrine Kiberlain). Histoire classique pour un dénouement classique... bien sûr Antoine retrouve Blanche et en tombe lui aussi amoureux. La suite, c'est un ensemble de quiproquos entre les trois personnages. Chacun laissant libre cours à ses élans sentimentaux pour ensuite être envahi par les scrupules. Le film est sympathique et se regarde sans trop faire réfléchir le spectateur que j'étais... mais c'était bien là le but ! Mention spéciale pour Daniel Auteuil qui est excellent dans son rôle d'ami totalement dévoué au bien-être de José Garcia. Sandrine Kiberlain assure le service minimum en femme amoureuse indécise ne sachant à quel saint se vouer ou plutôt à quel homme se donner... plus d'ailleurs par peur de la solitude que par besoin d'amour. Petite déception concernant José Garcia. Il est loin d'être mauvais, mais je l'ai trouvé assez pâlichon dans son personnage de dépressif... sombrant assez souvent dans la caricature et très en deça de la prestation fournie dans "Extension du domaine de la lutte" de Philippe Harel en 1999 (tiré du roman de Michel Houellebecq). J'ai passé un petit moment agréable devant mon poste de TV... pas non plus de quoi s'extasier. Il suffit parfois de ne rien attendre d'un film pour pouvoir se dire... "j'ai aimé" ! Cette petite phrase vaut aussi pour bien d'autres choses dans la vie...
  • UNE VIE À T'ATTENDRE (2003)
    En cette période estivale un peu plus calme au niveau activité artistique, que fait un comédien ? Il regarde des films bien sûr...Hier soir, j'ai eu envie de visionner en DVD "Une vie à t'attendre", un film de Thierry Klifa avec Patrick Bruel et Nathalie Baye dans les rôles "phare"... Géraldine Pailhas et Anouk Grinberg comme seconds rôles... et avec l'excellente participation de François Berléand. Sorti en 2004, "Une vie à t'attendre" est le premier long métrage de Thierry Klifa...et il s'attaque là à une histoire d'amour impossible entre deux personnages séparés par la différence d'âge, la distance et douze années d'éloignement. Lorsqu'ils se retrouvent donc douze ans après leur liaison, c'est le retour de flamme entre Alex (Patrick Bruel) et Jeanne (Nathalie Baye). Seulement leur vie a changé, Alex a mûri et vit une belle histoire avec Claire (Géraldine Pailhas)...alors que Jeanne vit toujours avec un mari qu'elle n'aime pas et a préféré l'aisance d'une vie confortable au détriment d'un bonheur sentimental... qu'aurait pu lui offrir à l'époque Alex. Le scénario est posé pour cette histoire d'amour somme toute "classique". J'ai choisi de mettre cette critique de film dans la catégorie "J'ai pas aimé"... mais le terme qui conviendrait mieux est "J'ai moyennement aimé". Le film se regarde... mais il manque de "peps" et de rythme. Bruel est empâté et son personnage nous fatigue trés vite avec ses éternelles hésitations et tergiversations. Entre Claire et Jeanne, il ne sait laquelle choisir... et on a l'impression que c'est la dernière qui a parlé qui a raison... de toute façon... hou ah... hou ahhhh (je m'égare là, ça c'est une chanson). Fatigant, c'est bien le terme qui convient à son personnage. Nathalie Baye ? C'est personnel et ça n'engage que moi, mais elle aussi est pathétique dans le rôle de "Jeanne". Elle a tout au long de ce film un sourire mielleux et mièvre qui la rend fade et tiède. Elle revient dans la vie de notre pauvre "Alex", sème le trouble dans tout son entourage... mais à aucun moment je n'ai vu dans ses yeux cet éclair qui sied si bien aux gens passionnés. Elle subit cet amour comme elle subit... le film ! Et pourtant j'adore cette actrice, mais elle est loin ici de sa performance du film "Une liaison pornographique". Quelques petites étincelles au niveau des comédiens. Mickael Cohen qui joue le frère de "Bruel" désabusé et déprimé par l'ascendant que celui-ci a sur lui... est juste. La scène dans les vestiaires après un match de football où il crache à la gueule de son frère tout le venin qu'il a à son égard est superbe. J'ai aussi vu dans le regard de Géraldine Pailhas toute la passion qui manquait à Nathalie Baye... elle joue dans le film sur différents registres allant du rire aux larmes et apporte à elle seule la petite touche d'humanité à ce film... qui en manque au finish cruellement. François Berléand en ancien amant de Nathalie baye est excellent dans son rôle de... François Berléand. Qu'il ne change surtout pas ! "Une vie à t'attendre" n'est pas un mauvais film... mais des acteurs en deçà de ce qu'on peut attendre d'eux, et quelques redondances font que le spectateur que je suis a eu du mal à s'accrocher et à s'attacher aux malheurs sentimentaux de nos pauvres protagonistes. C'est un premier film... prenons-le comme un coup d'essai à défaut d'être un coup de maître.
  • L'AUBERGE ESPAGNOLE (2002)
    Tombé par hasard sur "L'auberge espagnole" hier en zappant sur la télécommande de la TV, je me laisse séduire par le rythme nonchalant et les personnages typés de cette comédie. Mince, le film semble plaisant et j'ai raté le début. Peu importe, le DVD de cette auberge espagnole figure dans ma vidéothèque depuis déjà un certain temps... J'époussette les toiles d'araignées sur la boîte... et je le glisse dans mon lecteur DVD. Et c'est parti pour un bon moment de cinéma comme je les aime !
    Sorti en 2002 et réalisé par Cédric Klapisch, "L'auberge espagnole" est une comédie douce et amère sur les incertitudes d'une certaine jeunesse face à l'avenir professionnel et sentimental... face à l'avenir tout court. Des incertitudes qui m'ont été familières et qui me le sont encore souvent... Ce sont ces doutes qui poussent "Xavier" notre héros superbement interprété par Romain Duris à quitter la France pour aller étudier une année dans la chatoyante "Barcelona". Là-bas il va rencontrer un sympathique "melting pot" culturel sous la forme de colocataires très européens. Il y a l'Italien "fashion victim", le Danois trop sûr de lui, l'Allemand très studieux, l'Anglaise faussement coincée et l'Espagnole très... espagnole ! En compagnie de cette attachante petite troupe, "Xavier" va passer des moments inoubliables qui vont l'éloigner de "Martine" sa petite amie française jouée par Audrey Tautou. En parallèle à quelques belles soirées festives ibériques, il va aussi finir par trouver quelques certitudes... L'amitié sous les traits d' "Isabelle", une lesbienne belge (eh oui ça existe ! ) jouée par Cécile de France, et les plaisirs de l'amour interdit avec la trop belle, mais trop mariée "Anne-Sophie" incarnée par Judith Godrèche. Mais à la fin de son périple catalan, il va acquérir la plus grande certitude... celle qu'il n'est pas fait pour l'avenir auquel il se destinait. Là est la vraie richesse de ce film, prouver pour peu que ce soit nécessaire que le plus important n'est pas de suivre des chemins tout tracés dans la vie... mais qu'il suffit de se rappeler ses rêves d'enfant et tout mettre en oeuvre pour les réaliser, c'est ça le vrai secret du bonheur !
    "L'auberge espagnole" est un film réussi. Tout en restant classique dans sa trame et dans sa construction, la crédibilité des personnages m'a permis de rentrer dans le film et de ne plus avoir envie d'en sortir. J'avais certains a priori négatifs sur ce film, ils se sont vites estompés pour disparaître complètement sous la force des dialogues percutants et des situations souvent amusantes sans jamais tomber dans la gaudriole. Les comédiens sont tous bons et justes avec une mention spéciale pour Romain Duris qui tient le film à lui tout seul. Il est sobre dans sa composition... qualité qui lui a parfois manqué depuis. J'ai aussi particulièrement apprécié le personnage de "William" joué par Kevin Bishop le frère de "Wendy" la colocatrice anglaise. Par ses excès, il m'a rappelé quelques excès à moi... il faut bien que jeunesse se passe. Cédric Klapisch réalise ici le portrait d'une certaine jeunesse européenne... et "L'auberge espagnole" n'est pas sans me rappeler "Trainspotting" ou "Le lauréat", deux de mes films cultes. Sans doute que ces trois films ont un point commun... ils décrivent une période transitoire de la vie d'un jeune homme, le passage d'un état à un autre. Dans ces trois films, le héros vit des moments de sa vie qui bien que très limités dans le temps vont le transformer en quelqu'un de très différent de ce qu'il était au début de l'histoire. C'est la magie du cinéma... non, c'est la magie de la vie tout simplement.
    Après cette jolie soirée espagnole à la "Klapisch"...je n'ai qu'une envie, aller faire un tour en Europe de l'Est et plonger dans l'univers des "Poupées russes". Tout un programme...
  • INTIMITÉ (2001)
    J'ai hésité...Fallait-il mettre ce film dans ma rubrique "Films cultes" ? J'ai tranché... J'ai aimé ce film... mais dans la rubrique "Films cultes", je ne mets que les films qui m'ont bouleversé ou ceux où l'identification avec le personnage est extrême.
    Cependant, j'ai adoré ce film. Mark Rylance (Jay) en serveur blasé qui n'attend plus rien de la vie en dehors de son train-train quotidien, va revivre la passion amoureuse grâce à une inconnue... l'espace de quelques mercredis. Kerry Fox (Claire) magnifique en mère de famille passionnée de théâtre, va se donner l'illusion d'aimer... mais ne cherche t'elle pas tout simplement à fuir son quotidien ?
    Patrice Chéreau a su filmer ces deux comédiens dans leur intimité de corps et d'esprit. Les scènes parfois terriblement impudiques ne choquent pourtant pas. Ces deux personnages nous intriguent et longtemps après avoir vu le film, je me pose encore des questions sur leurs motivations... Des motivations illusoires et des passions pourtant si proches... des nôtres.
  • LE VIOLON ROUGE (1998)
    Hier soir, j'ai regardé en DVD "Le violon rouge", film de 1998 réalisé par François Girard. J'avais vu ce film au cinéma à sa sortie sans qu'il ne me laisse un souvenir précis. Mais le revoir fut un vrai moment de plaisir. Ce film retrace l'histoire d'un violon, le "violon rouge", à travers les époques, les pays, les continents... et à travers ses différents possesseurs, à moins que ce soit le violon qui possède et envoûte les personnes qui l'approchent. On passe du Moyen-Age à la Chine populaire de Mao... sans oublier une salle d'enchères actuelle, moderne mais austère. Le film est joliment fait, les décors, les couleurs évoluent en fonction des époques relatées. Et la musique... quelle musique !!! L'air joué au violon par les différents manipulateurs du "violon rouge" est tout simplement magique. Ce film est très beau de bout en bout, mais j'ai particulièrement apprécié l'époque du jeune "Kaspar Weiss" (interprété de façon magistrale par Christoph Koncz), petit "Mozart" du violon et dont le coeur cesse de battre au rythme du métronome lors d'une audition fatale dans un "Vienne" faste et décadent. Ce passage est émouvant, bouleversant... A noter la belle présence de Jean-Luc Bideau dans le rôle de "Georges Poussin", tuteur de ce prodige disparu avant d'éclore. "Le violon rouge" n'est pas un chef d'oeuvre... mais une magnifique ballade romantique et romanesque qui tranche avec les super productions provocantes et violentes que le cinéma actuel nous offre plus souvent qu'à son tour (je ne suis pourtant pas sectaire... j'aime aussi les super productions provocantes et violentes quand elles sont bien faites). Trop méconnu à mon goût... ce film mérite pourtant d'être vu et revu.
  • LE FESTIN CHINOIS (1995)
    Oui, j'ai aimé ce "Festin chinois" mais... j'avais déjà fait la promotion de ce film lors de son passage récent sur Arte... et j'ai visionné hier soir ce film en DVD. Je me suis encore trompé. Souvenez vous, j'avais déjà regardé "Salé, sucré" en pensant voir un autre film asiatique dont j'avais vu un passage où des cuisiniers se démêlaient dans leur cuisine pour cacher à leurs hôtes une invasion de rats. Grand moment comique... mais hélas je n'ai pas vu cette scène dans le "Festin chinois" non plus, à moins que cet extrait figure dans les "Director's cut" ? Bref si quelqu'un sait dans quel film figure ce gag, je suis preneur de l'information. Sorti en 1998 et réalisé par Tsui Hark, cette comédie hong-kongaise séduit en nous offrant un pot-pourri de rire et de poésie sur fond de grande gastronomie asiatique à la sauce "mafia". On y retrouve le regretté Leslie Cheung dans un rôle de caïd de la pègre repenti voulant réintégrer le droit chemin par le biais de sa passion culinaire. A noter la présence d'Anita Yuen qui explose littéralement dans son personnage de jeune punkette grunge totalement délirante et excentrique et qui finira par se transformer en jeune femme sage et dont les pieds finiront par retoucher terre. Encore une fois, le cinéma asiatique nous délecte en filmant la préparation de plats typiques comme nul autre cinéma ne sait le faire à mon goût. On salive, on a l'eau à la bouche... c'est beau... on sent presque l'odeur du plat préparé devant nos yeux de spectateurs éblouis par la beauté des spécialités gustatives de ce "Festin chinois". Le canard laqué ou le porc sauce aigre-douce n'aura plus aucun secret... Le scénario est digne d'un bon divertissement, mais trouve ses limites dans l'utilisation trop fréquente de clichés sur la civilisation hong-kongaise et asiatique en général. La scène où deux jeunes femmes se livrent un duel de karaoké sur le "Carmen" de Bizet est drôle tant les deux rivalisent de talent pour massacrer la chanson... La présence de la mafia est par contre souvent trop caricaturale à mon goût... mais c'est sans doute le parti pris par le réalisateur. "Le festin chinois" est un film que je conseille avant tout tout aux amateurs de "bonne bouffe"... et je lui décerne deux étoiles au Guide Michelin !
  • TRAINSPOTTING (1995)
    J'ai vu ce film de nombreuses fois... sans faire d'overdose. Sorti en 1996 (eh oui déjà 10 ans), ce film coïncide avec une époque de ma vie assez floue où je me perdais dans les vapeurs d'alcool, des nuits sans fin. L'identification avec le personnage principal prenait alors tout son sens (STOP ! je n'en dirai pas plus). "Trainspotting", réalisé par Danny Boyle marque le début des comédies tragi-comiques britanniques sur fonds de misère sociale ("The Full Monty", "Les virtuoses"... "Billy Elliott"). C'est aussi ce film qui m'a fait découvrir l'acteur Erwan McGregor magnifique dans le rôle de "Mark Renton". Ce film raconte l'histoire de cinq junkies écossais dans la sinistre et misérable "Edimbourg". Il y a "Begbie" le psychopate incarné par Robert Carlyle impressionnant dans ce rôle à contre emploi, "Sick boy" le "looser branché" dont les seules passions sont l'héroïne et Sean Connery, Tommy le sportif qui finira par sombrer dans la déchéance liée à la drogue, "Spud" maniaco-dépressif légèrement naïf, mais tellement attachant... et Mark Renton. C'est à travers ce personnage de "Mark Renton" que nous suivons les tribulations de ces cinq amis. Mark Renton est un jeune homme issu d'un milieu populaire, accro à l'héroïne, sans but précis, sans travail et refusant le modèle de vie que lui renvoie la génération de ses parents. Ce qui le caractérise de ses comparses, c'est sa volonté de se sortir de l'enfer de la drogue et d'évoluer socialement. Classique jusque là me direz- vous... Oui, mais ce qui est moins classique, c'est le rythme de cette comédie... Un rythme soutenu de bout en bout qui laisse le spectateur toujours dans l'attente de la scène suivante. Le réalisateur parvient à nous faire passer du rire aux larmes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Il n'hésite pas à employer des images "choc" pour provoquer chez le spectateur des réactions sur ce que représente l'asservissement à l'héroïne (scène où Mark Renton découvre le bébé d'une amie "accro" mort dans son lit). Lorsque Mark s'injecte une intra-veineuse, on ressent en même temps que lui les moments d'extase que ressent tout héroïnomane ("10 000 fois mieux que le sexe"... je cite)... puis son difficile retour au quotidien... et sa déchéance. La bande sonore du film enfin est magnifique... On passe de la techno à Iggy Pop... et on adore le magnifique et mélodieux "Perfect day" de Lou Reed lorsque notre "héros" se paie une overdose en guise de mauvais trip.
    Trash, violent, arrogant... divin et sublime, "Trainspotting" parvient à nous transporter dans l'âme d'un junkie sur la voie de la rédemption sans jamais sombrer dans le cliché. Un grand bravo à Danny Boyle et aux comédiens... qui partis d'un sujet aussi lourd et glauque que l'accoutumance à l'héroïne ont réalisé un chef-d'œuvre de fraîcheur et un grand moment de cinéma !
  • SALÉ SUCRÉ (1994)
    J'ai acheté ce DVD en pensant qu'il s'agissait d'un film dont j'avais vu un extrait à la TV qui m'avait plu. En regardant ce film "Salé, sucré" avant hier soir, je me suis vite rendu compte qu'il ne s'agissait pas du film que je pensais. Pourtant, je n'ai pas regretté mon achat. Ang Lee le réalisateur (plébiscité aujourd'hui pour "Le secret de Brokeback Mountain") livre là une comédie made in Taiwan magnifique. Je suis passé par tous les états d'âme, sourire, amertume, rire franc... mélancolie... en suivant les tribulations de "Maître Chu" papa poule cuisinier et de ses trois filles dans un "Taipei" contemporain. Tous ces personnages apparaissent tour à tour sympathiques, amusants, énervants, puis à nouveau sympathiques... mais toujours tellement attendrissants. Ang Lee nous offre là un film gastronomique au sens propre comme au figuré. Lorsqu'il filme le personnage central préparant et faisant mijoter ses plats, les saveurs culinaires semblent traverser l'écran pour venir chatouiller nos papilles gustatives et nous mettre en appétit. Ce film sorti en 1994 est à mon sens un petit monument de cinéma, un délice pour un grand moment de plaisir... et Ang Lee marquait déjà le monde du 7eme art de son empreinte de futur géant.
  • LA LISTE DE SCHINDLER (1993)
    J'ai enfin visionné le DVD de "La liste de Schindler", ce superbe film de Steven Spielberg sorti en 1994... sans doute ma récente visite au Camp de Concentration de Dachau près de Münich en Allemagne y est pour quelque chose. Le film dure plus de trois heures, et pourtant le temps semble s'arrêter ou plutôt je me suis retrouvé plongé en plein coeur de la seconde guerre mondiale, confronté à l'horreur nazie. Ce n'est de mon souvenir pas le film le plus émouvant que j'ai pu voir sur ces événements dramatiques. J'ai le souvenir lointain d'un téléfilm en plusieurs parties intitulé "Holocauste" à la fin des années 70 ou début 80 traitant de la "Shoah" qui m'avait beaucoup plus ému encore. Mais j'étais alors enfant, c'est sans doute la raison... Dans "La liste de Schindler", la vision de cette "Shoah" est uniquement contée au travers de la vie d'Oskar Schindler, homme d'affaires peu zélé et qui va faire de sa vie un monument de solidarité en sauvant des camps d'extermination polonais 1100 juifs voués à une mort quasi certaine. Comment ? En les faisant travailler dans son usine tout en leur fournissant des conditions de vie dignes de tout être humain. Il ne s'enrichira pas et prendra d'énormes risques dans cette Pologne aux mains des nazis...Pour jouer cet "Oskar Schindler", le réalisateur a choisi Liam Neeson. L'acteur ne fait pas la moindre fausse note, tour à tour séducteur, manipulateur, il finira à force de cotoyer "ses" prisonniers par trouver le vrai sens de sa vie. Pour le spectateur, cette évolution dans le personnage se fait toute en finesse. Le "méchant" nazi "Amon Goeth" est joué par Ralph Fiennes. L'acteur capable de jouer un héros romantique est aussi capable de jouer la pire ordure. Il le montre ici en incarnant ce "boucher de Hitler" impitoyable, pour qui la vie d'un être humain se résume à un jeu de massacre. Le troisième personnage marquant est le petit comptable juif de "Schindler" dont le nom est "Itzhak Stern" et incarné à l'écran par le somptueux Ben Kingsley. Sous de faux airs de "Gary Cooper", l'acteur intériorise complètement son personnage et lui donne l'air grave de circonstance. C'est lui le cerveau d' "Oskar Schindler" qui le lui répétera assez souvent. Le film est entièrement en noir et blanc, mais une petite fille blonde apparaît pourtant avec un manteau coloré an rouge...C'est cette apparition à la fin tragique qui rythme les prises de conscience successives de notre héros "Oskar Schindler". Inutile de parler des qualités de ce film récompensé à maintes reprises par les instances du cinéma... Je crois que si ce film est important, c'est avant tout parce qu'il peut permettre aux générations actuelles et futures de ne pas oublier ce que l'homme a fait à l'homme et est capable de faire à l'homme. J'ai une pensée pour les millions de juifs exterminés lors de ce génocide mais aussi pour les milliers de civils français et de toute nationalité non revenus de ces camps et dont on ne parle pas assez...."Merci", votre sacrifice n'aura pas été vain.
  • LUNES DE FIEL (1992)
    Après avoir entrevu quelques passages de "Lunes de fiel" au hasard de mes pérégrinations télévisuelles... je m'étais promis de voir ce film dans sa totalité un jour. Après l'avoir trouvé en DVD toujours au hasard d'un rayon de magasin... je me décide en cet fin d'après-midi à réaliser mon projet. Bravo "Monsieur Roman Polanski"... le film est à la hauteur de mes espérances. Sorti en 1992, "Lunes de fiel" nous conte une passion amoureuse entre un "Peter Coyote" fabuleux en écrivain américain cynique et une "Emmanuelle Seigner" éclatante de jeunesse, de beauté et de sensualité. "Mimi" et "Oscar", les héros de l'histoire jouissent d'un charisme sans faille... et vivre leur passion sans fausse pudeur ni faux semblant. Hugh Grant et Kristin Scott Thomas, seconds rôles, restent à leur place... ils sont très beaux aussi bien sûr, mais paraîssent bien pâles en comparaison des deux protagonistes de l'histoire. Cette inégalité dans la séduction est sans doute voulue par le réalisateur. Ce couple très "british" ne sert que de prétexte aux héros de l'histoire pour mieux vivre leur dernier sursaut de passion lors d'un dernier voyage de non-retour. Peter Coyote et Emmanuelle Seigner sont irrésistibles et vivent une relation sans compromissions. Amour... érotisme... perversion... haine... le spectateur que je suis vibre et passe par tous les états auxquels se soumettent "Oscar et Mimi", Peter et Emmanuelle. Le Paris des années 80 est rendu magnifiquement et Polanski lui donne même un côté rétro et désuet "entre deux guerres". Ce "Paris" sert de trame à nos deux amoureux bohèmes s'aimant et se détestant aux sons de la musique de fête foraine ou au bruit d'une station d'autobus. Les rythmes de la soul et de la disco dans les boîtes de nuit parisiennes évoluent en même temps que les sentiments réciproques des deux personnages principaux. Ce film est beau... il peut provoquer, choquer parfois... mais j'en suis ressorti étourdi et ébloui. Même si la fin est sombre... "Lunes de fiel" reste frais... A regarder ce film, je me sent pousser des ailes et je me dis que rien n'est jamais fini. Je me mets à rêver d'une future vie parisienne où avec l'âme d'un poète... j'errerais dans des petits bars, nostalgique, à la recherche d'une inspiration nouvelle et renouvelée... (bon çà va Pierre... t'en fais un peu trop là !!!) Oui je m'égare quelque peu... et c'est une autre histoire.
  • BASIC INSTINCT (1992)
    Alors que la sortie de "Basic Instinct 2" est annoncée très prochainement, j'ai revu avec plaisir le premier opus. J'avais vu ce film lors de sa sortie en 1992, et bien que plébiscité à l'époque, il ne m'avait pas énormément marqué. En le revoyant, j'ai compris l'engouement qu'il avait suscité en son temps. Les deux acteurs principaux sont tout simplement parfait dans leur rôles respectifs. Michael Douglas en flic désabusé se traînant des casseroles grosses comme lui... et surtout Sharon Stone intelligennte, machiavélique et sulfureuse à souhait. Ce film a véritablement lancé la carrière de Sharon Stone, tout simplement parce qu'elle crève l'écran... Et aussi un peu parce qu'elle dévoile certaines parties de son anatomie dans des scènes provocantes qui ont parfois choqué les téléspectateurs les plus puritains. L'intrigue est finement ficelée, les acteurs jouent justes, le suspens nous tient en haleine de bout en bout. Deux petits bémols à mon goût... Jeanne Tripplehorn (magnifique dans "Waterwold") parait bien fade dans ce film, mais pouvait il en être autrement en comparaison à la performance de Sharon Stone ? Et la fin enfin me laisse sur ma faim (euh... vous avez vu les rimes en "fin"). Chacun peut interpréter cette fin selon son envie ou ses désirs... mais celà m'a laissé un goût d'inachevé car je me demande encore qui étaient les méchants finalement ? A moins que la suite, 14 ans après y remédie en levant le voile sur ce mystère... mais çà, c'est une autre histoire...
  • CHUTE LIBRE (1992)
    "Chute libre" (Falling down en VO) réalisé par Joel Schumacher en 1993, avec dans le rôle principal Michael Douglas est un des films que j'ai aimé voir et que j'apprécie toujours de revoir. Quand le personnage principal pète les plombs en début de film sous une chaleur accablante... le réalisateur réussit ainsi que Michael Douglas à me faire ressentir de l'intérieur les sentiments de ce cadre quadragénaire en pleine dépression. Quand William Foster (Michael Douglas) abandonne sa voiture en plein embouteillage sur une autoroute américaine complètement bouchée, ce n'est que le prémice d'une longue descente aux enfers... d'une chute libre pour cet individu pourtant si ordinaire.
    Comment les hasards de la vie peuvent faire sombrer un homme tout ce qu'il y a de plus ordinaire dans une escalade de débauche et de violence ? C'est ce que se film nous raconte. Michael Douglas y est sublime dans un style de rôle qu'il affectionne. A la fois banal et sulfureux, il incarne un "William Foster" tour à tour pitoyable, touchant et effrayant.
    Dans ce film, ce n'est pas l'aspect technique qui m'a plu bien que totalement maîtrisé... mais l'atmosphère régnante qui met le spectateur entièrement en prise avec l'action et les sentiments ressenti par le forcené.
  • MES MEILLEURS COPAINS (1988)
    Je m'installe devant mon clavier afin de vous parler d'un film bien sympathique que je viens de revoir pour la énième fois. "Mes meilleurs copains" réalisé par Jean-Marie Poiré et produit en 1989, comme son nom l'indique nous narre les retrouvailles de cinq copains et d'une copine quinze ans aprés leur jeunesse plutôt "rock n'roll". Les acteurs sont excellents... Gérard Lanvin en play- boy rangé faussement macho, Christian Clavier en dentiste et ami tout ce qu'il y a de plus conventionnel... mais les personnages les plus marquants sont à mon goût, ceux joués par Jean-Pierre Darroussin dans un rôle de baba-cool attardé, mais si touchant et au final beaucoup moins naïf qu'on ne le pense, Philippe Khorsand et Jean-Pierre Bacri. Ce dernier campe un homosexuel épanoui et bien dans sa peau à priori. Quand à Khorsand, il est plus vrai que nature en metteur en scène intello et aigri. Ces personnages bien que caricaturaux séduisent par leurs attitudes gauches, mais si humaines. L'amie du petit groupe est jouée par Louise Portal, une actrice canadienne... qui campe ici une star du rock n'roll sur le retour, elle aussi très caricaturale et qui va servir de sujet pour ces retrouvailles empreintes de mélancolie, mais surtout de drôlerie. En revoyant ce film, je ne peux m'empêcher de constater qu'il a certes un peu vieilli... mais qu' il a gardé une certaine fraîcheur malgré tout, l'humour est omniprésent sans jamais être lourd, pesant ou grossier... Le film avec ses "flash-back" et ses tranches de vie réguliers sur les années 70 est emprunt d'une certaine nostalgie qui donne vraiment envie au téléspectateur de retrouver lui aussi ses meilleurs copains. Cette comédie douce-amère nous parle de ces six amis et de ce qui leur reste de leur rêveries adolescentes... avec humour et intelligence.
  • MIDNIGHT EXPRESS (1978)
    Mon film culte par excellence... "Midnight express" d'Alan Parker avec Brad Davis dans le rôle principal, sorti en 1978. Brad Davis incarne Billy Hayes, jeune ressortissant américain arrêté à l'aéroport d'Istanbul avec quelques grammes de hashisch sur lui. Il va subir le poids de la politique turque "anti-drogue" et servir d'exemple. Il sera condamné à la prison à vie. C'est le calvaire de cet homme que nous allons vivre, sa volonté de s'en sortir tel un "Don Quichotte" se battant contre les moulins à vent qu'était à l'époque la justice turque. La violence des prisons turques, la misère sentimentale et humaine des prisonniers est palpable et toute l'atmosphère du film est oppressante. On touche du doigt ce que c'est que vivre l'enfer, surtout quand cet enfer est lié à une injustice. Ce fait réel est magistralement interprété par un acteur sublime et trop méconnu... Brad Davis. Ce comédien hélas disparu à l'âge de 41 ans du sida en 1991, nous campe un Billy Hayes étonnant de sincérité et de crédibilité. Son jeu oscille et évolue tout au long du film sur la gamme des sentiments et de nos émotions. Il est d'abord énervant en jeune Américain prétentieux et sûr de sa supériorité. Il devient ensuite pathétique en prisonnier attendant une rapide libération illusoire... puis il nous émeut par sa volonté de s'en sortir, sa force et son courage quand la situation devient désespérée. Enfin, il nous scotche littéralement quand il réussit à s'en sortir. Brad Davis atteint ici le sommet de son art..., il est ce que James Dean fut en son temps, un rebelle en emprise totale avec ses émotions. Brad Davis fait dans "Midnight Express" ce que tout acteur rêve de faire en permanence... jouer sans surjouer. Il est juste et n'en rajoute pas, sauf si c'est nécessaire. Brad Davis nous fait toucher du doigt le calvaire de Billy Hayes et on subit avec lui toutes ces humiliations à la limite de ce qu'un homme peut endurer.Bravo à Alan Parker de nous avoir rendu une atmosphère à la fois onirique, cauchemardesque et pourtant si réaliste... et à Brad Davis pour ne jamais tomber dans la facilité... chapeau bas Messieurs !Ce film m'a marqué aussi pour le choix de sa BO. Sublime musique de Giorgio Moroder. Je constate que mes films préférés sont souvent accompagnés d'une BO exceptionnelle. Quel délice d'écouter le CD de la BO du film et de se remémorer les passages marquant du film. Retrouver l'atmosphère d'un Istanbul sulfureux et presque sentir les vapeurs de hammam par le simple biais d'une musique. Quel coup de force. Comme me l'a appris récemment un ami comédien, ce n'est pas un hasard si La BO de "Midnight Express" fut la première musique de film oscarisée... et ce alors que c'est une BO entièrement synthétisée. Quel coup de force !Bravo... Bravo... et encore bravo...Bon je vous laisse...j'ai des choses à faire... je dois regarder un film... je crois qu'il s'intitule "Midnight Express".
  • COUP DE TÊTE (1978)
    Cette comédie dramatique mérite de figurer parmis mes films "culte". Produit en 1978 et réalisé par Jean-Jacques Annaud, "Coup de tête" raconte les déboires de François Perrin, un ouvrier, footballeur dans un petit club amateur, et injustement accusé de viol. Comme à Trincamp tout est lié... le foot, l'usine... la vie, il va faire les frais d'une conspiration visant à préserver l'attaquant "vedette" du club à ses dépens. Si le scénario de ce film est sympa, ce film brille avant tout par la présence de Patrick Dewaere. Il incarne un de ses rôles fétiches de looser paumé arrogant parfois... mais dans le fond toujours sentimental. Au bout du compte... le héros sera réhabilité par celle qui l'accusait de viol et un soupçon d'idylle naîtra même entre eux. Ceux qui ont tout fait pour le mettre sous les verrous le porteront aux nues quand il aura marqué les deux buts de la victoire du club local en Coupe de France... Et Patrick Dewaere pourra alors savourer une douce vengeance. "Coup de tête" est un savant mélange d'amour et de fait divers avec en toile de fond l'univers du foot amateur. L'acteur des "Valseuses" enfile comme un gant son personnage récurrent de "Tête à claque" au finish si attachant. Jean-Jacques Annaud dresse un portrait sans fioriture du milieu footballistique amateur français des années 70/80... ses pots de vin, ses privilèges, et tous les parasites gravitant autour. J'insiste aussi sur la qualité de la bande originale composée par le regretté Pierre Bachelet. L'air sifflé revient régulièrement et colle tellement bien à la personnalité de Patrick Dewaere..., qu'il est pour moi impossible de dissocier les deux. J'entonne régulièrement cet air et c'est un Patrick Dewaere nonchalant et déterminé que je vois avec son parka vert kaki déambulant dans les rues de Trincamp... frôlant les vitrines des personnalités de la ville... incrédules et apeurées. Cet air m'est surtout familier dans les moments où rien ne va et où je m'autorise à penser "Allez tous vous faire f.....!!!". A noter dans le casting de "Coup de tête" une myriade de comédiens talentueux tels que Jean Bouise, Paul Le Person, Michel Aumont, Gérard Hernandez, Bernard-Pierre Donnadieu... et enfin et surtout le merveilleux Robert Dalban... tous des "gueules" du cinéma français. Simple mais profond, grave mais gai, déjà vieux mais jamais dépassé ni démodé... "Coup de tête" a sa place au panthéon de mes films "culte"... Sans nostalgie aucune ce film représente le cinéma français que j'aime et que j'aimerais revoir plus souvent...
  • F COMME FAIRBANKS (1975)
    Je viens de me procurer un coffret DVD comprenant deux films dans lesquels joue Patrick Dewaere. Ces films ont la particularité d'être réalisé tous deux par Maurice Dugowson. Il s'agit de "Lily aime-moi" et "F comme Fairbanks". Mon article consacré à cet acteur sublime qu'est Patrick Dewaere ainsi que l'article sur son film "Coup de tête" montrent à quel point je le considère comme un élément essentiel à ce qui constitue aujourd'hui mon amour pour le cinéma. J'ai vu nombre de ses films, mais je ne connaissais pourtant les deux films proposés dans le coffret que de nom. Je viens de visionner "F comme Fairbanks" sorti en 1976 avec entre autres Miou-Miou, John Berry et Michel Piccoli. Patrick Dewaere y est "André" un jeune ingénieur chimiste qui vient de finir son service militaire. A son retour à la vie civile... il apprend que son amie ne l'a pas attendu et que les promesses d'embauche pré-armée ne seront pas suivies d'effets. Seule "Marie", passionnée de théâtre, campée par Miou-Miou, va lui apporter un peu de réconfort... momentané. Le chômage et ses doutes sur l'amour que lui voue "Marie" vont finir par faire craquer "André"... et il va sombrer dans une lente dépression, puis dans une folie sauvage. Petit, "André" avait pour héros Douglas Fairbanks, acteur des années 20 dont il porte encore le chapeau de "Zorro"... et il va très vite se rendre compte au travers de ses déboires que devenu adulte, il n'a rien de la force et de la sagesse de son héros d'enfance. Un personnage à la "Dewaere" donc, fragile looser... et instable psychologiquement. Le film prend beaucoup de sa force dans la relation qui existait alors entre Dewaere et Miou-Miou... En couple et parents d'une petite "Angèle" à la ville... ils vivaient au moment du tournage une rupture difficile tout comme dans le scénario de "F comme Fairbanks". La scène où "Dewaere" tente de récupérer sa dulcinée dans le film en cassant tout sur son passage est d'ailleurs d'une force et d'une violence inouie... Joue t'il la comédie à ce moment là ? Le final, lorsque notre anti-héros emmène sa chérie sur un tapis volant lors d'un ultime voyage onirique, rappelle ces rêves d'enfant et certains films où le héros finit par triompher de tous les dangers, plus beau et plus étincelant que jamais... Fin troublante quand on connait la destinée de Patrick Dewaere... Sans doute a t-il lui aussi finit par triompher de ses peurs, de ses angoisses en accédant à un ailleurs forcément plus limpide. Pour l'anecdote, on aperçoit dans "F comme Fairbanks" Christian Clavier et Thierry Lhermitte alors inconnus dans deux petits rôles de complément. Ce n'est pas le meilleur film de "Dewaere"... ou plutôt pas celui qui m'a le plus touché, mais ce film m'a beaucoup plu. Traiter le sujet du chômage à la fin des années 70 était assez tabou et Dugowson s'en tire superbement en dépeignant cette lente descente aux enfers plus psychologique que matérielle. Mais si j'ai aimé ce film, c'est encore et avant tout pour le jeu de Patrick Dewaere... Je n'ai pu m'empêcher de me faire la réflexion que décidément... en tant qu'acteur, il n'a jamais eu et n'aura sans doute jamais d'alter ego. Un tel personnage manque au cinéma actuel.
  • LE LAURÉAT (1967)
    Pour commencer cette série d'articles dédiés à mes films cultes. Je me devais de choisir un film qui m'a marqué à vie et qui fut le détonateur de ma passion pour le 7eme art. Ce film c'est "Le lauréat" (titre original "The graduate"). Je l'ai vu pour la première fois à l'âge de 15 ans, et l'identification avec le personnage principal joué par Dustin Hoffmann fut immédiate. Les trois acteurs principaux y sont magnifiques. Dustin Hoffman campe un "Benjamin Braddock" maladroit mais si attachant. Anne Bancroft est superbe en "Mrs Robinson", femme fatale, alcoolique et tellement sulfureuse. Katharine Ross enfin est à la fois pathétique et attendrissante en jeune femme gâtée par la vie et attachée aux valeurs de toute jeune fille de bonne famille (fille de Mrs Robinson). Ce film est une jolie ballade sentimentale dans une Amérique puritaine et traditionnelle de la fin des années 60. L'atmosphère bucolique est magistralement rythmée par les mélodies aigre-douces de Simon et Garfunkel (Sound of silence, Mrs Robinson, Scarborough fair canticle...). Pour moi ce film est incontournable, et même si les images ont quelque peu vieilli, il traite de sujets toujours d'actualité. A siroter lors d'un long après-midi estival sans fin.
  • LA BELLE ÉQUIPE (1936)
    1936... âge d'or du cinéma français... période entre deux guerres... ajoutez à celà un Jean Gabin au sommet de son art et vous obtenez "La belle équipe", un film de Julien Duvivier magnifique tant dans la légèreté que dans l'intensité dramatique. L'histoire est on ne peut plus classique, cinq amis chômeurs gagnent le pactole au loto et décident de bâtir et gérer une guinguette au bord de l'eau. Sujet toujours d'actualité, l'argent facile pour assouvir tous ses rêves, puis le revers de la médaille, l'amitié qui s'effrite... et toutes les désillusions que celà entraîne. L'argent, comme catalysateur de tous les excès, devient dans les mains de ces cinq amis un poison dangereux, voire mortel... Jean Gabin est sublime dans son rôle d'ami à la fois macho, dur... mais loyal. Charles Vanel est pitoyable, mais si touchant parfois dans l'amour qu'il offre à Viviane Romance... une brune vénale et sulfureuse... mais tellement attirante. L'histoire de Duvivier coule comme un beau dimanche ensoleillé. Les bords de Seine y sont enjoués et nous ramènent à une époque où il faisait bon vivre... Toute cette atmosphère est rendue aussi par le choix des musiques qui accompagnent les images, et notamment le célèbre air chantonné par Jean Gabin lors de l'inauguration de sa guinguette... "Ah quand on s'promène au bord de l'eau"...J'ai vu ce film pour la première fois étant enfant et je le revois toujours avec énormément de plaisir. Ce film dégage énormément d'émotion, et il propose une deuxième fin alternative (moins dramatique), chose à mon sens trés innovateur à l'époque. Je ne peux que vous conseiller de vous procurer ce film, car la télévision diffuse hélas de moins en moins ces films anciens. Il faut le voir, le diffuser, le revoir... pour qu'il ne devienne jamais un chef-d'oeuvre en péril !